Pourquoi certains ont des enfants et d'autres non?

Portrait de Claire-13

Je me pause beaucoup cette question en ce moment: pourquoi certains peuvent avoir des bébés et d'autre non?
Est ce que vous pouvez me répondre?

Portrait de Isabelle

Au vue de votre question postée dans Psycho et Coaching, Claire-13, je précise que je ne suis pas psy... mais je vais quand même me "risquer" à vous répondre. D'ailleurs elle doit être aussi importante pour moi... cette réponse... Puisque j'étais déjà bien avancée dans le développement, et j'ai fait une mauvaise "manip" clavier et perdu tout le contenu que je venais d'écrire...

Je suis pour ma part convaincue que ceux qui n'ont pas d'enfants ont choisi cette incarnation, au même titre que tout autre individu, en connaissance de cause... Et selon ce qu'on en fait durant cette vie terrestre (dans le sens ou nous avons également le "choix" de ne pas développer le sens), c'est essentiellement à des fins protectrices quant à l'histoire transgénérationnelle, dans le sens que sans descendance, on "coupe court" dans le sens de stopper, des formes répétitives dramatiques vérifiables dans les générations précédentes...

Mais je crois également que ces individus sans enfant, sur un plan plus collectif, sont peut-être plus "appelé" encore, par la même, à se tourner vers l'extérieur par le fait même, que de ne pas avoir d'enfant permet une plus grande liberté de "mouvement". Ce que je dis là, n'est pas à entendre comme un jugement. Etant parent moi-même, j'en suis très heureuse mais constate également que ça engendre des contraintes et des responsabilités que n'ont pas les individus sans enfants... Peut-être que ceux qui n'ont pas d'enfant sont d'autant plus à même de "servir" la collectivité différemment... et pourtant, si on y réfléchis bien, toujours dans le même sens fondamentalement... perpétuer l'Humanité de la façon la plus protectrice qui soit...

Portrait de Floriane

Je rejoins Isabelle sur le sens à apporter, du point de vue de la psychanalyse, au fait de ne pas avoir d'enfant. Cela signifie, ne pas transmettre le nom, pour un homme, et ne pas transmettre, pour un homme, comme pour une femme, le symptôme transgénérationnel, inhérent à toute filiation.

Une personne n'ayant pas d'enfant naturellement, et tentant par tous les moyens d'en "avoir" (cela me renvoie à quelque chose que j'aie lu récemment sur le fait de distinguer "avoir des enfants" et "être parent"), se place dans la recherche du but: en avoir. Alors que, en s'interrogeant et en cherchant à donner du sens au fait de ne pas devenir parent (grâce à la psychanalyse notamment), cette personne peut arriver à comprendre que, si elle n'a pas d'enfant, c'est protecteur car cela permet de mettre fin au symptôme transgénérationnel, qui s'éteint avec elle le jour où elle meurt.

Certaines familles sont horrifiées de constater que les derniers graçons n'ont pas de fils et que le nom va s'éteindre après eux. D'un point de vue psychanalytique, là aussi, il y a du sens.

Avec le nom qui disparaît, c'est aussi le symptôme qui disparaît.

Portrait de Serge

Depuis le 20ème siècle, on a mis dans la tête des gens qu'ils pouvaient TOUT obtenir ! Ce qui est faux bien entendu... Et même si je comprends que des parents aient envie d'avoir un enfant, je trouve dommage que certains gynéco-obstétriciens leur proposent des traitements proches de la barbarie pour y parvenir. Nous avons assisté à cette dérive dans notre famille avec une de nos cousines qui a failli y laisser et sa santé physique et sa santé psychologique. Pour rien... Elle n'a jamais eu de bébé et elle est devenue aigrie peu à peu vis-à-vis des mamans de son entourage. Quand je sentirai le moment d'en parler avec elle, je lui transmettrai le contenu de vos commentaires parce qu'ils sont non seulement pertinents mais également présentés avec élégance et respect...

Portrait de cricri

Dans ma famille, j'ai connu le contraire de ce qu'évoque Serge. Une de nos cousines est une femme très pieuse et son mari est un fervent pratiquant aussi. Quand ce couple a compris qu'il ne pourrait pas avoir d'enfant, et après avoir prié durant plusieurs années pour que Dieu exauce leur demande, ils s'en remis complètement à Lui et ont accepté que Le Seigneur ait choisi un autre chemin pour eux. Ils ont toujours refusé les traitements médicaux insupportables qui sont censés faire des miracles... Ce couple est merveilleux et un enseignement de sagesse à lui tout seul. Ce qui rejoint vos posts dans leur histoire, c'est que lui a eu un frère trisomique, décédé un an après leur mariage. Ce couple est heureux, pas du tout replié sur lui. Bien au contraire. Souvent, quand je vois la détresse que vivent certains parents par rapport à leurs enfants, je me dis qu'ils ont été épargnés et que Dieu rétablit toujours les plateaux de la balance de chaque être humain : certes ils n'ont pas eu d'enfant mais ils n'ont pas non plus les soucis liés aux enfants... Un juste retour des choses... Mais surtout, il ne faut jamais oublier que ce que nous cherchons à obtenir à n'importe quel prix sera, un jour ou l'autre, trop lourd à porter...

Portrait de Mireille-cogolin

Je me retrouve bien dans ce que dit Cricri. Étant restée veuve très jeune et n'ayant pas refait ma vie, je n'ai donc pas d'enfant. Même si j'ai souffert de ne pas être devenue maman, j'ai accepté le plan de vie que Le Seigneur avait décidé pour moi. De toute façon, fragile psychologiquement comme je suis, je sais que je n'aurais jamais eu la force d'élever un enfant toute seule. J'ai trop de peurs en moi pour rendre un enfant heureux et libre. Bien sûr que certains me diront (comme ça m'a d'ailleurs déjà été dit) que j'aurais pu avoir un enfant sans problème mais c'est moi qui aurais été son problème...

Portrait de Isabelle

Je reviens sur ce sujet auquel j’ai déjà fait une réponse hier, parce que je voulais dans un premier temps, mettre en avant un exemple me touchant sur un plan familial… Justement sur le fait même d’un « arrêt » de répétitions en lien à ce que l’on nomme le transgénérationnel… Dans ma fratrie de trois enfants, dont je suis l’aînée d’une sœur puis d’un frère, mon frère est décédé d’un accident de la route à l’âge de 11 ans. 

Outre le fait vérifié que du côté maternel, il y avait des décès d’enfants jeunes à chaque génération, côté paternel le « nom » pose problème… Mon père s’est marié en seconde noce, avec sa cousine (cousins par les grands-mères)… De cette seconde union pour mon père et première pour son épouse, il n’y a pas eu d’enfant… Bien sûr, la consanguinité pourrait le « justifier » par elle-même… Mais c’est presque trop explicite en soi… Nous avons eu un relationnel « compliqué » avec notre belle-mère, qui n’a eu de cesse, avec en apparence beaucoup d’hystérie de séduction, de nous « éloigner » de la relation à notre père… Mon frère étant d’ailleurs le plus jeune, d’une certaine façon, c’est certainement lui qui en a le plus « souffert »… 

Avec le décès de mon frère, le nom familial s’est éteint, puisque mon père étant lui-même le seul « homme » d’une fratrie de deux enfants…

Mais ce qui intéressant c’est que ma belle-mère faisant partie de la même famille que mon père, avait « connaissance de certaines histoires » que mon père et ma tante « ignoraient ». Mon arrière-grand-père, décédé comme un grand nombre d’hommes de cette génération, à Verdun, lors de la Première Guerre mondiale aurait été porteur du « nom familial » par adoption, étant un enfant « trouvé » comme on le disait à l’époque… En parallèle, mon arrière-grand-mère, son épouse, a eu deux fils portant tous les deux le « nom paternel »… Hors, « non-dit » dans la famille, là encore, le second fils serait un « enfant naturel »…

Mais côté maternel, les problématiques au « nom du père » sont eux aussi particuliers. Ma mère étant orpheline de mère à l’âge de 2 ans, son père se remarie environ 1 an plus tard, avec ni plus ni moins la femme qui se prostituait pour lui… Bien entendu, non-dit là encore… ma mère sera retirée de la garde et responsabilité de son père entre 6 et 7 ans, pour maltraitance grave avérée, par la belle-mère. C’est son grand-père maternel qui deviendra son tuteur… et mourra alors qu’elle a environ 10 ou 11 ans.

Des deux côtés, les hommes soit meurent prématurément soit abandonnent le domicile conjugal et les enfants… 

C’est plutôt parlant en soi…

Portrait de Claire-13

J'ai eu du mal à comprendre vos commentaires mais à force de travailler dessus je crois que j'aie bien compris.
À mon âge je trouve que c'est bien aussi que je vois que dans la vie le hasard n'existe pas parce que ça me permettra de ne pas m'énerver quand j'aurai des contrariétés, des soucis et des problèmes. Je vais faire maintenant comme si mon chemin c'était un peu comme un film à suspense et que je dois résoudre certaines énigmes moi même! Dans un jeu, de toutes les façons, on a toujours de quoi se repêcher...