Pourquoi privilégier le sens plutôt que le but ?

Portrait de Ludo_437

Je me suis un peu pris la tête hier avec un copain de fac sur une question philosophique.
Pour lui, sans but on n'avance pas dans la vie.
Il me semble que la psychologie, et la psychanalyse en particulier, ainsi que la spiritualité, accordent une place plus importante au sens qu'au but...
Pourquoi ?

Portrait de Réponse Psy

Le but nous persécute dans la mesure où, très rapidement et malgré soi, qu'il s'agisse de la forme ou du fond, il renvoie à la finitude, donc à la mort. Il est possible d'objectiver ce phénomène au quotidien. C'est le drame du " Toujours plus ". En voici un exemple : la tendance pathétique que développe l'être humain à accumuler des objets sous son " toit ", jusqu'au moment où la place vient à manquer dans cette véritable caverne d'Ali Baba ! Et il doit alors imaginer et fortifier un autre but...

Pour échapper à ce traumatisme, savamment nourri et entretenu pour notre plus grande souffrance, il devient nécessaire, voire indispensable et en complémentarité, de donner du sens au... but ! Il s'agit certes d'une échappatoire mais elle permet de commencer à vivre : le sens élimine, entre autres, la notion de domination omniprésente et épuisante appartenant au but. Accessible à tous, le sens accueille la différence qui fait loi. Toutes les différences d'ailleurs, sans discrimination aucune. Une question d'humanisation. Un choix altruiste.

Portrait de Gilbert

Pour aller dans le " sens " de Réponse Psy, je voudrais faire allusion à la " démarche " spirituelle du Zen. Il est souvent transmis dans cette philosophie que le chemin (la voie) est plus important que la destination à atteindre. Certes, on ne s'engage que motivé par un but. Pourtant, celui-ci doit être peu à peu abandonné au en privilégiant le comment plutôt que le pourquoi.

Portrait de Ludo_437

J'aime bien cette largesse d'idées qui est abordée en terme de complémentarité mais qui, au final et quelles que soient les disciplines humanistes, amène la sagesse. Si le but est nécessaire, il ne doit donc pas constituer une fin en soi. Je viens de saisir qu'il a aussi ses limites, alors que le sens est illimité, ne serait-ce déjà qu'envisagé sous l'angle de la réflexion. J'aime ce possible discours du cœur. De l'intelligence à l'état " pur "...