Comment ne plus être esclave du regard de l'autre ?

Portrait de Christine-zen

Je me rends compte que je peux me laisser très vite conditionnée par le regard d'autrui. Je perds rapidement mes moyens. Je sais qu'il est dit dans la Bible qu'on est jugé avec la même mesure que celle que l'on utilise pour juger... Je sais aussi que j'ai tendance à juger, même si j'essaie de me corriger...

Est-ce que vous pourriez m'aider à régler ce problème ?

Je vais laisser ce post dans Psycho et Coaching mais j'aurais peut-être mieux fait de le lancer dans Ésotérisme et Développement spirituel ? En même temps, ce n'est pas grave : je suis croyante et vous pouvez me répondre de la manière que vous le désirerez...

Merci et bonne soirée,

Christine

Portrait de Cécile

J'ai pris connaissance d'un personnage singulier grâce à ces forums : il s'agit d'Alexandre Jollien. Cet homme est né avec un tour de cordon. Pendant 17 ans il a vécu en institution avec des " débiles mentaux "... Il est aujourd'hui célèbre grâce à quelques livres où il parle de philosophie appliquée à la vie quotidienne. Il explique justement que son grand chantier, au niveau spirituel, consiste à se débarasser du regard de l'autre. Pour cela, il a compris qu'il fallait laisser tomber la notion de comparaison. Pas facile lorsqu'on a un handicap comme le sien (difficulté motrice, difficulté d'élocution). Il raconte dans un livre " Vivre sans pourquoi " qu'un jour, un tenancier de bar le voyant marcher lui a lancé  : " Toi tu es bourré !!! ". Alexandre Jollien s'est surpris à répondre avec beaucoup de douceur et d'humour  à cet homme " Non, je ne suis pas encore bourré, je suis handicapé ! ". Au même moment, une prostituée lui a dit " Viens chéri ". Jollien a répondu avec douceur aussi " Je suis marié ! ".  Ces deux personnes, dit à peu près le philosophe (Jollien est connu comme philosophe), ont été mes maîtres d'un jour. C'est parce qu'il a accepté son propre handicap qu'il a vu en eux l'étincelle divine... Je narre maladroitement ce que cet homme m'a fait passer comme message dans cette anecdote. Mais je me dis que si un être si abîmé physiquement pouvait parvenir à de telles expériences, c'est que je le pouvais aussi... Ne pas juger autrui commence peut-être par arrêter de vouloir être " normal " soi-même...

Portrait de cricri

Puisque vous êtes croyante, dites-vous que Dieu ne juge pas l'apparence... Partant de cette Vérité, qui peut se permettre de vous juger ? Ou alors, comme dans l'exemple du tenancier de bar que donne Cécile, les individus qui  jugent sont en projection et cherchent à se débarrasser sur vous, sur d'autres, de ce qui les gêne, les perturbe à l'intérieur d'eux-mêmes... Leur avis ne présente donc aucun intérêt car il n'a pas de valeur pour vous dans la mesure où il ne peut pas vous parler. Autrement formulé, vous êtes ce que vous êtes, façonnée par Dieu qui vous conduira à changer quand vous en aurez besoin. Vous aurez l'impression que c'est vous qui avez décidé de changer mais, en fait, c'est Le Seigneur qui vous permettra de vous transformer, de la manière qu'Il l'aura décidée pour votre bien, quand le moment opportun sera venu pour vous...

Portrait de Lili

Le besoin d’être rassuré par le regard de l’autre est un reste infantile (et encombrant) de notre évolution : lorsque nous étions bébé, puis enfant, nous avons eu  besoin du regard de la mère puis du père puis des autres dans la famille, puis de l’extérieur ( à école, etc) pour nous aider à grandir. Ensuite, par habitude, par manque de confiance en soi, ou par notre éducation,  il est souvent difficile de s’en détacher, d’arriver à ne pas y accorder trop d’importance. Une piste peut- être de remplacer ce regard de l’autre en développant une forme de regard intérieur,  un regard qui prend en compte qui nous sommes vraiment, en prenant en compte nos forces et nos faiblesses, en essayant de se comprendre aussi en prenant en compte sa propre histoire, d’où l’on vient pour ne pas  se juger trop durement, voire ne pas se juger du tout ! Mettre ce regard sur soi-même en première intention. Je pense qu’une des conséquences est  de moins craindre le regard le regard des autres quand on le rencontre car alors il n’est pas le plus important. Si on fait l'effort de regarder de la manière la plus lucide possible le chemin que l’on  a parcouru depuis notre naissance,  on arrive à se percevoir comme une "entité" qui a finalement une sorte de "logique interne de fonctionnement", qui explique qui l'on est , et les  autres qui ne nous connaissent finalement jamais aussi bien, ne peuvent avoir accès à cette compréhension et ne peuvent donc pas avoir ce regard sur qui l’on est vraiment. Leur regard n'est donc alors pas aussi juste que le nôtre.

 Je pense que c’est une piste à exploiter mais ça demande de l’entraînement quand même.  (travail sur soi quelqu'en soit la forme, centration, etc.)

Portrait de Ari

Dites-vous tout simplement chère Christine-zen que quelqu'un qui vous juge est quelqu'un qui vous envie ! Quand on a intégré ce mécanisme, on ressent de le tristesse pour toute personne qui cherche à nous démolir... Quand vous aurez bien assimilé cette évidence, le regard de l'autre n'aura plus aucune incidence négative sur vous. Tout au plus aurez-vous davantage d'humanité encore pour votre censeur projectif...

Portrait de Nathalie-196

Votre réponse Ari m'a boulversé!

J'ai l´impression que je la cherchai depuis toujours car ma fille qui n'a pas été reconnue par son père. Elle me,juge sans arrêt pour un oui ou pour un non. je ne pensai pas qu' elle pouvait rivaliser avec moi à son insue ... Je vais l'entendre autrement maintenant. En plus c'est vrai qu'elle est à plaindre parce qu'elle est toujours en colère après quelqu'un.

Portrait de Ari

C'est vous qui avez attiré cette réponse Nathalie parce que vous étiez prête...

Je suis heureux d'avoir été un modeste passeur...

Portrait de Christine-zen

Un peu comme Nathalie-196 le décrit, la complémentarité de vos commentaires m'apporte de quoi ne plus baisser les yeux dans mon imaginaire...

Vous m'avez toutes et tous beaucoup apporté et je sais que je vais me servir des axes principaux que vous avez mis en exergue quand j'en aurai besoin. Je vais même les travailler en amont d'une gêne toujours possible car il paraît qu'il vaut mieux prévenir que guérir...

Merci quoi qu'il en soit et bonne fin de week-end,

Christine

Portrait de Isabelle

Ces échanges ici, sur ce sujet, me permettent de comprendre certains travers chez moi, que je ne comprenais pas... Je suppose que ce que je dis à l'instant "t" n'est parlant pour que pour moi... et pour des raisons qui m'appartiennent... Mais c'est pourtant très important aussi de vous dire merci... Et je vais encore plus m'appliquer à "ne plus baisser les yeux dans mon imaginaire" comme le dit si justement Christine-zen... Tant que j'accorde une importance au regard de l'autre, je ne fais que nier qui je suis... Pas nécessairement mieux, mais pas non plus moins bien que quiconque... Juste ce que je suis. Merci.