L'illusion ?

Lorsque j'ai lu cette affirmation d'Einstein, affirmation que je n'avais jamais entendue, j'ai été tout de suite renvoyée spontanément à la formulation d'un alléluia : " Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ". Ces quelques mots m'apaisent toujours lorsqu'un de mes proches traverse des difficultés qui peuvent m'inquiéter car je me dis que ce qui est, était et sera. J'explique le fond de cette forme d'espérance et de foi : si je m'inquiète pour ces proches, il s'agit de personnes qui ont déjà fatalement rencontré des difficultés et qui s'en sont sorties puisqu'elles sont toujours de ce monde... Mon interprétation est la suivante : le Principe de vie (Dieu pour certains) est logé en chacun de nous. Ainsi, un déclic de résurrection peut survenir n'importe quand... 

Mais peut-être ne suis-je pas en adéquation avec le sens de la phrase d'Albert Einstein ??? J'attends donc avec impatience que d'autres foromers viennent donner leur interprétation...

Je suis loin d'être un scientifique ! J'ai décroché en math en seconde... Pourtant, ce qui dit ce grand savant qu'est Einstein me semble universel. Ne dit-il pas que le temps est relatif ? Il n'existe qu'en fonction de l'idée que l'on s'en fait. Certes il est utile pour organiser un agenda, planifier des actions. Mais dans l'absolu n'existe finalement que le présent. " Je suis Celui qui suis " dit Dieu à Moïse près du buisson ardent qui ne se consume pas, comme le temps ! Le principe de Vie, lui est éternel dans le sens où il a toujours été, est, et sera toujours. C'est la notion d'atma (âme) de la spiritualité indienne. L'atma est au-delà des formes, donc du temps qui est régi, je crois selon elle, par Maya (l'illusion). Je trouve que cette vision des choses est pleine d'espérance. Et comme me l'avait dit un astrologue ayant fait mon thème astral : " Les débuts de vie ne sont jamais désespérants car vous avez l'éternité pour vous refaire ". Non pas qu'il faille se reposer sur ses lauriers, bien au contraire, mais cela peut relativiser une souffrance insupportable car elle n'aura jamais le dernier mot puisque ce n'est pas une fin en soi... Amitié à tout le monde et merci pour ce sujet de réflexion ontologique, même si c'est un matheux qui l'a initié ! Merci donc Albert, qui, -  soit dit en passant - , a quitté cette dimension la même année où je suis venu au monde... Oui, mon narcissisme ne va pas trop mal (rires !). Ne vous inquiétez pas quand même, je ne me prends pas pour la réincarnation de Bébert...

Moi j'en reviens toujours au fonctionnement de la nature, parce que je trouve que c'est tellement parlant ! Dans son mouvement perpétuel, y compris dans les lieux les plus hostiles et les plus improbables aussi... Le principe de vie est partout, tout le temps... passé, présent, futur ne font qu'un me semble-t-il... Et j'aime bien ce que dit Cricri à propos de la résurrection, parce que même dans une "forêt calcinée", la vie avec de jeunes pousses, revient toujours... Et je crois aussi que l'Homme est loin d'avoir connaissance de toutes les formes de vie possibles, qu'il reste à découvrir... Alors, je me dis que c'est nous Humain, qui sommes dans l'illusion, par nécessité de compartimenter pour nous rassurer quand à notre finitude humaine... Mais parce qu'au fond nous n'avons pas la Foi ! Tout comme la nature est fidèle miroir de la vie, les ésotéristes entre autres, ont toujours insité sur ce "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas", ce qui pour moi signifie aussi que le temps et sa relativité, n'est jamais qu'une illusion humaine.

Pas très à l'aise avec ce sujet qui me semble particulièrement difficile mais ô combien passionnant, je vais tenter tout de même une petite interprétation :

. Nous sommes ce que nous sommes, ce que nous avons toujours été fondamentalement et que nous serons toujours... L'illusion concerne ce que nous appelons nos transformations, en bien ou en mal, ai-je envie d'ajouter mais c'est selon moi une erreur d'envisager la nature humaine ainsi car elle a un potentiel de vie exceptionnel en elle. Or, ce que nous appelons potentiel de vie est intimement lié à l'Amour et cet Amour-là permet d'espérer chaque jour... Cette espérance est valable pour soi et pour les autres et nous convie à ne jamais baisser les bras quoi qu'il arrive... Selon mon humble avis, il n'y a pas de situation désespérée, il n'y a que des individus désespérés...

Bonsoir, pour aller dans le sens de Serge, cette affirmation d'Einstein m'a fait penser dans l'instant à un titre d'une chanson de Francis Cabrel "je t'aimais, je t'aime et je t'aimerais" et aussi à une phrase que j'avais trouvé dans une petite boite à bijoux de ma grand-mère que mon grand-père lui avait offerte lors de leurs fiançailles "Aujourd'hui je t'aime plus hier et bien moins que demain". On dirait que l'Amour est l'invariant de ce temps découpé que représente l'avant, l'actuel et le jour d'après qui nous habite et inspire tant nos artistes et poêtes névrosés ou pas d'ailleurs.

La DISTINCTION temporelle ne serait qu'illusion finalement pour Einstein  qui avait compris en fait selon moi que l'on se rassure en pensant avoir un contrôle sur le temps (avec les calendriers, les montres, le passé, le futur... des limites qui nous permettent de gérer notre quotidien d'humains) mais qu'en fait le temps qui nous est donné à vivre sur la terre est le seul qui "compte", qui soit réel, distinct justement pour chacun de nous, un temps unique.

Un peu à la manière du Bouddhisme, j'ai le sentiment que l'on vient sur Terre avec une sorte de karma à dépasser de façon singulière, soit avec Amour, et que ce karma nous accompagnera toute notre existence comme un rappel de ce que nous avons à accepter, c'est-à-dire à sublimer. Autrement formulé, ce karma vient nous titiller quasiment au quotidien, sous des formes diverses et variées, et à chacun de nous de ne pas s'identifier à l'agression à laquelle nous sommes soumis, à chacun de nous de ne pas se venger de ce mal qui nous accompagne en permanence et qui se retrouvera sempiternellement sur notre route : le fait de ne pas succomber aux tentations démoniaques du diable nous offrira au fur et à mesure du temps qui passe la possibilté de mettre en place une revanche vis-à-vis de soi... Mais, encore une fois, le contexte familial le jour de notre incarnation se retrouvera systématiquement dans les événements de notre quotidien. Ceci dit, c'est un peu normal car, un enfant qui naît handicapé, devra faire toute sa vie avec son handicap, sans se venger, en l'acceptant, en le sublimant... Ainsi ce qui était, est et sera... Du moins est-ce mon point de vue...