Recherche livre ou conseils sérieux sur les comportements de réussite

Portrait de Flo

Notre fils est en seconde et voudrait intégrer une première S l'année prochaine. Il s'en donne les moyens. Presque trop même car je trouve qu'il travaille énormément et je me demande s'il équilibre correctement ses plannings. En réfléchissant au peu de loisirs qu'il a, je me disais que si je trouvais un ouvrage sérieux sur les comportements de réussite à adopter, ce serait certainement moins lourd pour lui car plus efficace. En connaissez-vous? Ou pourriez-vous me faire part de vos conseils en la matière?

Merci de ce que vous pourrez m'apporter.

Flo

Portrait de Allain

Le seul comportement de réussite qui vaille c'est que votre fils travaille pour lui et non pour vous faire plaisir ou pour vous séduire. 

Portrait de Gilbert

Mes parents n'ont pas fait d'études et n'étaient donc pas derrière moi pour m'aider. Ils m'ont toujours dit : " Tu travailles pour toi et pas pour nous ". J'ai réussi le concours d'entrée à l'Ecole Normale et je suis devenu instituteur, puis instituteur spécialisé pour élèves en difficulté par formation et diplôme  interne. A mon tour, même si j'aurais aimé que mes enfants fassent de grandes études, j'ai accepté leur parcours. L'un n'a pas le bac mais semble satisfait de son emploi et de sa vie affective (ce qui est déjà beaucoup) . Le second, plus jeune, a trouvé sa voie après moultes tatonnements et notamment un BTS vente qu'il a abandonné avant de passer l'examen final. La réussite est subjective à mon sens. Il s'agit surtout de trouver sa (ça, diraient les psys) place indépendamment d'une tentative de séduction parentale. Je n'ai jamais vu mon second fils autant " travailleur " que depuis qu'il sait ce qu'il veut...

Portrait de Ludo_437

Ce que vous disent Allain et Gilbert correspond tout à fait à mon parcours scolaire. 

Mes parents n'ont pas fait d'études et ont donc considéré inconsciemment, voire consciemment je le présume, que de fait il n'avait pas à s'occuper des miennes. J'ai toujours reçu l'affection et les soins nécessaires de leur part mais ni ma mère ni mon père ne se préoccupaient de savoir si j'avais appris mes leçons ou fait mes devoirs. Ils me faisaient instinctivement confiance. Il m'est arrivé de ne pas avoir assez travaillé et d'avoir les notes qui allaient avec ! Il y avait une sorte de neutralité par rapport à ce type de comportements chez mes géniteurs. Ils me mettaient ainsi face à moi-même et à mes responsabilités du moment. Je détestais les mauvaises notes qui me gâchaient la vie. Ce qui fait que je n'en ai pas eu beaucoup car j'avais en mémoire que si je ne travaillais pas bien je serais très mal dans ma peau. Tout ça pour dire que mes parents n'ont jamais eu à l'esprit qu'un livre sur les comportements de réussite pouvait exister... Ce qui ne m'a pas empêché de faire du droit et de finir actuellement mon cursus d'avocat...

Portrait de cricri

Je vais répondre de façon un peu décalée à votre question Flo mais elle m'a fait remonter un triste souvenir.

Une enseignante de ma fille avait un fils unique. C'était la prunelle de ses yeux, ce que l'on peut comprendre jusqu'à un certain point dans la mesure où cette dame était tellement obnubilée par la réussite de son fils qu'elle finissait par en délaisser les rendez-vous que les parents d'élèves lui demandaient... Elle était toujours pressée de rentrer chez elle pour surveiller et aider éventuellement son fils dans ses devoirs. Elle l'a poussé comme pas possible, entraînant son mari dans cette spirale infernale. Le couple a fini par divorcer mais la mère a exigé que le fils ne soit pas au courant ! Il était alors en fac dans une ville à 200 km de son domicile. Quand il venait le week-end, les parents se remettaient à vivre sous le même toit ! La pression que la mère mettait sur ses études universitaires battait tous les records. Tous les mercredis elle se rendait chez le fils à 200 km de là donc pour qu'il ne perde pas de temps au ménage ou en courses ! La mère voulait absolument qu'il intègre une grande école mais il échouait à chaque fois qu'un cursus préconisé par elle en remplaçait un autre... Il a fini par décider d'aller faire de l'humanitaire à l'étranger. Il a d'abord été porté disparu puisque ne donnant plus de nouvelles et un jour on l'a retrouvé assassiné... J'ai rencontré cette dame il y a 15 jours. Ce n'est plus que l'ombre d'elle-même... Alors, de grâce, que cette tragédie vous serve de miroir et laissez l'Univers prendre soin de votre fils et de sa destinée.

Portrait de Isabelle

Dramatique ce dont témoigne Cricri. Sans vouloir en rajouter... Celà m'a fait penser à ma filleule. Aujourd'hui elle a 29 ans, est heureuse dans sa vie de couple et a un job. Lorsqu'elle avait 18 ans, elle fréquentait un jeune homme du même âge qu'elle, commençant à sortir ensemble au début de la classe de terminale. Son petit ami a obtenu un Bac S avec mention TB, elle un Bac Littéraire option théâtre. Ils ont profité de partir en Fac, l'année suivante dans la même ville, pour s'installer en couple dans un studio. Ma filleule semblait fort appréciée par les parents du jeune homme, notamment par la mère de celui-ci. Le compagnon de ma filleule, fils unique arrivé sur le tard pour les parents était comme l'enfant idéal dans cette famille. Le père avait très bien réussi, développant une carrière d'ingénieur pour EDF, par diplômes internes. La mère au foyer a toujrus été aux petits soins pour le fils et les parents n'avaient de cesse de lui répéter qu'il devait intégrer une grande école et développer Math Sup. Durant la première année de Fac, au bout du premier semestre, le jeune homme était tout le temps sous pression et un jour il a dit à ses parents qu'il en avait marre, que les math ne l'intéressait pas plus que ça, ce qu'il voulait lui c'était être musicien. Les parents ont commencé une sorte de chantage... Leur fils devant absolument réussir et faire mieux que le père. Menaçant de couper les vivres puis assez rapidement, en collant la responsabilité sur le fait que ma filleule avait une mauvaise influence sur lui, elle développant un cursus allant vers l'Histoire de l'Art option Cinéma/Théâtre... Dès la fin de la première année de Fac, le jeune homme a changé de comportement avec ma filleule... Il avait une relation avec une autre fille, celle-ci ayant un emploi en Hôtellerie... Le jeune couple a fini par se séparer, et ma filleule en a souffert durant plusieurs mois, c'était son premier grand amour... Assez banal en soi comme histoire... Mais qui ne s'arrête pas là. Ma filleule m'a racontée, que 2 ans plus tard, ce jeune homme qui en fin de compte ne faisait pas grand chose de ses études apparemment, s'est débrouillé d'obtenir un visa de travail, avec sa copine, pour l'Australie. Sans en parler à ses parents... Etant majeur... Il est parti avertissant ses parents au dernier moment... A ma connaissance, il y vit toujours aujourd'hui, il a ouvert un petit restaurant avec sa compagne, il a un enfant. Ces parents, notamment sa mère ne se sont jamais remis de ce départ à l'autre bout de la planète. Ma filleule m'a dit que la mère est tombée gravement malade... Le fils lui à l'air de vivre sa vie de son côté comme il l'entend... Mais bien loin, à tous les sens du terme, des vues de ses parents...

Portrait de Jenny

Je n'ai pas d'enfant et à 29 ans je n'ai toujours pas envie d'en avoir. Déjà parce que mon compagnon a été un enfant battu et que je ne voudrais pas qu'il soit un père violent. Quoi qu'il en soit les témoignages de Cricri et d'Isabelle me font encore + réfléchir dans le sens où être parent est une lourde responsabilité à endosser.

Portrait de Flo

Je comprends ce que vous dites mais certains posts utilisent tout de même des exemples extrêmes. De toute façon j'aurais l'impression de ne pas tenir convenablement mon rôle de mère si je n'accompagnais pas notre fils dans ses études. Il me semble que tout parent se doit d'être là pour simplifier la tâche de son enfant, y compris à l'adolescence.

Portrait de Alicia

Je suis tout à fait d'accord avec vous Flo, sur le fait que chaque parent se doit d'accompagner au mieux son ou ses enfants y compris à l'adolescence... Peut-être même encore plus à l'adolescence ! Tant cette période est délicate à traverser... Et sans partir dans les extrêmes, je ne pense pas pour autant qu'il existe des recettes toutes faites non plus... Si c'était le cas, nous les parents ne nous sentirions pas quelquefois un peu démunis face à certaines de leurs réactions. Je doute cependant que ce soit "marqué dans les livres" (en référence à une célèbre chanson) comme le mode d'emploi indiscutable de LA réussite... L'essentiel étant au bout du compte de faire de son mieux pour que notre, nos enfants s'engagent dans leurs propres chemins pour devenir à leurs tours autant que possible des adultes pas trop mal dans leurs baskets.

Portrait de Lilou.G

Je suis enseignante et je constate chaque année que les parents anxieux bloquent davantage leurs enfants que ceux qui leur font confiance. Le + efficace consiste à dire à votre fils que vous êtes ouverte à toute suggestion qu'il pourrait formuler allant dans le sens de l'évolution de ses études. Tandis que vous faites l'inverse par recherche de perfectionnisme : c'est vous qui allez au-devant des sollicitations et autres demandes de votre ado. Vous allez finir par le déresponsabiliser en fonctionnant ainsi. Les réponses qui vous ont été faites dans cette discussion me semblent, de mon point de vue professionnel, tout à fait adaptées, même si certaines sont douloureuses à lire...