Le suicide?

Portrait de ségo

La fille d'une collègue de travail s'est suicidée le 2 janvier.

Son mari l'avait quitté l'année dernière parce qu'il avait apprit qu'elle le trompait et il avait demandé le divorce. Elle ne voulait pas divorcer et elle avait rompue avec son amant . Son mari n'a rien voulu savoir et il'parait qu'il lui avait dit qu'il ne lui pardonnerait jamais ... Et il parait que c'est aussi parce qu'il lui avait dit ça qu'elle s'est suicidée. Elle a pourtant laissée une petite fille de 4 ans ....

je voudrai vous poser ma question: pourquoi devant un même problème certains se suicident et d'autres pas?

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Bonjour, Ségo.
Je trouve votre question trés pertinente. Bien que le suicide d'une personne soit toujours une tragédie dans une famille, la personne qui passe à l'acte a un profil psychologique bien particulier.
Un événement déclencheur, comme pour la fille de votre collègue de travail, n'est que la cause apparente d'un mal-être bien plus profond. Le psychisme ne trouvant pas d'autre solution à la résolution d'un conflit interne que de s'auto-détruire. L'histoire de cette jeune femme pourrai certainement éclairer son passage à l'acte.

Portrait de Cécile

Pour avoir pensé au suicide étant jeune, j'ai bien apprécié l'intervention d'Hugo Natoli Psy... Elle m'a renvoyé à ce questionnement que j'avais à lépoque de ma jeunesse : Faut-il avoir du courage pour se suicider ? En fait je comprends qu'il s'agit d'un conflit interne dont on ne trouve aucune autre issue que l'auto-destruction objective. Je ne me suis pas suicidé, car je pense que passer à l'acte comporte une lourde responsabilité en terme de déni de soi mais aussi des autres. C'est un peu comme " après moi le déluge ". Il me semble que le psychisme, à ce moment-là, se pense à la fois incapable de surmonter les épreuves mais aussi tout puissant puisqu'il ne mesure pas les conséquences posthumes de son acte. Il se donne la mort comme s'il voulait maîtriser la vie. Cela me paraît très particulier. Peut-être est-ce là que ce situe la différence entre quelqu'un qui se suicide et celui qui ne le fait pas... Mais, je n'en suis qu'au stade de la réflexion. Ce sujet m'interesse d'autant plus qu'il y a peu de temps un homme de la trentaine, père de 3 enfants, s'est pendu, à priori parce qu'il avait perdu son emploi. Mais heureusement, toutes les personnes chargées de famille qui se retrouvent au chômage ne se suicident pas. La raison invoquée n'est donc effectivement qu'un déclencheur. Mon fils, qui a connu cet homme avant son mariage, en a été particulièrement affecté, d'autant que cet homme (ce n'est pas un hasard) portait le prénom de mon fils ainé.... Ce sujet rejoint un peu la question sur la pensée créatrice dans la mesure où on n'a pas un  suicide dans son entourage par hasard !

Portrait de Sofia M

Le suicide reste un mystère dans la mesure où il touche tous les milieux sociaux, touchant parfois même des personnes dont on pourrait considérer qu'elles ont tout pour être heureuses. Je pense ainsi à la chanteuse Dalida qui avait eu le malheur que trois hommes qui comptaient beaucoup pour elle s'étaient suicidés... 

De façon un peu plus professionnelle que ce que je viens d'évoquer, un prof de Psycho nous avait expliqué que les personnes qui se suicident, au fond d'elle-même, sont des personnes pathologiquement narcissiques et ce, même si elles n'ont pas fait d'études par exemple où vivent dans des conditions modestes car, en fait, en se suicidant elles punissent leur entourage, ou un membre de leur famille en particulier... 

Portrait de Orlan

Vos commentaires me font penser à l'alcoolisme et à la toxicomanie, autres formes de suicide... De ces malades qui se demandent inconsciemment pourquoi ils ont été laissés par leur partenaire eux qui sont pourtant si bien, au-dessus de tout reproche, qui n'ont aucun défaut... De ces addicts qui se demandent pourquoi ils sont au chômage, eux pourtant si dévoués, si bosseurs, si intelligents... Alors, ils se suicident à petit feu, suicidant par voie de conséquence et en parallèle leurs parents et/ou leurs enfants... Je n'avais jamais pensé à cette histoire de narcissisme mais il est certain que pour se suicider, il faut quand même avoir une très haute opinion de soi. Je dirai même : une trop haute opinion de soi... et un déni des autres...

Portrait de Serge

Belle discussion et qui ne tourne pas autour du pot !

Le déni des autres est effectivement grand chez toute personne suicidaire et c'est bien là où se situe la faille psychologique, pour ne pas dire psychiatrique car, effectivement, quand on est normal, on a qu'une seule idée en tête : ne pas être une charge ou un tourment pour ses proches... En plus, après un suicide, toute la famille se met à culpabiliser, ce qui est quand même un comble ! Bonjour le cadeau empoisonné...

Portrait de Gilbert

Vos posts axés sur la psy me font prendre conscience, que sur le fond, la tradition spirituelle, qui fait du suicide une erreur, quand ce n'est pas un péché, n'a pas tout faux. Les institutions sont allés certainement un peu trop loin en interdisant une sépulture chrétienne aux suicidés, mais je comprends mieux qu'à ma connaissance on ne retrouve qu'un suicidé dans les Evangiles : Judas !

Portrait de Isabelle

Entre 14 et 15 ans, j'ai découvert par l'intermédiaire de certaines personnes dans l'entourage de ma mère, l'ésotérisme. J'ai déjà parler ici du fait, que ce que j'en ai "reçu" y compris par ma "saine curiosité", a été d'une grande protection pour moi, par la suite. Une des "idée essentielle" que j'en ai retenu, c'est que l'âme d'un suicidé "erre entre deux mondes", avec une "impossibilité d'évolution" en passant sur un autre plan astral, amenant une nouvelle incarnation... ces âmes pouvant être attachées par leur errance à ce qui est appelé le "bas astral"... A 19 ans, j'étais dans une période de ma vie extrêmement douloureuse et difficile, qui s'est traduit par une dépression nerveuse... Des idées suicidaires j'en avais, mais sans aucune "tentative" si je puis dire... Outre ce dont je viens de parler plus haut, j'avais en parallèle de cette forte pulsion de mort, une autre pensée récurrente... Je pensais à ma mère qui avait déjà perdu son fils, 3 ans auparavant... et je n'avais pas le droit "d'en rajouter une couche", qu'elle n'y survivrait pas... Il y avait sans doute, quelque chose de "narcissique" dans ce raisonnement, mais en même temps, mon aspect surmoïque y compris par ce que j'avais "engrammé" avec l'ésotérisme, m'a cependant préservé d'un "passage à l'acte radical"... C'est là où je suis persuadée que l'on choisit son incarnation en connaissances de causes... Le libre arbitre faisant la différence... Car en tant que jeune enfant déjà, je "sentais" une fragilité certaine chez ma mère... Bien sûr, je pourrais tout autant en dire, avec le recul... Bonjour le complexe du sauveur ! Mais outre cela... Fondamentalement, s'il n'y avait pas eu le décès de mon petit frère, et le fait que ma mère est ce qu'elle est, serais-je toujours en vie aujourd'hui ? La vie est première aussi parce qu'on accepte que l'on n'est jamais tout seul, en terme de responsabilités...

Portrait de Ugo

Je suis d'accord avec cette notion de " toute puissance" et de " narcissisme pathologique ", dans la mesure où ce n'est pas nous qui nous sommes donner la vie, alors pourquoi pourraît-on se la reprendre... Elle ne nous appartient pas mais fait partie d'un tout incluant l'autre. C'est en tout cas ce que je viens d'en comprendre si je le relie à la spiritualité...

Portrait de ségo

Jamais je n'aurai pensé que le suicide c'était comme une forme d'orgueil de la par de celui qui se suicide mais c'est vrai que quand j'y réfléchis c'est tout à fait ça ...

C'est sur que je ne vais pas aller raconter vos explications à ma collègue de travail mais vos posts m'ont permit d'avoir un peu moins de compassion facile par rapport à ce problème ...Et du coup je comprends mieux moi aussi l'attitude des religions par rapport aux suicidés....