Dois-je parler des risques du SIDA à mon ado ?

Portrait de Olivia.V

Je vais peut-être vous sembler stupide avec ma question... Notre fils va avoir 15 ans d'ici à cette fin d'année. Hier après-midi je discutais avec ma soeur qui a elle-même 2 enfants, 1 garçon qui vient d'avoir 13 ans et une fille de 11 ans. Je ne sais plus comment ce sujet est venu dans la conversation... Toujours est-il que ma soeur m'a demandée, vu l'âge de mon fils, si je l'avais bien avertis des risques du SIDA, elle en a parlé avec ses 2 enfants. J'avoue que sa question m'a quelque peu surprise, ne serait-ce que parce que je ne pense pas que notre fils soit tout à fait encore dans l'envie d'une sexualité véritable. A aujourd'hui il semble que "les potes" comme il dit, reste son véritable centre d'intérêt... Pourtant, après coup... Hier soir je repensais à cette conversation avec ma soeur et je me disais qu'elle a peut-être raison et qu'il faut que j'en parle, de ces risques SIDA comme une prévention nécessaire. Je me sens assez indécise. N'est-ce pas entrer dans une intimité qui ne m'appartient pas, ne me regarde pas ? Et heurter mon fils qui peut le prendre comme si je le surveillais ? Après tout, via le collège, les élèves sont avertis avec l'infirmière qui intervient dans chaque classe, des précautions à prendre. A votre avis, est-ce qu'en tant que mère je dois en discuter ouvertement avec mon fils ? Ou son père ? Pour l'instant je n'ai fait aucune allusion à ma conversation d'hier d'avec ma soeur... Qu'en pensez-vous ? Et si vous avez un ado qu'avez-vous fait ? Vous lui en avez parlé ou pas ?

Portrait de Gilbert

J'ai deux enfants qui font partie - si je puis dire - de la génération SIDA. Ils ont aujourd'hui 26 et 22 ans. Je n'ai pas eu besoin de leur faire une leçon particulière si ce n'est de leur conseiller subtilement de se protéger au moment où je savais qu'ils expérimentaient leur sexualité. Ce  à quoi ils me répondaient qu'ils n'étaient pas inconscient ! Je pense comme vous que l'environnement sociétal (école, infos) est suffisamment explicite sur ce sujet. A mon sens, je laisserais venir les choses et je n'en parlerais que lorsque vous sentirez une réelle demande explicite ou même implicite. Faites- vous et faites lui confiance. Je ne parle bien sûr que de mon expérience. Sachant que peut-être aujourd'hui les choses peuvent être perçues différemment.

Portrait de Alicia

Et pour tout vous dire, le voyant grandir beaucoup... Y compris que je pense que les filles commencent à l'intéresser... Je me suis posée la question d'en parler ouvertement avec lui ou pas ? D'ailleurs bien sûr le SIDA, mais de principe toutes les MST. Il se trouve que juste avant ces derniers congés scolaires, mon fils m'a dit qu'il y avait une heure d'informations (je crois que c'est sur le cours de SVT) qui était prévu sur la semaine de reprise. C'est effectivement l'infirmière du collège qui intervient. Donc, je vais voir ce qu'il va m'en dire et si je "sens" que je dois en parler aussi ensuite...

Portrait de Amélie

Il me semble qu'il serait plus adroit pour un garçon que cette conversation se déroule entre homme. Ca été le cas pour mon second fils, c'est son père qui a abordé le sujet, lorsque tous les deux (mon mari et moi) avons pensé que le temps était venu (il a juste dit à son père qu'il savait quoi faire pour ne courir aucun risques). L'aîné de lui-même nous a dit un jour qu'il avait une petite amie et qu'il faisait ce qu'il fallait pour qu'il n'y ait pas de soucis. Par contre, pour ma fille c'est moi qui en ait parlé avec elle. Elle avait 14 ans. Son adolescence étant très rébellion à tout va, j'ai estimé qu'il vallait mieux aborder le sujet assez vite... Je l'ai d'ailleurs ensuite accompagnée chez mon gynéco également... Je crois qu'il faut faire comme vous le sentez Olivia.V, mais parlez-en avec son père déjà...

Portrait de Alicia

Mais c'est plus délicat lorsque le père se trouve très loin... Et mon fils est un enfant unique, il ne peut pas non plus bénéficier d'un grand frère par exemple. C'est pour celà que j'attends de voir ce qu'il me dira en retour collège...

Portrait de Amélie

C'est vrai que j'ai foncé "bille en tête" en ne voyant que mon côté. D'accord avec vous pour attendre le "retour collège". Dans le cas ou vous sentez qu'il y aurait besoin de plus en parler et le fait que votre ado se sente gêné d'en parler avec sa mère... Il peut y avoir la solution du médecin de famille au cas ou...

Portrait de Orlan

J'aime bien la suggestion de Gilbert qui vous propose de laisser votre fils vous solliciter le cas échéant. S'il ne le fait pas, c'est qu'il est déjà au courant des dangers du SIDA. Au moins, en agissant de la sorte, vous êtes sûre de ne pas commettre d'impair. Vous savez, nos jeunes sont des grands dans des domaines inattendus ! Je le constate chaque jour avec mon ado personnel...

Portrait de Joris

28 ans. Chez nous pas question de discuter de tout ça. Pas plus ma mére que mon pére. Mais quand même ... Il y a beaucoup d'in fos qui circulent maintenant. Et je savais bien qu' il fallait être prudent et se couvrir. vous croyez vraiment que votre fils va faire n' importe quoi? On parle entre potes, enfin c' était comme ça pour moi.

Portrait de Rosie

L'aîné de nos trois garçons a 17 ans. Je m'étais également posée cette question autour des 14, 15 ans... Mon mari m'a dit "Laisse le venir. S'il a besoin il saura bien demander". Curieusement, j'ai eu la réponse sans avoir rien demandé... Je l'ai vu un jour acheter une boîte de préservatifs alors que nous faisions des courses en famille. C'est vrai qu'en tant que mère, je crois que c'est ce jour-là que j'ai réalisé que ce n'était plus mon petit garçon...

Portrait de Oliver

Je suis plus jeune que Joris mais je n'ai jamais eu besoin de demander des infos à mes parents. Des préservatifs, on pouvait s'en procurer partout et sans se faire remarquer. Moi je les achetais aux distributeurs à l'extérieur des pharmacies, comme la majorité de mes copains d'ailleurs. Et je pense que votre fils fera pareil quand il en éprouvera le désir.

Portrait de Estelle

C'est vrai que le SIDA à un côté "inquiétant". Nos enfants qui sont déjà de vrais adultes (25 et 28 ans) se sont débrouillés également. J'ai juste voulu vérifier, auprès de chacun d'eux qu'ils étaient prudents en se protégeant. La réponse fût la même pour ma fille (l'aîné) et mon fils. "Ne t'inquiète pas, je sais que je dois me protéger". C'est vrai qu'il y a eu tant (et toujours) de campagnes d'informations, que je ne vois pas comment certains jeunes pourraient ignorer ces recommandations. Ceux qui ensuite se mettent en danger aujourd'hui, c'est une autre histoire.

Portrait de Olivia.V

C'est moi qui suis une inquiète de naissance, qui rajoute toujours la louche de trop. L'avantage de venir parler sur ce forum (depuis pas mal de temps maintenant !), c'est que je me remets bien à ma place avec vos réponses. Je n'aurais pas dû me laisser perturber par les propos de ma soeur. Enfin, si ! Au moins je suis venue vérifier auprès de vous que ma place de mère, n'est sûrement pas d'être indiscrète quant à l'intimité de mon fils... A moins qu'il ne pose des questions de lui-même. Merci !

Portrait de Louane

J'ai 25 ans et je peux vous dire que je n'ai jamais accepté que mon partenaire ne soit pas couvert. Je pense que les jeunes d'aujourd'hui voient le fait d'utiliser systématiquement un préservatif comme faisant partie de ce qu'on doit faire pour rester en bonne santé.

Portrait de Elena

23 ans et il ne me viendrait pas à l'idée qu'un rapport sexuel, ne soit pas protéger. Nous sommes tout de même plus qu'avertis sur les dangers d'une sexualité non protégée. En fait, durant très longtemps, il y avait la crainte de se retrouver enceinte. Mais finalement depuis, nous avons la crainte du SIDA.

Portrait de Eric

Un peu plus âgé que Louane ou Elena. 33 ans, mais nous sommes pour la plupart tout à fait sensibilisés et avertis sur les risques encourus. J'ai une nouvelle amie depuis quelques mois. Bien entendu, rapports systématiquement protégés. Maintenant que nous sommes prêt à franchir le pas de la vie en commun (à la fin du mois), nous avons aussi fait test de dépistage... Pas d'ambiguité... Un climat de confiance nécessaire pour l'avenir. Je ne vois pas comment les ados d'aujourd'hui pourraient faire l'impasse en ne se protégeant pas... Celà fait partie de la sexualité d'aujourd'hui en quelque sorte.