Le suicide

Vous faites allusion à ce co-pilote. Il me semble que cet homme, dans un accès de folie psychotique, a exercé un " sacré contrôle " sur la vie de 150 personnes. Lorsqu'on sait que quelqu'un de suicidaire - on l'avait un peu vu lors d'une autre discussion sur le sujet - cherche souvent à punir inconsciemment son entourage, je suis d'accord avec vous que l'explication de la mésestime de soi est plus que réductrice... Heureusement d'ailleurs que l'on ne se suicide pas chaque fois que l'on manque d'estime de soi... Je me serais suicidé plusieurs fois...

Effectivement, lors d'une précédente discussion, il avait été dit que le suicidaire a un narcissisme pathologique. Il se vit inconsciemment tout puissant.

L'Histoire en témoigne avec trois suicidés célèbres : l'ambitieuse Cléopâtre, souveraine d'Egypte, femme de caractère et séductrice, Néron, empereur romain et Adolf Hitler, dictateur, sont loin d'avoir souffert de mésestime de soi.

Les éléments déclencheurs sont multiples (séparation amoureuse, perte d'emploi, deuil, ...). Ils ne sont pourtant jamais les véritables causes du passage à l'acte. Seule une régression en toute puissance en est l'explication.

La question que je me pose... Est-ce qu'on peut dans un cas comme celui-là, véritablement parler d'un suicide en tant que tel ? Parce que outre le fait évident, que celui qui se suicide "contrôle" en cherchant à punir l'entourage... En " réalité " il n'attente qu'à sa vie... Hors ici, par son geste psychotique quoi qu'il en soit, cet homme ne fait pas que " se tuer lui "... Est-ce juste pour " traduire " la démesure démoniaque de sa tout-puissance ?

Vous avait raison Isabelle, ce suicide témoigne de la régression en toute puissance. L'autre n'existe plus. Freud décrit la psychose comme un conflit entre le moi et le monde extérieur. Par le suicide, il fantasme détruire l'extérieur. Malheureusement, ici, le fantasme a rejoint la réalité.