Mon fils de 12 ans veut faire de la boxe

Zab, cette activité, la boxe, ne vous convient pas, mais, le plus important est de savoir si elle lui convient, à lui. Les activités sportives commençant en septembre, utilisez ce temps pour le laisser y réfléchir. Dites lui que s'il veut toujours faire de la boxe en septembre, vous irez vous renseigner. Si ce sport ne lui convient pas, il n'y reviendra pas. S'il insiste, vous verrez à ce moment là.

La majorité des club de boxe sont très structurés et bien encadrés. Vous pourrez vous rendre au club et vérifier que toutes les conditions de sécurité sont requises. Faire de la boxe peut-être un bon moyen de canaliser un trop plein d'énergie, d'apprendre des règles, ses limites et celles de l'autre, de prendre confiance en soi. Ce n'est pas parce qu'il va pratiquer la boxe, qu'il y fera carrière, cela peut, aussi, rapidement s'essoufler.

Ne diabolisez pas la boxe, tous les enfants, pratiquant la boxe, ne deviennent pas des caïds.

En lui opposant un non catégorique, il risquerait de pratiquer la boxe hors du champs de sécurité d'un club. 

Lorsque j'étais enfant, ma mère (couveuse, surprotectrice à en devenir étouffante)  s'est opposée à ce que je fasse du rugby parce que, selon elle, c'était un sport trop violent ! Résultat des courses, je n'ai jamais eu vraiment confiance en moi physiquement et donc psychologiquement. Ce n'est que jeune homme (un peu tard !) que je me suis inscrit à un cours de karaté, suite à une agression dont j'ai été victime. Puis, j'ai fait de la boxe américaine (coups portés avec les gants et les protections aux pieds). Tout cela pour vous dire qu'il ne faut, à mon sens, pas projeter vos inquiétudes sur ce choix sportif. Comme le dit Cécile, les clubs de boxe sont très bien structurés. La boxe est très éducative, car elle a ses règles, son code d'honneur et les " petites frappes " en sont exclues. Ce sport demande de la rigueur et beaucoup d'efforts. Par ailleurs, à 12 ans, les combats se pratiquent avec toutes les protections (coquille, casque, etc...). Les entraîneurs sont diplômés d'état et astreints à une éthique. Je pense que si les profils psychologiques fragiles que vous qualifiez de " racailles " étaient plus souvent passés par ce type de sport qui canalisent l'agressivité, il y aurait moins de violence. Sachez qu'il est interdit par la loi à un boxeur d'utiliser sa technique dans la rue !

Ne lui fermez pas la porte. Si ça se trouve, au bout de trois entraînements, il préfèrera faire du tennis !

En tous cas, pas d'inquiétude et s'il est toujours décidé, visitez le club avec lui et prenez le temps de discuter avec les éducateurs. Ils sont beaucoup moins violents que ce que l'on imagine. Surtout parce qu'ils n'ont rien à prouver au niveau de la confiance en eux !

Allez donc voir sur place avant de vous affoler ! Et laissez-le au moins essayer...

Bonjour Zab. Outre ce qui vous a été dit plus haut, et parce que vos inquiétudes de mère "seule" me parle aussi... Je crois que vous devriez surtout vous appliquer à voir le "bon côté", en miroir, de ce que vous "renvoie" votre fils de 12 ans... pour répondre à votre angoisse à son sujet. Vous dites de lui, qu'il "n'est pas taillé pour ça", au sujet de la boxe... Mais il me semble, que justement si on on fait lien avec "boxe" qui induit "combat", en réponse, il vous dit que contrairement à ce que vous pensez, il sera de taille à se battre, dans le bon sens du terme... Votre jeune ado, à mon sens, vous dit même, que c'est aussi "grâce" à votre propre combativité sur laquelle il peut lui-même "s'appuyer" qu'il saura faire montre de combativité dans sa vie d'adulte à son tour. Bizarrement, ce qui m'a interpellé dans votre question c'est effectivement ce terme "boxe", qui m'a renvoyé pour ma part, à une publicité sur la "miam box"... Hors vous travaillez, pour subvenir à vos besoins (à tous les deux), dans un supermarché qui vend ces "miam box", autrement dit "conserve", qui si je le pousse même un peu plus loin, induit même un "bon instinct de conservation"... Quand à la "racaille", ce qui fait la différence, c'est que la pulsion de mort est première dans ce cas-là,  autrement dit l'aspect destructeur, ce qui à mon sens, est à l'inverse de ce qu'exprime votre fils... Mais, et je conclurais là-dessus, ce monde de oufs, comme vous dites, et pourrait le dire un adolescent d'ailleurs, vous avez appris "à faire avec", sans doute même avec une adolescence "compliquée parce qu'il a fallu vous bagarrer" et vous n'êtes pas devenue pour autant "une racaille" ! Plutôt une adulte combative, qui assume au mieux de ses possibilités son rôle de parent également...

Le hasard fait bien les choses...

Je suis prof des écoles et, à la suite du drame de Charlie Hebdo, des élèves ont voulu que nous parlions de sports considérés comme violents et de leur impact éventuel sur les jeunes. je leur ai proposé de réfléchir tranquillement chez eux, puis entre eux à ce sujet et, de mon côté, j'ai préparé mon cours. Souvent, dans l'intention de m'aider sur des thèmes de société, je fouille dans les articles de Signes et sens.com qui sont faciles en plus à trouver grâce au moteur de recherche. Ainsi puis-je vous signaler Zab un article que j'ai beaucoup aimé : " Mon fils veut être boxeur " de Martine Audoux. Il me semble qu'il pourra constituer un bon guide pour vous pour pouvoir dialoguer sereinement avec botre fils...