La malbouffe ?

Portrait de Soso

Quand je lis certains articles, j'ai la trouille car j'ai l'impression de mal m'alimenter et que, de fait, je me mets en danger...

D'après vous, qu'entend-on vraiment par malbouffe ?

Tant pis si ma question vous semble idiote, je prends le risque car, plus ça va, plus j'ai l'impression qu'à part poisson bouilli, viande blanche, légumes vapeur et fruits frais épluchés de préférence, tout le reste peut nous conduire au cimetière sans crier gare et prématurément !

Portrait de Floriane

Lundi soir: crêpes! Salées, sucrées (sauce chocolat faite maison... miam!) arrosées de vin blanc; mardi soir: gratin de gnocchis aux courgettes (largement agrémenté de crème fraîche et gruyère); ce soir: lentilles/saucisses.

Voilà quelques-uns de mes derniers repas. Certes, très loin du poisson bouilli ou de la viande blanche cuite au grill.

Et franchement, zéro culpabilité, parce que je me suis régalée à préparer ces repas et à les manger (même si ma fille, qui est malade depuis qlqes jours ne mange quasiment rien).

Et tout ça en ayant perdu un kilo ces derniers jours.

Alors, certes je ne parle pas de l'aspect "qualitatif" des repas, mais je crois que le lien avec votre question c'est que, d'une part, quand on mange ce qui nous plait, sans culpabilité, on ne grossit pas, et en plus, je crois que si on se fait plaisir en mangeant, tout en gardant un oeil sur la diététique/santé, on se sent bien et on est en bonne santé. Je n'irai pas manger Mac Do toutes les semaines, mais franchement, si l'envie m'en prend, je ne m'en prive pas de temps en temps.

Les discours hyper culpabilisants, tant en termes de poids que de diététique ou de santé peuvent faire des ravages, pires que les aliments malbouffe peut-être, qui, consommés ponctuellement n'ont, j'en suis certaine, aucun effet néfaste sur la santé. C'est toujours pareil, il ne faut pas tomber dans l'excès.

J'ai envie de vous dire que si vous mangez des fruits et/ou des légumes tous les jours, que vous réfléchissez un minimum à ce que vous mettez dans votre assiette, ça va.

A voi ce que d'autres pourront vous dire.

Portrait de Viviane

Tout à fait d'accord avec la réponse de Flora ! D'autant que nous le savons grâce aussi à la psychanalyse... Manger est en lien direct avec la pulsion orale que l'on associe à la notion de plaisir... Car manger avec plaisir, c'est déjà s'aimer... Ce qui implique, outre "l'instinct de conservation", que si on envisage le fait de manger en culpabilisant, voire dans certains cas, comme une punition, ou pour se faire du mal, il est important pour soi de modifier un "état névrotique" qui peut se traduire à la longue par de vrais problèmes invalidants et/ou de santé en particulier...

Si je viens souvent mettre en avant ici, l'importance de "manger mieux", pour moi il ne s'agit cependant pas, de se priver ou de manger "diététique" à l'extrême... Car ce qui est véritablement de la "malbouffe", pour reprendre vos propos Soso, de façon très synthétique, revient avant tout à privilégier pommes de terre frites, sodas en tous genres et autres confiseries, ou bien encore chips et pains de mie industriels, et/ou viennoiseries en particulier...

Manger équilibré, revient donc simplement à manger de tout... y compris du sucre, en quantités raisonnables, en privilégiant les végétaux, mais aussi les épices, et opter de préférence pour les viandes blanches et certains poissons et crustacés. Les modes de cuisson n'étant pas nécessairement uniquement "cuit à la vapeur", mais il s'agit là encore simplement, de ne pas tomber dans le "tout micro-onde ou friture" par exemple... Manger du pain peut être tout à fait excellent pour la santé, de façon là aussi modéré, et de préférence en choisissant du pain de bonne qualité. Quant aux plats en sauce en particulier, outre des saveurs bien plaisantes, il est tout à fait possible d'équilibrer l'apport "graisses" en particulier, sans pour celà tomber dans une "cuisine ionodore et sans saveur"... Il s'agit toujours de faire "appel" à ses envies du moment... en gardant cependant à l'esprit l'idée d'équilibre à propos des aliments... Et il n'y a rien de catastrophique, en soi, de même manger "MacDo" de temps en temps... D'ailleurs, en clin d'oeil, il existe un mode alimentaire (qu'on soit d'accord ou pas...) qui se nomme l'instinctothérapie...

Je crois que vous l'aurez compris Soso, je suis persuadée que tant qu'on mange avec plaisir et un peu de bon sens, varié et équilibré, et tout autant parce que c'est bon (!), on préserve bien entendu son capital santé et bien-être ! Il s'agit avant tout, de ne pas s'alimenter "excès" ! D'ailleurs en couple d'opposés "trop ou pas assez" revient à mon sens, en finalité au même résultat... Un interdit "plaisir" pourtant nécessaire à un mieux vivre dans son sens le plus gobal, pour chaque individu... Mes amitiés Soso !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je confirme le post de Viviane qui, dans son introduction, développe de façon juste le point de vue psychanalytique. L'oralité, en ce qui concerne la nourriture, s'étaye certes sur un besoin mais associe la notion de plaisir. Le tout étant de garder un sain équilibre entre ces deux aspects et essayer autant que faire se peut de ne pas les confondre. Ainsi, si le plaisir prend le dessus, il peut y avoir un excès, comme le dit Viviane, de sucrerie, viennoiseries au détriment de certains besoins nutruitif. A l'inverse, à trop rationaliser et s'interdire le plaisir, on y risque de développer une phobie. N'oublions jamais que ce que je redoute m'arrive. Le bio, développé à l'excès, devient chez certains une sorte d'ascèse discutable et prosélyte de surcroît. La menace consiste à induire ce dont vous parlez, Soso : j'ai l'impression qu'à part poisson bouilli, viande blanche, légumes vapeur et fruits frais épluchés de préférence, tout le reste peut nous conduire au cimetière sans crier gare et prématurément ! Or, l'oralité est au service de la pulsion de vie et non de la pulsion de mort.

Et puis, manger des brocolis à l'eau de vittel à tous les repas ne nous dispensera jamais de la finitude de notre condition humaine. Alors autant s'autoriser le plaisir raisonnablement et sourire à l'existence. La voie du milieu, disait le Bouddha, qui refusa les ascèses masochiques.

Bonne journée à tout le monde et excellent appétit !

Portrait de Amélie

Arrêtons de nous laisser conditionner ! Personnellement j'ai de plus en plus de mal à comprendre certaines choses véhiculées... D'un côté, la France est un pays mondialement reconnu pour son art culinaire et son savoir-faire en matière de bonnes chairs et de l'autre on nous rabbat les oreilles qu'il faut manger "light" ! Même si je suis sûre que les menus tout-prêt et autre menus à culture américaine... ne sont sans aucun doute pas très bon pour la santé des jeunes générations... qui en consomme trop ! Il faudrait quand même arrêter de nous faire "avaler" n'importe quoi, d'autant plus qu'il s'agit là encore, d'un conditionnement largement développé par les industriels agro-alimentaire... Et je suis désolée de le dire comme ça... Mais qui eux, en définitive, se moquent pas mal de notre santé, étant bien plus motivés par l'appat du gain en premier lieu... Mais peut-être suis-je mauvaise langue ?

Portrait de Soso

Sans aucune ironie de ma part car ce sujet est important, je vous assure que vous m'avez apporté des réponses intelligentes, appropriées et... équilibrées...

Je viens de comprendre qu'on peut se faire du mal en s'interdisant les plaisirs culinaires, dès l'instant bien entendu où les analyses sanguines ne sortent pas le drapeau rouge mais, personnellement, je n'ai aucun problème à ce niveau-là...

Merci pour votre empathie et bon week-end...

Soso