Ma fille me parle mal

Compte tenu de votre question posée dans Psycho & Coaching, j'espère ne pas répondre trop de bêtises... ma réponse se veut essentiellement en lien à mon expérience de mère...

Mon fils est un peu plus grand déjà... Inutile de préciser, qu'à 12 ans, en règle générale, on cherche d'autant plus les "limites" en provoquant, avant et surtout déjà, en "répondant". Je réponds moi-même invariablement, dans ces cas-là, qu'il ne faut pas qu'il oublie, que je ne suis pas son pote ou sa copine de collège... Rappeler à l'ordre en quelque sorte... Ce qui permet aussi de bien faire la différence... D'ailleurs, pour en venir à la différence justement... Il me semble également, qu'il serait peut-être judicieux, d'en parler en appartée avec votre mari, parce que même si on peut le voir sous un angle tout à fait anodin... le père de votre fille, en riant, donne une forme de "pouvoir" à votre fille, et d'autant plus "l'encourage" à vous "manquer de respect". Autrement dit, il ne pose pas cette différence, qui lui incombe en tant qu'homme et père... la différence étant la loi, qui permettront aussi à votre fille entre autres, de se différencier de vous...

Bonsoir Cerise-du-26, j'ai fais un  travail en analyse  et je pense comme Viviane que la fonction du père n'est certainement pas d'être "complice", voir complaisant avec son enfant (fille ou garçon). Le père de votre fille, donc votre mari doit mettre des -bonnes- limites  pour ne pas renforcer sa confusion puisque qu'elle est inconsciemment celle qui veut plaire et prendre votre place auprès de votre mari ! Ce n'est qu'un fantasme plus ou moins présent chez nous tous quand on est enfant -oedipe quand tu nous tiens- mais qui peut engendrer le genre de situation que vous décrivez c'est-à-dire une rivalité entre une jeune fille et sa mère (dans votre cas) qui prend des allures de rebellion. Votre fille semble arriver à obtenir l'aval de son père dans sa façon d'agir puisqu'il la conforte dans sa position en riant. Donc il serait peut-être temps d'en discuter avec votre mari pour ne pas continuer à alimenter ce scénario de séduction oedipienne entre le père et la fille à vos dépends. Voilà mon point de vue Cerise. Bonne soirée

Nathalie

Mon fils, âgé de 14 ans aujourd'hui, a eu cette attitude il y a deux ans environ.
J'ai très vite compris que réprimandes, remontrances et punitions aggravaient les choses. En fait, il les déplaçait à sa façon, un peu comme une vengeance, sur un prof au collège, ce qui nous a valu d'être convoqués avec ma femme et ce qui était bien normal.
Partant de là, nous avons décidé, d'un commun accord, de répondre poliment à ses grossièretés. Quand il venait chercher le conflit, nous faisions comme si nous ne remarquions rien. Je sais que certains penseront que ça sent la Doltoïte aiguë d'agir comme ça mais ça a fini par marcher... Aujourd'hui, même si c'est un ado paresseux et peu motivé par l'école, il est poli, agréable et zen... Ce que je vous propose là n'est qu'une expérience parentale qui a bien fonctionné pour nous...

Œdipe ou pas Œdipe, parce que finalement votre fille n'a quand même que 9 ans, et même si nous n'avons aucune raison de ne pas vous croire, c'est vous qui avez le sentiment et qui décrivez le père de votre fille comme passif... S'il s'exprimait, il présenterait sûrement sa posture autrement...
Quoi qu'il en soit, en tant que mère, il est bien normal que vous ne soyez pas ravie de comportements plutôt irrespectueux de votre fille. Comme aucun psy n'est venu vous répondre, je vais tenter de faire un commentaire par rapport à mes études de psycho...
Anna Freud, la fille de Sigmund, a postulé du processus d' " identification à l'agresseur ". Elle a démontré que ce qui était négatif, c'était le " Œil pour œil, dent pour dent ", qu'il s'agisse d'un lien
à un enfant détestable ou à un adulte agressif verbalement. On le constate actuellement avec le couple que formaient Nabilla et son compagnon, couple dans lequel régnait la violence verbale, qui s'est transformée en violence physique, car chacun vouloir avoir le dernier mot... Ainsi, je rejoins les vues d'Orlan dans la mesure où compte tenu de l'âge de votre enfant, vous devez continuer à lui donner l'exemple en restant calme et polie. Si vous vous mettez à crier sur elle, il y aura une espèce d'escalade que vous finirez par ne plus pouvoir maîtriser...

Nous avons connu le même problème avec notre fils lorsqu'il a eu une quinzaine d'années. On ne le reconnaissait plus, jusque dans ses mauvaises fréquentations, avec des résultats scolaires catastrophiques. Mon mari a essayé de sévir et les choses se sont aggravées. La manière souple a eu au contraire un bel effet. Par contre, nous avons maintenu les punitions chaque fois que notre fils cherchait à dépasser les limites mais genre suppression de la télé dans sa chambre (à l'époque il n'y avait pas encore d'ordinateur ou de téléphone portable). Par contre, nous avons toujours maintenu ses cadeaux d'anniversaire, de Noël et la pratique de son sport préféré (le foot). Quand il cherchait à nous répondre grossièrement, nous avions pris l'habitude de faire comme si nous ne comprenions pas ce type de langage. Il a bien fallu deux ans pour que son caractère revienne conforme à l'éducation que nous lui avions transmise... C'est long quand on attend car on a tendance à désespérer et on commet l'erreur de ne pas en parler avec des amis, pensant qu'ils ne rencontrent pas les mêmes problèmes... On a tendance aussi à se poser les mauvaises questions comme si nous étions des parents indignes. Ça, il ne faut jamais le faire puisque c'est ce que cherche à nous reprocher notre ado, insinuant qu'il a des parents indignes! Chez nous également, le climat a fini par s'améliorer mais, en ce qui nous concerne, ça s'est vraiment installé le jour où notre fils est tombé amoureux d'une jeune fille très bien élevé... Nous avons alors pensé avec mon mari que nous n'avions peut-être pas tout râté!