L'eau est-elle phobogène chez les noyés ?

Dans le cas du processus de la phobie, la personne va chercher à éviter l'objet fantasmé dangereux. Ainsi, elle va se préserver de tout contact avec l'objet de la phobie. En ce qui concerne l'eau, le sujet n'ira pas se baigner, ne s'installera pas dans une zone inondable...

Pour ce qui est des noyades ou des inondations à répétition, l'inconscient ne prend pas en compte le danger réel. L'élément eau est ainsi fantasmé toujours bon, alors qu'en réalité l'eau, comme tous les autres éléments, peut être dangereuse.

Excusez-moi Cécile mais, pour ma part, mon interprétation diffèrera quelque peu de la vôtre... D'autant que Ludo ne parle pas de phobie mais d'élément phobogène. La phobie est consciente tandis qu'un élément, un objet, un lieu ou une personne peut être inconsciemment phobogène...

" Ce que je redoute m'arrive ", disent les Écritures saintes... Ainsi faut-il bien que l'eau soit phobogène pour les noyés qui ne se noient pas fatalement dans une piscine, comme dans le cas d'inondations. En fait, il s'agit de comprendre que l'inconscient qui est perturbé par un phénomène ou une personne met en place un mouvement répulsion-attraction. Les noyés ont très souvent un héritage transgénérationnel marqué au niveau alcoolisme. Par " fidélité ", l'eau ne peut pas être acceptée comme bonne mais elle attire en parallèle car elle repose sur un interdit filial. La problématique, c'est qu'ayant transgressé l'interdit, le mécanisme de rétorsion est lancé et un drame lié à l'eau peut survenir. D'autres paramètres inconscients peuvent intervenir également. Un fait divers récent relate la mort sur le coup d'un jeune homme dans son véhicule pris dans une mini-tornade, des trombes d'eau et un arbre qui s'est abattu sur sa voiture. Dans ce cas-là, on peut avancer l'hypothèse d'IVG compulsives dans la lignée familiale, l'habitacle ayant valeur de contenant, comme un utérus et son liquide amniotique pendant la gestation. Mais l'alcool n'est pas loin dans cet exemple puisqu'un avortement, appelé aujourd'hui interruption volontaire de grossesse, est un acte médical qui a recours à de l'alcool tout autant médical. Tout comme les tragiques avortements d'antan avaient de leur côté besoin d'alcool comme désinfectant... Il y a certes un déplacement mais la racine du problème reste la pathologie alcoolique répétitive au fil des générations.

Vos explications sont compliquées pour moi mais je les ai trouvées intéressantes...

Ce post m'a attirée parce qu'étant issue d'une famille musulmane, dans notre famille beaucoup respectent la religion et ne boivent pas d'alcool. Par contre, un de mes cousins est alcoolique et dans la jeune génération, ils font beaucoup la fête avec l'alcool... En même temps, à ma connaissance il n'y a ni noyés ni inondés...

Cette discussion m'a fait remonter un souvenir d'enfance..

Je devais avoir 7 ou 8 ans quand j'ai appris le décès d'un métayer voisin de mes parents. Il était brave mais complètement alcoolique. Un matin, il a été retrouvé par le garde-champêtre noyé dans un petit lac près de chez lui... Avec le commentaire de Yamina, je comprends mieux psychologiquement ce décès...

Souvent je me suis demandé pourquoi psychologiquement il pouvait y avoir une fausse couche ou un accouchement prématuré... La réponse de Yamina m'éclaire... 

Effectivement votre interprétation, Sofia, permet de faire la différence entre une phobie qui est consciente et l'élément phobogène qui relève d'un processus inconscient. Sur un interdit de la filiation, un élément devient phobogène inconsciemment. 
J'avais un oncle, boulanger, alcoolique qui est mort par noyade en tombant dans son puit. Malgré la chaleur du fournil, il ne buvait que du vin. Ce qu'il redoutait le plus a fini par arriver.
Merci Sofia, pour cet éclairage important.

Dex exemples aussi parlants qu'incroyables qui m'ont fait avancer...

Merci et belle soirée... sobre...

Lucien

Je ne suis pas sûre d'avoir tout intégré au niveau théorique mais les exemples m'ont quand même beaucoup aidée. Je vais relire le commentaire de Sofia à tête reposée. Merci pour cette transmission de grande qualité, et qui plus est, ouverte aux néophytes dont je fais partie. Très rare, pour ne pas dire, inexistant ailleurs sur le Net - en tous cas à ma connaissance - avec en prime une interactivité qui permet de réagir en fonction de son histoire. Je suis de plus en plus bluffée. Merci également à la direction de ce site de nous offrir ces cadeaux didactiques.

Je viens de saisir, avec vos différentes explications, la difference qu'il y a entre ce qui est conscient et ce qui est inconscient. Même si j'avais quelques notions sur le sujet, je mesure à quel point l'inconscient influence notre vie dans des sphères invisibles qui peuvent pourtant prendre réalité. Je suis d'accord avec Michèle, pour suivre depuis maintenant plus d'un an ces forums, cette transmission est unique sur internet. Merci aux pros.