La différence entre soumission et acceptation ?

Portrait de Amélie

Comme plusieurs foromers ici, bien plus avancés que moi d'ailleurs, je voudrais moi aussi "grandir" intérieurement... Je me suis procurée le livre "L'enseignement de Mâ Ananda Moyî"... lorsqu'en cherchant ce qu'était cet ouvrage, j'ai vu qu'il s'agit d'un enseignement venu de l'Inde... et lorsque j'étais bien plus jeune, l'Hindouisme m'attirait beaucoup. Pour l'instant, je me tiens à l'ouvrir une fois par jour, et de lire et réfléchir à ce qui se présente... Ce matin je l'ai ouvert sur un passage, p. 26 qui dit ceci : "Mâ n'a aucune volonté propre. Son seul mobile d'action est ce qu'elle appelle son kheyâla"... je ne cite que le début de ce passage...

Depuis quelques jours, je n'arrête pas de me demander, et ce passage "le traduit" je crois... Comment faire véritablement la différence pour soi, entre l'idée de soumission et d'acceptation... Je pense que ce n'est pas la même chose... mais pourriez-vous me "guider" vers un raisonnement plus juste, pour que je m'applique à mieux comprendre ? Grand merci aux foromers !

Portrait de Gilbert

Bonjour Amélie,

Je ne suis guère plus avancé en matière de spiritualité et d'ailleurs je ne crois pas qu'on puisse parler de " niveau " entre les uns ou les autres. Chacun a son chemin, l'essentiel étant de partager à une croisée des chemins.

Ceci dit, le terme soumission est connoté péjorativement dans la mesure où il sous-entend un dominé et un dominant. En quelque sorte une hiérarchie. Pourtant, je crois que l'Islam s'apparente à l'idée de soumission à Dieu. Dans la mesure où il est plus grand que nous, cela me paraît logique. Je crois aussi que Dieu ne nous oblige pas à cette soumission, il nous rend absolument libre. C'est peut-être là que vient la notion d'Acceptation : Accepter de se " soumettre " à la Volonté de Dieu : " Que ta Volonté soit faites " dit Jésus. Voilà ma petite réflexion sur le sujet. En tous cas merci pour avoir lancer cette discussion. J'irais aussi lire la page de l'Enseignement de Mâ que vous proposez pour revenir, après réflexion, vous proposer ce qu'elle m'inspire. Bon samedi à vous et aux foromeurs Smile

Portrait de Gilbert

C'est encore moi ! Je viens de lire la page 26. La fin du paragraphe se termine par " " Il n'y a que l'Un ". Comme, même si je ne suis pas psy, je m'interesse à la psychanalyse, je ne peux m'empêcher de penser à l'aphorisme de Jacques Lacan disant dans un de ses séminaires " Yadl'Un ". Par contre, Lacan étant hermétique pour moi, je me demandais s'il n'y avait pas un Lacanien averti parmi les psys, qui pourrait articuler de façon accessible le côté psy et le côté spirituel. Mais, j'y pense ! La réponse doit être dans ma question, comme disait Jacques Lacan aussi...

Portrait de Jean

Il me semble que Mâ Ananda Moyî, lorsqu'elle parle de son kheyâla évoque ce que Jacques Lacan, pour rebondir sur le com de Gilbert, nomme le Réel. Et comme pour le psychanalyste, " Le Réel, c'est l'impossible ", je me dis que c'est justement ce sur quoi il est impossible d'avoir prise. C'est peut-être ce que nous sommes en réalité et qui ne change jamais. Je pense que nous n'avons même pas à nous soumettre au Réel puisqu'il relève de l' Être. Votre question est difficile, située au niveau de ce qu'enseigne Mâ Ananda Moyî, mais ça vaut le coup d'y réfléchir !

Portrait de Isabelle

En réfléchissant à votre question... Dans la soumission, il y a ce côté d'un rapport hiérarchique et donc aussi d'une relation duelle qu'il nous faut "transformer, dépasser" pour en arriver à l'acceptation qui va dans le sens de l'unicité, en tout cas pour ce que j'en comprends dans "L'enseignement de Mâ Ananda Moyî"... Mais, et je ne sais pas si c'est une réponse... Il me semble, au-delà de l'aspect péjoratif en lien à la soumission, il y a quelque chose de "nécessaire" dans cet aspect... Un peu comme le petit enfant "dépend" de ses parents... Le côté soumission est largement véhiculée dans les religions également... Mais peut-être parce que sinon comment pourrions-nous laisser place à "l'envie" de l'acceptation... Bien évidemment, et toujours selon ma compréhension, Mâ Ananda Moyî "c'est l'Acceptation", un état permanent à chaque instant... C'est extrêmement difficile à "comprendre" tant que je l'intellectualise... Et je pense aussi, que l'acceptation se cultive sans doute quand on lâche prise, parce qu'on ne comprend pas, et qu'on s'en remet à Dieu, comme l'enfant donne la main, confiant, à ses parents... Et personnellement, je vous avoue que j'aimerai bien arriver à cette confiance sans faille...

Portrait de Cécile

Que cette injonction biblique est difficile à comprendre. A moi, elle me fait froid dans le dos lorsque je vois la dérive du patriarcat. Quand on pense qu'il n'y a pas si longtemps, les femmes devaient demander l'autorisation à leur mari. Le carnet de chèque n'était pas confié à la femme. Elle n'y avait pas droit. Depuis mai 68, et avant, la femme est devenu " un mec "... Paradoxe ! Votre question pose beaucoup de questions. Et Mâ Ananda Moyî était pourtant  une femme... libérée !

Portrait de Régis

Certains machos (rires) oublient la suite : " Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même ". Ephésiens 33.

Portrait de Viviane

Je suis allée lire un peu plus loin et tout en bas de la page 28 il y a ce petit paragraphe : "Lorsqu'on insiste pour savoir si elle (Mâ Ananda Moyî) n'a vraiment pas eu de gourou, elle répond : "Dans mes premières années, mes parents furent mes guides ; dans ma vie de femme mariée, ce fut mon mari ; maintenant, dans toutes les situations de la vie, tous les hommes et toutes les choses de ce monde sont mon gourou. Mais une chose est certaine : "l'Etre unique suprême est le seul guide de tous". Ce qui veut dire, enfin je crois... qu'en définitive les différentes phases de la vie nous devrions toujours les envisager comme enseignement à part entière pour soi-même, mais bien au-delà de soumission et/ou acceptation, plutôt comme Etre... Alors à ce moment-là "Le Seigneur est mon berger" prend un sens "réel"... Mais est-ce une réponse pour Amélie...

Portrait de Gilbert

Amélie viendra certainement nous dire ce qu'elle pense de nos commentaires. En ce qui me concerne, Viviane, le vôtre répond à mes questionnements. Merci !

Portrait de nanou-69

Je prends note de ce que dit Cécile au sujet des femmes; pour avoir eu un homme spécial et violent, heureusement que suis pas resté soumise.par contre j'accepte que je devais passé par cette galère pour avancer.

Portrait de Amélie

Je crois comme en témoignent beaucoup de foromers de Signes et sens, qu'il s'agit de se laisser guider... et alors les réponses nous sont données... En continuant, ce matin à ouvrir cet ouvrage, voilà ce que j'ai lu p. 252 :

"Au cours d'une méditation, un vieil Occidental tombe inconscient, l'écume aux lèvres.

Mâ : Depuis trente ans, cet homme pratique la méditation sur la base d'instructions puisées dans des livres et non pas reçues d'un maître compétent... Ainsi, il s'égare sur différentes voies et en subit les conséquences malheureuses, ce qui souligne la nécessité d'être guidé par un vrai maître. Les prescriptions et directives que donne le maître correspondent exactement aux besoins réels et aux capacités du disciple...

J'ai vraiment la sensation que m'a été donné une réponse étonnante de justesse ! Merci à vous tous !

Portrait de Gilbert

Votre citation, Amélie, est très importante. A l'heure où beaucoup de pseudo gourous auto-proclamés sévissent un peu partout, il est important de faire preuve de discernement. Il n'est pas question de papilloner de trop sous couvert de spiritualité. Le syncrétisme (le touche à tout confusionnel) peut mener à l'égarement. Mâ Ananda Moyî évoque ce danger. C'est comme si elle avait déjà anticipé notre époque : un soif intense de spritualité mais aussi des propositions multiples pas toujours " catholiques ". Jésus disait déjà : " Beaucoup viendront en mon nom et diront : c'est moi le Christ. Ils séduiront beaucoup de gens... " Il s'avère donc important, avant d'accepter, de ne pas se soumettre à n'importe quoi et à n'importe qui.

Portrait de linda

J'avais une de mes tantes qui était battu par son mari très souvent,j'ai déjà assisté à une scène bien triste,j'ai vu mon oncle battre son épouse,et je ne comprenais pas qu'il puisse faire ça,j'avais 6 ans environ.

Mais,elle lui pardonnait,il était si charmant quand il ne prenait pas de boisson. La situation empirait,ma tante se réfugiait souvent chez sa soeur,et cette situation a durée pendant plusieurs années.

Ma mère lui disait souvent qu'il y avait des solutions,mais qu'elle devrait penser à quitter son mari,car elle finirait par y laisser sa peau,et que dire des enfants qui voyaient leur mère se faire battre depuis tant d'années.

Elle a finalement décidé de quitter son mari,ce ne fut pas facile,il a essayé de la retrouver,mais avec persévérence,elle a réussit. Elle a accepté de voir la situation en face,sa grande soumission à son mari la détruisait et mettait même sa vie en danger.

Quelques années plus tard,elle a eu le grand bonheur de rencontrer un homme très doux,il avait un grand coeur,elle ne pouvait croire qu'elle s'était laisser battre pendant si longtemps,mais là,la vie devenait enfin agréable,avec son nouvel amoureux,elle a vécu 20 ans de bonheur

Portrait de nanou-69

Merci pour votre témoignage, Linda. J'ai aussi eu le courage de quitter un homme violent. Je n'ai pas réellement trouvé un nouvel amoureux mais au moins un ami. En tous cas, vous confirmez que j'ai eu raison de ne pas rester avec un homme violent. Parfois, il m'arrive encore de me dire " j'aurais du, etc... ". Il y a toujours en moi un reste de culpabilité car nous avons eu un enfant ensemble. Heureusement que ma psy est là pour me faire lâcher cette mauvaise culpabilité.

Portrait de linda

Nanou69,ce n'est pas facile quitter un homme violent,car dans le cas de ma tante,son mari avait une telle emprise sur elle,c'était à peine croyable. elle n'avait plus confiance en elle.

Le peu d'estime de soi est un grand problème,toutefois,j'ai vu ma tante s'épanouir de jour en jour,elle a repris confiance peu à peu,et ensuite,ce fut sa rencontre avec cet homme si différent de son mari.

Portrait de linda

J'ai lu dernièrement,le témoignage d'une dame qui est une actrice,elle a écrit un livre sur la violence conjugale,car elle a subit beaucoup de violence dans sa vie

Dans un article,elle écrit ceci. 

«Une femme qui doit subir un conjoint violent,agressif ou manipulateur perd ses repères et n'a plus de ressources pour s'en sortir. On perd notre identité,ils nous font douter de nous-mêmes chaque jour de notre vie. Le manipulateur isole sa victime,l'éloigne de ses amis.»

Toutefois,l'auteure termine l'article sur une note positive.

«Il y a une vie après la violence conjugale,et il est possible de s'en sortir»

Portrait de linda

Je viens de lire le témoignage d'une dame du Québec,qui a eu bien des problèmes dans sa vie,elle vivait avec un homme violent,elle avait décidé de le quitter.

Toutefois,pendant ses démarches lors de sa séparation,elle a appris qu'elle avait le cancer du sein,ce fut un dur choc.

Elle a eu ses traitements,mais,elle a du subir une mastectomie complète.

Mais voilà,que soudain la vie de cette femme change complètement,elle a décidé de retourner aux études,car avant elle travaillait dans l'entreprise de son ex-époux,elle a trouvé un nouvel emploie,elle est maintenant en rémission complète,et en plus,elle a croisé un ancien amoureux de jeunesse,elle ne l'avait pas vu depuis 20 ans.

Voici ce qu'elle disait dans l'article

«Je suis persuadée que tout ce qui m'est arrivé m'a aidée à vaincre la maladie. Malgré les moments de découragements,je n'ai jamais eu le temps de m'arrêter pour m'apitoyer sur mon sort. Aujourd'hui,la vie me redonne»

Il faut toujours garder espoir

Portrait de Régis

Joli témoignage plein d'espérance, Linda. Ne jamais baisser les bras donc ! Merci pour les femmes qui pourraient se trouver dans cette situation d'emprise quant à une relation toxique.