Est ce que ma mère boit à cause de moi?

J'ai écrit " je me lance " parce que je ne suis pas sûre de dire quelque chose d'intelligent mais à force de suivre ces forums, je me dis que c'est pas bien grave car quelqu'un de plus avisée n'hésitera pas à rectifier mes propos.

D'après ce que vous écrivez et ce que j'ai lu, surtout de Françoise Dolto, on dirait que votre soeur exprime une rivalité du temps où elle était enfant. Je pense effectivement qu'il ne faut pas que vous culpabilisiez. Ce n'est certainement pas de votre faute si votre mère a ce problème d'alcool. D'autant que si c'était le cas, elle n'irait pas un peu mieux comme elle vous l'a dit. C'est étrange d'ailleurs car on a l'impression qu'elle vous dit tout et son contraire. Bon je m'arrête là. Je n'ai pas la prétention de tout comprendre et en plus je ne voudrais pas prendre le risque de vous dire n'importe quoi. Je laisse la place à des foromers plus sérieux. Ils ne manquent jamais - je m'en suis redu compte - d'apporter des réponses qui font avancer tout le monde en plus de celle ou celui qui ose poser sa question... Supers forums et blog ! J'insiste, j'ai pas encore trouvé de tels échanges ailleurs. Et d'ailleurs je n'ai pas vraiment envie de chercher, cet espace me convient tout à fait !

Ni votre naissance, ni le décés de votre père sont responsables de l'alcoolisme de votre mère, sinon toutes les femmes se mettraient à boire après la naissance de leur enfant ou après le décès de leur mari et ce n'est pas le cas. Personne n'est responsable. 

Comme vous le dit Nanou-69, votre soeur exprime une rivalité non dépassée. 

Votre naissance, comme toutes les arrivées d'un nouveau bébé, a été un changement de statut pour votre soeur, elle est devenue l'ainée et votre mère s'est surement un peu moins occupée d'elle, chose tout à fait normale. Ce passage a pu être douloureux pour elle.

Votre mère buvant, c'est vous jusqu'ici qui vous occupez d'elle, votre soeur ayant préférée mettre de la distance. Vous dites que l'état de votre mère s'améliore, si cela continue dans ce sens, il se pourrait que les rôles s'inversent et que votre mère s'occupe de nouveau de vous. Je pense que vous avez compris, l'amélioration de l'état de votre mère réactive la rivalité de votre soeur et sa douleur. 

Votre soeur n'a sûrement pas votre courage, ni votre force de caractère, elle exprime ses peurs et sa douleur. 

Je rejoins les précédents commentaires Claire 13. Et j'ajoute que vous n'avez en rien à culpabiliser quant à l'alcoolisme de votre mère, quand bien même votre soeur voudrait que vous le croyiez. C'est bien lâche.

L'alcoolisme découle d'un long processus, qui n'appartient qu'à celui qui devient alcoolique. Il peut s'expliquer, se "soigner", on peut lui donner du sens, mais on ne peut blamer personne de l'alcoolisme d'un proche. Trop facile.

Mon père était alcoolique. J'ai longtemps voulu le "sauver", l'aider. L'adolescence et la prise de conscience de son alcoolisme ont été très douloureuses. Et j'ai beaucoup culpabilisé de ne pas savoir comment le sortir de là, comment l'aider. Je lui en ai aussi beaucoup voulu de se détruire et de nous faire du mal. De même que mon frère et ma soeur, et ma mère, même si c'est encore différent.

La psychanalyse nous a aidés, ses trois enfants, à comprendre à la fois que nous n'étions pas responsables, que cette problématique appartenait à notre père, et que, et ce fut le plus difficile à accepter pour tous les trois, cet alcoolisme était protecteur pour nous. Nous avons fini par ne plus nous en occuper, même s'il restait toujours douloureux de le voir se détruire.

Il est mort depuis deux ans et demi. Je sais aujourd'hui que ce symptôme, il est parti avec. Ni mon frère, ni ma soeur, ni moi ne serons alcooliques. Merci l'analyse. Et merci papa. Parce que oui, il a joué son rôle de père protecteur. Nous le lui avons tous dit sur son lit d'hôpital, même s'il ne nous entendait probablement déjà plu.

Je ne veux pas faire "pleurer dans les chaumières" ni vous raconter que l'histoire de votre mère et celle de mon père sont les mêmes, certainement pas. Mais vous livrer ce que j'ai appris de ma propre expérience face à l'alcoolisme d'un parent.

C'est formidable si votre mère va mieux. Vous allez grandir et mûrir. Et je vous souhaite de parvenir à vous détacher de cette problématique que vous n'avez pas à porter.