Ma mère veut que je lui dise " Je t'aime " et je n'y arrive pas

Bonjour Elise,

Votre mère a effectivement un comportement pathologique et n'a pas supporté  la frustration de votre refus de dîner chez elle. Mais vous n'êtes pas responsable de son mal-être. Soit elle vous accepte telle que vous êtes, soit elle ne le fait  pas, et vous n'y êtes absolument pour rien. Il me semble que vous aviez déjà témoigné de votre difficulté relationnelle avec elle. Tant qu'elle sentira que vous culpabilisez, elle en jouera. Ditez-vous qu'elle a un souci psy et que vous ne pouvez rien faire pour elle véritablement.  Ce n'est pas pour ça qu'elle finira à l'asile comme le dit votre amie. Simplement, elle contrôle son entourage et il ne faut plus rentrer dans son jeu...

Je partage l’avis de Gilbert. J’ajouterais que dans votre post , vous associez deux difficultés bien distinctes : tout d’abord, le fait de ne pas arriver à dire je t’aime à votre mère « sur commande », avec culpabilisation à la clé si vous n’obéissez pas , puisqu’elle n’accepte visiblement pas votre « insoumission » et vous qualifie « d’anormale », et vous « punit » même en vous rejetant  ensuite. Cette relation mère/fille  semble être une relation basée sur un rapport dominant/dominé assez dur, verbalement en tout cas, qui semble être le fonctionnement de votre mère en amour (d’après ce que vous dites, vis-à-vis de son mari, votre père, c’est la même chose) Finalement, c’est son fonctionnement en amour et vous n’y pouvez pas grand-chose, à part ne pas trop vous laisser affecter par son attitude, vous ne la changerez pas.

Ce que j'ai remarqué dans votre post,  c'est que vous évoquez également la difficulté que vous avez à dire « je t’aime » à votre amie, et le parallèle que vous faites entre ces deux situations : cette difficulté d’ « obéir » à votre mère et le fait d’exprimer votre amour à votre compagne, alors que les deux relations ne sont pas à mettre sur le même plan.  Le fait que vous mettiez ces deux difficultés en lien peut exprimer une certaine confusion inconsciente  entre les deux relations  (vous /votre mère et vous/ votre amie), alors qu’elles sont de nature bien différente et il est possible que cette confusion vous gêne et inhibe l’expression de vos sentiments  d’amour vis-à-vis de votre compagne. C'est peut-être ce qui fait que vous ne vous sentez pas bien depuis hier soir, car vous craignez d'attirer pareillement les foudres de votre amie. Mais vous pouvez vous apaiser, vous avez choisi votre  amie par amour et il n'est pas question avec elle d'un fonctionnement "dominant/dominé". Libre à vous alors d’écouter votre désir et de lui dire que vous l'aimez quand et si vous le souhaitez, et non pas sur commande, ni pour éviter un clash. Rassurez-vous, votre compagne n’est pas votre mère.

Je trouve le commentaire de Claire M. Psy plein de bon sens, notammemnt quant à la confusion possible entre votre mère et votre compagne. Il s'agit, je crois, de vous recentrer sur vous et de faire la part des choses. Vous êtes adulte et n'avez de leçon à recevoir ni de votre mère ni de votre amie. Faites-vous confiance avant tout et dégagez-vous du regard d'autrui. Si dire " je t'aime " suffisait à aimer véritablement, ça se saurait. Faites ce que vous pouvez et non ce que vous devez... on ne doit rien en amour, on essaie d'aimer tout simplement sans porter de jugement... Et ce n'est évident pour personne !

Sur un reproche de cet " ordre ", il me semble que vous pourriez essayer d'expliquer à votre mère que vous mettez en place vis-à-vis d'elle des passages à l'acte qui témoignent de votre affection pour elle, ne serait-ce qu'en passant la voir... Et si elle vous donne l'impression de ne pas être réceptive à cette vérité, sachez qu'elle vous aura entendue et que ça l'aura certainement rassurée... Ce qui est l'essentiel...

En ce qui me concerne et comme je suis très pudique, je n'arrive pas facilement non plus à dire " Je t'aime "... En revanche et je rejoins en ce sens l'avis d'Orlan, il est tout à fait aisé de témoigner de son amour avec des attentions sincères, qui viennent du cœur et qui ne trichent donc pas...