Peut on passer sa vie en méditant?

Interessant le choix de votre pseudo ! En tous cas, soyez la ou le bienvenue sur ces forums. Peut-être êtes-vous en quête d'une seconde naissance ? C'est d'ailleurs le sens de la méditation. Sauf qu'il ne s'agit pas de renaître véritablement mais de naître à soi-même. Par contre, méditer ne signifie pas automatiquement vivre dans une grotte, à l'écart de tout le monde. D'après mon expérience, il s'agit d'un état de centration qui, paradoxalement, aide à communiquer de façon authentique avec son entourage. Vous avez la chance d'apprécier la nature, source de vie, mais votre misanthropie cache certainement, comme vous l'induisez, une difficulté à accepter votre situation sociale. Peut-être serait-il intéressant d'en parler avec une personne de votre choix, un psy, un spiritualiste, en tout cas une personne à qui vous pourriez livrer votre mal-être. Il n'est jamais trop tard pour effectuer un changement. Je vous conseillerais, pour ma part de ne pas vous isoler de trop. N'hésitez pas déjà par venir vous exprimer ici. Cela peut se révéler être un bon début. Amitiés foromeuses !

Gilbert

Tous le gens ne souffrent pas ! Et ceux qui souffrent, pourquoi ne pas les aider en faisant du bénévolat par exemple ? Pour ma part, j'oeuvre une fois par semaine dans une association de sans-abris et cela me fait un bien fou de savoir, qu'à mon petit niveau, je contribue à soulager une réelle souffrance, surtout aux approches de l'hiver ! Il y a des tas de choses à faire sur cette terre plutôt que de se lamenter sur la misère. L'abbé Pierre, Soeur Emmanuelle ont été de grands modèles... Bonne soirée à tous !

Bonjour à vous nouvelle ou nouveau venu ! Très heureuse par nature de toute nouvelle rencontre, je suis une adepte également du contact avec Dame Nature. C'est aussi une nécessité presque vitale pour me ressourcer... même si étant très occupée, je ne le fais pas aussi souvent que je le souhaiterai...

Je reconnais également, que marcher dans la campagne, ou s'asseoir au pied d'un arbre, pour écouter et observer, ou même laisser son esprit vagabonder tout autant que méditer en fixant, par exemple, une pierre, un végétal ou un animal, qui aura "attirer" mon attention sont véritablement des réservoirs inépuisables d'une saine énergie... Mais je crois que tout le monde n'a pas près de chez lui, pour des raisons diverses et variées, le bord de mer, la forêt ou la campagne... Et je pense aussi, que ce contact régénérant, nous pouvons même le trouver dans un parc ou jardin en pleine ville, voire même, et pourquoi pas, en prenant soin de ses plantes dans un appartement, ou sur un balcon... D'ailleurs ce mouvement qui prend de plus en plus d'essor, des potagers en pleine ville ouverts à tous, c'est un bien joli concept en soi...

Cependant lorsque je fais le plein d'énergie, je suis ensuite d'autant plus heureuse de "partager" ce qui m'a été donné... Ne voyez aucune agressivité dans mon propos... Cependant, quelle que soit la façon que nous ayons de "méditer", je ne peux concevoir autrement le bien fondé de ce centrage, dans la mesure ou pour moi méditer, c'est aussi une autre forme d'un état de prière... qui permet ensuite, d'être aussi d'autant plus ouvert et réceptif à l'extériorité... Ou alors, j'aurai fait un autre choix de vie... Qui se conçoit tout autant d'ailleurs... Je vivrais en ermite ou retirée volontairement dans un couvent...

Je pars du principe, comme ce n'est pas mon choix de vie, que ce que je reçois, d'une manière ou d'une autre est donc là, pour "servir" ma petite personne certes, mais tout autant "l'autre"... sans aucune prétention de ma part... Je n'ai pas non plus l'âme d'un "sauveur"... Cette "richesse du coeur" comme vous le dites, peut permettre une "re-naissance" presque permanente pour soi, à condition que l'on "donne ce qui déborde de la coupe", car cette part là (en tout cas c'est ce que je crois...) ne m'appartiens pas... Elle appartient à l'Humanité, c'est comme ça que je reçois tout autant ce que me donne la Nature... D'où aussi, ma modeste participation à ces forums... Mais ce n'est que mon point de vue...

Bienvenu à vous et à la richesse des échanges à venir !

Je suis aussi un adepte de la méditation, dès que le temps me le permet... Je me suis tourné vers cette pratique pour me recentrer et paradoxalement parceque j'y trouve aussi ce qui me relie aux autres, au reste de l'huamanité. Chose qui ne m'est pas naturelle... Avant, ma seule relation aux autres était fondée sur le besoin de venir à leur secour par culpablité plus que par désir, autant dire que ça ne fonctionnait pas terrible! La méditation quotidienne m'a permis de voir en moi ce que les autres ont aussi en eux, une confiance possible en la vie... et une capacité de l'être humain à réinventer sa vie à chaque instant...
Merci pour vôtre partage et bienvenue parmis nous, Renaitre!

Cette question m'a beaucoup interpellée et le contenu même de la question aussi...
Tout d'abord et indépendamment du fait que Renaître propose quasiment un devoir de philosophie, je vais essayer d'apporter ma pierre à l'édifice en évitant de faire de l'analyse sauvage... Ainsi vais-je parler de moi en reprenant les points bordés dans ce post...
En ce qui me concerne donc, j'aime beaucoup ma profession et lorsque je suis au travail, Dame Nature ne me manque pas. Par contre, si je me surprenais à longueur d'horloge à regarder par la fenêtre, je me poserais des questions pour essayer de quitter cette entreprise dans laquelle je me sentirais donc mal et que, par voie de conséquence, je servirais bien mal ! C'est la base de mon éthique, jusque dans mes relations familiales, sentimentales, amicales... Je me répète : si je me sens mal et ce quelle que soit la situation, c'est que je ne suis pas (ou plus) à ma place, que je souffre et que je fais souffrir tous ceux de mon entourage. Il me revient à ce stade le devoir de changer (de lieu, d'environnement humain, etc.)...
Côté foule, ce n'est pas ma tasse de thé non plus mais lorsqu'il m'arrive d'être confrontée au " monde ", j'essaie de comprendre pourquoi mon psychisme a attiré cette ambiance. Longtemps j'ai cru que j'étais agoraphobe, jusqu'au jour où mon psychanalyste a contribué à faire remonter un souvenir de fête foraine dans laquelle je m'étais perdue... Ce qui me gêne dans les mauvais instincts grégaires, ce sont les débordements possibles, notamment chez certains dont la masse populaire attise la violence. Il n'y a qu'à voir l'actualité quotidienne pour le vérifier. Or, je n'ai aucune attirance pour la violence, ce qui ne m'empêche pas d'avoir un caractère bien trempé et de ne surtout pas être un béni-oui-oui !
Pour continuer la lecture du post de Renaître, et y participer à ma façon, quand je vois les autres souffrir, ce qui m'atteint et me touche, la psychanalyse m'a appris qu'il s'agit aussi de ma propre souffrance et que mes angoisses sont encore là, n'ayant pas encore suffisamment baissé pavillon. Je vais prendre un exemple : compte tenu de mes origines sociales et bien que je n'aie jamais manqué de quoi que ce soit enfant, l'idée même de précarité planait au quotidien à la maison. Ainsi, quand des personnes renvoient l'image de leur propre précarité et jusque dans leurs propos sincères, je suis tourmentée, inconsciemment renvoyée au climat familial angoissé de mon enfance, et je réalise une fois de plus qu'en ce qui me concerne ma foi en la vie (et en Dieu) est toujours très insuffisante. Je me mets donc à travailler sur ces points faibles.
Pour ce qui est de la nature, elle me ressource et me donne de la force mais voilà un registre qui me fait comprendre que je suis bien égoïste : quand je vais bien, j'oublie de la saluer mais quand je vais mal je la remercie de le faire comprendre qu'il faut que j'apprenne à m'adapter comme elle et en silence ! La nature, là encore, me fait voir mes zones d'ombre... C'est sûr quelle me le fait comprendre avec élégance mais elle sait me tenir en respect et elle a bien raison ! J'ai encore tant de défauts et de lacunes que je n'ai pas à rationaliser, ni à projeter sur les autres...
Quant à la question " Suis-je en mal de vivre ? ", je pense y avoir répondu...

Beaucoup de foromers ayant parlé chaleureusement du livre " Affirmez la sagesse divine " d'Emmet Fox que je l'ai acheté ! Ce n'est que du bonheur...
Je pense, quant à moi, qu'il est POTENTIELLEMENT possible de méditer TOUTE la journée mais que
nos obligations quotidiennes font que seuls certains moments deviennent des opportunités de réflexion car, effectivement, méditer en travaillant me semble incompatible ou alors, il me manque le mode d'emploi !
Pour reprendre la piste lancée par Renaître, et y répondre à ma façon, j'ai envie de partager avec
vous tous un passage du livre dont je vous parlais au début de mon commentaire et qui, du moins pour moi, est devenu une base quotidienne de réflexion, d'auto-analyse, donc de méditation :
. " Ce que nous remarquons extérieurement n'est que le reflet de ce qui est en nous, parce que ce qui nous entoure est l'image de ce que nous croyons "...
Ce passage m'ayant beaucoup interrogée, je l'ai fait lire à mon mari (professeur de philosophie maintenant à la retraite), il s'est écrié : " Mais c'est du Freud ! "...
Je vous souhaite une très belle journée et vous remercie de la qualité de vos posts.
Cricri

Je vais peut-être choquer quelques foromers mais, bien qu'appréciant beaucoup la nature et sa beauté (quel cadeau divin!), elle ne me suffit pas pour sortir de mes périodes dépressives. Pour ma part, quand une situation me perturbe, je me dis que Le Seigneur me l'a envoyée pour que j'arrête de juger. Quand une personne me déplaît, je pense à la partie christique qui est en lui... Malheureusement, je suis encore obligée de m'appliquer à en passer par cette méthode et j'aimerais ne voir que l'émergence de Dieu dans chaque être aussi déplaisant puisse-t-il m'apparaître... Ce qui signifierait d'ailleurs que je commence à m'aimer véritablement et à avoir enfin de la considération pour moi...

Je suis d'accord avec vous Mireille... Sans ma foi en Dieu, je ne pense pas que je "verrais" la Nature de la même façon déjà... Et je rejoins tout autant Cricri... Bien que je pense l'avoir un peu induit dans mon premier post sur le sujet... Moi aussi je crois que toute situation du quotidien peut permettre de "méditer", mais un vrai principe de réalité fait également que je ne vois pas comment je pourrai le mettre en pratique en travaillant... Ou alors, et au fond c'est de toute façon indiscutable... je suis bien loin d'un "état d'éveil avancé"... Je tente juste de m'améliorer à ma modeste mesure... peut-être avec un peu dans l'idée quand même que s'améliorer c'est déjà accepter ses limites comme celles de tout être humain...