La pâte à tartiner ?

Portrait de Danièle-Dax

Mon petit-fils rafolle de la pâte à tartiner et il en mange énormément.

J'ai lu beaucoup d'articles qui disent de se méfier de cette gourmandise, en particulier à cause de l'huile de palme.

Est-ce une guéguerre inutile de plus ? Qu'est-ce que vous en pensez ?

Portrait de Viviane

Bonjour à vous Danièle-Dax ! Déjà, en tout premier lieu, je répondrais qu’en définitive, l’huile de palme peut s’avérer nocive pour l’organisme de par une consommation trop importante. Riche en acides gras saturés, l’huile de palme peut générer à la longue, de l’hypercholestérolémie en lien aux maladies cardio-vasculaires.

Mais cependant, la célèbre pâte à tartiner bien connue de tous, et particulièrement en France, une des premières consommatrices… est loin d’être le seul aliment contenant de l’huile de palme… Ce qui à mon sens, peut être tout aussi discutable sur un plan santé, c’est que ladite pâte à tartiner, contient un phtalate, dont il est largement reconnu actuellement, que c’est véritablement mauvais pour la santé…  Pour autant il n’y a pas que dans l’agro-alimentaire qu’on utilise l’huile de palme.

On s’en sert également dans la cosmétologie les produits d’hygiènes comme certains savons par exemple, mais aussi dans la fabrication pharmaceutique… On la retrouve dans l’industrie pour le fonctionnement de certaines machines, et tout autant en tant qu’une partie de carburant dit propre par exemple…

C’est peut-être plutôt sur ce point en particulier, d’une forte demande mondiale, en augmentation constante, qu’il faudrait y voir un danger, à l’échelle planétaire, et donc plus particulièrement écologique…  En effet il y a de tels enjeux économiques (et pour être franche… je dirais de « gros sous »), qu’au fil des récentes décennies les 1er pays producteurs, comme la Malaisie on l’Indonésie en particulier, ont largement « pillées » leurs ressources forestières naturelles, importantes sur un plan écologique, y compris en lien au réchauffement climatique de notre planète, puisque cette déforestation massive à un impact réel sur les gaz à effets de serres… Bien entendu, et malheureusement, outre l’aspect proprement écologique il est bien évident, que l’exploitation humaine est tout aussi discutable… puisque cette culture profite aux riches exploitants et industriels aux détriments d’un « bien-vivre » pour les « petites gens »…

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les enjeux économiques sont véritablement colossaux, dans la mesure où la culture du palmier à huile puis la production de l’huile de palme, reviens deux fois moins chers, que pour l’huile de soja par exemple, pourtant elle aussi largement utilisée dans différents secteurs…

Cependant, des organismes écologiques comme Greenpeace ou WWF, mettent de leur côté en avant, qu’il est à l’heure actuelle, tout aussi discutable de « boycotter » la culture de l’huile de palme, qu’il s’agirait surtout aux « grosses industries » d’encourager une culture raisonnée… Ce qui en « monnaie sonnante et trébuchante » sur un plan du profit direct, est bien moins lucratif… Pourtant, cela semble une bonne solution pour participer à un système économique plus juste pour tous… 

Vous l’aurez compris, ce dont je parle en fait, c’est que cette fameuse pâte à tartiner avec de l’huile de palme, n’est jamais au fond, qu’un arbre qui cache la forêt, si je puis dire… Ce qui préoccupe toujours autant l’industrie agro-alimentaire, c’est avant tout, l’excellente santé de son porte-monnaie… la santé humaine y compris planétaire restant tout à fait secondaire…

Portrait de Danièle-Dax

Vous m'avez appris beaucoup de choses Viviane et je vous en remercie. Votre commentaire m'a énormément intéressée parce que non seulement il est très méthodique mais je l'ai senti sincère.

Dans tout ce que vous expliquez, je comprends bien, malheureusement, que s'il n'y avait que la pâte à tartiner concernée par l'huile de palme ce ne serait peut-être pas si grave... Je me demande jusqu'où les hommes d'argent iront sans réaliser qu'ils détruisent l'humanité et l.Univers... Je me demande aussi s'ils ont une âme ces financiers sans scrupules, s'ils ont un surmoi comme on dit aujourd'hui... Je les plains car quand viendra l'heure de faire le bilan de leur vie, ça ne sera sûrement pas rigolo pour eux. Dans un registre à peu près similaire, ça me rappelle un certain François Mitterrand qui avait une peur bleue de mourir ! Et il y avait de quoi...

Quant à mon petit-fils, j'ai saisi que je pouvais le laisser tartiner tant qu'il en a encore l'âge !