Je ne crois pas en l'amour sans admiration

Portrait de Sylvie-0570

Je n'ai jamais pu aimer un homme que je n'admirais pas. Pour moi, le véritable amour ne peut être que lié à une forme d'admiration pour l'élu(e) de son cœur...

Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Pour répondre à votre question, Sylvie, je passerai par l'étymologie du mot admirer  car la frontière entre admiration et idéalisation est mince...

Admirer, c'est  ad  (aller vers) et mirari de miror (étonnant).  Il s'agit donc d'être attiré vers l'étonnant avec plaisir. C'est en quelque sorte se décentrer pour aller vers l'exterieur, vers une bonne différence,  lever les yeux vers ce qui est perçu bon chez l'autre. Admirer l'élu (e) de son coeur, c'est voir chez l'autre cette bonne différence, son bon côté. Une étape qui met en mouvement vers l'amour.

Cependant, une certaine vigilance est de mise  pour ne pas dériver vers l'idéalisation : tout est alors fantasmé bon chez l'autre. On y risque d'y oublier ses côtés imparfaits.  

L'amour passe donc par  l'admiration.  Pour le meilleur, certes... mais sans fermer les yeux sur ce qui peut nous paraître un jour le pire...

Portrait de nanou-69

J'ai admiré le père de mon fils au début et donc je l'ai aimé...Le problème, c'est que son comportement violent a fait que je ne l'ai plus admiré du tout ; et je n'ai pas accepter le pire. C'est vrai que quand l'admiration a disparu, je vois pas comment l'amour peut tenir. Je ressens de l'admiration pour cet enseignant dont j'ai souvent parlé ici. Quelque part je sens que je suis un peu amoureuse... Mais chat échaudé !

Portrait de Isabelle

Je ne crois pas qu'on puisse faire "l'impasse" d'une forme d'admiration au début d'une histoire d'amour... Mais comme vous le dites Sylvie-0570, ce n'est qu'une forme... nécessaire dans un premier temps, mais qui doit être transformée en respect et reconnaissance des qualités de "l'autre"... Sinon, il s'agira alors comme le dit Cécile G. Psy, d'une idéalisation... Et à mettre sur un piédestal, lorsque la réalité du temps qui passe, (plus ou moins long d'ailleurs... et selon le couple...) "émousse" peu à peu l'image parfaite... la descente du piédestal peut s'avérer difficile, car la désidéalisation fait qu'on peut en arriver à ne plus voir que les aspects négatifs... signes sans doute, qu'il est déjà un peu tard pour permettre un juste équilibre relationnel...

Ce qui pour moi, et selon mon expérience, va dans le sens d'un travail sur soi, quel qu'il soit mais sans complaisances vis-à-vis de soi-même, dans la mesure, où, si j'idéalise "l'autre" c'est qu'au fond, en corollaire inversé j'ai une piètre opinion de moi-même, et que je suis alors sur un fonctionnement d'un schéma oedipien non résolu, qui me maintient dans un mode relationnel dominant-dominé... Hors, ce "déséquilibre" est avant tout à prendre en miroir pour soi... tout autant que le partenaire s'il le souhaite... C'est en celà d'ailleurs, que lorsqu'un couple dysfonctionne, c'est toujours du 50/50... Mais il est bien évident que chacun est libre de vouloir avancer ou pas, ce qui passe aussi par une désidéalisation de soi-même également d'ailleurs... Car alors, il m'est possible d'envisager l'amour, y compris dans la relation de couple... dans son sens le plus évolutif... C'est parce que je me "respecte" que je "respecte l'autre", et non pas l'inverse...

Portrait de cricri

Je suis peut-être d'une époque dépassée mais, personnellement, je n'aurais pas pu aimer quelqu'un que je n'admirais pas sur le plan professionnel mais pas uniquement... J'ai besoin d'admirer aussi la force, mêlée de sagesse et de confiance, des décisions masculines. Mais il y a encore autre chose : je suis très sensible au fait que mon mari respecte mon jardin secret, mon espace de liberté, ce que j'appelle une forme de pudeur qu'il m'accorde et qui a également contribué à ce que notre couple dure malgré les épreuves qui, de fait, ne nous ont pas anéantis mais nous ont fait grandir et évoluer ensemble. Mais il est bien évident que l'amour peut n'être qu'éphémère, ce qui n'est pas grave en soi, l'essentiel étant qu'après la séparation, le souvenir de cette admiration du début demeure... Ne pas l'oublier permet de se quitter sans haine et sans reproches...

Portrait de Sylvie-0570

Parfois, je me demande si je ne suis pas dans une bulle irréaliste... Mais je suis heureuse de constater que certaines questions que je soulève n'ont pas une base farfelue... Je suis contente de voir aussi que vos posts véhiculent que tout partenaire amoureux a un rôle essentiel à tenir... L'amour devient alors un moteur indispensable au devenir intelligent de l'être humain...