Trés peu de souvenirs de mon enfance...

Portrait de Igor.P

Bonsoir,

Hier j'ai lu un bouquin dans lequel l'auteur relatait des événements de son enfance. Je me suis apperçu que je n'avais quasiment aucun souvenir de ma propre enfance, surtout avant l'age de 10-11 ans.
Moi qui suis du style à m'inquiéter pour un rien, je me suis dit que ça cachait peut-être quelque chose de grave?
Qu'en pensez-vous? Il -y-a-t'il une astuce pour faire revenir ces souvenirs?

Portrait de Nathalie-73

Bonsoir Igor P, je crois que la psychanalyse parle d'amnésie infantile quand des adultes ont peu de souvenirs de leur enfance. C'est fréquent puisque cette période est parfois jalonnée d'évènements malheureux, situations désagréables ou fantasmées comme telles à ces âges précoces où la construction du psychisme est encore inachevée pour faire face. Ce dernier va alors se défendre, s'en débarrasser avec ses petits moyens, c'est-à-dire en les refoulant pour ne plus être gêné. Ainsi plus tard à l'âge adulte souvent des traces mnésiques, des souvenirs imprécis subsistent.

Aussi je pense qu'il vaut mieux être accompagné par un spécialiste de la psyché pour accomplir une si importante redécouverte de soi-même si le désir de retrouver la mémoire est tenace. Ce n'est qu'un avis personnel qui appellera d'autres avis avisés !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Plutôt que s'obstiner à retrouver des souvenirs d'enfance, il serait intéressant de retrouver ce qu'il s'est passé de nouveau dans votre existence, il y a 10-11 ans, ainsi que tout ce que vous avez vécu jusqu'à aujourd'hui depuis. Bonne journée à vous Smile

Portrait de Isabelle

Ce qu’explique très clairement Nathalie-73, me permet tout autant d’aller dans le même sens, et d’acquiescer également sur le fait qu’ « un accompagnement avec un professionnel de la psyché » sera véritablement précieux s’il y a véritablement l’envie de se « re-connaître ».  Personnellement, j’estime m’être accordée ce privilège avec un véritable travail analytique. Ne voyez aucun narcissisme mal placé de ma part dans mon propos, c’est juste qu’il me semble important de souligner la qualité d’un tel travail sur soi lorsqu’on s’adresse à un  psychanalyste qui fait bien son travail… Ce que le travail d’analyse m’a permis de « réaliser », entre autres, c’est que pour moi, avant l’âge de 9 ans, il y avait peu de souvenirs de mon enfance… Mais l’âge de 9 ans, correspond au départ de mon père (parisien d’origine) de la maison familiale en Provence, pour retourner vivre et travailler dans la région parisienne… Pour différentes raisons objectives et subjectives, j’ai commencé « à vivre » dans un climat d’insécurité, tout autant affective (par l’absence également due à l’éloignement du père) que matérielle (ma mère ne travaillait pas et de fait la situation matérielle confortable jusque-là, c’est notablement modifiée…).

Je voudrais faire un parallèle ici, pour souligner que ma sœur, qui n’a qu’1 an de moins que moi, a vécu bien évidemment la « même histoire »… Cependant, inconsciemment, elle a fait « un choix différent »… Elle a un nombre impressionnant de souvenirs de l’enfance, y compris de la très petite enfance… Lorsqu’il nous arrive de parler de notre enfance toutes les deux, je sens bien qu’elle est toujours un peu étonnée que je ne me souvienne pas de tel ou tel copain ou copine par exemple… D’ailleurs, au quotidien dans sa vie d’adulte, elle reste en relations amicales, avec un certains nombres de ses « copains » d’école primaire… Y compris qu’elle vit depuis plusieurs années maintenant, dans le village où nous avons grandies et qu’elle est mariée depuis bientôt 30 ans…  Je ne suis jamais retournée vivre dans ce village, j’ai divorcé 2 fois et suis célibataire depuis plusieurs années… Il y a cependant un aspect très important pour moi, que j’aimerais mettre en avant ici, c’est que notre vécu en commun et en même temps différent, nous a appris toutes les deux, à nous serrer les coudes… Et même si nous avons aussi nos différents, nous savons que nous pouvons « compter » l’une sur l’autre…

Au fil de ma démarche analytique j’ai « re-construit » les liens avec moi-même… Et si pour autant, la vie n’est pas un « long fleuve tranquille », je ne me vie plus du tout comme étant quelqu’un de « défavorisée », c’est ce que je disais en préambule…  Chacun a sa façon de chercher à se protéger et de se construire un équilibre… Mais lorsque les « aspects refoulés » sont trop invalidants… Il est nécessaire pour soi, d’en « faire quelque chose »… autrement dit, aborder sa vie en lui donnant du sens...

Indéniablement, mon équilibre à moi passe par l’analyse, et m’a permis bien entendu d’apprendre à faire la paix avec l’enfant que j’étais, tout autant que de continuer à développer de façon plus cohérente ma vie d’adulte… Mais le plus difficile, sans doute, c’est de ne pas être en rupture avec ce travail d’introspection, puisqu’il continue bien au-delà du travail de la cure en tant que telle, de façon plus intime encore…

Portrait de Sofia M

L'être humain est une machine qui fonctionne très bien et qui permet tous les " rattrapages " !
Dans ce qui vous préoccupe, et qui est légitime, si vous désirez savoir ce qui s'est passé avant votre 10ème année, objectivez et analysez ce qui se répète en négatif dans votre vie... Vous aurez à disposition le film de votre vie. C'est ce qui a fait dire à Carl Gustav Jung : " Tout ce qui ne parvient pas à la conscience revient sous forme de destin "...

Portrait de Igor.P

C'est incroyable, Sofia M, vous n'allez pas me croire, l'auteur du livre que j'ai évoqué dans ma question se trouve être justement Carl Gustav Jung. Le livre s'intitule " Ma vie ". Un ami branché psy et spiritualité me l'a conseillé pour me familiarisé avec l'inconscient, car c'est un domaine qui m'intéresse de plus en plus.
Bon, je cois que je vais poursuivre la lecture de ce livre et suivre vos conseils et repérer ce qui se répète en négatif dans ma vie.
Merci à vous tous pour vôtre aide bienveillante...