Ma belle-mère endoctrine nos enfants

Portrait de Lucien

Je craque devant le laxisme de ma femme face à sa mère.

Ma belle-mère est plus idiote qu'inintelligente et par complexe d'infériorité, elle fait l'éducation religieuse de nos enfants, le catéchisme, et les trimballe à la messe, alors qu'elle sait que je ne suis pas favorable à son cirque. Vous devez me trouver projectif et grossier mais elle est insupportable. Quant à ma femme, elle prétend que sa mère est dévouée et que ça ne peut pas faire de mal aux enfants (nos deux filles ont 13 ans, ce sont donc des jumelles, et notre fils a 15 ans, et ils n'osent rien dire mais n'en pensent pas moins !)...

Comment faire comprendre à ma femme qu'elle doit intervenir fermement auprès de sa mère pour lui mettre un stop ?

Portrait de Cécile

Pardonnez-moi, Lucien, mais pour avoir expérimenté le comportement de mes enfants à 13 ans et à 15 ans, je suis étonnée de la réaction des vôtres. En général, à cet âge là, il nous font bien comprendre ce qu'ils n'aiment pas. A fortiori si c'est leur grand-mère qui leur impose  ! En avez-vous directement parlé avec eux ? Leur avez-vous demandé s'il vivaient cela comme une pénible obligation ? Cas auquel, ils ont quand même leur mot à dire... Et s'ils ne veulent pas aller à la messe, c'est peut-être à vous de vous faire leur représentant, sans passer par votre femme. Bien sûr, il n'est pas question d'alimenter ou de déclencher un conflit. Mais encore une fois, je suis étonnée de la non-réaction de vos enfants... Êtes-vous vraiment sûr qu'ils pensent comme vous ?

Portrait de Sylvie

Un auteur, Khalil Gibran, écrit au sujet des enfants ce très beau passage que j'écris de mémoire : " vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les enfants de l'appel de la vie. Vous êtes les arcs et ils sont les flêches". 

Ainsi, la différence, Lucien, est toujours inévitable en matière d'éducation, enrichissante et même souhaitable ; et vos ados ne sont plus des tout petits qui  imitent leurs parents ou d'autres membres de leur famille. S'ils accompagnent leur grand-mère c'est qu'ils sont en âge de l'avoir choisi.

Pour oser faire différemment de leur père  c'est d'ailleurs qu'ils vont bien . Vous pouvez alors vous féliciter du cadre éducatif que vous leur donnez et qui leur permet de s' autoriser  à vivre leurs choix dans la justesse sans avoir la nécessité de les revendiquer.

Et puis... Pour avoir élevé trois enfants moi aussi, et sans décliner mes responsabilités éducatives, je sais par expérience que quand ils étaient à l'extérieur j'avais davantage d'énergie à ma disposition pour travailler  plus efficacement  !

Portrait de Lucien

Dans ma question, il me semble que j'ai donné une nuance importante que vous semblez ne pas avoir prise en compte : le lien pathologique qui unit ma femme à sa mère, cas auquel vous savez très bien que même si des enfants ont 13 et 15 ans, ils se retrouvent pris entre le marteau et l'enclume.

Peut-être ai-je été trop implicite mais même si je ne suis pas psy, je sais que le nœud se dénouera quand ma femme arrivera à entendre que sa mère n'est pas une sainte femme et est en abus de pouvoir et de confusion, et qu'elle cherche à compenser ses manques intellectuels. Il est bien évident que je me suis déjà occupé d'expliquer tout ça à ma femme qui reste sourde et, par voie de conséquence, mes enfants sont pris en otage. Il est bien évident aussi que j'ai expliqué à plusieurs reprises à mes enfants qu'ils sont libres de ne pas aller à la messe ou d'écouter les histoires de Petit Jésus racontées par ma belle-mère, même si ça vaut son pesant d'or !!! Mais ils me disent que ce n'est pas un problème, sauf que je sais que ça en est un pour eux... 

Je reviens à vos réponses qui m'ont plus qu'étonné mais j'aurais sûrement dû poser ma question en Psycho/Coaching... Si vous relisez ma question, elle aborde le verrou entre ma femme et sa mère et non pas l'attitude de mes enfants. Je tiens aussi à vous préciser qu'à 15 ans, lorsqu'il fallait que je me fende de ma carte de vœux à des membres de ma famille que je n'aimais pas, je le faisais car j'ai été éduqué ainsi et je trouve ça normal... Mais encore une fois, là n'est pas le sens de ma question. Il me semble d'ailleurs que Françoise Dolto a dit que les enfants sont le miroir des parents. Je sais qu'aujourd'hui les psys ont pris du recul par rapport à cette affirmation mais je crois savoir qu'il faut agir en amont des adultes pour libérer les enfants, sinon on abîme les enfants qui opteront a posteriori soit pour une opposition pathologique vis-à-vis de la famille et de la société, soit pour un laxisme, de la résignation et de la démission... Tout cela, nous le savons de nos jours mais, je reprends ma question, comment faire comprendre à ma femme qu'elle doit intervenir fermement auprès de sa mère pour lui mettre un stop ? Je précise également que j'ai déjà expliqué poliment à ma belle-mère que je n'étais pas favorable à ses attitudes d'emprise sur les enfants et que rien n'y fait...

Portrait de Sylvie

Pourquoi ne pas croire la parole de vos enfants quand ils vous disent qu'ils accompagent librement leur grand-mère ? Comment quelqu'un d'autre saurait-il mieux qu'eux-mêmes qui ils sont ?  En effet chaque être humain est unique et ne peut se comparer à personne d'autre. Ca peut même être très violent de s'entendre donner par quelqu'un une définition de soi-même, laquelle ne peut être que réductrice. Vous comprendrez de ce fait, puisque votre question concernait aussi votre femme, que le lien qu'elle entretient avec sa mère ne regarde qu'elle. Vous devez bien avoir des centres d'intérêts personnels sur lesquels investir cette énergie que vous gaspillez en vous inquiétant inutilement pour votre entourage.

Portrait de Floriane

 Je crois que votre question en soulève beaucoup d'autres et qu'il est difficile d'y répondre sans tenir compte de plusieurs aspects. D'où peut-être le fait que les deux réponses qui vous onts été données ne vous satisfont pas.

Avant même de lire le contenu de votre post, au vu du titre, je me suis dit tout de suite "c'est une histoire de catéchisme, messe et tout le toutim." Et tout de suite, j'ai repensé à mon vécu de petite fille puis d'ado élevée dans une famille bien catholique, investie dans la paroisse du petit village provençal, organisatrice de la messe de minuit, préparatrice de la crèche dans l'église... Le gros package!

J'ai fait mon catéchisme, passé ma première communion, fait ma profession de foi, joué les enfants de coeur avec mon frère, assisté à la messe du dimanche chaque fois que je passais le week-end chez mes grands-parents maternels (et ils étaient nombreux!), tout cela sans trop me plaindre. Jusqu'à l'adolescence. Jusqu'à ce que mon frère et moi commencions à nous "rebeller", à tenter d'éviter la messe (je restais couchée le plus tard possible pour me lever "à la bourre" et prétexter que je n'aurais jamais le temps de me préparer, et combien de fois d'ailleurs me suis-je entendue dire "tu peux sauter le petit-déjeuner, ou alors tu prends pas ta douche?"), jusqu'à ce que j'arrive à dire "j'ai pas envie d'y aller", et à tenir. Ce fut compliqué, long et pénible, mais j'ai réussi à m'affirmer en dehors de ces rituels religieux auxquels je ne trouvais plus de sens. Il y avait, et il y a toujours, un poids énorme de la religion dans ma famille, de la part de ma tante et mes grands-parents, pas de ma mère et encore moins de mon père. Mais eux ne disaient rien, ils se "rangeaient" derrière "l'avis" de mes grands-parents et de ma tante, aujourd'hui je me dis qu'ils nous ont permis de nous affirmer et de décider par nous-même du juste moment pour nous pour dire: on y croit pas à tout ça, lâchez-nous les baskets.

Alors, ceci n'est pas votre histoire ni celle de vos enfants, mais par mon expérience, j'ai envie de vous dire que vos enfants, qui ont l'âge que j'avais quand j'ai choisi de ne plus croire et de ne plus pratiquer, sont assez grands pour décider eux-même de suivre leur grand-mère ou pas. Et votre femme encore plus. Si elle ne s'oppose pas à sa mère, c'est son problème. Et vos enfants, puisque vous dites " j'ai expliqué à plusieurs reprises à mes enfants qu'ils sont libres de ne pas aller à la messe ou d'écouter les histoires de Petit Jésus racontées par ma belle-mère, même si ça vaut son pesant d'or !!! Mais ils me disent que ce n'est pas un problème", ont fait leur choix me semble-t-il. Ne soyez pas en projection "sauf que je sais que ça en est un pour eux...". Ils connaissent votre position et l'ont entendue.

Peut-être devez-vous accepter que votre femme, vo enfants et votre belle-mère soient croyants et pratiquants, et vous pas. Profitez de ce temps où ils font quelque chose qui leur convient, pour faire quelque chose pour vous.

Votre question soulève aussi le problème que cela vous pose de voir votre femme apparemment sous la coupe de sa mère, la "bêtise" de votre belle-mère, et l'incapacité de votre femme à dire non à sa mère au sujet de l'éduction (religieuse) des enfants. Je me suis dit aussi en vous lisant "il se cache derrière sa femme et attend qu'elle fasse son boulot"; C'est à vous, en tant que père, de dire non (mais ce serait peut-être plus juste si les enfants étaient petits?), quitte à "clasher" avec vore belle-mère, mais au moins, vous vous serez exprimé clairement. Si vous avez déjà essayé de discuter avec votre femme pour qu'elle-même discute avec sa mère afin de changer quelque chose, je ne crois pas que vous puissiez faire plus avec elle.

Je vous laisse réfléchir à tout ça. Bon dimanche... tiens, les cloches sonnent la fin de la messe ici.

Portrait de Cécile

Vos précisions, Lucien, m'ont interrogée. Effectivement, je comprends mieux. Votre avis ne semble pas pris en compte, du à une relation particulière que votre femme entretient avec sa mère. Vous n'avez pas envie de jeter de l'huile sur le feu et c'est tout à votre honneur. J'espère que des psys vont venir vous  et nous aider à éclairer cette situation. Il me semble qu'il y a là un problème de communication au niveau de votre couple. Vous parlez du bas niveau intellectuel de votre belle-mère en lien avec ce que vous semblez assimiler à ses " bondieuserie ". J'avoue que je me sens assez démunie pour vous répondre. Mais je suis sûr que d'autres foromers vont venir donner leur avis quant à votre interrogation.

Portrait de yamina.174

Comme vous insistez beaucoup sur ce que vous appelez l'idiotie de votre belle-mère, contre laquelle vous ne pourrez jamais lutter de toute façon, il me semble que c'est à vous d'envisager le lien qui unit votre femme à sa mère sous cet angle-là. Si réellement votre belle-mère est sotte, votre épouse en souffre beaucoup depuis qu'elle est tout petite car les gens bêtes font toujours honte à leur famille. Votre femme est peut-être apaisée par cette sorte de rôle que sa mère investit comme quelque chose d'intellectuel ! Ce que vous racontez me fait penser à une dame de mon quartier qui fait le catéchisme. Très sotte elle aussi (c'est même un euphémisme), elle est très fière d' " enseigner le catéchisme " comme elle dit. Et je peux vous assurer que comme le catéchisme a lieu au sein d'un collège catholique, elle se prend pour un professeur ! Mais combien même ces profils sont pathétiques, l'essentiel c'est que ces personnes soient contentes...

Je sais que vous allez me sauter sur la crête et me dire que vos enfants supportent cette relation grand-maternelle discutable... C'est vrai objectivement mais sachez qu'ils ne sont pas dupes des limites intellectuelles de cette femme... Ils ne peuvent donc pas être contaminés par sa sottise... Ils sont encore mineurs et pour peu que votre femme leur ait expliqué qu'il fallait qu'ils fassent plaisir à leur grand-mère, ils font semblant d'être d'accord. Pour la petite histoire, quand j'allais, enfant, en vacances chez ma grand-mère, elle me coiffait à sa façon, m'habillait avec des vêtements vieillots et je savais que je n'avais pas le droit de m'y opposer mais je savais qu'un jour les choses changeraient. Et que je ne la subirais pas toute ma vie.... Il y avait d'ailleurs bien d'autres aspects qui me dérangeaient chez elle et un jour où elle était entrée dans la salle de bains sans frapper, alors que j'étais adolescente et qu'elle savait que j'étais en train de me doucher, j'ai été prise d'une rage folle contre elle, que j'ai ravalée bien entendu, et je me suis dit que même si elle m'avait vue nue, de toutes les manières elle allait mourir avant moi !!! Ce qui arriva du reste deux/trois ans plus tard... Mais, résultat positif des courses, aujourd'hui je gagne très bien ma vie et je m'achète les vêtements que je veux... J'adore même particulièrement les fringues ! Donc vous pouvez constater que rien n'est jamais perdu dans l'existence...

Enfin, le chapitre  de votre femme... Si vous désirez réellement qu'elle prenne les choses en main et qu'elle signifie à sa mère que maintenant ça commence à bien faire, ne vous occupez plus de cette histoire de catéchisme et de messe. Je pense que votre épouse, sachant très bien que cette histoire vous met en rogne, règle certains comptes avec vous en n'intervenant pas. Lâchez prise dès maintenant. Faites comme si vous ne vous rendiez plus compte des pulsions d'emprise de votre belle-mère sur votre couple et vos enfants. Faites comme si vous vous moquiez de telles sottises. Je peux vous assurer que votre femme, qui se retrouvera donc face à elle-même, va revoir sa copie... Ne serait-ce d'ailleurs que parce qu'elle commencera inconsciemment et consciemment à ressentir de l'abandonnisme de votre part... Si vous agissez de la sorte, je peux vous assurer que vous rirez sous cape du changement d'attitude de votre conjointe...

Portrait de Lucien

Je n'ai pas voulu me précipiter avant de venir vous rejoindre car, certains de vos avis étant contradictoires, d'autres davantage complémentaires, j'ai essayé de faire une synthèse intelligente.

Dans vos commentaires, il y a de l'empathie et de la fermeté. En fait, je vais prendre à mon compte ces deux attitudes qui me semblent bien adaptées à la situation... Mais, quoi qu'il en soit, j'ai déjà commencé à lâcher prise et ça me fait un bien fou ! Depuis hier, je me dis même que si ma belle-mère transforme progressivement mes filles en nonnes et mon fils en prêtre, au moins ces trois-là ne connaîtront pas le chômage !!!

Vous m'avez permis de prendre le parti de rire des dépassements de belle-maman et c'est comme si j'avais un énorme poids en moins... J'en ai même parlé à un collègue tout à l'heure et on s'est payés un délire pas possible !

Merci et très bonne soirée,

Lucien