Une bonne conduite quotidienne peut-elle remplacer l'acte de prier?

Portrait de Tam

Les personnes athées ne prient pas et pourtant elles sont parfois + gâtées par la vie que celles qui prient. Ce qui pour moi et à ma petite échelle reste un phénomène inexplicable. 

Comme prier chaque jour est une contrainte pour moi, je voudrais savoir si une conduite altruiste au quotidien peut remplacer les prières?

Portrait de Cécile

Pour ma part, je pense que la prière qui n'est pas suivi d'actes altruistes reste très discutable. Je connais effectivement des gens qui se disent athée et qui se conduisent en " Chrétien ", se mettant souvent au service des autres. Ceci dit, pour répondre à votre question et en ce qui me concerne, j'essaie de prier et d'agir, l'un n'empêchant pas l'autre. Mais d'autres foromers ne seront peut-être pas de cet avis et je suis prête à les lire.

Portrait de Ari

La prière fait partie du chemin quotidien de tout croyant. Et la bonne conduite aussi !

Portrait de Viviane

Ce serait quand même super commode de se dire qu'après avoir fait des prières matinales pour bien commencer sa journée. Ensuite tout est permis... Mais peut-être aussi que pour les personnes athées qui ne prient pas dans leur façon respectueuse d'autrui et de l'extérieur dans son ensemble, comme la nature par exemple c'est comme une forme de prière en soi ? Est-ce que le croyant fait plus que l'athée ? Je ne pense pas que nous ayons à comparer au fond...

Portrait de Domino

Il me semble que si certains pensent à la prière et prient, c'est une indication divine qui leur est envoyée. C'est leur destin. Il est donc nécessaire qu'ils prient. Quant à ceux qui ne prient pas, c'est le Seigneur qui en a décidé ainsi pour eux. Mais je rejoins Ari qui rappelle que la prière s'allie avec la bonne conduite impérativement. Il ne faut pas imaginer que prier efface le péché, comme le dit très bien Viviane.

Portrait de Gilbert

La prière me semble un préalable à une bonne conduite. La preuve en est que certains malades mentaux prient ou croient prier pour se donner la permission de faire n'importe quoi. C'est le piège des religions et des intégrismes religieux de tous bord. Cette question me paraît très importante à débattre. Que n'a-t-on fait et ne fait-t-on pas encore au nom de Dieu ?

Portrait de Lakshmi

En Inde, il existe une pratique spirituelle appelée " karma yoga " ou " yoga de l'action ". Elle consiste à poser des actes justes en pleine conscience sans en attendre de résultats gratifiants. Un chapitre est consacré au karma yoga dans la Bhagavad Gita, le livre sacré hindou. Pour certains de ses adeptes, il n'est donc pas nécessaire d'être croyant dans le sens religieux du terme et donc de prier pour agir de manière spirituelle pour le bien des créatures.

Portrait de iverlaine

Vous dites Tam que les personnes athées sont parfois + gâtées par la vie que celles qui prient... Quel raccourci ! Je ne suis pas sûr du tout que ce soit vrai et votre réponse, à mon sens, ne tient compte que de l'apparence. Dans mon entreprise, il y a une dame, qui n'est pas croyante, qui a perdu son fils il y a 3 ans dans un accident de voiture. Si on ne le sait pas, on ne peut pas réaliser le drame qu'elle vit. Elle ne cherche pas à victimiser ni à embêter quiconque avec son chagrin. Je ne crois donc pas qu'elle soit davantage privilégiée côté destinée qu'une personne croyante. Je prends cet exemple douloureux parce que, bien que n'étant pas psy, il me semble que c'est à ce niveau-là que vous devriez avoir une première et solide réflexion quant à vous-même. D'autant que vous précisez que vous n'aimez pas prier.

Portrait de Amélie

J'ai été élevé par des parents croyants, ma mère était plus pratiquante que mon père. J'ai donc reçu une éducation traditionnelle dans la religion catholique. Durant de nombreuses années en commençant ma vie de très jeune adulte, j'ai laissé de côté la religion, et je pensais que j'avais perdu le sens de la prière avec. Pourtant j'y suis revenue pour mon plus grand bonheur plus tardivement dans ma vie... Et c'est en y revenant, que j'ai aussi réalisé que d'une certaine façon, je n'avais jamais cessé de prier. Je le faisais différemment dans mon contact à la nature, et c'est par elle que je suis revenue à une pratique quotidienne de la prière...

Portrait de Mireille-cogolin

Je ne vois pas très bien comment un croyant peut ne pas prier ? C'est un devoir pour lui, comme nous avons des devoirs en tant que professionnels...

Prier n'est pas pour moi non plus une partie de plaisir mais prier signifie avant tout se rapprocher du Seigneur. Si prier vous ennuie, demandez à L'Esprit Saint de venir alléger ce que vous appelez une contrainte. Quant à la bonne conduite et selon moi, elle n'a rien à voir avec la foi. Un citoyen respectable, même s'il est athée, se doit d'être respectueux d'autrui et d'agir en conséquence.

Portrait de Christine-zen

Votre question est sacrément surprenante Tam pour un croyant.

Je partage des idées qui ont été développées dans cette discussion : quand on choisit dans la vie une route, elle comporte des inconvénients qui sont en fait des obligations. Quelle que soit la nature de son engagement spirituel, on n'échappe pas davantage à ce grand principe. En ce qui me concerne, je me suis mise au yoga il y a quelques années. Tous les matins, je commence ma journée par une posture précise pour me recentrer. Je peux vous assurer qu'il y a des jours où je n'en ai aucune envie mais c'est un contrat que j'ai passé avec moi pour éviter que je régresse du mauvais côté et que je pollue les autres. Ainsi, prières, yoga, psychologie, etc, sont des passeports de bonne conduite qui ne peuvent d'aucune manière que ce soit exclure une pratique que l'on a choisie. C'est une lapalissade.

Portrait de Pier36

Certains diront que ces actes répétitifs sont un peu obsessionnels mais ils déterminent à mon sens et à juste titre un cadre qui évite de s'égarer. Il faut donc le respecter ET l'ajouter à des actes de bonne conduite quotidiens.

Portrait de Jean-Marc

Christine-zen, par la pratique de sa posture matinale, illustre bien ce que l'on appelle " sadhana " en yoga. Les " Yoga sutra " de Patanjali y consacrent d'ailleurs un chapitre, le chapitre deux. La sadhana induit une notion d'effort. Ainsi, la prière peut en faire partie si l'on est croyant. Elle relève d'une certaine ascèse surtout lorsque l'on a pas envie de s'y plier. Il s'agit surtout d'une idée de persévérance sans quoi aucun travail spirituel - de quelque tradition à laquelle on se réfère - ne peut porter de fruit. La méditation ou une autre forme de rituel, à partir du moment où l'on s'est engagé vis à vis de soi-même en conscience, n'est pas à confondre avec de l'obsession. Elle est un outil pour être de plus en plus en harmonie avec soi et donc avec les autres. La sadhana ne peut faire abstraction d'un certain courage. Tout a un prix.

Portrait de Tam

Vous n'êtes pas allés dans le sens de ma plainte facile et après coup je vous'en remercie. J'ai eu un petit coup de mou mais je vais me ressaisir spirituellement. Vos points de vue sans concession vont m'être utiles.

Encore merci.