Suis-je fataliste ?

Portrait de Christine-zen

Dispute avec ma mère ce midi : comme je me plaignais de mes déboires amoureux, elle m'a dit que j'étais trop fataliste ! Je peux vous dire que j'ai les glandes mais c'est finalement peut-être elle qui a raison... Comment puis-je me rendre compte si je suis fataliste, ou pas ?

Portrait de Ugo

Bonjour Christine-zen, je ne suis pas un spécialiste de la question, ceci dit j'ai une petite idée car il m'arrive de me plaindre encore de temps en temps bien que j'essaie d'être vigilant. Pour moi le fatalisme renvoie à une notion de victimistation face à des  situations qui ne me conviennent pas. Dans ces cas là j'ai tendance à accuser le destin de s'acharner : " me faire ça à moi " ! Sauf que quand j'en parle à un ami psy, en général il ne me loupe pas quand je commence à victimiser. D'après lui on attire toute situation, donc c'est que l'on a quelque chose à comprendre. Je comprends son raisonnement. Comme dans un couple, c'est toujours 50/50, dans la vie j'imagine que c'est pareil.
Je ne sais pas si mon humble témoignage pourra vous apporter quelques réponses à votre intérogation, Christine-zen, d'autres foromers viendront certainement le compléter.

Portrait de Jean

Votre mère, à mon sens, vous a renvoyé dans vos cordes (à tous les sens du terme). Elle a mis de la distance avec sa grande fille qui n'a plus l'âge - pour évoquer le com d'Hugo - de se plaindre à maman de sa vie d'adulte. Et je crois que vous avez bien rebondi puisque vous semblez accepter la frustration en venant poster ici, c'est-à-dire à l'extérieur du cocon. Il me semble, pour essayer de répondre à votre question que -contrairement à l'acceptation - " fatalisme " rime avec " immobilisme " dans la mesure où plus rien ne serait possible face à une problématique. En ce qui concerne vos déboires amoureux - encore comme le souligne hugo - vous avez au moins 50 % de marge de manoeuvre et ce n'est certainement dans les " cordes " de votre mère que vous trouverez les solutions. Vous avez vos propres ressources et ça, c'est dans vos cordes :-)....

Portrait de Sofia M

Selon moi, le fatalisme entraîne le fait dommageable que nous vivons systématiquement en-dessous de nos possibilités, notamment intellectuelles, ce qui peut engendrer que nous ne rencontrions jamais les " bonnes personnes ", c'est-à-dire celles qui nous conviendraient, aussi bien
au plan amical, que professionnel et, bien entendu, sentimental. Toujours selon mon humble avis, le fatalisme est lié à un manque de confiance en soi. On constate du reste ce processus régressif
chez certains peuples opprimés qui se raccrochent à des aspects religieux qui renvoient à leur impuissance forcée... Mais cela est un autre débat, intéressant, mais étant en pause professionnelle
je ne peux pas trop m'étendre sur ce sujet qui, pourtant, me passionne... Pour en revenir à votre question Christine-zen, je pense que votre interrogation pourrait s'étayer favorablement sur le lien
entre fatalisme et défaitisme. Autrement formulé, êtes-vous défaitiste ? Baissez-vous facilement les bras ? Ce qui me conduit à vous suggérer une autre réflexion : êtes-vous facilement résignée en donnant rapidement raison aux autres, à votre entourage, aux médias ? Vous arrive-t-il d'avoir des coups de gueule ? Vos réponses, bien travaillées et savamment mûries, vous apporteront votre réponse...

Portrait de Orlan

Avec Sofia, c'est toujours droit au but et j'aime bien ça parce qu'elle bouscule et moi, par la même occasion, ça me fait avancer !
Pour cette grande question qu'est le fatalisme, je rejoins tout ce qui a été dit, en apportant d'autres notions complémentaires qui méritent d'être étudiées, comme le laxisme. Pour moi également, l'engagement dans la vie permet de combattre la soumission la plus accablante. Il est nécessaire, je pense, pour ne pas se laisser engloutir par le fatalisme, d'effectuer régulièrement son examen de conscience en objectivant, avec courage et sans complaisance pour soi, si on cherche véritablement à faire bouger les choses quand elles coincent. En fait, le fataliste se contente de ce qu'il a, jusqu'au jour où ça dysfonctionne et que pour rattraper la sauce ça n'est pas gagné !

Portrait de Mireille-cogolin

C'est curieux car moi aussi, il y a plusieurs années, j'avais demandé à un prêtre s'il pensait que j'étais fataliste. Il m'avait répondu par des choses simples du style que tant qu'au travail je travaillais toujours plus vite, qu'à la maison j'achetais de nouveaux rideaux par exemple, le moteur
fonctionnait... Ça peut paraitre simpliste mais en attendant, ça m'avait fait penser à une de mes cousines qui non seulement ne travaillait pas mais ne changeait jamais la moindre décoration chez
elle. D'ailleurs, elle a maintenant la maladie d'Alzheimer... En plus ce prêtre m'avait dit quelque chose de symbolique que je n'ai jamais oublié : plus on grimpe et plus on se rapproche de Dieu...

Portrait de Vincent

Joli thème qui permet de bien faire le point sur soi...

Les découvertes sont à portée de mains, ou de regard, et à nous de les voir pour les saisir. Tout nous est donné sur cette Terre pour que le fatalisme ne nous grignote pas jour après jour sans même que nous nous en rendions compte. Moi aussi je suis croyant et je me dis que Dieu a plus d'un tour dans Son sac pour nous faire réagir et donc agir dans le bon sens. Mais à chacun d'entre nous de faire les efforts nécessaires pour que notre véhicule ne parte pas en marche arrière ! Ceci dit, quand ça arrive, il faut immédiatement enclencher la première à tous les sens du terme !!! En fait, ce qui est à combattre systématiquement c'est le déni de nos actes négatifs, peureux, velléitaires, paresseux, et tout et tout... La liste serait longue de nos défauts qui constituent potentiellement des pièges redoutables... Ne nous cherchons pas d'excuses et avançons toujours plus loin, là où le fatalisme n'a pas droit de cité...

Portrait de Viviane

Si la nature reprend toujours ses droits, d'une manière ou d'une autre... C'est bien qu'elle doit nous servir "d'exemple" justement sur cet aspect essentiel... Je crois que tant qu'on "s'arrange" à ne pas regarder de ce qui dysfonctionne vis-à-vis de soi, on laisse la porte grande ouverte à la pulsion de mort.... Hors, ce que nous met en miroir, au premier degré, la nature justement... Même si dans certains cas, celà n'est visible qu'au bout d'un certain temps... Pourtant, la végétation est bien présente... Combien de fois, est-il possible d'oberver un arbre, par exemple, qui pour pouvoir "pousser" a du prendre une "forme plutôt biscornue"... ce qui en définitive, ne l'a tout de même pas empêcher de "grandir"... Même si bien sûr, ce n'est qu'une projection de ma pensée... j'imagine face à un tel arbre, ce qu'il a du falloir d'énergie encore, pour grandir quand même... Il l'a fait cependant... D'ailleurs j'aime bien ce que dit Mireille-cogolin : "plus on grimpe et plus on se rapproche de Dieu...". Car bien entendu, s'il est aussi question de loi physique et donc plus particulièrement scientifique, il est tout de même une évidence... Même l'arbre biscornu monte vers le ciel... Au fond, à chaque fois que nous "baissons les bras", "nous jouons perdant" et laissons Thanatos régner en maître... Ce qui est contraire à la vie même... la végétation se débrouille bien elle, pour pousser dans les endroits les plus improbables... La vie est première et présente partout...

Portrait de Gilbert

Oui, avancer Viviane... Toujours et encore (en-corps) ! Le pharmacien Emile Coué avait compris beaucoup de choses dans son officine... Le pouvoir de la pensée positive  : un antidote efficace contre le fatalisme. Et même si ce n'est que du placebo, l'essentiel ou  " essence-ciel "  - pour rebondir sur votre com - c'est que ça fonctionne : " Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux "... Comment pourrait-il en être autrement si on fait de cette formule un doux credo ? N'en déplaise à ceux qui ne veulent pas grimper vers Dieu, comme le souligne Mireille. Au moins que l'on essaie de grimper comme l'arbre en direction du soleil. Encore une fois tout est dans la direction, le sens plutôt que le but... Namaste, comme disent les Indiens : " Je salue la divinité qui réside en vous " !

Portrait de Christine-zen

J'ai bien aimé vos commentaires (comme toujours !) qui à la fois posent le problème sans séduction mais qui également me créent réflexions et ouvertures. Ils m'ont fait beaucoup de bien...
À la lecture et à la rererelecture de vos posts, je ne peux plus croire que je sois fataliste car, aussi modestes soient-elles, j'ai toujours cherché des pistes pour grandir et essayee de dépendre le moins possible des autres... Je considëre donc que c'est plutôt une bonne nouvelle pour moi !!! Dans l'ensemble je crois même pouvoir dire que j'essaie de m'adapter le mieux du monde aux événements et à mon entourage... Hier c'est vrai que j'ai un peu dérapé avec ma mère mais je pense qu'elle ne se rend pas toujours compte qu'elle a des avis lapidaires qui peuvent faire mal et du mal... C'est à moi aussi à me positionner pour ne pas en souffrir et ne pas en profiter pour rentrer dans la parano ! Après tout, il n'y a pas de hasard et quand elle m'énerve c'est également pour que je change...