Comment faire de ma vie mon amie ?

Vous avez raison, on vous a un peu laissé tomber je crois... En fait, j'avais lu votre question mais il y en avait pas mal d'autres qui m'intéressaient aussi. Vous avez bien fait de " retoquer " à la porte. " Frappez et on vous ouvrira ", est-il écrit, et aussi " Que vos demandes ne soient pas tièdes ! ". Après ce bref préambule un peu toc toc, je m'en vais essayer de vous apporter mon point de vue.

Tout d'abord, je me dis que ma vie m'accompagne de  ma naissance à ma mort. Autant que je sois en accord avec elle malgré les galères, qui, de toute façon - comme les bonnes choses - auront une fin. Je pense au titre d'une conférence de Jacques Salomé, auteur que je n'apprécie pas tout particulièrement mais qui m'a aidé à un moment de mon évolution. Elle s'intitule " Être un bon compagnon pour soi-même ". Cette conférence a eu le mérite de me faire comprendre que nul autre que moi n'avait le pouvoir d'être mon véritable ami, vu que je suis seconde après seconde en ma présence. Par la suite, j'ai appris que le hasard n'avait rien à voir avec mes galères et qu'elles étaient là pour me faire évoluer. A l'automne de ma vie, cette certitude se fait de plus en plus présente. C'est parce que j'ai vécu tout ce que j'ai vécu, avec mes succès et mes échecs, que je suis devenu ce que je suis, c'est-à-dire quelqu'un qui continue à apprécier la vie, en moi et chez les autres. J'ai appris que donner est un cadeau que l'on se fait à soi d'abord car c'est un acte qui rend libre. Je lutte de moins en moins contre ce qui est et que je ne peux pas changer, et paradoxalement la solution vient le plus souvent d'en haut... Mystère inexplicable mais j'ai de plus en plus la sensation que Dieu existe et qu'Il  m'accepte tel que je suis avec mes tares (et elles sont nombreuses, croyez-moi) mais aussi avec mes talents qu'Il m'encourage à faire fructifier. Ces encouragements passent par la présence d'un alter ego, et parfois même par une remise à l'heure pas toujours agréable, mais je sais que c'est pour mon bien... Et si j'accepte ces contrariétés d'un moment et que je me corrige, j'ai plus d'une fois fait l'expérience que des portes s'ouvrent ici et là comme par magie. Alors oui, la vie est une amie, une véritable amie. D'ailleurs, un véritable ami ne vous caresse pas toujours dans le sens du poil... Il est simplement toujours là lorsqu'on en a besoin... Et on a besoin de la Vie !!! J'espère ne pas avoir été trop confus. Comme vous j'attends aussi d'autres commentaires et témoignages... A bientôt !

Votre question est tournée de façon poétique Mireille mais il est vrai qu'elle fait partie des combats les plus épineux des êtres humains.

Je trouve que Jean a très bien développé cette partie que l'on joue avec sa propre vie. D'ailleurs, je ne sais pas comment font les personnes athées pour avancer au quotidien ? C'est un mystère pour moi, bien que le chemin des autres ne me regarde pas.

Des leçons que j'ai reçues et pour que ma vie ne m'apparaisse pas hostile - même si la route est difficile - j'ai compris que Dieu ne veut que notre bien tant que nous respirons sur Terre (après, je suis sûre que ce sera mieux encore...) et qu'il faut se détacher des apparences. Selon moi, Jean donne une piste importante pour y parvenir : rien ne dure ici-bas et si rien ne dure, ça signifie donc bien que nous souffrons de l'apparence de situations douloureuses, l'apparence signifiant (pour moi) qu'il s'agit d'une leçon écrite comme sur un tableau noir et que dès que nous en saisirons le sens, il y aura une respiration, pouvant aller jusqu'à la libération définitive.

J'ai eu de graves problèmes de santé dont je me serais bien passée comme vous vous en doutez : eh bien, cette hospitalisation n'a été qu'une série d'enseignements successifs et protecteurs, ce qui est presqu'un pléonasme. Aussi, pour faire de votre vie votre amie, écoutez-la, regardez-la, même si les ingrédients sont déprimants car, je me répète, chaque compréhension de la leçon entraînera une pause salvatrice... Il y a toujours des moments faborables dans une journée, même si nous traversons de graves difficultés... Je suis toujours étonnée, quand je n'ai pas le moral, d'entendre tout d'un coup chanter un oiseau (même en hiver, ce qui m'est déjà arrivé plus d'une fois !) : cet oiseau est là pour me dire de ne pas m'inquiéter puisque, lui, petite chose fragile, ne s'inquiète pas... Il me semble qu'il faut prendre l'habitude de ces heureuses " coïncidences ". Le problème c'est que nous passons le plus souvent à côté, sans y faire attention, alors que bien des signes encourageants nous sont adressés en permanence...

Faire de sa vie son amie, c'est avoir confiance en elle, quoi qu'il nous arrive. Mais seul l'accueil récurrent du positif malgré les conditions détestables du moment que nous avons à traverser peut nous permettre de la fortifier. On parle tellement de Pensée positive de nos jours, que ça donne l'impression d'être une banalité de plus, alors que c'est tout le contraire ! C'est un travail à plein temps et qui demande d'être ouvert et attentif. Il n'y a pas que le domaine affectif qui requiert toute notre énergie. Les petits plaisirs, les petites satisfactions font partie de cette trajectoire optimiste. Je peux vous raconter une anecdote simpliste en apparence mais qui ne l'est pas, selon moi, dans son fondement...

Dans quelques jours, c'est l'anniversaire de mon filleul et bien que mes finances ne soient pas au Top, j'avais envie de lui faire un grand plaisir. Je savais qu'il avait envie d'un certain type de vêtement. Je trouve du premier coup le vêtement en question. Sans rien demander à la commerçante, elle me dit que bien qu'il s'agisse de la collection printemps-été, il y a 10 % de réduction sur le prix affiché ! Cette dame, très gentille, m'a fait un superbe paquet-cadeau. À côté de ce magasin, je vois une pharmacie. Ayant des problèmes de peau, j'en ai profité pour prendre les produits dermato que je prends habituellement chez mon pharmacien. Cette nouvelle pharmacie avait toute la gamme de ce dont j'avais besoin mais à des prix beaucoup moins élevés puisqu'il s'agit d'un établissement qui se trouve en grande surface et où je retournerai donc... Peut-être allez-vous me dire que mon histoire est sans intérêt mais je sais au fond de moi que je n'aurais pas attiré ces petites opportunités si j'avais été dans une énergie négative.

L'énergie positive a besoin d'une locomotive au quotidien : chercher sans répit ce qui se cache d'évolutif derrière nos souffrances. Au fur et à mesure que nous fonctionnons comme ça, nous recevons plein de jolis clins d'œil du Ciel : en fait, nous recevons notre récompense, comme un élève appliqué, mais à condition de nous dire chaque jour que la vie nous aime parce qu'elle nous le prouve sans cesse avec des respirations qui nous redonnent confiance. Ne tombons pas dans la posture inverse et Dieu sait si c'est facile...

La nuit dernière, passait sur une chaîne de télé une interview d'une actrice française tout aussi célèbre que prétentieuse, contrairement à ce qu'elle dit ! Maintenant sexagénaire allègrement liftée et reliftée, elle confiait qu'elle souhaitait quasiment qu'il n'y ait pas de vie après la vie... C'est sûr qu'en apparence la sienne l'a énormément " gâtée " et comme, visiblement, elle n'en a rien fait de charitable et d'altruiste, elle s'attend à être déçue " après " ! Ainsi, pour moi cette actrice n'a pas fait de sa vie son amie : elle cherche à se cramponner à sa position de star qu'il faudra bien qu'elle quitte un jour ou l'autre, ce qui est manifestement sa hantise... Alors que je pense que si on repère jusqu'aux plus petits cadeaux que nous fait la vie, on savoure ces petits moments qui nous rendent humbles et qui font que nos peurs tendent à s'alléger... J'ai lu sur Signes et sens une citation de Walter E. Cole que j'ai notée sur mon agenda tant elle me semble évidente pour faire de sa vie son amie : " Nous devons chercher l'opportunité dans chaque difficulté, au lieu d'être paralysé à l'idée de la difficulté dans chaque opportunité "...

Je souhaite vous avoir un peu aidée Mireille et je vous souhaite aussi le meilleur...

Comme la plupart d'entre nous, mon amitié envers moi-même est loin d'être toujours "présente"... Pourtant, et c'est le bien joli témoignage de Christine-Zen qui me l'a "rappelé"... Au cours de mon travail d'analyse, il y a eu une période difficile où j'avais vraiment "la sensation" que je n'avançais pas, plus... enfin je "pataugeais"... Sur une séance en particulier... un rouge-gorge est venu se poser près de la porte-fenêtre... et on aurait vraiment dit qu'il observait... Durant plusieurs séances successives, il revenait... J'ai en définitive, mener mon travail d'analyse à son terme, quelques années plus tard... Pourtant, et bizarrement, ce bien joli signe, je le retrouve fréquemment depuis... Je ne suis même pas capable de dire, combien de fois au fil d'une année, un rouge-gorge, à différents endroits, est là, par sa présence, pour me "rappeler" qu'il n'y a jamais lieu de "baisser les bras"... Et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir... D'ailleurs, "mon ami" le rouge-gorge vient me le dire à sa façon, ne serait-ce que parce que lui, ne se demande pas de quoi demain sera fait... Et au fond, il y a quelque chose de très rassurant de se dire que l'on devrait toujours se faire l'amitié d'être comme un oiseau sur la branche... La vie c'est le présent...

Je comprends ce que vous voulez dire Mireille mais je vous trouve très dure avec vous-même. Vos questions sont toujours très pertinentes et très humaines et je pense que non seulement elles invitent les foromers à réfléchir encore davantage mais, en plus, étant altruistes dans leur fondement, elles permettent une multitude de commentaires passionnants et efficaces qui livrent des réponses essentielles. C'est le cas pour moi qui me " nourris " littéralement d'énormément de ces posts... Autrement dit, vous permettez que vos inquiétudes deviennent des vecteurs apaisants... Merci...

Ah oui ! Je suis d'accord avec ce que vous dit Sofia, Mireille ! Et en vous lisant tous ici, et je l'ai déjà dit... Moi j'ai l'impression de grandir... et c'est aussi avec vos questions Mireille... en fait, je me disais que pour être son propre ami, il faut aussi de temps en temps s'accorder à regarder les "choses bien" aussi petites soient-elles que nous faisons au quotidien ! Et sans vouloir "se jeter des fleurs", nous sommes quand même loin d'être des monstres... et nous savons quand même aussi nous inscrire dans cette belle énergie humaniste que nous avons en nous... parfois, il suffit d'un sourire à quelqu'un qu'on ne connaît pas, et que sans doute nous ne verrons jamais... Un tout petit rayon de soleil en somme ou "Un peu de soleil dans l'eau froide" qui réchauffe le coeur et l'âme et de celui qui "reçoit" et de celui qui "donne"... Bonne journée à tous les foromers qui m'apportent tant de bonnes choses à moi aussi...