Je suis dépendante de mon chat : est-ce que c'est mal ?

Portrait de Christine-zen

J'ai invité une copine à dîner hier soir.

Elle a été choquée parce que mon chat a d'abord demandé à manger et qu'il faut que je reste à côté de lui quand il prend ses repas, ensuite il voulait sortir mais comme il faisait très froid il a hésité longuement. Après une demi-heure qu'il soit sorti, j'ai commencé à guetter à la fenêtre régulièrement pour voir s'il nétait pas là. Quand il est arrivé, je lui ai séché les pattes avec une serviette chaude destinée à cet usage... Je trouve toutes ces attitudes de ma part normales. Sinon il ne fallait pas que j'aie un chat. Ma copine m'a dit carrément que j'étais dépendante de mon petit compagnon. Elle a plombé la soirée. Mais peut-être pensez-vous comme elle que je suis timbrée ? Je suis prête à l'entendre...

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Certes, Christine-zen, vous vous occupez beaucoup de votre chat. Après tout, pourquoi pas ? A condition que cela ne soit pas au détriment de l'humain, de vos invités par exemple. Votre amie a pu être blessée par votre manque d'attention à son égard, puisque celle-ci a été monopolisée par votre chat. 

Lorsque vous êtes seule, profitez pour dorloter votre chat, mais, lorsque vous recevez du monde, rétablissez les priorités.

Si, malgré tout, vous n'arrivez pas à vous centrer sur vos invités, c'est que votre chat est un moyen de fuir les personnes qui vous entourent. Dans ce cas, il y aura des choses à comprendre ! 

Portrait de luna_95

Quand mon petit garçon est décédé, mon mari m'a offert un adorable petit chaton. Très vite, je me suis rendu compte que je transférais sur lui mes élans affectifs. C'était " facile " dans la mesure où le vétérinaire m'avait même conseillé de lui donner du lait spécial chatons, comme les bébés ont leur lait propre... Lors d'une séance de psychanalyse, j'ai beaucoup parlé de ce chaton. Mon psy m'a expliqué que mes attitudes excessives avec ce peti animal à quatre pattes étaient inhérentes à un mauvais transfert, qu'il s'agissait de projections de ma part liées au manque de mon enfant, d'une confusion inconsciente et que je nétais pas dans la réalité... Ça a été douloureux sur le moment mais comme il a interprété ce transfert, j'ai compris que ça ne me servirait pas à faire le deuil de mon petit Enzo. Bien au contraire même car j'avais installé, sans le voir, une fuite... Pour ne pas blesser ce chaton que j'avais mal habitué, j'ai mis progressivement avec lui une distance. Il s'y est fait et est devenu un gros chat bien indépendant qui a des tas de fiancées dans le quartier où nous vivons ! Il lui est arrivé de revenir dans un état pitoyable parce que, visiblement, il avait dû passer la nuit à se battre mais c'est SA vie... D'ailleurs, ça ne lui sert guère de leçon et, après quelques jours où il vient se protéger à la maison, il repart... Permettez-moi de conclure par un petit conseil Christine-zen : conduisez-vous avec votre félin comme avec un animal qu'il est et, curieusement, il sera sûrement plus heureux... Et vous aussi... C'est peut-être ce que votre copine a voulu vous faire comprendre...

Portrait de Sofia M

Je suis du même avis que celui de Cécile. G. et de Luna.

Pour que votre amie ait pris la mouche au point où vous le décrivez, c'est que la relation que vous entretenez avec votre chat est excessive. Elle cache effectivement sûrement une détresse affective liée à des déceptions humaines... Il me semble qu'il pourrait vous être utile de chercher dans la direction de ces deceptions car si transférer sur votre chat est pratique puisque par essence il a besoin de vous et ne vous décevra jamais, ce lien vous empêche de faire le deuil de problèmes sentimentaux sous-jacents qui, malgré cette compensation animalière, continuent à vous parasiter et à fabriquer des résistances... au bonheur ???

Portrait de Christine-zen

Je pense qu'il était très important pour moi que je passe par des personnes étrangères à mon environnement parce que, sinon, j'aurais continué à me braquer et à renforcer mes liens anormaux avec mon chat. Les exemples de la vraie vie qui ont été pris vont me permettre de laisser mon gros matou à sa juste place de chat... Et finalement je commence à admettre qu'il n'en sera que plus heureux... C'est vrai qu'il a sa route personnelle à accomplir lui aussi, sinon il n'existerait pas !

Portrait de Sofia M

Chaque jour je réalise davantage l'intérêt de venir sur ces forums.

Vous dites tout à votre façon Christine-zen quand vous transmettez avec authenticité que l'avis de vos proches ne pouvait que vous faire adopter une démarche inverse de ce que la logique l'aurait voulue. Tout simplement parce qu'en passant par des personnes étrangères, il n'y a pas d'affects en jeu et que, par voie de conséquence, on entend la voix de la raison et de la sagesse... Ceci dit, on ne peut pas parler de " liens anormaux " avec votre matou mais plus basiquement de liens névrotiques liés au transfert excessif que vous aviez établi avec lui...

Je voudrais aussi vous remercier pour votre question très intéressante et je suis quasi certaine que ce post rendra service à beaucoup de formers...