Je n'ai pas confiance en mon chemin de vie

Portrait de Christine-zen

J'ai beau m'en défendre mais je suis bien obligée, par honnêteté vis-à-vis de moi-même, de constater et de reconnaître que je manque de confiance en mon chemin de vie. Pourtant je suis croyante et je sais qu'il faut impérativement que je dépasse mes propres pensées négatives à mon égard. Je sais que Dieu ne veut que mon bien et quand Il m'envoie des leçons de vie, c'est comme un bon père qui aime son enfant. Il veut me faire grandir et enlève la difficulté quand Il voit que je ne la supporte plus ou s'Il considère que j'ai suffisamment avancé pour un petit moment. Les outils, je les ai mais pourquoi alors ne suis-je jamais rassurée ?
Merci pour vos réactions et vos conseils.

Portrait de Gilbert

Je connais bien cet état d'incertitude qui inquiète, Christine-zen. Chaque fois qu'un changement, une évolution se fait jour dans mon existence, je ne suis jamais tranquile, jamais rassuré à 100%. Pourtant, jusqu'ici, j'ai toujours expérimenté que des portes nouvelles s'ouvraient. Ce qui ne m'empêche pas d'être encore inquiet pour avancer encore et encore. Il me semble que ce dont vous parlez équivaut au trac du comédien avant d'entrer en scène ou du bon stress, celui qui donne l'énergie, l'adrénaline suffisante pour acter sa vie. Nous n'avons aucune autre possibilité que d'accepter d'avancer vers l'inconnu. Lui dire oui ! Peut-être que cet inconnu nous rapelle chaque fois cet inconnu suprême que représente notre finitude en tant qu'être humain. Ce principe de réalité qu'il ne sert à rien de vouloir fuir. Vous dites que vous êtes croyante : quel sacré atout de plus ! Vous expliquez très bien le processus dans la mesure où vous implicitez que Dieu ne nous envoie que ce que nous pouvons supporter et qu'il enlève la difficulté insupportable. Mais il veut que nous agissions. Il ne veut pas faire les choses à notre place, preuve d'une grande humilité de sa part et de l'immense confiance qu'il nous accorde. Dans d'autres discussions, il était question de " plonger ", de " courage ". Ëtre trop rassuré enlèverait tout sens à notre évolution, sans compter que quelqu'un qui n'a pas peur peut prendre des risques insensés. Ne pas être rassuré peut devenir aussi protecteur... Merci de m'avoir permis de m'exprimer sur votre questionnement. Et croyez-moi, les gens trop rassurés passent souvent à côté des opportunités car ils ne doutent pas d'eux-mêmes. Or, il existe un bon doute, celui qui permet de se remettre en question à tout moment pour avancer et faire preuve de créativité... Ceux qui sont trop rassurés s'endorment sur leurs lauriers et s'étonnent ensuite que les choses ne tournent pas comme ils l'avaient faussement prévu. Bonne soirée Christine-zen et encore merci !

Portrait de Ugo

Je vous rassure, Christine Zen, malgrès mes apparences de Bouddha, je suis loin d'accepter mon chemin de vie. pour rejoindre ce que dit Gilbert, il me semble que le philosophe Descartes a dit: " je doute donc je suis "... Le bon doute, celui qui permet de ne pas se prendre pour le BonDieu lui-même ! il se trouve qu'aujourd'hui je doute moi aussi du bien en toutes choses, car je traverse une zone de turbulence. J'essaie de me rassurer en me recentrant sur moi et en me disant que Dieu est avec moi et qu'il va me guider vers du mieux! Merci pour ce partage!

Portrait de cricri

Il est un peu dommage qu'il n'y ait pas eu plus de témoignages sur cette peur que les êtres humains ont en général bien du mal à maîtriser, comme le confirment de leur côté Gilbert et Hugo. Je fais partie de ceux qui ont peur malgré le fait que je sois croyante, pas très jeune (c'est un euphémisme !) et que Dieu ait bien voulu m'accorder la grâce de me permettre de voir et de saisir
des outils pour éradiquer mes angoisses. En attendant, après un long cheminement spirituel, je ne suis pas du tout contente de moi. J'aimerais tant faire confiance tous azimuts mais force est de
constater que je n'y arrive que de façon imparfaite et insuffisante. Au point que je doute d'avoir le temps d'y parvenir si je continue à lambiner... Pour me mettre la pression, j'ai décidé que si je ne
réglais pas ce problème, je ne me ferais pas enterrer à l'église. Mon mari et mes enfants sont au courant. Je n'arrive pas à me représenter mon cercueil devant Le Christ alors que je ne suis
toujours pas capable d'intégrer sa célèbre phrase : " N'ayez pas peur "... J'ai beau savoir que quand Le Seigneur nous envoie un problème, il nous envoie en même temps la solution, rien n'y fait ! Je
continue à chercher le remède, alors que je sais que le remède est le corollaire inversé de la maladie, tout comme la chance et le corollaire inversé de la malchance... J'aimerais avoir la foi du
charbonnier et ne plus intellectualiser avec mon complexe du sauveur... Je vous assure que je ne rigole pas en vous écrivant tout ça car à quoi ça sert que je sache, que je comprenne, si je n'en
fais rien ?
Pour ne pas terminer sur une note trop négative, objectivement je crois pouvoir dire que j'ai
progressé tout de même au fil du temps. En ce qui me concerne, La Bible, les ouvrages spiritualistes, le regard que je porte sur des épreuves passées que j'ai dépassées m'ont aidée et
continuent à m'aider au quotidien.
Si je peux me permettre Christine-zen, lire et partager des textes religieux est nécessaire compte
tenu de ce que vous nous dites de votre caractère anxieux. D'autre part et comme ça a été précisé, vous faites partie des gens sensés qui s'interrogent et il vaut mieux qu'il en soit ainsi... Je parle ainsi car faisant du bénévolat et m'occupant de personnes irresponsables qui survivent au jour le
jour, je peux affirmer que leur place est encore moins enviable que la nôtre. La peur, même s'il n'est pas bien qu'elle soit exacerbée, abrite toujours un minimum de bon sens... qui finit par nous
pousser à réaliser que nous avons nos limites humaines, à faire preuve d'humilité, à prier et à nous
incliner devant Dieu. À ce stade de reconnaissance dirigée vers Le Père, la peur peut donc ainsi nous conduire à nous pardonner la faiblesse d'avoir cru que nous pourrions rendre toutes les choses
parfaites, y compris celles qui ne nous regardaient pas d'évidence...

Portrait de Christine-zen

J'ai été très sensible à la sincérité de vos commentaires. Pour tout vous dire, j'en ai même pleuré car, grâce à vous, je ne me sens plus comme une extra-terrestre... Et ça me fait sacrément du bien parce qu'essayez de dire, même à des proches, que vous avez des peurs, ils vous toisent en général en ironisant mais ils se gardent bien de vous apporter la moindre solution parce qu'ils n'en ont pas plus que nous et de ça je suis sûre. La preuve, c'est que même ceux qui ne sont pas croyants se font enterrer religieusement pour la majorité d'entre eux !!! Des fois que la cérémonie, demandée
par ces hypocrites à souhaits, leur évite l'enfer !!! Pour en revenir à vos posts et indépendamment de ce que je vous ai dit, j'ai bien compris que toute notre vie entraînera des obstacles, que nous
pourrons même parfois ressentir comme des épreuves, et que la peur sera fidèle au poste pour nous faire avancer vers toujours plus de spiritualité et de sagesse...

Portrait de Jean

Je fais moi aussi partie des gens pour lesquels la peur est présente au quotidien : peur d'avoir dit des bêtises, peur de ne pas avoir été juste, et surtout peur de continuer dans mes erreurs d'appréciation. Mais, oserais-je dire, je pense que c'est bon signe, signe qui me montre que j'ai toujours le choix de faire mieux, de me remettre en question et de ne pas rester fixer dans des certitudes immuables. Il n'est bien sûr pas question d'avoir des regrets. Ce qui est dit est dit, et ce qui est fait est fait. Pour autant, on peut toujours corriger sa copie et se perfectionner. C'est peut-être le sens du commentaire de Cricri qui va très loin en se faisant peur elle-même en se donnant des ultimatums. Chapeau ! Je ne suis pas sûr d'être capable de me donner ce type de coup de pied au derrière, même si je sais, comme me l'a dit un ami enseignant, que de façon métaphorique bien sûr, ce geste fait toujours avancer... (rires !). Quant à la foi du charbonnier, j'aimerai aussi la posséder. " Heureux les simples d'esprit ! " a pourtant dit le Christ. Peut-être que les peurs s'imiscent dans des cogitations sans fin destinées à faire la preuve par 4 que nous ne devrions pas avoir peur... Le serpent qui se mord la queue en quelque sorte. Sauf que Dieu n'a rien à prouver... Il EST tout simplement ! Merci pour tous vos coms enthousiasmants... Je me suis, grâce à vous, " replongé " dans un court texte spirituel qui en dit plus que de longues démonstrations... pour que je puisse avoir le temps d'agir de façon juste Smile

Portrait de Serge

Pour répondre à votre demande, je peux vous conseiller un ouvrage qui m'aide beaucoup depuis que je l'ai acheté. Il s'agit de " Reconquérir le moment présent... Et votre vie ", de Jon Kabat-Zinn aux éditions Les Arènes. L'auteur y propose de modifier nos mauvaises habitudes de pensées pour obtenir une transformation apaisante des aléas de notre existence. Les chapitres sont courts, accessibles, faciles à lire... De la détente en perspective !

Portrait de Mireille-cogolin

Vos témoignages m'ont aussi un peu déculpabilisée parce qu' il m'arrive de craquer en me demandant quand mes peurs vont enfin me quitter... Alors ce domaine de souffrance je le connais bien tant il m'est familier...
Quand je vais très mal, je me récite le passage suivant de Matthieu 5:
" Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux ! "
J'espère que ma modeste participation contribuera à alléger votre souffrance.
Bien à vous.
Mireille.

Portrait de Christine-zen

Effectivement, comme tous ces posts l'induisent, il n'est pas question de se dire que nos peurs n'ont aucun sens. Aussi c'est avec une grande joie et une profonde modestie que j'accueille tous vos conseils. Ce partage est un cadeau qui aura illuminé mon dimanche et dont je sais qu'il va me fortifier. Je vous adresse toute mon amitié.

Portrait de Isabelle

Même si c'est un peu décallé dans le temps... par rapport au posts d'hier... C'est un sujet très parlant auquel j'ai également envie de répondre...

Ces peurs, ces doutes dont vous parlez tous ici, dans un premier temps,  c'était réellement invalidant chez moi... parce que cela me poussait, en définitive à rester sur "la défensive" ou sinon à "faire confiance" sans discernement. Jusqu'à ce qu'analyse aidant, j'arrive quand même un peu à entrevoir, qu'une partie de ces peurs, est quand même nécessaire, ne serait-ce que comme un "garde-fou"... Cela n'empêche pas que j'ai bien souvent encore, des peurs plus légitimées pour certaines certes... mais surtout, je crois souvent aussi, qui restent très instinctives, je dirais presque animales en soi... Sans doute qu'une part transgénérationnelle doit y être pour quelque chose aussi... Ce qui veut dire, que de toute façon, il y a encore beaucoups d'aspects de mon chemin de vie que je n'accepte pas, moi non plus...

J'adhère tout à fait à ce que dit Cricri, que nous nous devons à nous-même de nous "abreuver à la source" de la spiritualité et que lire est une excellente façon de se "connecter" avec plus de positif, y compris que cela permet aussi de moins chercher à "jouer les tout-puissants"...

Dans la Bible, il est dit que c'est notre "peu de Foi" qui nous fait souffrir... Mais il est quand même dit aussi... que même les Apôtres avaient peurs et doutaient... Il s'agit toujours d'un juste équilibre...

Portrait de Mireille-cogolin

Je suis retournée ce matin sur ce forum qui doit concerner beaucoup d'entre nous, je le présume. J'ai repensé alors à un passage très fort, très encourageant, très rassurant, de La Bible. Il s'agit d'un extrait du livre d'Isaïe qui peut être d'une grande aide quand nous nous sentons remplis de désespoir. Je me permets de le partager avec vous tous:
. Dites aus gens qui s'affolent: "Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu: c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient Lui-même et va vous sauver". Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors, le boiteux bondira comme le cerf, et la bouche du muet criera de joie. L'eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides. Le pays torride se changera en lac, la terre de la soif en eaux jaillissantes ".
J'aime beaucoup cette conviction d'Isaïe: elle est communicative car il avait assurément La Connaissance du Monde Spirituel. Ceci étant, j'ai longtemps buté sur le terme "vengeance", bien que sachant qu'il s'agissait d'une traduction. Comme on le voit, il est tout de suite suivi du mot "revanche" accolé à Dieu. À force de réfléchir à ces deux noms, j'ai bien été obligée de me rendre à l'évidence: quand un être humain est déçu, trahi, souffrant, désespéré, son premier réflexe est souvent une soif de vengeance, ne serait-ce que psychologiquement parlant. Nous sommes ainsi faits pour la plupart car, quand nous sommes au bout du rouleau, Satan a vite fait de s'emparer de notre faiblesse pour nous pousser vers des idées, ou même des actes, tout à fait contraires à la foi. En m'arrêtant longuement sur ce terme "vengeance", je me suis rapidement rendu compte que, malgré le travail spirituel que j'essaie de faire sur moi le plus honnêtement possible, il peut monter encore en moi une envie de vengeance, pas du tout de l'ordre de la violence parce que je ne suis pas comme ça, mais -selon la situation-, si je considère que quelqu'un s'est très mal conduit avec moi, il m'arrive de me dire qu'il aura son tour et son retour de bâton! Ce n'est peut être pas bien ce que je vais ajouter mais, pour l'instant, de raisonner comme ça, ça me permet de me détacher du mal qui m'a été fait... Si ça vous choque, n'hésitez pas à me le dire.

Portrait de cricri

Mireille permet de nous nourrir de ces Paroles vivifiantes. En ce qui me concerne, le Psaume 145 m'aide beaucoup à me redresser quand j'ai l'impression que je n'arrive pas à voir le bout du tunnel et que je vacille psychologiquement. Je vous le transmets :

Le Seigneur fait justice aux opprimés ;
aux affamés il donne le pain ;
Le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l'étranger.
Il soutient la veuve et l'orphelin.
Le Seigneur est ton Dieu pour toujours.

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle journée.

Cricri

Portrait de luna_95

Je voudrais apporter mon humble témoignage...
J'ai perdu mon bébé d'une mort subite du nourrisson. Tout s'est effondré autour de moi. Le sol s'est dérobé. J'ai pensé mourir lorsqu'après son enterrement, j'ai découvert son berceau vide... J'ai pensé me suicider quand le silence a envahi notre appartement et remplacé ses gazouillis. J'ai eu des
moments de révolte et de colère après lui pour m'avoir abandonnée. Je me suis effondrée durant des semaines. Bien que croyante, je n'arrivais plus à me connecter sur Dieu. Je L'évitais. Je Le fuyais même : pourquoi avait-Il permis ce drame ? Mais c'est Le Seigneur qui est venu me
chercher, me rechercher en fait. Je vous explique comment :
Un matin, j'ai eu un peu plus d'énergie, ce qui ne m'était pas arrivé depuis plusieurs semaines. Un
livre dans la bibliothèque me semblait mal rangé. Il n'était visiblement pas à sa place. Il dépassait. Je l'ai pris pour le replacer. Il m'a échappé des mains. Il s'agissait du livre " Les misérables " de
Victor Hugo. C'est un vieil ouvrage que mon père m'avait offert et qu'il tenait de son grand-père. Une phrase était soulignée au crayon gris :
" Ce que l'amour commence ne peut être achevé que par Dieu "...
J'ai reçu ce " passage " comme une Grâce divine et ce d'autant plus, que Victor Hugo a connu le drame de perdre sa fille, ce qui m'a troublée et émue davantage encore. S'est imposée soudain à moi l'expression célèbre de cet écrivain qui, en parlant des morts, disait : " Les invisibles ". À partir de là, j'ai senti viscéralement que mon petit Enzo n'était plus là physiquement mais qu'il était uni à moi pour toujours par le cœur. Cette première grande marche m'a beaucoup aidée et je me suis replongée dans la Bible. Maintenant, c'est au quotidien et je me dis que mon petit garçon me pousse ainsi à travailler sur moi sous la bienveillance du Seigneur...

Portrait de Isabelle

Merci merci merci pour vos témoignages… À vous lire, toutes les trois ce matin, Mireille, Cricri et Luna, je me « recentre » sur mon « acceptation du moment » si je puis dire !

Votre témoignage Luna m’a tellement ému… qu’il m’a fallu quelques minutes pour me reprendre… J’ai envie de vous dire : Dieu que j’aurais aimé que ma mère suive un cheminement comme le vôtre après la mort de son fils… 

Mais ne vous méprenez pas sur mon propos, je sais aussi, que ce sont ses propres limites maternelles qui m’ont aussi guidées vers un travail d’analyse tout autant que vers le chemin de la spiritualité… Il est vrai que lorsque ma mère « déraille » par sa souffrance plus vive autant que par non acceptation… maintenant je le reçois quand même un peu comme une mise à l’épreuve sur mon propre chemin de vie… Mais ça n’a pas toujours été le cas… Et je crois que le plus douloureux, outre l’absence du petit frère, c’est de vivre une « sorte d’indifférence maternelle » pour nous (ma sœur et moi) qui étions pourtant bien vivantes… Et un profond sentiment de solitude… Cependant, je l’ai déjà dit ailleurs, je pense que ses souffrances et sa solitude sont bien plus terribles encore… Et il y a déjà un bon moment que je ne suis plus en colère à ce sujet… D'autant que même avant l'analyse, cette conviction que mon petit frère n'était qu'un "invisible", je l'avais déjà... Il me fallait juste remettre certains aspects à leur justes places quand même... Quelquefois simplement, certaines blessures reviennent un peu en surface… Histoire que j’estime un peu où j’en suis avec moi-même sans doute… 

Cela dit, étant bien loin d’un état de sainteté, auquel je n’aspire d’ailleurs pas… Tout comme Mireille, bien souvent en premier lieu, j’ai très souvent cette réaction instinctive de penser face à un positionnement blessant, que celui qui « fait mal » (et je ne me mets pas nécessairement au-dessus du panier) de toute façon tôt ou tard en fera les frais à son tour… Même si dans un premier élan, je me demande si effectivement je ne suis pas dans une « volonté de vengeance », je me suis souvent aperçue, au cours de ces dernières années, que cet élan est peut-être nécessaire (dans un temps très limité cependant), pour justement se donner la possibilité de « lâcher prise » ensuite et d’accepter qu’au fond il s’agit d’une « justice » que fondamentalement nous ne pouvons réellement comprendre… Celle de Dieu… Lui Seul Sait, sans jugement aucun… Alors, jaillit la revanche… Et pour ma part, je ne peux que m’appliquer encore et encore à tendre vers plus de « neutralité ». Car alors, peut-être tout simplement que ces chemins de traverses, ne sont là que pour mieux « baliser » notre véritable chemin de vie… Comme un chemin de pèlerinage en quelque sorte… de tout mon cœur, merci à vous trois plus particulièrement…

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je me permets d'intervenir dans votre discussion en tant que psy mais aussi en tant qu'homme. J'ai été interrogé par la différence qu'il existe entre  " vengeance " et é revanche ". L'inconscient, étant loin d'être philanthrope, nous pousse parfois malgré nous, par mécanisme de défense interposé, à nous venger plutôt qu'à prendre une saine revanche. La fille de Sigmund Freud, Anna, dans " Le moi et ses mécanismes de défense " a décliné et expliqué celui qui consiste à " s'identifier à l'agresseur ". C'est le oeil pour oeil, dent pour dent de l'Ancien Testament. Une lecture trop premier degré de cette première partie de la Bible nous présente d'ailleurs parfois un Dieu jaloux et vengeur, d'où les dérives intégristes violentes. D'où aussi l'intérêt de ne pas en rester à la lettre et de dévelloper toute une réflexion, réflexion que je perçois tout au long de ces forums. Je me joins à Isabelle pour remercier de la qualité de cette transmission spirituelle tout à fait en accord avec les concepts de la psychanalyse.