Le droit à l'avortement dans la constitution française

Portrait de Maria

Question d'actualité puisque adoptée à une très large majorité par le Sénat puis les députés.
Je suis chrétienne, pratiquante et j'avoue que je ne me sens pas très à l'aise avec celà. Pour moi, une vie est une vie quel qu'en soit le stade de développement. Hors, si ça devient véritablement un droit constitutionnel de ne pas accepter la vie, que devient l'Humanité autant que l'humanité d'ailleurs.
Je m'interroge... Est-ce réellement un progrès ? L'abolition de la peine de mort en était un. Alors comment voir l'avortement qui va à l'inverse, quoi qu'on en dise. Je comprends qu'on puisse se retrouver devant un choix très difficile dans certains cas. Mais sommes-nous, nous humains, en droit de décider l'arrêt d'une vie ?

Portrait de Amélie

Cependant dans mon histoire, je ne peux que constater que je suis pour la vie. Je me suis "retrouvée enceinte" sans l'avoir choisi à l'âge de 18 ans. A mon époque être une mère célibataire, c'était très délicat. Mes parents m'ont laissé le choix. Je n'ai jamais regretté d'avoir garder mon enfant. Quelques années plus tard, j'ai rencontré mon mari et nous avons eu deux enfants. Il a adopté le premier, ce qui fait que nous avons élevé 3 enfants. Même si je comprends que la loi Veil est permis à de nombreuses françaises de ne plus avoir recours "aux faiseuses d'anges" et aux conditions dramatiques qui en découlaient, les femmes devenant aussi libre de choisir une grossesse ou pas... et ne risquant plus d'être emprisonnées, ne l'oublions pas... Il y a eu des changements depuis... La pilule abortive en est aussi une conséquencce directe. Est-ce un progrès pour la société ? Je reste partagée là-dessus... Une réponse de "Gascond"... Oui et non...

Portrait de Corinne

Mais moi j'ai quand même l'impression, que c'est un peu en réponse, au fanatisme religieux d'une part et d'autre part d'une position qui s'inverse sur le droit à l'IVG, dans certains pays, dont les Etats-Unis... Comme si l'Etat français souhaitait d'autant plus "souligner" un droit constitutionnel autant masculin que féminin. Enfin c'est mon raisonnement.

Portrait de Estelle

Ou de mort. Moi ce qui m'inquiète, c'est qu'on risque dans les années à venir, de donner législativement le droit à mourir... Et là c'est la porte ouverte à l'humain qui devient Dieu. On en est déjà plus très loin, je crois.

Portrait de Sylviane

La loi Veil a été un vrai progrès dans notre société. Que ça soit officialisé plus clairement dans la constitution, ça ne fait pas une énorme différence... Si ce n'est que ça permet, pour ce que j'en ai compris qu'il n'y ait pas de jurisprudence à l'avenir. C'est vrai qu'on peut se poser cette question. Si je ne dis pas de bêtise, l'Espagne bien plus proche de nous que les Etats-unis envisage un retour en arrière sur le droit à l'avortement via l'extrême droite, pourtant légalisé depuis 2010...

Portrait de Rosie

Je comprends qu'il faille sécurisé ce droit, en France. Mais ça ne change rien au fait qu'on s'octroie le droit de vie et de mort... donc je suis plutôt d'accord qu'un jour ou l'autre on reconnaîtra le "droit à mourir" aussi.

Portrait de Charline

Jamais recours. Il existe beaucoup de moyens sûr aujourd'hui pour ne pas se retrouver enceinte si on en a pas envie. Je pense que si ça devait m'arriver malgré tout d'être enceinte sans l'avoir véritablement voulu, je garderais cet enfant malgré les difficultés que ça entrainerait dans ma vie personnelle. Pourtant je crois que le droit à l'IVG c'est quand même un progrès. garder ou pas une grossesse non désirée, c'est un choix très personnel.

Portrait de Isabelle

De mon troisième fils a posé question au père. Ca n'était pas mon cas. Je n'ai jamais regretté d'avoir fait ce choix. Cet enfant devait s'incarner et j'en suis très heureuse. C'est aujourd'hui une jeune adulte qui vit sa vie et c'est très bien comme ça.

Portrait de Lison

Comme le dit Isabelle. Mais peut-être que si j'avais été confronté à la question de faire un choix, je verrais peut-être les choses différemment. Charline a raison. C'est un choix très personnel. Et ça ne concerne pas nécessairement que les femmes qu'on le veuille ou non.

Portrait de Natty

Qu'on a une fâcheuse tendance à banaliser cet acte. Pourtant, je crois qu'il y a bien des femmes et des hommes aussi parfois, qui restent avec des culpabilités invalidantes en ayant fait le choix d'un avortement.

Portrait de Valérie

Peut aussi s'entendre comme une destinée de part et d'autre... Ce qui n'enlève rien à la difficulté d'un tel choix.

Portrait de Christian

Je ne peux pas en tant que Chrétien pratiquant accepter le droit à l'avortement. Pourtant, en tant qu'humain suis-je en droit de nier qu'il vaut peut-être mieux parfois pour certaines femmes accéder à l'IVG... Sans doute... Ce qui me gène, c'est bien plutôt que ça devienne en même temps une sorte de facilité pour d'autres femmes qui avaient pourtant la possibilité d'utiliser des moyens de contraception permettant de ne pas avoir à faire face à une grossesse non désirée. Que devient le respect de la vie dans tout ça ? En celà, je ne suis pas certain que notre société soit en progrès.

Portrait de Viviane

C'est de ne pas céder à un jugement quel qu'il soit... Lorsque je réfléchis à ce genre de choix, je ne peux que répondre pour ma part que je ne me suis jamais posée la question d'interrompre une grossesse. Pour moi il n'a jamais fait l'ombre d'un doute que mes enfants étaient des enfants de Dieu, tout comme moi. Je ne suis qu'humaine, au fond est-ce moi qui choisit ?

Portrait de Chléa

Sans aucun doute, sur le simple fait, qu'aujourd'hui les femmes ne meurent plus de septicémie des suites d'un avortement pratiqué illégalement et n'importe comment en France. Mais est-ce vraiment progresser que d'avoir recours à une IVG comme un autre moyen de contraception ? Là, je reste un peu dubitative à vrai dire...

Portrait de Célia

Ca n'est pas anodin en tant qu'acte. J'ai du mal à croire que beaucoup de couple n'en est pas conscience, même si la femme en porte de plus lourde conséquence, ne serait-ce que sur un plan purement physique. J'espère très égoïstement que je n'aurai jamais à faire un tel choix.

Portrait de Joris

Non désirée à l'âge de 16 ans et d'un avortement, ma compagne ne portera jamais plus d'enfant. Heureusement la plupart du temps ça se passe sans complications... Elle s'est souvent posée la question si d'une certaine façon, ça n'était pas comme une sorte de punition. D'autant qu'en parallèle, elle s'occupe de mon fils en étant très maternante avec lui, alors que ça n'est pas son enfant. Parfois le destin à un drôle d'humour...

Portrait de Louane

C'est bien qu'il y est le Droit des femmes bien précisés dans notre constitution. Après c'est vrai que l'IVG ne doit pas être "La" solution pour réguler des naissances non désirées. Ou alors on va vite se retrouver à l'inverse de l'effet recherché, juste un droit de disposer de son corps librement.

Portrait de Maria

Pour toutes ces réponses. Elles ont le mérite d'être franches et honnêtes. Vos réponses m'ont apportée beaucoup de sens en réflexion et je vous en remercie sincèrement.