Ma sœur veut me faire un cadeau pour la Fête des mères !

Portrait de Mireille-cogolin

Ce coup-ci je crois que ma sœur est devenue complètement folle et elle m'inquiète de plus en plus...

Voilà sa dernière trouvaille : elle veut me faire un cadeau pour la Fête des mères !!! Je ne plaisante pas... Je  vous donne son argument : je n'ai pas d'enfant...

Je suis atterrée...

Je lui ai répondu un non catégorique en lui rappelant, au cas où elle l'aurait oublié, qu'elle n'est pas ma fille... Elle vient de me retéléphoner en haussant le ton et en me disant que je ne savais pas accepter les cadeaux, que je victimisais tout le temps, et qu'elle me ferait quand même ce cadeau de Fêtes des mères que j'avais intérêt à accepter... En plus, Madame me menace...

Mais qu'est-ce que je dois faire avec ça ?

Qu'est-ce qui lui arrive ?

Est-ce qu'elle devient folle ?

Pourquoi j'attire encore ce problème avec elle ?

Si vous pouviez me répondre, ça m'aiderait beaucoup ?

Merci.

Portrait de Cécile

Vous laisser avec votre interrogation depuis hier alors que je me suis précipitée dimanche sur un post que je n'oublierai pas de si tôt. J'avoue que puisque personne n'est venu alors que vous m'avez tant apportée, j'ai envie, avec mes modestes moyens, d'essayer de vous apporter mon point de vue, en priant Dieu que je ne fasse pas encore n'importe quoi (rires).

J'ai l'impression que votre soeur, comme vous le dites, vous prend effectivement pour sa mère. Aux vues des différentes discussions que nous avons eu à son sujet, il semble évident que votre soeur est fragile psychologiquement. Votre non est compréhensible, certes. Mais ne faut-il pas prendre en compte sa problématique et ne pas en faire un " blasphème " ? A votre place, je ne serais pas entrer dans la conflictualisation. Je lui aurais fait remarquer avec humour que je n'étais pas sa mère, mais si elle voulait me faire un cadeau, pourquoi pas ? Peut-être vous manifeste-t-elle, très maladroitement je vous l'accorde, quelque chose de l'ordre de l'affectif ? Mais comme je ne suis pas psy, je m'arrête là en espérant ne pas vous avoir raconté des âneries. En attendant, passez une bonne soirée et relativisez le comportement de votre soeur. En tous cas, c'est, je crois, ce que je ferais. Et je demanderais aussi à Dieu qu'il s'occupe de ce problème, s'il en était besoin.

Portrait de M.Christine

Beaucoup d'interrogations ...

Qu'est-ce que votre mère commune n'a pas assuré pour que votre soeur fasse ce transfert sur vous ?

Vous êtes-vous occupée de votre soeur par le passé ?

Mais effectivement, vous n'êtes pas sa mère . C'est assez gênant comme situation ...

Est-elle une mère elle-même ? A-t-elle des enfants ? Comment se comporte-t-elle avec eux ? Et avec son mari ?

Comme le conseille Cécile, à mon avis, il vaut mieux éviter le conflit, mais apparemment votre soeur vous demande carrément d'être sa mère, et ce cadeau serait une sorte de contrat d'acceptation . C'est pourquoi, à votre place, je le refuserais aussi .

Il est important que les rôles soient clairs au sein de la famille . Les confusions amènent toujours des complications tôt ou tard . Votre soeur risque de se croire le droit d'avoir des exigences à votre égard . Pire, elle risque de reporter tous ses problèmes relationnels avec sa propre mère sur vous !

Portrait de Isabelle

Refusez son cadeau parce que vous n'êtes pas "sa mère"... Il me semble que c'est important de le dire dans cet ordre-là... Dans la mesure où vous mettez effectivement cette notion de place dans le bon ordre... Ordre qui renvoie au plus grand nombre... C'est universel en soi... La mère existe, avant l'enfant... Et si cela induit une conflictualisation, même la mère déjà, sur certains aspects dit non protecteur à l'enfant... d'où le pré-nom je crois... qui symbolise aussi une distance d'avec elle... D'ailleurs lorsque le petit enfant fantasme "punir" la mère en ne défenquant pas... (la défécation, étant de la part du petit enfant, comme un cadeau à la mère) la mère, par protection, de prendre soin de l'enfant, dira non également à cette punition, y compris en passant par l'extérieur, et si nécessaire par le médecin... mais me vient également à l'idée, par le symbolique auquel renvoie la "Fête des mères" qui vient (et contrairement à une idée erronée qu'on l'attribut à la volonté de Pétain)... de la ville de Lyon, qui au sortir de la Première Guerre Mondiale, a voulue justement "symboliser" une reconnaissance à toutes ces femmes qui avaient perdu mari et fils durant ce premier conflit mondial... qui sera très rapidement élargis à beaucoup de villes en France... La nécessité de travailler, pour ses femmes devint une réalité, y compris pour subvenir aux besoins des enfants vivants... Ce qui a sans aucun doute bousculé ordre et loi, d'une certaine façon... dans la mesure où sans doute, les plus grands de la fratrie restante ont pu être amenés à "remplir" un rôle de substitution, durant l'absence de la mère... Et donc... que savez-vous de l'histoire de votre mère ? Et dans votre fratrie, qui de votre soeur et vous, est l'aînée ?

Portrait de yamina.174

Vous parlez souvent de votre sœur (ce n'est pas du tout un reproche de ma part) et vous en parlez comme de quelqu'un qui a des troubles psychologiques importants. Pour suivre régulièrement vos posts, j'ai l'impression qu'elle donne à voir des signes paranoïaques et, au fond de vous et par amour pour elle, c'est ce que vous avez du mal à accepter et c'est bien " normal "...

Comme le disait Sigmund Freud, dans toute communication il est important de considérer le niveau psychologique où se situe l'interlocuteur. Dans le cas de votre sœur et je rejoins tout à fait l'avis de Cécile, il ne faut surtout pas la conflictualiser. En revanche, je ne lui rappellerais pas qu'elle n'est pas votre mère parce que dans ses méandres inconscients déséquilibrés se trouve ce que le maître de la psychanalyse a appelé la " réalité psychique ", subjective donc, qui est une déformation de la réalité objective, déformation encore plus marquée certainement dans son cas... Acceptez son " cadeau " car ça ne peut que l'apaiser. Peu importe ce que représente ce transfert pathologique sur vous qu'elle met en place sous différentes formes au fil des mois et de ses troubles de l'humeur dans la mesure où vous n'êtes pas dupe. Peu importe ce qu'elle vous dit à longueur d'années puisque vous savez que psychiquement, elle est très perturbée. 

Vous soulevez la question d'une folie possible... chez elle... Il existe des individus qui manifestent des désordres mentaux objectivables mais qui, à la faveur d'un environnement paisible, peuvent régresser, voire disparaître même si c'est rare. Dans d'autres cas, malheureusement, ils s'aggravent avec le temps. Vous avez parlé à plusieurs reprises du mari de votre sœur, dans l'ordre des choses (loi), c'est à lui à observer l'aggravation potentielle inquiétante de sa femme. Tant qu'elle est " acceptable ", ne vous en mêlez pas. Pour le coup, il faut se méfier des mauvais transferts possibles du beau-frère. Quoi qu'il en soit, sachez que s'il se sentait dépassé par l'état paranoïaque de sa femme, même s'il n'arrivait pas à le nommer, il vous en informerait par angoisse et parce que la responsabilité de ce genre de maladie est trop lourde à porter par une seule personne...

Vous demandez aussi pourquoi vous attirez ce problème. Bêtement, j'ai envie de vous répondre que vous n'attirez rien du tout. C'est la vie. C'est votre destinée. Il s'agit de votre sœur. C'est votre famille. C'est une famille et dans toutes les familles, sans exception, il y a des gens à problèmes, des gens malades, qui sont là aussi pour nous faire grandir en sagesse, pour que nous apprenions à nous adapter, pour que nous apprécions d'être en meilleure santé mentale ou autre qu'eux... Pourquoi elle et pas vous ? Personne n'a la réponse et il nous faut faire de notre mieux sur Terre avec ce grand mystère...

Portrait de Mireille-cogolin

C'est vrai qu'il faut que je me rende à l'évidence maintenant...

Je vais l'appeler ce matin en prenant le prétexte de son chat qui n'est pas en forme en ce moment et qu'elle devait amener chez le vétérinaire. J'en profiterai pour lui glisser que si elle a des soucis avec lui qu'elle ne se casse pas la tête pour le cadeau de Fêtes des mères. Je sais qu'elle va un peu monter sur ses grands chevaux et je lui dirai alors que ce cadeau me fait quand même très plaisir.

Il faut maintenant que j'apprenne à avoir le réflexe de fonctionner comme ça avec elle mais c'est vrai que c'est plus dur encore quand il s'agit de sa propre sœur... Je fais du bénévolat dans lequel je m'occupe de personnes très fragiles mais, même si ça me fait beaucoup de peine de les voir en difficulté, ça ne mobilise pas réellement autant d'affects chez moi... Quoique... 

Portrait de Sofia M

De toute façon, Mireille, si votre sœur vous prend pour sa mère, c'est que celle-ci lui manque (je pense qu'elle ne peut être que décédée compte tenu du transfert maternel qu'elle opère sur vous). Les raisons pour lesquelles elle lui manque sont conscientes, bien sûr, mais inconscientes aussi et là, il n'est pas possible de comprendre pourquoi en dehors d'une cure psychanalytique. Je pense que pour ce transfert s'allège, quand vous vous rencontrez, parlez-lui de votre " maman ", c'est-à-dire de vos souvenirs d'enfance les plus lointains et laissez-la beaucoup parler. Intéressez-vous très fortement à ce qu'elle vous rapportera. Faites comme si vous n'étiez pas rrès sûre de votre mémoire quand votre maman jouait avec vous, ou faisait de la pâtisserie, ou quand vous faisiez des courses ensemble, ou quand vous vous promeniez, ou quand elle vous achetait ou vous tricotait des vêtements, etc... 

Ces simples discussions pourront contribuer à rétablir un ordre logique de la filiation... Sans compter que " programme " peut être aussi agréable pour vous et vous rapprocher toutes deux...

Trés belle journée de l'Ascension Mireille...

Sofia

Portrait de Mireille-cogolin

Merci Sofia.

J'aime beaucoup cette idée de " programme " que vous me suggérez. Je sais que ça va plaire également énormément à ma sœur (qui ne répond pas au téléphone ce matin mais elle est sûrement à la messe et je la rappellerai cet après-midi comme je l'ai dit). En plus, en la mettant en valeur, ça va carrément la " passionner " parce qu'il faut toujours qu'elle démontre qu'elle sait tout, qu'elle est la plus forte... Mais je le ferai volontiers puisque c'est pour son bien...

Portrait de Cécile

Bonjour, Mireille-cogolin,

Le post de Yamina m'a fait beaucoup de bien, suite à votre question à laquelle j'ai essayé de répondre avec mes " tripes "... Il se trouve - je ne l'ai jamais livré ici jusqu' à aujourd'hui (la pathologie lourde, on en a honte quand ça vous touche) -, que ma mère était maniaco-dépressive. Elle était socialisée mais j'ai assisté, j'avais 25 ans, à de véritables crises de délire qui a mis toute la famille, mon père et mes soeurs, et même mon ex-mari, complètement à l'envers. C'est peut-être cette expérience qui m'a fait relativiser ce cadeau de la Fête des mères, bien anodin aux vues de ce à quoi j'ai assisté quant à ma mère. Pourquoi ma mère ? Certainement parce que c'était ma destinée d'être sa fille. En tous cas, cela m'a appris à ne plus juger la maladie psychiatrique, de ne plus en avoir honte, d'accepter comme conclut Yamina, ce grand mystère. En ce qui me concerne, ça a été certainement le déclencheur qui m'a permis de me diriger de plus en plus vers la spiritualité... Alors, je dis merci maman et Bonne Fête à toi, quelle que soit la dimension où tu te trouves maintenant...

Portrait de suzy

Vous avez raison avec cette inclinaison d'aller dans le sens de tout malade psychique.
En médecine psychiatrique, on apprend qu'il ne faut pas conflictualiser le psychotique. Quelle que soit sa pathologie mentale, et même si elle peut donner l'illusion d'être légère, il faut toujours dire oui. Cette position peut surprendre mais il faut savoir que ce genre de malade ne supporte pas le non qu'il n'a pas intégré comme une preuve d'amour de la part de sa mère. Il est resté fixé au premier stade psychogénétique, ou il y a régressé, ce " first " stade où il était premier dans son
fantasme.
Si je peux me permettre, votre sœur, mireille-cogolin, fait voir qu'elle présente des signes de paranoïa. Ne vous opposez plus à elle : vous prendriez le grand risque qu'elle tombe encore plus en régression...
Bon courage.
suzy

Portrait de M.Christine

En tout cas, donnez-nous des nouvelles, Mireille .

C'est intéressant de savoir comment vous allez agir et comment va réagir votre soeur . Et aussi ce que vous aurez appris, ressenti, ou peut-être même résolu ...