Peut-on développer une spiritualité athée ?

Pour moi, votre question véhicule une antinomie, la spiritualité n'ayant rien à voir avec l'athéisme mais force est de constater qu'on entend parler effectivement actuellement de spiritualité athée ! Certains diront que des courants philosophiques n'on pas attendu le 21ème siècle pour développer ce genre de posture mais il y a tout de même de quoi être dubitatif ! Que l'on établisse un distinguo évident entre religion et spirititualité, là je suis d'accord mais il me semble que dans la vie, il faut avoir le courage de choisir son camp, ou alors les psys et à juste titre parleront de comportements hystériques...

Tout ça va avec le reste... Ce matin, j'entendais à la radio un maire qui disait toutes les 3 minutes : " Être en capacité ", alors qu'en français il s'agit d'avoir la capacité... Des fautes basiques de ce type foisonnent sans que personne ne réagisse... Alors ne nous étonnons pas que la spiritualité flirte avec l'athéisme ! 

Une spiritualité athée ??? Cette question me surprend à plus d'un titre...

Je connais beaucoup de personnes qui sont sur un axe de spiritualité et qui travaillent beaucoup dans cette direction, notamment avec de nombreuses lectures... Je connais beaucoup de personnes athées et qui ne travaillent pas du tout leur certitude en matière d'athéisme ! Leurs réponses sont toujours les mêmes quand on les interroge sur les raisons de leur non-croyance en Dieu : C'est comme ça, il n'y a rien après la vie sur terre... Il s'agit d'individus qui traversent leur existence sans vraiment s'interroger... Ainsi, je ne vois pas du tout le lien qui pourrait exister entre la spiritualité et l'athéisme ???

Je ne mets pas d'énergie dans ces expressions à la mode qui ne veulent rien dire fondamentalement parce qu'on peut leur faire tout dire et finir par se disputer si on est autour d'une table même avec des copains !

Vos réponses me rassurent ! C'est vraiment le beurre et l'argent du beurre que de véhiculer ce type de conception. Vous avez raison et je suis heureux de constater que le choix est de rigueur. Il circule en effet - sous couvert de Développement personnel - l'idée que nous serions Dieu, ce qui me paraît être une dérive particulièrement dangereuse, puisque se prendre pour Dieu est quand même prendre aussi un billet vers la psychose. Ce " Nom-du-Père " évacué est comme une porte ouverte vers la folie. Le problème c'est que certains philosophes reconnus par les médias se disent ouvertement athée mais dans le même temps disent que l'Humanité a besoin de spiritualité. Un appel effectivement à l'hystérie collective. Je pense à un certain personnage qui a voulu tuer le Père de la psychanalyse, par exemple... Quoi qu'il en soit, vous m'avez enlever un doute et c'est tout à fait protecteur pour moi. Merci !

J'ai consulté le Larousse d'Internet et voici ce que j'ai trouvé pour spiritualité:

- littéraire: qualité de ce qui est esprit, dégagé de toute matérialité. 

- ce qui concerne la doctrine ou la vie centrée sur Dieu et les choses.

J'en conclue que la spiritualité n'a pas forcément un lien avec Dieu (et encore moins les religions); que s'interroger sur le sens de la vie ou le sens de sa vie c'est de la spiritualité. Et on peut ne pas croire en Dieu, ce qui est mon cas, ni en la vie après la mort, et faire preuve de spiritualité. Je m'interroge, je poursuis mon travail analytique, c'est une démarche spirituelle à mon sens.

En qui me concerne, je pense que philosopher de manière rationnelle et intellectuelle sur l'existence ou la non existence de Dieu ne mène à rien de véritablement constructif.  Comme le souligne Orlan, les philosophes n'ont pas attendu le XXIème siècle - dont Malraux a dit qu'il serait spirituel ou qu'il ne serait pas - pour se triturer le méninges à ce niveau-là. A l'inverse, s'interroger sur s a propre nature - quelle que soit la médiation - est beaucoup plus enthousiasmant. Au fur et à mesure de cette quête spirituelle, je me rends compte que je ne sais pas véritablement qui je suis au plus profond de moi. Les traditions spirituelles orientales parlent de la nature de l'âme - la nature du Bouddha pour les Bouddhistes - cette étincelle qui fait partie intégrante du Divin et qui nous relie à Lui. A mon avis, c'est au plus profond de soi qu'il faut chercher une réponse, en laissant tomber tous les masques du paraître.

Dans son ouvrage " Pour une psychologie du futur " Stanislas Grof rend hommage à l'apport de Sigmund Freud en ces termes : Sigmund Freud, génial inventeur de la psychologie moderne, avait compris que l'Homme se trouve embarqué dans deux sortes d'existences très différentes : le monde de la vie personnelle, qui est celui de ses désirs, et celui d'une vie qui le dépasse totalement, et qui ne tient pas compte de sa propre volonté. En même temps, il savait sans doute que les spirituels de tous les âges n'avaient jamais parlé d'autre chose.... En ce qui me concerne, cette vie qui nous dépasse totalement ouvre des perspectives d'interrogation qui n'est certainement pas de l'ordre d'une pseudo " spiritualité athée "...