Ma copine est incapable de se passer de sa mère une journée ! Je n'en peux plus...

J'avoue que la situation a de quoi refroidir. Cela me fait penser à une série TV dans laquelle le compagnon n'a de cesse de reprocher à sa compagne sa relation à sa mère. C'est un problème qui semble récurrent à beaucoup de gendres... et de belles-filles. D'autant plus si le cordon persiste dans la relation mère/enfant à l'âge adulte, au point de parasiter dangereusement la relation de couple. Je dois dire que la chose me paraît importante. Ma relation ambivalente avec ma propre mère a été pour beaucoup  dans mon divorce. Il faut dire que mon ex-mari n'était pas non plus très clair avec ça. D'où, je pense la rupture. Vous avez raison, à mon sens, de ne pas laisser se pérénniser la situation (mais je suis pas psy). Je pense que les spécialistes vont venir vous éclairer et vous prodiguer les bons conseils. Il serait dommage de laisser le ver s'infiltrer dans le fruit.

Hugo, vous commencez votre message en disant de votre copine : "Enfin . Qui peut me convenir pour en faire la mère de mes enfants" .

Ben, c'est quoi ce langage, Hugo ?

Dès le départ, vous la voyez en génitrice de VOS enfants, et vous vous plaignez qu'elle ne peut pas se passer de sa propre mère .

Somme toute, votre belle-mère, en gardant sa fille près d'elle, vous vole la mère que vous aviez projeté de "faire" . Pourquoi si vite ? Etes-vous pressé de remplacer votre propre mère ?

Ca fait beaucoup de mères, tout ça !

N'avez-vous pas d'abord une histoire d'amour à vivre ensemble ? Apprendre à se connaître, se découvrir ...

Peut-être alors votre copine aura-t-elle envie de sortir du giron maternel pour s'intéresser à autre chose .

Je n'avais pas vu les choses sous cet angle, M. Christine. Votre commentaire m'a plu. Simplement, un détail : Simon ne s'appelle pas Hugo, qui, je crois est le prénom d'un psy qui intervient souvent sur les forums. Peut-être un appel du pied inconscient ?

Ben ça alors ! Vous avez vu juste, Flora . Je devais avoir lu le message d'Hugo Natoli juste avant . Mille excuses à Hugo !

Et sacré mystère de l'inconscient ! En effet, l'histoire de Simon me faisait questionner sur la fonction de père dans tout ça .

Cécile, j'ai oublié de dire que je suis aussi en accord avec votre commentaire, il n'est pas contradictoire . Vous prenez le problème de l'autre point de vue, celui de la relation fusionnelle . Il y a bien deux problématiques dans cette situation .

Je ne sais pas ... mais il me paraît y avoir un manque de maturité de part et d'autre . Ca me fait penser à deux enfants capricieux .

Je suis d'accord avec ce que dit Flora, déjà en tant que femme... Personnellement, un homme que j'apprends à connaître, c'est-à-dire que je découvre par les premiers émois amoureux... qui "m'envisagerais" comme pouvant convenir pour être la mère de ses enfants (à lui...)... ça ne me rassurerais pas du tout, dans la mesure, ou en tant que femme, même si je suis potentiellement en "devenir d'être mère" celà induit qu'il y a quelque chose qui n'est pas à sa place... Y compris que ça pourrait induire pour moi, dans ces conditions, je suis "digne d'être mère", mais pas nécessairement femme et donc aussi "amante" voire pourquoi pas "aimante" d'ailleurs. Car si je ne dis pas trop de bêtises... Dans la problématique de l'amour fusionnel d'avec la mère, paradoxalement ça n'implique pas pour l'inconscient, que la mère "donne de l'amour"... J'espère que ça n'est pas trop maladroit, dit de cette façon... Et pour moi, ce que votre "amie" montre aussi sans doute, de son côté, par sa relation fusionnelle à sa mère, c'est cette prédominance de la place de la mère, comme s'il n'y avait pas de place pour l'homme, pour le père hormis le côté "géniteur"... Ce qui peut être tout aussi peu rassurant pour vous également... y compris, que ce "point barre" est à mon sens, très "castrateur"... Mais n'oublions pas que lorsque nous "parlons de l'autre", nous parlons avant tout de nous-même déjà... Egalement que ce que "l'autre met en avant" si je puis dire, est un miroir pour soi... Et tout autant, que lorsqu'un couple se forme, il se forme aussi "en fonction" de comment nous avons nous-même perçu le couple de nos parents... Peut-être devriez-vous réfléchir de votre côté au fait que vous "voyez" votre amie/fiancée plutôt que "copine" d'ailleurs, comme avant tout une mère "potentielle" plutôt qu'une femme... Et pour vous, comment "voyez-vous" le couple que forme vos parents ? Car si dans la construction du petit enfant, la mère doit dire la distance, le père lui inscrit dans la différence... Mais je ne suis pas psy...

Il est vrai que votre expression qui peut me convenir pour en faire la mère de mes enfants a de quoi faire réagir n'importe quelle femme. C'est comme si votre inconscient se situait à ce stade prégénital où il fantasmait contrôler ses objets d'amour. Les inconscients communiquant, il est sûr que le psychisme de votre compagne a ressenti une certaine peur et que le " point barre " a instauré une barrière défensive. Je ne saurais que vous conseiller de prendre effectivement le temps de connaître votre nouvelle compagne avant de vouloir  en faire - qui peut s'entendre aussi enfer - la mère de vos enfants. 

Je sui psychanalyste Allain, ce qui ne me place pas à l'abri d'une erreur d'interprétation. La preuve ! Et je vous suis reconnaissant d'être intervenu pour la corriger. Effectivement, il s'agit bien d'une problématique oedipienne. Je n'ai donc pas été juste pour l'inconscient de notre ami Simon. Il est vrai que j'ai beaucoup de progrès à faire du côté scriptural. En cabinet, les choses sont beaucoup plus faciles pour moi dans la mesure où l'échange ne se passe pas en différé et où l'analysant est présent. C'est une posture dans laquelle je suis habitué et il faut que je sorte de ce confort pour répondre ici. Une difficulté que je compte surmonter grâce - entre autre - à votre vigilance, ainsi qu'à celles d'autres foromers compétents.

Je vous demande donc de ne pas hésiter à me reprendre de la sorte dès que quelque chose vous semble erroné. Je pense, grâce à mon analyse et à ma formation didactique, avoir réglé ma parano (donc mon oedipe négatif) et considère votre authenticité et votre respect pour la Psychanalyse, comme un nouveau cadeau que la Vie me fait. Je précise aussi que je suis Psychanalyste chrétien (débutant dans cette spécificité) et que votre expérience dans cette dimension singulière m'est aussi d'une grande inspiration.

Simon, un psychanalyste a aussi ses failles, et heureusement ! Je souhaite que les réponses qui vous ont été faites vous permettront cependant d'avancer.

Gilbert. R.

Je n'ai pas de leçon à vous donner Gilbert R. Psy mais vos rationalisations me gênent...

C'est vrai que je ne peux que constater en suivant ces forums qu'Allain a un succès fou dès qu'il intervient... Mais ses succès sont objectivement mérités : ses connaissances pointues et son sens de l'organisation donnent accès à une lecture agréable et didactique... Pour suivre depuis longtemps vos interventions Gilbert R., je vous sais suffisamment honnête pour l'admettre.

Ceci dit, je prends note pour moi, toujours un peu trop pressé dans mes interventions personnelles. Quand je les relis, je constate en règle générale que j'ai oublié plein d'arguments qui auraient pu être intéressants...

De toute façon, il me semble que le plus important reste cette notion de partage...

À +

Orlan

Je suis d'accord avec vous pour ce qui est du succès de notre ami Allain. Mais au-delà de mes recherches d'explications cohérentes - ce qui est, je l'avoue, une sorte de rationalisation qui peut gêner -, l'important pour moi reste que Simon puisse évoluer de façon positive. Allain n'est certes pas mon didactitien. Je crois que celui à qui j'ai eu affaire tout au long de mes études m'a transmis tout ce qu'il faut. A moi de retourner à mes livres et cahier. L'acquis didactique se travaille et retravaille tous les jours. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je me précipite sur une réponse sans recul suffisant. Je redis ici, sans hystérie de séduction de ma part, qu'Allain, sans me donner de leçon, ce qui n'est pas le but, me pousse vers plus de rigueur, encore et " en-corps " comme dirait notre maître à tous... A bientôt Orlan et merci pour votre gentil commentaire... Je vous suis depuis suffisamment longtemps pour apprécier votre apport au niveau de l'analyse transactionnelle. Rassurez-vous,  j'ai bien l'intention de cultiver la joie dans ces fabuleux forums auxquels je suis fidèle depuis.... pas mal de temps maintenant !

Grâce à la question de Simon et à ce magnifique échange, parfois musclé mais authentique, je viens de comprendre beaucoup de choses quant à mon histoire et ce couple qui n'a pas tenu la route, même s'il y a eu des enfants. Il est très tôt (3 h 30), mais (ne dormant plus) c'est comme s'il fallait que je vienne m'exprimer encore sur ce sujet. J'ai compris aussi que la psychanalyse n'est pas un métier de tout repos et qu'il faut sans cesse se remettre en question. J'ai fait moi-même une psychothérapie pour essayer de comprendre cet échec mais vous m'avez donné envie d'aller plus loin. Comme je suis croyante, je suis ravie de savoir qu'il existe des psychanalystes chrétiens. Jusque là je ne savais pas que c'était compatible.

Simon, je sentais bien (intuition féminine), dès le départ, que votre histoire résonnait quelque part avec ce que j'ai vécu, même si, en apparence, cela n'a rien à voir. En tous cas, merci à Signes & sens de nous donner la possibilité de nous exprimer. Il y a toujours du positif qui en ressort. J'en suis persuadée, Simon... Bonne fin de nuit à tout le monde...