La Saint Valentin me tape sur le système

Bonjour Cerise,

Je ne sais pas si mon avis vous intéressera mais en tout cas, je ne vous trouve pas anormale.En ce qui me concerne même, je comprends et partage votre point de vue. Se sentir amoureux en couple et le montrer ne se décide pas sur commande une fois par an.  Je pense que c’est plus du domaine de l’apparence, du commercial comme vous le dites, que de l’élan amoureux réel. Mais cela n’engage que moi.

Cela n’empêche pas par ailleurs, quand on est en couple,  de fêter les dates qui ont une signification particulière propre à l’histoire de chaque couple celles-là, comme les dates anniversaire de rencontre par exemple, afin d’exprimer la joie de se souvenir de ce moment qui à changé la vie.  

Quant à vos amis, s’ils éprouvent le besoin de se montrer amoureux l’un vis-à-vis de l’autre ou vis à vis des autres, en fêtant la Saint Valentin, c’est peut-être qu’ils ont besoin de se sentir rassurés par cette fête conventionnelle. Besoin de se rassurer sur l’amour qu’ils se portent.

Si cette fête ne représente rien ni pour vous ni pour votre compagnon, laissez les dire et faire et fêtez ce qui a du sens pour vous....

Bon dimanche.

Lili

Sachez que je partage pleinement vos avis, Cerise-du-26 et Lili...

C'est vrai qu'il devient très difficile d'échapper à ces phénomènes de masse sans passer pour quelqu'un d'anormal ! Je vous rejoins car, même si tout le monde a compris depuis longtemps les enjeux commerciaux de ces fêtes plus ou moins justifiées, en attendant il y a un aspect qui me dérange particulièrement. Je prends un exemple parmi tant d'autres : imaginons qu'une jeune femme perde son conjoint brutalement au mois de janvier... J'imagine que le 14 février lui sera extrêmement douloureux. Ce qui est d'ailleurs valable pour toutes les fêtes symboliques, y compris Noël pour ceux qui n'arrivent pas à avoir d'enfant ou qui en ont perdu un, ou pour un enfant qui a perdu sa maman ou son papa... Même constat pour cette aberration que continue à véhiculer l'école : préparer la Fête des mères et la Fête des pères au sein de l'établissement scolaire quand un des deux parents n'est plus là ou n'a jamais été là !!! Quel paradoxe que cette société qui voudrait nous donner des leçons de liberté... Personnellement, je n'ai pas d'amoureux en ce moment mais je peux vous assurer que si j'étais en couple, je ne fêterais pas ce jour qui ne signifie rien du tout et qui crée une sorte d'obligation. J'apprécie et j'aime la spontanéité sentimentale et une petite attention à n'importe quel moment de l'année vaut toutes les Saint Valentin " obligatoires " ! Sans compter que, selon moi, la Saint Valentin ça peut facilement être toute l'année : c'est Monsieur qui débarrasse le lave-vaisselle, c'est Madame qui achète une ceinture à son mari quand celle-ci est usée ou qui le laisse regarder en paix son match de foot à la télé. Le partage tous azimuts reste encore pour moi la meilleure des Saint Valentin quotidiennes !

Bravo Mesdemoiselles !

Étant célibataire et pas content de l'être du tout depuis un certain temps, j'applaudis vos arguments sensés... Votre lucidité et votre authenticité m'ont fait du bien ! 

Comme tous les ans, je vais encore avoir obligation d'emmener ma bourgeoise au restau, alors que je n'en ai pas envie ce jour-là. D'abord parce qu'on y mange plus mal que d'habitude en général et que les tarifs sont à la hausse ! Comme si en février le poisson ou la viande étaient plus chers !!! D'autant que je lui offre toujours un petit cadeau symbolique à la maison mais comme il y a notre fils, elle me dit que fêter la Fête des amoureux devant lui, ça la gêne !!! Encore un principe de gonzesse et comme je veux avoir la paix, je m'exécuterai cette année encore... Sauf s'il neige à plein temps ! Tiens, c'est une idée, je vais prier pour ça... Bon, trêve de plaisanterie et, vous l'avez compris, la Saint Valentin ce n'est pas trop mon truc !

Entièrement d'accord aussi avec ce symbolique devenant une injonction qui peut faire des dégâts. Lorsque j'étais enseignant, j'ai eu une année un élève qui avait perdu sa maman au cours de l'année scolaire... A partir de ce jour, j'ai été, je crois le seul enseignant de l'école à ne plus jamais fêter la fête des mères, ni des pères d'ailleurs. Pas très bien vu de certains, mais, curieusement, les parents avec qui je m'éntretenais comprenaient tout à fait mes arguments et je n'ai eu aucune remarque désobligeante de leur part. Il en est ainsi pour la Saint-Valentin. S'il y a adéquation et qu'il s'agit d'une véritable fête pour les deux partenaires : ok, pourquoi pas ? Il ne s'agit pas non plus, à mon sens, de systématiquement zapper par principe. A condition que ce ne soit en aucun cas une obligation. D'ailleurs, vous avez raison, la fête des amoureux, ce devrait être tous les jours et pas automatiquement en vidant son porte-monnaie !

Bien que moi non plus pas en couple, à l'heure actuelle... Je n'ai pas non plus "d'attirance" particulière pour ce genre de manifestations affectives obligatoires, et je rejoins d'ailleurs Sofia M au sujet de toutes ces "obligations" que notre société conditionnée nous balance à tout va, sur du symbolique plus que récupéré, en particulier à des fins purement mercantiles dans son sens le plus large... A l'affectif, je préfère nettement traduire par de petits gestes "gratuits" à n'importe quelle période de l'année... Peut-être parce que j'y suis moi-même sensibilisée déjà... Mon jeune frère décédé il y a longtemps maintenant, était né un 1er janvier... Et que j'ai appris, que faire passer le message de "l'amour" quel qu'il soit, d'une façon ou d'une autre, je crois qu'il est plus sensé de voir du côté du quotidien et du spontané aussi, ne serait-ce que pour ne pas s'encombrer de regrets inutiles... Mais celà me fait penser aux paroles d'une très jolie chanson de Florent Pagny qui s'intitule "Quand on est seul en décembre" et qui traduit bien, tout l'aspect solitude et souffrance, que peuvent tout autant représenter certaines périodes de l'année se voulant festives, pour certains individus... Et puis, soyons honnêtes avec nous-même ! Combiens sont véritablement "heureux" des présents reçus sur ces "fameuses dates" ? C'est d'ailleurs expliqué sur un blog récent, et sur d'autres aspects psychologiques aussi... Mais depuis quand, on se doit d'être heureux... et surtout de l'afficher "coûte que coûte" ? Au fond, n'est-ce pas pour mieux "taire" une question bien plus importante à mon sens... Qu'est-ce qu'être heureux signifie ? Il s'agit tout de même d'un aspect avant tout subjectif, et là, je ne pense pas qu'on puisse amener une réponse toute "faite"... car celà revient à dire, que nous refusons déjà d'entrevoir tous nos deals et compromis divers, en restant bien attachés à nos mécanismes de défense...

Je n'ai jamais vraiment prêté attention à la Saitn Valentin, aussi bien quand j'étais célibataire que lorsque j'ai été en couple. Mais voilà, cette année je suis seule pour la Saint Valentin et j'en suis toute attristée. Et l'homme que j'ai quitté il y a quelques mois me manque étrangement depuis plusieurs jours. 

Ce n'est pas le cadeau, ou le resto "obligatoire", l'impératif à être heureux et amoureux de l'autre ce jour là qui me manquent, pas du tout, mais l'idée d'un moment de partage agréable, à une date symbolique, quoi qu'on en dise.

L'année dernière nous avions mangé une raclette préparée par ses soins, avec notre fille, à la maison, et il m'avait fait la surprise de m'offrir un bouquet de fleurs. J'avais beaucoup aimé et trouvé ça adorable.

Nous sommes tous des Valentin ou Valentine en devenir tant que nous aimons la vie ! Votre authenticité  m'encourage à vous répondre Flora, car ce que vous dites me "parle"... c'est l'absence et le vide que celà peut représenter qui nous font souffrir... Pourtant, en couple ou pas... regardons comme notre vie est pleine en soi... De nous-même déjà, mais si l'on prête aussi une attention plus particulière à ce qui nous entoure... Nous avons, je crois ce privilège (pour moi c'en est un...) d'être vivant avec tout ce que celà implique aussi de positif et constructif, Dieu merci ! C'est en vous lisant, que j'ai réalisé que ce matin justement, j'ai prêté un peu plus d'attention à mon "apparence", très instinctivement... Oh ! Rien d'extravagant... Un bijou autour de mon cou, que j'aime plus particulièrement... Une tenue plus féminine qu'habituellement après une hydratation plus soignée pour ma peau... Bien peu de chose en somme... Mais... quand même... Ici et maintenant, y compris pour mon corps, un petit cadeau... qui n'a sans doute sa valeur qu'à mes yeux... Ce regard, je me suis surprise aussi à le laisser flaner sur tant de beauté extérieure... Un ciel nuageux qui laisse percer quelques rayons solaires et crée ainsi des couleurs superbes... Quelques amandiers abrités qui commencent à fleurir... Et remercier pour tout ça... C'est bien peu de chose sans doute... Pour moi c'est en soi, un bien joli cadeau de la vie...

Super post dynamisant, Viviane. Et si nou étions tout simplement amoureux de la création et de la Vie ? Votre commentaire, plein de vie et d'amour, m'a dynamisée ce matin, moi qui ne suit pas en couple à ce jour... Merciiiii !-)