La tricothérapie, le nouveau yoga ?

Ma mère, 85 ans cette année, tricote. J'ai remarqué que lorsqu'elle se livre à cette occupation, son moral va toujours mieux que lorsqu'elle ressasse ses problèmes de santé. Et elle en pas mal. Pour moi, c'est un baromètre (rires !). Je sais toujours si elle a un ouvrage en train ou non !

Je ne suis pas expert en tricot mais je pense qu'on peut faire un parallèle avec le yoga. Selon cette discipline, on ne peut pas penser à plusieurs choses à la fois. Ainsi, le tricotage étant quelque chose de répétitif demandant une certaine attention, il canalise le mental et l'empêche de partir dans tous les sens. C'est un peu comme lorsque l'on se centre sur une posture, sur sa respiration ou sur l'emission répétitive du son " OM ". Les pensées certes vagabondent mais sont doucement toujours ramenées au présent, à ce que l'on fait. Résultat : un esprit apaisé et non débridé et épuisé. De plus dans le tricot, il y a une sorte d'évolution au " fil " de l'avancée de l'ouvrage qui doit aider. Et puis il y a aussi un résultat final qui aura demandé patience et persévérance. Je ne suis donc pas étonné de l'efficacité de cette pratique et qu'elle puisse s'apparenter au yoga. C'est pour moi une technique de concentration comme une autre qui peut amener à un véritable état méditatif, surtout si on aime.

Je n'ai jamais pratiqué le yoga ni le tricot non plus d'ailleurs. Par contre si je m'en réfère à mon activité loisir, plaisir créatif... La peinture sur soie. Je reconnais que lorsque je suis plongée dans ma peinture ça agit sur mon mental de façon très apaisante. Pourquoi pas la tricothérapie ?

Une amie qui est une adepte du tricotage, au crochet et à l'aiguille a tenté de me convertir... Elle a fini par lâcher prise avec moi (rire). Je suis une cause désespérée pour le tricot dit-elle gentiment. Cette activité ne me détend pas le moins du monde... Au contraire elle a tendance à me taper très vite sur les nerfs ! Bon, le tricot vous l'avez compris, ce n'est vraiment pas mon truc détente !

C'est vrai que j'ai toujours vu ma grand-mère s'occuper avec un tricot à la main. Je n'ai jamais eu envie d'apprendre à tricoter moi-même... Peut-être parce que les pulls tricotés par mamie durant longtemps, ce n'était pas toujours très heureux. J'ai mis un certain temps à savoir non inteligemment à certains cadeaux de sa part à ce sujet. Ceci expliquant peut-être ma résistance à savoir tricoter...

Les belles des seigneurs les attendaient souvent de longs mois... La tapisserie les aidait à combler ces absences. Cet art leur permettait aussi de méditer spirituellement... Je ne suis ni tricot ni tapisserie ni Point de croix mais j'admets tout à fait qu'il puisse s'agir de pratiques de bonne réflexion...

Je peux témoigner que je suis toujours bien mieux avec moi-même. Il paraît que j'ai une âme d'artiste, c'est ce que disent mes proches. C'est vrai que je me débrouille en peinture, dessin, mais aussi en tricots plutôt le crochet ou encore en broderie. La saison n'étant pas au jardinage ce sont des occupations que je privilégie en ce moment. Quand mes mains sont occupées ainsi je ressasse beaucoup moins des tas d'idées tristes et négatives. En ce moment je tricote des rideaux à l'ancienne au crochet et ça me rend même plutôt joyeuse.  D'autant que c'est pour offrir et que c'est une surprise qui j'en suis certaine fera plaisir à l'intéressée !

L'accroche publicitaire de ce livre est intéressante mais de là à estimer que le tricot est de l'essence du yoga, permettez-moi d'en douter... En même temps, je ne tricote pas!

Il ne faut pas prendre cette métaphore - tricothérapie = yoga - à la lettre. Il est bien évident que le tricot et le yoga présentent des formes différentes mais ces pratiques peuvent apaiser les participants qu'elles attirent et ce pour des raisons différentes. Dans un monde où l'agitation est extrême, peu importe le moyen de la zénitude, l'essentiel étant de gagner en bien-être.

Je rejoins la réflexion de Domino. Comme celle de Gilbert, ma mère tricote de temps en temps. Et je la trouve apaisée dans ces moments là, centrée sur son travail. Je ne tricote pas moi-même et cela ne m'a jamais attirée bien que ma mère m'ait appris. Par contre, ma cousine aime cela et vient de temps en temps tricoter chez ma mère. C'est un peu leur yoga à elles et un moment de recueillement parfois très silencieux. Et pourquoi pas !

Le yoga des doigts existe dans le Bouddhisme. Il s'agit de mudras qui consistent en des mouvements harmonieux des mains. Ces mouvements méditatifs dépolluent le participant, le rechargent en énergie positive car les mains notamment ont des pouvoirs de captation énergétiques énormes. C'est ainsi qu'un accord corps-esprit de qualité se met en place. Aussi et selon moi, considérer le tricot comme une thérapie yoguique n'est ni une aberration ni du mercantilisme.

Les mudras des mains font partie de l'enseignement yoguique. Je confirme les dires de Christine. Dans l'ouvrage " Asana, Pranayama, Mudra, Bandha ", le maître Swami Stayananda Sarasvati précise : " Les mudras développent la conscience des courant d'énergie vitale (pranas) à l'intérieur de notre corps subtil.