Mon mari se paie des week-end travail avec sa maîtresse

Bonjour Toinette. J'aurai tendance à vous répondre... qu'il serait intéressant (en lien à ce que cela peut déclencher comme "réaction" chez votre mari) et tout aussi constructif pour vous, peut-être, d'envisager des week-ends "formations" pour vous-même... Et qu'elle qu'en soit l'aspect "formateur" d'ailleurs. Il peut y avoir plusieurs avantages a celà... D'une part, il me semble que ça permettrait de vous occuper de vous-même, sans nécessairement "être particulièrement disponible" à déclencher votre imaginaire, en étant seule à la maison... de plus, vous renverriez aussi, à votre époux qu'en définitive, vous n'attendez pas "spécialement après lui"... cas auquel, il pourrait être appelé à se poser certaines questions... Mais ce n'est que mon avis...

Bonjour Toinette et bienvenue à vous

Personnellement, je ne vois pas du tout les choses comme Isabelle, déjà parce que " le œil pour œil, dent pour dent " ne marche jamais et n'aurait pour effet que celui de déculpabiliser votre mari et de le rendre encore plus libre ! Ce type d'attitude, qui consiste à faire " pareil ", ne peut être envisageable que dans un contexte de deuil, c'est-à-dire qu'un psychothérapeute peut conseiller à une personne trahie sentimentalement de commencer à s'ouvrir sur l'extérieur quand il sent que son ou sa patient(e) s'enferme dans un processus alors que le ou la partenaire a donné largement à comprendre qu'il ou elle ne reviendra pas... Autrement formulé, quand la situation est perdue, il est bien évident qu'il faut déculpabiliser l'inconscient de la " victime " (qui se sent toujours psychiquement coupable de n'avoir pas été à la " hauteur ") et de lui indiquer que le repli sur soi ne mène qu'à la dépression, voire à la maladie, et n'a aucunement le pouvoir de faire revenir l'élu(e) de son cœur qui s'est envolé(e) vers d'autres continents amoureux... Mais vous n'en êtes pas là, heureusement... Certes, vous êtes en en pleine tourmente et c'est d'autant plus douloureux que vous êtes inquiète quant à l'avenir de votre couple. En outre, votre question concerne l'attitude que vous pourriez avoir vis-à-vis de votre mari pour qu'il vous avoue sa liaison.

Petit à petit et sans même vous en rendre compte, vous allez modifier vos comportements vis-à-vis de votre conjoint, jusque dans des registres banals du quotidien, y compris ceux qui ne le concernent pas directement. Comptez dès lors sur ses antennes inconscientes  : il va finir par remarquer votre changement et va tenter de venir aux " nouvelles "... Comme toute personne qui ment, il sera maladroit et essaiera de faire les demandes et les réponses... Il peut vous dire que vous avez l'air fatigué par exemple (un grand classique !) et vous proposer que vous partiez seule (!) " quelque part... Dites-lui que vous n'êtes pas fatiguée et que vous n'avez pas besoin d'aller vous reposer ! Quelles que soient les propositions qu'il vous fera, dites-lui " non " systématiquement mais... gentiment et calmement... Ne soyez surtout pas ironique. Peu à peu, vous allez ainsi déclencher chez lui  ce que la psychologie nomme " névrose d'abandon " et il ne se sentira pas très bien dans sa peau... Voici la première grande étape à mettre en place et ce sont ses réactions a posteriori qui deviendront des poteaux indicateurs quant aux nouvelles stratégies que vous devrez adopter et adapter. 

Je me permets un autre conseil : ne cherchez plus à savoir s'il continue à voir ou pas " Chérie "... Vous rajouteriez à votre souffrance et ça modifierait défavorablement votre humeur. Vous savez : c'est l'essentiel pour agir en sourdine. Tablez surtout sur le fait que les inconscients communiquent... Moins vous le pisterez (même à son insu), moins " chérie " aura d'importance (je n'ai pas mis volontairement de majuscule à ce pseudo fourre-tout) et plus le contexte apparaîtra compliqué et inconfortable à votre mari... 

N'hésitez pas à me donner votre sentiment si mon commentaire ne vous convient pas mais, quoi qu'il en soit, d'autres foromers viendront partager leurs expériences professionnelles ou pesonnelles...

Merci de votre confiance et faites-vous surtout confiance car une bonne centration peut donner des revirements positifs complètement inattendus...

Yamina

Toutes mes excuses pour ma réponse déplacée... J'ai laissé la place à mes projections... 

Quand mon mari a eu la cinquantaine, j'ai senti qu'il pouvait avoir une liaison. Il rentrait de plus en plus tard et me disait qu'il avait beaucoup de réunions au lycée  en vue d'un gros remaniement de l'établissement (il était prof de philo)... Le temps passant, j'ai trouvé qu'il avait décidément beaucoup de réunions et je l'ai surveillé ! J'ai vite découvert qu'il avait une maîtresse au sein dudit établissement...

J'ai pris un énorme coup sur la tête car il avait toujours eu jusque-là - c'est le cas de le dire ! - un côté donneur de leçons ! Autant dire que je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse me tromper...

Instinctivement, j'ai fait à peu près ce que Yamina vous a conseillé. Il voyait que ça n'allait pas trop bien mais je lui répondais que c'était la ménopause ! Jusqu'au jour où en préparant une machine à laver, j'ai trouvé un préservatif dans une des poches de son pantalon... Je me suis dit que je ne devais plus me taire parce qu'inconsciemment, il faisait tout pour que je sache... Je lui ai donc fait voir l'objet et il a avoué comme un gamin. Par contre, je lui ai expliqué que c'était elle ou moi mais pas les deux et que je lui donnais un mois pour prendre sa décision. Pas plus.

Entre temps et comme je suis croyante, j'ai réfléchi partant du principe que Dieu m'envoyait une leçon par rapport à un comportement dans mon couple qui n'allait pas. S'est alors imposé à moi le fait que je faisais du bénévolat de façon pathologique, que des personnes en souffrance appelaient chez moi de jour comme de nuit et que je ne m'occupais plus correctement de mon mari qui était même obligé à certains moments de préparer ses repas lui-même ! Je lui ai dit ce que je pensais sincèrement être mes torts mais il m'a dit qu'il avait pris sa décision : il divorçait ! Comme c'est un homme que j'ai toujours aimé, j'ai pris sur moi mais j'ai paniqué. Je maigrissais à vue d'œil. 

Comme nous sommes mariés sous le régime de la communauté et que nous avions une villa, le divorce risquait d'être long. Il voulait que nous prenions le même avocat mais j'ai refusé catégoriquement. J'attendais qu'il en prenne un mais, contre toute attente, il ne se décidait pas et je ne comprenais pas pourquoi ??? Les mois passaient et je lui avais signifié que s'il transgressait des horaires corrects pour rentrer le soir, il trouverait un jour porte close. Il n'était pas content mais il respectait la consigne... D'autre part, il devait toujours aller voir des agents immobiliers pour mettre la maison en vente mais il ne le faisait pas et moi, je refusais de faire cette démarche car je ne voulais pas le déculpabiliser d'aucune façon que ce soit...

Entre temps, j'avais réglé l'histoire du bénévolat mais, pour le coup, il n'y avait plus un bruit à la maison. C'était lugubre... En revanche, je priais beaucoup, suppliant Le Seigneur de nous envoyer la décision juste pour tous les deux, combien même en souffrirais-je jusqu'à la fin de mes jours...

Les mois continuaient ainsi jusqu'au jour où j'ai reçu une première lettre anonyme, puis une seconde, puis une troisième, toutes les trois truffées d'insultes comme je n'en avais jamais vues ou entendues ! J'ai quand même pris mon courage à deux mains et j'ai fait voir ces trois torchons à mon mari volage. Je les avais gardés et je ne sais pas pourquoi consciemment je les lui ai fait lire... Il les a saisis nerveusement et m'a dit (je n'ai jamais oublié) : " C'est elle qui te les envoie "... Il est parti comme un fou au volant de sa voiture, sans plus d'explications. Il est revenu deux heures après environ en me disant qu'elle avait avoué être l'auteur de ces lettres anonymes. Timidement, je lui ai demandé comment il avait su. Il m'a répondu - assez sûr de lui - : " Une petite faute d'orthographe sur un des courriers, faute qu'elle fait toujours " !!! Je n'en croyais pas mes oreilles...

Ceci étant, je ne savais pas ce qu'il avait l'intention de faire. Le dimanche qui a suivi, lorsque je suis rentrée de la messe, il m'a demandé de m'asseoir sur le canapé. Je me suis dit immédiatement que c'était foutu et qu'il avait pris ces courriers comme le signal qu'il fallait qu'il divorce... Je n'en menais pas large et je m'attendais au pire. C'est dans un brouillard absolu et total que je l'entendis dire qu'il avait rompu définitivement avec sa maîtresse car il n'avait pas supporté qu'elle me fasse du mal... Il m'a alors demandé de bien vouloir pardonner le mal qu'il m'avait fait... 

En fait, je n'ai pas eu de mal à lui pardonner car, je me répète, je ne m'occupais plus convenablement de mon mari depuis quelques années déjà... Quant à ma rivale, elle m'est apparue de plus en plus pathétique dans la mesure où non seulement elle avait contribué à défaire un couple marié (elle, était célibataire) mais en plus, elle m'avait insultée... Elle m'est vite apparue comme plus à plaindre qu'à blâmer... J'ai su - réellement par un hasard " apparent " - un ou deux ans après, qu'elle s'était mariée avec un agriculteur (une autre culture !) et avait eu un enfant... Puis, plus rien...

Je ne suis pas sûre Toinette que mon témoignage vous aide mais, parfois, une trahison est un peu moins douloureuse quand on se sent compris(e)...