Je ne suis pas à l'aise quand je suis invitée

Portrait de Christine-zen

J'ai un problème dont je souffre et que j'aimerais bien régler... J'ai 45 ans et si je suis invitée à dîner par exemple, ou même à un cocktail, à un vernissage, je ne me sens pas à l'aise. Sachant que je perds facilement mes moyens, je me mets toujours en retrait. Je sais que ça peut être énervant pour les autres qui pensent que je suis faux-cul... Pourtant je n'ai pas l'impression. C'est vrai que je n'ai pas une culture comme certains mais j'ai l'impression que je ne suis pas non plus complètement idiote... Avez-vous un truc à me proposer pour que je change ?

Portrait de Nathalie-73

Bonsoir Christine-zen, d'abord pour vous rassurer complètement si des personnes vous proposent de participer à un évènement ce n'est certainement pas parce que vous n'êtes pas digne d'intérêts. C'est tout le contraire. Vous êtes à votre place parmi eux. Ils vous le prouvent en vous invitant. Peut-être que le fait d'avoir 45 ans et être -je crois l'avoir lu dans d'autres commentaires- célibataire vous angoisse tant que vous préférez vous tenir "en retrait"... d'une possible rencontre amoureuse. En projetant sur les autres invités vos propres peurs d'être faux-cul - !- (vous l'ont-ils directement reproché ? ),  par culpabilité inconsciente, par soi-disant complexe d'infériorité vous vous auto-punissez en restant à l'écart...

Voilà quelques pistes qui vous aménerons je l'espère vers plus d'amour envers vous-même. Nathalie

Portrait de Isabelle

Ce que vous expliquez Christine-Zen, c’est aussi un « état d’esprit » que je connais bien… Je pense que pour une partie en tout cas, cela remonte à mon enfance, et au fait, que dès l’âge de 9 ans, il y avait de grandes réunions familiales dans la région parisienne, avec toute la famille paternelle, mais sans ma mère, mes parents étant séparés…

Il y avait toujours une sorte de conflit en moi, sur ces moments familiaux… À la fois, heureuse de la présence de mon père que je voyais très peu, en dehors de ces temps-là, et en même temps, une sorte de « honte »… Nous n’étions ma sœur, mon frère et moi, que les « petits provençaux », pour ne pas dire « provinciaux »…  Ce que je comprends aujourd’hui, même si j’ai vite tendance à « l’oublier »... c’est que personne n’a le droit de vous « laisser croire » que vous n’avez que peu de valeur et/ou d’intérêt, mais bien entendu, tout simplement parce que vous-même croyez tout autant, que comme tout un chacun vous avez vos valeurs et vos qualités… 

Cependant, ce que dit Nathalie-73 est une bonne « réflexion » pour moi, car je viens de réaliser que je n’avais pas véritablement « intégré », qu’une « vieille culpabilité » fantasmatique m’amenant à une autopunition, est encore un peu à l’œuvre chez moi aussi… Merci à vous deux pour ces apports réflexifs précieux !

Portrait de yamina.174

Dans les repas entre " connaissances " notamment, j'ai toujours remarqué qu'il y avait deux catégories de femmes : celles qui parlent et qui ont des choses à dire d'ailleurs et celles qui se taisent et qui croient ne prendre aucun risque... En revanche, ce que j'ai pu constater c'est que celles qui ne parlent pas sont des femmes qui subissent la vie et qui sont constamment en étayage, dépendant en général de leur mari : souvent trompées, menant une vie terne, elles font leur job en laissant la vedette à leur conjoint (qui a plutôt choisi une épouse sans envergure, pour ne pas dire idiote !). Ce deal entre époux, ou dans le couple, a un prix à payer : c'est comme une forme de prostitution qui peut déboucher sur la maladie de la femme faussement soumise... Et je vous assure que je n'exagère pas et que je connais des exemples précis qui attestent de cette observation. Sauf que ce n'est pas votre cas !!! Ce qui me fait dire ça, c'est parce que vous vous interrogez, ce que ne fera jamais la femme étayée que je viens de décrire dans la mesure où, encore une fois, " la fermer " c'est son gagne-pain !
Pour répondre à votre question, j'ai envie de vous dire que ce qui ressort de votre post, à mon humble avis, c'est qu'il faudrait - avant d'accepter la moindre invitation - que vous vous interrogiez sur le désir que vous avez à vous rendre chez des amis, à un cocktail, etc. J'ai l'impression que votre malaise est lié à un mal-être inhérent à une acceptation de la sortie sans avoir analysé où se situait votre véritable envie. Vous suivez le mouvement en quelque sorte. Selon moi, il est nécessaire que vous appreniez à mieux vous connaître, à identifier ce qui vous fait plaisir, sans plus vous préoccuper de ce qui se fait ou de ce qui ne se fait pas... Apprenez à vous dire non et vous apprendrez à dire non. Ce qui convient aux uns ne réussit pas fatalement aux autres. Personnellement, je m'ennuie aux repas de baptême, de communion, de mariage... Eh bien il y a longtemps que je n'y vais plus... Au début ça il ne m'a pas été simple de refuser l'invitation mais, faisant quoi qu'il en soit le cadeau de convenance accompagné d'un mot chaleureux, j'étais en règle avec moi-même car, malheureusement, les codes de bienséance se doivent aussi d'être respectés... À chacun sa méthode pour se libérer des entraves que nous nous forgeons tout seuls ! Autrement formulé, il faut faire attention à ne pas fortifier de masochisme, de victimisation, qui nous feraient vite critiquer les personnes qui nous invitent...

Portrait de Sofia M

Je rejoins complètement l'avis de Yamina dans son analyse psychologique...
Pourquoi accepter une invitation, quelle qu'elle soit, si on sait d'avance qu'elle va nous torturer ? Implicitement, il s'agit déjà d'une critique muette dirigée contre la personne qui invite... Être à l'aise, c'est être heureux dans une ambiance dans laquelle il y a une belle énergie de partage, ce qui signifie qu'il est indispensable qu'il y ait des attirances communes et une posture harmonieuse...

Portrait de Christine-zen

Yamina et Sofia vous ne m'avez pas ratée ! En même temps je savais qu'en postant ma question dans Psycho je m'exposais à des réponses directes non complaisantes... Vos deux commentaires demandent réflexion car je ne me voyais pas inconsciemment encline à trouver un axe potentiel de jugement, surtout compte tenu de la démarche spirituelle que j'ai et qui me semble sincère... Maintenant je comprends que derrière chaque plainte il puisse se cacher une attitude névrotique qui pousse à imaginer que les autres sont dans un calcul pire que le sien... Je ne pensais quand même pas être aussi tordue mais si je suis venue vers vous c'est qu'il doit bien y avoir de ça... Bon, j'arrête là parce que vous allez encore me dire que je victimise et comme je sais que toute victime abrite un bourreau...