Comment ne plus se laisser déstabiliser par le trac ?

Portrait de Zénitude

Comme la piqûre de l'éperon active l'allure du cheval, le coup d'aiguillon du trac pousse certains d'entre nous en avant, avec bonheur. Toutefois, selon les susceptibilités individuelles, lorsque le stimulus est trop violent et répété, l'animal social que nous sommes peut se cabrer et refuser d'avancer ! Ceux qui n'ont précisément pas envie de s'auto-provoquer ou de se faire peur préféreront la méthode douce qui consiste à tenir le trac à distance. Voici comment :
- Détendez-vous ! En complément de la relaxation-minute, pratiquez régulièrement une relaxation complète et plus profonde. Elle caractérise la méthode plus haut citée : le training autogène.
- Respirez ! La détente est largement tributaire d'une bonne respiration. N'hésitez pas à porter votre rythme respiratoire de vingt à vingt-cinq inspirations-expirations par minute, lors de votre prise de parole. Votre expression sera plus aisée.
- Articulez ! Sans aller jusqu'à imiter l'orateur grec Démosthène qui s'entraînait à parler avec des cailloux dans la bouche, appliquez-vous à répéter des phrases comme “ un chausseur sachant chausser ”. L'exercice décrispe très vite la mâchoire.
- Démasquez-vous ! Cacher votre angoisse lors d'un entretien équivaut à offrir un visage masqué. Joie, tristesse, colère, peur, sont nos quatre émotions fondamentales. Montrez votre authenticité en les exprimant Vous vous détendrez du même coup !
- Regardez ! Devant un groupe, la gêne, la timidité, le trac, aussi, nous font parfois baisser les yeux. Or, un regard promené sur l'assistance permet à la fois de la “ tenir ” et de constater qu'elle est généralement chaleureuse. Voilà qui donne confiance !
- Adaptez-vous ! Prendre la parole en public — exposé en entreprise, conférence dans un hôtel, allocution en mairie, oral d'examen... —, c'est tenir compte du lieu et des auditeurs. Un repérage préalable du cadre est une excellente parade anti-trac.
- Evoluez ! Le geste est l'assistant naturel de la parole. Ne vous privez pas du concours contrôlé de vos bras, de vos mains qui ne demandent qu'à souligner vos propos ; à condition que ces mouvements restent souples, ils aident à évacuer le trac.
- Possédez votre sujet ! Après la forme, abordons le fond. Être maître de votre sujet signifie qu'il vous intéresse et même vous passionne, que vous avez envie de le communiquer. Le désir de transmission est plus fort que le trac !
- Faites-vous entendre ! S'adresser à un auditoire implique d'accepter les agressions auditives, type sonneries de téléphone, chaises traînées, toux, voitures, avions, bris de vaisselle, etc. Prenez-les avec le sourire et reformulez votre propos !
- Faites-vous comprendre ! Le trac contribue souvent à parler trop vite. Il prend aussi un malin plaisir à vous faire prononcer des mots savants, comme à vous faire surdétailler. Surveillez votre débit (150 mots-minute maximum) et restez simple !
Nous pouvons le constater, ces conseils relèvent largement du bon sens. Parler d'une voix bien timbrée, vous adapter au milieu, veiller au bien-être de votre public, c'est du même coup assurer votre confort mental.