Être une femme libérée ?

A bientôt 68 ans, une bonne part de ma vie est déjà quand même plus derrière que devant moi... Je considère que j'ai eu une vie amoureuse plutôt active, même s'il y a eu de belles et jolies rencontres et d'autres moins... En attendant... je vous répondrais que je suppose qu'une femme libérée, est une femme qui assume sa vie sexuelle, qui sait aussi ce qui lui convient ou pas d'ailleurs... et qui sait aussi qu'une sexualité épanouie c'est avant tout une excellente et bien plaisante façon de "partage et communication" avec le compagnon... ou la compagne... pour ne pas dire partenaire... Vous voyez, je ne pense pas être particulièrement "coincée" à ce sujet, moi non plus ! Mais contrairement à certaines idées véhiculées quand même de cette façon aujourd'hui... pas nécessairement "la culotte à la main", pardonnez-moi cette bien vilaine expression, mais au moins elle dit bien ce qu'elle veut dire ! Si être une femme libérée veut dire par exemple, que je dois accepter l'échangisme, l'usage de "jouets" en tout genre et autres "bizarreries"... Alors je vous répondrais qu'effectivement je dois être "très coincée"... Pourtant, les différents hommes de ma vie, ne m'ont jamais fait de réflexions négatives à ce sujet... Je fais partie de cette génération liée à mai 68, avec quand même une libération réelle, quoi qu'on en dise... Pourtant, j'ai la très nette impression, que ce que renvoie l'être humain au sujet de la sexualité aujourd'hui, c'est plutôt d'une grande tristesse... Quel dommage ! L'amour entre deux êtres c'est aussi se donner du plaisir physique mais en ne perdant jamais de vue, qu'il va de soi qu'il y a d'abord du respect de part et d'autre... respect de soi et pour soi autant que respect de l'autre et pour l'autre... Le sexe pour le sexe ne me semble pas du tout aller avec une vraie libération d'ailleurs... Mais ce n'est que mon avis de femme qui a vécu...

Bien que 10 ans de moins que vous Pauline, je crois pouvoir dire moi aussi, que je ne fais plus partie déjà de la jeunesse ! Ce qui m'étonne, c'est qu'aucune femme, ou presque, plus ou moins jeune (!) n'ait envie de répondre à cette question ! Est-ce que cela veut dire que la question de la sexualité féminine en définitive, reste taboue... D'ailleurs au risque de passer pour une presque vieille "grincheuse", je rejoins assez ce que dit Pauline au sujet des "bizarreries" comme elle dit... La sexualité serait-elle devenue si triste... qu'il faille en passer par "ce qui se fait" en terme de "modes" ? Mais peut-être que c'est moi qui suit dans l'erreur, en pensant qu'être une femme libérée sexuellement c'est assumer son plaisir et assumer aussi d'en donner ! Ce qui veut dire, en tout cas pour moi, qu'il me semble que sans amour c'est peut-être un peu plus compliqué déjà... Mais si je dis ça, ne croyez pas que je me la joue "morale", car même si je suis mariée depuis un temps certain... J'ai aussi vécue un peu avant... Mais je vous avouerais... que je suis bien plus à l'aise et tout à fait satisfaite (autant que satisfaisante, pour ce qu'il en dit...) sur ce plan là, avec mon mari... Bien sûr, c'est sans doute parce qu'il y a encore des sentiments forts entre nous... mais je crois que c'est aussi, parce que nous avons appris à nous connaître l'un et l'autre, tout en ayant "l'envie" de mettre aussi un peu d'inventivité, à chaque fois que nous avons la sensation de "ronronner" un peu trop... y compris qu'une femme est tout à fait à même de temps en temps d'en prendre l'initative de cette inventivité... Un "érotisme" mais qui est à bien différencier d'un côté "porno", c'est bien évident... Mais il y a aussi une autre chose importante que je voudrais dire... parce que c'est énormément dit comme ça maintenant... et je crois que c'est une vraie erreur... être épanouie sexuellement n'a rien à voir avec une histoire de "prouesses ou autres performances"... D'abord parce que déjà c'est quelque chose de personnel en soi, je veux dire par là, que tout le monde n'a pas nécessairement besoin de "faire l'amour" obligatoirement 3 fois par semaine... Autant aussi d'ailleurs que cette image "débile" qu'il faille "grimper au rideau" ! Moi je vis et j'assume très bien aussi, une relation toute en douceur et en délicatesse selon le moment (et mon mari ne s'en plaint pas non plus !), qui permet autant de satisfaction par le plaisir partagé... C'est peut-être un peu ça quand même une femme libérée au plumard...

Tout à fait d'accord avec ce qui est dit par des "femmes d'expériences", qui ont en plus le mérite de dire ce qu'elles en pensent "sans tambours ni fanfares"... Parce que là où je rejoins particulièrement Clémentine, Pauline et Amélie... je crois que parler "à tort et à travers" de ce que doit être la sexualité d'une femme libérée, discours, à mon sens, venant d'individus d'une incompétence rare... ne fait que tabouiser encore plus, ce qui est souvent un relationnel peu simple pour l'Etre humain... Déjà, en tout premier lieu, il me semble qu'une femme libérée est une femme qui est sortie du schéma "sexualité = devoir"... Mais, et en plus de ce qui a été dit plus haut, je crois pour ma part, qu'une femme sera d'autant plus à l'aise avec sa sexualité, si l'axe réalisation est développé sur l'aspect socialement valorisant... Merci Monsieur Sigmund Freud. Je n'induis par pour autant, qu'il faille nécessairement "passer" par une analyse pour vivre une sexualité épanouie et de ce fait être une femme libérée, mais reconnaissons (même s'il y a bien des incompréhensions... et tout autant de récupérations d'une grande bêtise quant à la psychanalyse justement...), que la psychanalyse a largement contribuée à cette libération féminine, pour ne pas dire sexuelle tout simplement... D'ailleurs, et que l'on soit d'accord ou pas avec son parcours individuel, Wilhelm Reich avec son ouvrage "La révolution sexuelle" en a transmis une compréhension importante... qui reste à mon sens d'actualité, tant il me semble que ce que tabous veut dire, soit encore aujourd'hui bien mal compris... Autrement dit, une sexualité épanouie est bien entendue une sexualité détabouisée, ce qui n'induit absolument pas, qu'être libérée se traduise nécessairement par du "n'importe quoi", cas auquel il ne s'agit alors que d'un leurre qui ne libérera en rien l'individu dans sa fonction d'Etre humain dans son sens évolué... mais peut-être que des avis masculins seraient également intéressants...

Un peu d'humour ! J'adhère évidemment à tout ce que ces dames ont écrit ici. Je voudrais témoigner de ce que me raconte mon fils, qui entre dans sa 25ème année, et vit, a priori, très harmonieusement sa vie de couple avec une compagne bien dans sa peau. Il me raconte donc que certaines  filles d'aujourd'hui sont pires que les machos d'autrefois. Elles éxhibent leur tableau de chasse sur les réseaux sociaux avec tous les éléments croustillants nécessaires : durée de la relation, mensuration du " fait pipi " et tout et tout ! Au point que les garçons en viennent parfois à se sentir considérer comme du bétail. Je ne voulais pas y croire mais j'avoue qu'il m'a convaincu... Au train où vont les choses, va-il  falloir peut-être d'ici quelques années que les hommes se libèrent  aussi ? :-)

Heureusement que vous précisez "certaines filles" Gilbert ! Parce que j'avoue que c'est un peu effrayant ! Et je ne pense pas, qu'il s'agisse d'être une femme libérée dans ce cas précisément... Mais excusez-moi... Vous parlez de votre fils d'ailleurs très jeune encore... Alors que je pensais que vous parleriez de votre vision de la femme libérée, en tant qu'homme "d'expérience", puisque je lis beaucoup de vos post... et (pardon de le dire comme ça, mais comme je suis plus âgée que vous...) et que j'ai bien compris que vous n'avez pas 25 ans vous-même... Mais ce n'est que pour répondre avec humour moi aussi !

Je me sens concernée par ce sujet, car sans vouloir "jouer les féministes"... N'oublions pas que les femmes sont restées sous le joug masculin durant fort longtemps quand même... et quelles aient aujourd'hui la possibilité d'être reconnues comme complémentaires de l'homme et non pas soit comme inférieures ou bien encore grandes hystériques avec tout ce que celà implique... Vous voyez, ce que je trouve quand même un véritable progrès, y compris pour la société, c'est quand j'observe mes filles et que je vois combien en tant que femmes, elles vivent leur vie bien différemment de ce que j'ai développé la mienne... Car j'étais encore bien loin de l'indépendance quelles ont elles... ce qui d'ailleurs ne veut pas dire pour autant qu'elles ne prennent pas en compte leurs "mari, compagnon..." ! Mais ce n'est sans doute au fond, qu'une question d'adaptation...

Heureusement qu'elles ne sont pas toutes comme cela, chère Pauline, mais bon la tendance semble quand même, chez les jeunes, à la prouesse gymnique en matière de sexualité. Peut-être que le développement des sites pornographiques sur Internet y est pour quelque chose ? On sait aujourd'hui qu'un enfant de 12 ans, fille ou garçon a visionné ce type de film, ce qui n'était pas le cas par le passé où il fallait entrer dans un cinéma spécialisé, et donc être majeur. Ceci dit, mon fils vit avec une femme (à mon avis libérée) mais qui ne correspond pas à cette vision de guerre des sexes que vous mettez humoristiquement en titre.

Vous me demandez mon avis sur la femme libérée ? Je vais donc tenter de vous répondre. C'est peut-être une femme qui n'est plus sous le joug de son mari, comme par le passé, mais aussi une femme qui ne tire pas les ficelles subtilement... J'ai un ami qui vit cela actuellement, et ça n'a pas l'air d'être de la tarte. Bien sûr je pense qu'il s'agit là d'une pathologie, aussi lorsque la complémentarité n'est pas de mise, le respect dont vous parlez, il ne s'agit pas de liberté mais de rapport de force psychologique. Complémentarité, donc, et respect mutuel. Une interrogation que chaque partenaire doit avoir à l'esprit au jour le jour. Rien ne me semble jamais acquis en amour mais c'est un beau challenge. L'amour libère, ai-je lu quelque part... Seul l'amour libère... et guérit ! Amitié

Pour ma part, être une femme libérée a été un apprentissage ou un " désapprentissage". On devient une femme libérée (loin de moi l'idée de me prendre pour Simone de Beauvoir). J'ai appris à me libérer des diktats familiaux, de mes angoisses grâce à l'analyse, et parce que c'était avec mon mari.  L'amour a eu raison de mes peurs et le parcours continue. Comme vous tous, je pense qu'il faut de l'amour pour se libérer. Une femme libérée au plumard est une femme, qui a trouvé l'équilibre dans le partage : prendre du plaisir et donner plaisir ! 

C'est peut-être ce que nous nous devons de stopper justement, avec la libération de la femme... la guerre tout simplement ! Car le fait de vivre sa sexualité et de la vivre de façon épanouie, fera peut-être aussi, en tout cas je l'espère... qu'il y aura bien une relation de complémentarité entre hommes et femmes... C'est toujours le "déséquilibre" qui génère guerres et destructions... Mais j'ai bien conscience qu'il y a un peu d'idéalisme chez moi... Je préfère quand même voir du côté positif, justement parce ce que dit Pauline est juste aussi... Beaucoup de jeunes femmes assument très bien ce qu'elles sont... Sans pour celà être de vrais dragons...

Une femme libérée, ça n'existe pas fondamentalement. Il n'y a pas d'apprentissage non plus !!! Une femme libérée est une personne qui se sent et se sait aimée de son partenaire et qui, de fait, ne bride pas ses élans amoureux vis-à-vis de lui, ni au plan physique, ni au plan sentimental. Il est certain qu'on n'est pas très loin ici alors du couple idéal car il ne faut pas qu'il y ait le moindre soupçon de trahison, ou la plus petite trahison de la part de l'élu(e) de son cœur, quel que soit le domaine, y compris la sphère professionnelle. Je veux dire par-là qu'un couple qui a des comptes financiers " séparés " ne peut pas installer sa compagne dans un processus de libération. Un homme qui a un comportement différent au travail et à la maison (ça se sent et ça se sait là aussi) n'instaure pas de climat de confiance pour que son amoureuse " se laisse aller " (au bon sens du terme). Un homme qui n'a pas d'ambition professionnelle n'instaure pas davantage de climat affectif de confiance. Un homme qui ne fait jamais ce qu'il dit installe une ambiance insécure qui fait que la femme, inconsciemment et progressivement, aprend à ne compter que sur elle et la confiance là également s'amenuise. Un homme qui fréquente au quotidien les bistrots  (même s'il ne picole pas, mais ça reste une menace pour celle qui attend à la maison et dont l'imaginaire se déclenche négativement dans la mesure où ce lieu particulier peut être synonyme aussi de lieu de rencontres extra-conjugales). Un homme qui se comporte en macho entre dans ce cadre régressif pour le sentiment amoureux, tout comme un homme qui n'accorde aucune importance à la culture et qui ne transmet aucun apport intellectuel, spirituel, philosophique, car de cette sagesse la femme a besoin pour être apaisée... et ne pas s'ennuyer ! Il n'y a aucune possibilité d'être libérée pour une femme si l'homme ne remplit pas toutes ces fonctions masculines.

Si mon raisonnement choque quelques-uns de ces messieurs, ça ne me dérange pas du tout car toute femme attend de son compagnon qu'il la rassure et qu'il l'ouvre sur l'extérieur en toute sérénité... C'est sûr que ce n'est pas ce genre d'articles ou de thèmes d'émission qui battra des records d'audience et c'est dommage. Sont d'ailleurs responsables les médias et leurs animateurs incompétents qui confondent dérives sexuelles avec amour et qui tranforment, par voie de conséquence, les femmes en esclaves...

Tout ce que vous écrivez, Yamina, est pour moi une évidence ! Et je suis loin, en tant qu'homme, d'être dérangé par ce discours plein de bon sens. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, j'invite souvent mon entourage de dames et de messieurs à venir lire (à défaut d'intervenir) ce qui est dit ici ! Alors continuons à véhiculer une sagesse humanisante et sans complaisance...

En vous lisant, je me sens moi-même comprise en tant que femme... et rassurée ! Je crois toujours à la réalité existentielle d'un tel couple "idéal", où j'aurai ma place autant que mon amoureux... Jusqu'à vous lire, et malgré mon vécu personnel... Je restais avec une bonne dose de culpabilités débiles... Je viens de réaliser, grâce à vous, que j'ai pourtant bien raison de conserver cette vision en moi depuis fort longtemps... Et si je m'y suis probablement bien mal prise jusque-là... Au moins j'ai déjà à mon actif, de m'être mise en "quête" et malgré toutes mes "errances"... d'y croire encore... Outre mon côté fleur bleue, il s'agit bien de complémentarités pour sortir enfin d'un esclavage séculaire dont je me croyais grande fautive devant l'Eternel... Mais comment se fait-il que ce soit une femme qui le dise pour d'autres femmes ? Merci pour tant de justesse Yamina !

Je vous remercie du fond de mon petit coeur, pourtant fatigué... mais qui a bondit de joie en vous lisant Yamina ! Si seulement quelqu'un m'avait dit un jour, tout ce que transmettez... Je me serais sans doute moins appliquée des remises en question qui n'étaient sans doute pas toutes nécessaires ! Cependant et à l'âge que j'ai maintenant, ce qui m'incombe aujourd'hui, c'est déjà de ne plus avoir de regrets... J'ai vécu aussi de biens jolies rencontres qui au fond ont créé un équilibre... Et puis, j'ai bien aimé cette phrase lue sur ces forums qui dit à peu près ceci, de mémoire : "toutes les expériences vécues étaient impossibles à ne pas vivre"... MERCI !