L'alcoolisme : osons en parler !

Portrait de Partage Psy

Partage-psy souhaite ici aider des personnes qui sont de près ou de loin en souffrance (concernées directement ou non) quant à l'addiction à l'alcool. Il est bien entendu qu'aucun jugement moral ne sera recevable. Le fait de pouvoir en parler sans honte est un premier pas vers la guérison et peut aider également un entourage confronté au problème. Vous pouvez y livrer vos témoignages, chacun pouvant apporter sa pierre à l'édifice. Les Psy partenaires du forum Signes & sens, selon leurs disponibilités, interviendront aussi.

Portrait de Ugo

Bonsoir, Partage-psy, je tiens à vous remercier pour cette belle initiative humaniste. Ce n'est pas toujours évident de parler de ce sujet sans craintes de jugement.
J'ai passé une bonne partie de ma jeunesse à m'alcooliser, sous le falacieux prétexte de faire la fête, de profiter de la vie... j'en était arrivé à un point où je préparais mon mélange de pastis dans une bouteille en plastique que je trimballais dans ma voiture toute la journée. J'avais une vingtaine d'année et je venais d'ouvrir une boutique, avec un ami. Le moindre sou gagné et nous partions acheter à boire,et consommions jusqu'au bout de la nuit. Le matin, rebelotte... autant dire que notre commerce n'a pas tenu bien longtemps à ce rithme là. Mon entourage commençait à s'en rendre compte, et malgrés ses inquiétudes je m'enfoncais de plus en plus. Jusqu'au jour où la soirée de trop arriva...un chahutage pour s'amuser et mon ami fini à l'hopital par ma faute... énorme angoisse qui fit basculer ma vie. Comme une grosse claque pour me secouer... Il y a eu un avant et un après...
S'en est suivi des mois de malêtre qui m'ont mené jusque sur le divan. Ma problématique cachait bien d'autres tourments dont j'ai pu me liberer au fil des séances. Aujourd'hui si je peux apporter ma modeste contribution à ce forum, de par ce simple témoignage, j'en serais heureux.

Portrait de Gilbert

Chapeau Ugo pour ta confiance et ton engagement. Tu me permets de parler de mon frère. Il s'en est allé dans un autre monde. Je ne l'ai jamais vu ivre. Il tenait particulièrement bien l'alcool. Il repoussait la bouteille d'alcool loin de la table comme s'il voulait l'éloigner mais c'était plus fort que lui, il prenait son ou ses pastis quotidiens... En silence. Grâce à toi, j'ai une pensée ce matin  pour mon petit frère... Et je pleure !

Portrait de Claire-13

Ma mère a un très très gros problème avec l'alcool. Elle est ivre tousles jours et souvent ivre morte. Je dois l'a ramasser par terre. Elle est grosse et moi je suis maigre et je suis épuisee. Surtout qu'à la maison je suis obligée de faire beaucoup de choses comme le ménage, le linge, les courses, les repas... Elle est devenue sale et il faut que je l'oblige à se laver. Elle ne sort presque plus. Elle ne conduit plus, ça c'est tant mieux. Mais hier elle m'a gaché ma journée. J'ai eu mon bac. J'étais heureuse. Elle m'a dit "on va arroser ça". Elle titubait. Et puis appeler le bac "ça". Ça m'a mise hors de moi. J'ai lui ai hurlé dessus. Elle voulait me giflé. Je peux l'a détester. Je peux vouloir s amort. J'ai honte mais elle me fait. Plus personne veut la voir dans la famille. Elle n'a plus d'amie. Même ma grande sœur ne vient plus jamais. Elle téléphone de moins en moins aussi par e qu'au téléphone si c'est ma mère qui répond, elle a souvent tellement bu qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit et on ne comprend rien. Pour vous dire ou elle en est: on avait un poisson rouge dans un bocal. Cet hiver quand je suis rentrée du lycée, elle avait voulu changer l'eau du poisson. Pourtant c'est toujours moi qui le fait. Elle avait tout renversé, le bocal était en 1000 morceaux à côté d'elle par terre parce qu'elle était tombée, elle dormait et mon poisson était mort. J'étais hors de moi. Il a fallut que je rammasse tout, que j'éponge, je me suis coupée le doigt avec les débrits de verre. Le lendemain elle a fait comme si de rien n'était pour elle, comme si elle n'était pas responsable de la mort du poissonmais elle m'a crié dessus en me disant "à qui tu as donné le poisson?". Je lui ai fais voir les débrits dans la poubelle! Alors elle m'a dit: "tu te rends compte de ce que tu as fait, tu es aussi maladroite que ton père, fous le camp"! Des histoires comme celle la je pourrai en faire un livre. L'alcoolisme c'est une terrible maladie pour le malade mais pour la famille c'est peut être pire.

Portrait de Lucien

Je viens de lire un article très intéressant sur un médicament qui serait efficace pour guérir de l'alcoolisme, article qui m'a fait penser à cette discussion qui a attiré tant de foromers, ce qui n'est certainement pas un hasard malheureusement...
Ce médicament s'appelle le Baclofène. Pour les addicts à l'alcool, il peut être prescrit en toute légalité par le médecin. Au départ de son existence, ce produit était préconisé pour les crampes musculaires. Il faut savoir que pour cette indication, il existe depuis 40 ans... Des chercheurs scientifiques se sont rendu compte qu'en augmentant les doses, il agissait de façon plutôt probante dans les cas d'alcoolisme. Après 10 ans d'études, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé vient de donner son feu vert mais encore temporairement. Ce qui n'est tout de même pas si mal. Selon la revue " Alcohol and Alcoholism ", 100 patients alcoolodépendants suivent ce traitement au Baclofène depuis un an : 80 % de ces malades sont devenus abstinents, dont quelques-uns d'entre eux qui ont gardé un besoin d'alcool mais en quantité infinitésimale. Les médecins alcoologues se disent très satisfaits et espèrent qu'au regard de ces résultats encourageants, l'ANSM délivrera une autorisation définitive de la prescription du Baclofène qui constitue un espoir pour enrayer cette maladie redoutable...

Portrait de Gilbert

Après une cure de désintoxication qui a échoué dans le temps, un ami a essayé, conseillé par son médecin alcoologue, ce type de médicament. Il a joué le jeu jusqu'au moment où des effets secondaires ennuyeux sont apparus (baisse conséquente de libido, état de mal-être physiologique, etc). On lui a dit que c'était encore expérimental et qu'il fallait affiner la prescription, chacun réagissant différemment au traitement. Lassé de courir après le vaccin ou le remède antialcoolique parfait, il a décidé d'arrêter et de prendre rendez-vous avec un psychanalyste... A suivre !

Portrait de ségo

Moi je suis d'une famille où ça boit beaucoup, du côté de ma mère comme du côté de mon père. Pas au point que raconte Claire mais à la moindre occasion, ils font l'apéro, les femmes comme les hommes. C'est plus tôt festif mais dans les mariages par exemple ils sont bourrés dans l'ensemble et ça peut aller jusqu'à la bagarre. Comme ça c'est passé au mariage de ma cousine ou elle a pleuré comme une madeleine et depuis elle est fâchée avec tout le monde...
Je suis auxiliaire puériculture. Je vois beaucoup de familles défiler pour les naissances. Je reconnais ceux qui on un problème avec l'alcool. Ça peut la aussi être chaud et je me dis pourquoi ils ne se font pas soigner? On se fait bien soigner si on a du diabète ou une maladie de cœur, alors pourquoi ça semble impossible pour les alcooliques? Il parait aussi que les cures de désintoxication ont beaucoup d'échecs...

Portrait de yamina.174

Ce sont de gros égoïstes qui font passer leur plaisir avant tout ! Le témoignage de Claire le confirme. Sa mère doit bien avoir quelques moments de lucidité quand elle se lève pour réaliser qu'elle fait souffrir sa fille qui est quand même la chair de sa chair... Les alcooliques sont des irresponsables, souvent haineux, et il y en a dans tous les milieux. Moi, ils ne me font pas pitié.

Portrait de Mamz'Elle

Où est-elle ? J'aimerais bien boire avec Modération...

Partage_Psy nous propose un sujet difficile dans lequel, est-il annoncé, aucun jugement moral n'est recevable. Vous poussez le bouchon... 

Portrait de Sofia M

Moi je partage l'avis de Yamina.
Par exemple, j'adore la musique. Aller à la Fête de la musique, c'était il y a quelques années encore un plaisir. Je n'y vais plus à cause des beuveries qui s'y passent. C'est sûr que ça n'arrange pas le gouvernement français de mettre l'alcoolisme au premier plan : avec les taxes qu'il touche sur l'alcool, quel manque à gagner il y aurait. Et puis ces pauvres petits viticulteurs manifesteraient sur leurs tracteurs, eux qui vendent des cercueils...

Portrait de Danièle-Dax

J'ai lu il y a quelques jours sur ce site et dans les blogs Santé/Médecines douces un article sur la maladie alcoolique. De mémoire, il me semble qu'il répond à beaucoup de questions que vous soulevez.
Part ailleurs, je viens de lire un article dans Paris Match sur le chanteur Renaud. Lui c'était toute ma jeunesse. D'après ce que j'ai compris, il refuse d'être aidé par ses proches. Son ex épouse a tout fait pour le sauver. Et même l'existence de son petit garçon de 8 ans n'y fait rien... Je n'ai pas l'habitude d'être vulgaire mais permettez moi de dire que l'alcoolisme c'est une saloperie et l'alcool c'est une drogue dure en vente libre.

Portrait de Lili Marloute

Oui Danièle-Dax, il s'agit bien d'une drogue dure en vente libre.
 

Lorsqu'une personne est dépendante d'une drogue dure autre que l'alcool, que cette personne décide de se faire désintoxiquer, lorsqu'elle sortira du centre de soins, peu importe l'endroit où elle se trouvera, elle ne trouvera rien pour l'inciter à (re)sombrer dans la drogue sauf si elle côtoie ses acolytes; il en est autrement pour l'alcool : pub, annonce de vente de bière dans les hôtels, des bouteilles d'alcool dans les rayons des magasins.... événements tels que les mariages, les baptêmes, les fêtes de fin d'année, les anniversaires... et ceux qui poussent à boire : «  Ben quoi tu ne trinques pas avec nous !? » «  Tu pourrais au moins prendre un verre ça ne va pas te faire de mal ! » « Pourquoi tu ne bois plus ? » « Non vraiment tu ne veux pas un verre ?... Quand même, c’est exagéré tu n’étais pas un alcoolique ! »…. Se rajoute à cela le déni de l’entourage qui se refuse d’admettre que telle personne est atteinte de cette maladie. 

Portrait de cricri

J'en viens figurez-vous avant que vous ne signaliez ce lien.
Article de fond très intéressant et des témoignages saisissants et bien compréhensibles. À lire pour ne pas juger.

Portrait de titou

Simpa ce sujet de tchatche. comme ugo j'ai eu ma période à la con. dans le milieu des musicos, ça aidait à la défonce paraît il ? Connerie toutça. A 50 berges, j'aienfin compris qu'on pouvait faire de la zizique sans se bourrer la gueule. les jeunes le feeling ça vient des tripes..; pas besoin de bibine ! j'ai des potes qui ont pas attein mon âge avec leurs conneries; mais bon ! merci partagepsy, c'esst une superidée et enplus pas de morale, c'est top ça; a plus les potos   et vive la flotte Drinks

Portrait de Ugo

ça me fait un peu bizar de vous appeler Titou, car c'est aussi mon surnom depuis mon enfance... et vous me permettez de faire un lien avec ce sujet de discussion... je viens de réaliser, en lisant votre commentaire, que le bar du village où j'habite s'appelle "chez Titou" !
Merci au forum de permettre de telles prises de conscience!Good

Portrait de Lili Marloute

Ah l'alcoolisme ! L'alcool est comme le feu, il brûle tout sur son passage. J'ai perdu un être très cher, je l'aimais très fort, je l'ai perdu pour avoir refusé de porter les casquettes de l'infirmière, du sauveur, du déclencheur de sa rechute alcoolique alors que je l'avais soutenu durant toute sa période d'abstinence, nous étions heureux. Mon amour, notre amour n'a pas résisté à la bouteille d'alcool, cette déesse plus forte que tout chez les personnes atteintes par cette maladie. Nous formions durant peu de temps suite à sa rechute alcoolique un couple à 3, lui, la déesse et moi. C'est elle qui a gagné.
Il a m'a fallu accepter cet état de fait, ma raison l'a accepté mais pas mon cœur.
Ceci remonte à plusieurs années et j'ai encore du mal à en parler.

Rhaaa...la perte d'un être cher sous l'emprise de l'alcool est terrible puisque l'on sait qu'il existe des solutions pour aider et soigner la personne malade. Il est épouvantable de voir la personne aimée se suicider à petit feu sous nos yeux sans que l'on puisse faire quelque chose, ceci renvoie à un grand sentiment d'impuissance.
Se rajoute à cela l'incompréhension d'une telle dimension destructive de soi. 
La personne que j'ai cité plus haut, l'homme que j'aimais a par amour préféré partir afin d'épargner mon fils et moi d'une descente en enfer, pour lui il n'était pas question que nous devenions co-dépendant et par la même, que nous soyons spectateurs de sa déchéance qui mène à la mort.

Un bel amour frappé en plein galop et la destruction de mon bien aimé. 

Portrait de cricri

La qualité de votre témoignage m'émeut beaucoup Lili Marloute : vous dites l'horreur que peut ressentir la famille mise en situation d'échec et le drame que vit le malade, mais vous présentez ce fléau avec une grande élégance. Vous me ramenez ainsi à l'actrice Mylène Demongeot qui avait épousé Marc, le fils de l'écrivain Georges Simenon. Marc était alcoolique. Elle s'est vraiment battue à ses côtés pour qu'il s'en sorte mais rien n'y a fait. Lors d'une interview et avec courage, elle a même avoué que le décès de son époux avait été une délivrance pour elle car elle ne savait jamais comment allait se terminer une journée. Elle confiait alors qu'elle réapprenait à goûter aux splendeurs de la nature, même ses aspects les plus simples comme une fleur, un chant d'oiseau. Elle disait que du temps de son combat avec Marc Simenon, tous ces miroirs épanouissants avaient disparu puisqu'elle mettait toute son énergie à le sortir de l'enfer... Mylène Demongeot a d'ailleurs écrit un livre sur l'alcoolisme...
Je viens de faire des recherches quant à cet ouvrage qu'elle a co-écrit avec Isabelle Sokolow : " Le Piège, l'alcool n'est pas innocent ", publié en 2008 aux éditions Flammarion.
Je n'en parle jamais parce que, comme vous le dites Lili Marloute, la douleur ne se referme jamais au décès d'un proche alcoolique. Pour ma part, il s'agissait de ma sœur aînée...

Portrait de Lili Marloute

Je vous remercie Cricri pour ce gentil compliment.
Je m’exprime avec mon cœur et ma dyslexie sur un sujet délicat.

Il existe plusieurs points différents entre Mylène Demongeot et moi. Le premier point : est que cette femme s’est battue aux côtés de Marc, pour ma part, mon combat fut court puisqu’il avait décidé de partir pour que mon fils et moi nous ne le voyons pas mourir sous nos yeux.
Le deuxième point, je ne sais pas s’il est vivant ou mort puisque je ne l’ai jamais revu ce qui ne m’a pas aidé pour faire mon deuil. Fallait-il entamer un deuil suite à un décès ou amorcer un deuil pour une séparation amoureuse sachant que je l’aimais et qu’il m’aimait aussi ?
Troisième point : Toute sa famille, tous ses ami(e)s avec qui j’entretenais d’excellentes relations ont fait de moi le bouc-émissaire de ce drame, j’étais devenue la bête à abattre celle qui ne méritait désormais qu’indifférence et mépris.  

Jamais je n’ai souhaité sa mort bien au contraire, mon vœu, mon rêve a toujours été qu’il guérisse et qu’il vive avec ou sans moi. Oui j’aurai pu le retenir d’autant plus qu’il n’avait pas réellement envie de partir, je n’avais pas compris à l’époque son message, son appel au secours,  j’avais pensé à tort qu’il s’agissait d’une manœuvre manipulatoire comme le font souvent les alcooliques.
Il avait avant de partir laissé quasiment toutes ses affaires chez nous devenu mon chez moi.
Ne pouvant déménager à cette époque, je suis restée dans nos meubles et dans les murs de notre nid d’amour.

Oui Cricri il existe des blessures qui ne se referment jamais, je suis désolée pour votre sœur et je compatis à la souffrance que vous avez enduré et l’absence que vous vivez depuis sa disparition.

Bien à vous.

 

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bravo, Lili, pour avoir su dépasser votre forte angoisse en venant témoigner ici. Je ne suis malheureusement  pas vraiment disponible pour discuter avec vous sur l'instant. Mais si d'autres professionnels le sont, ils viendront avec plaisir converser avec vous et peut-être vous aider à trouver des portes de sortie à votre souffrance encore à fleur de peau... Je vous avais assuré que ce forum était super. Je suis sûr que je ne me trompe pas... Merci encore pour votre confiance et à très bientôt.

Gilbert

Portrait de Catherine H Psy

Bonjour Lili,

Votre témoignage montre bien la difficulté, la souffrance que l'entourage d'un alcoolique peut avoir à vivre, au quotidien, ainsi que sa culpabilité.

Mais on sait bien que l'histoire nouée entre l'acool et l'alcoolique ne concerne qu'eux.Dans le sens où, malgré tout l'amour du monde, les blessures infantiles générant ce comportement autodestructeur ne sauraient s'effacer au prétexte que "tout va bien "en amour, en amitié, au travail. Ce serait si simple...

Même si on sait que les névroses s'attirent, seul un travail individuel, sur soi, en profondeur peut amener à la  genèse de ce comportement et à sa compréhension; compréhension qui peut conduire à un changement, voire une métamorphose.

Votre amour est parti pour ne pas vous emprisonner dans son histoire.

A vous de ne pas y rester enfermée et peut-être comprendre ce qui vous y a menée.

Portrait de Lili Marloute

Pas sûr. Du moins c’est ce que l’on étudie en cours de psy, nous avons tous une structure névrosée mais nous ne sommes pas tous névrosés pour autant.

Bonjour Catherien H Psy,

 

Je vous rejoins totalement sur le fait que l’histoire nouée entre l’alcool et l’alcoolique ne concerne que la personne dépendante à l’alcool. Je vous rejoins aussi sur le fait que l’amour, le travail, le relationnel, la famille… ne sont pas les antidotes de l’alcoolisme, cependant, je me permets de rajouter qu’un de ces concepts ou tous ces concepts permettent parfois de créer un déclic qui mène à une prise de conscience et un désir de se soigner chez le malade ou d’apporter une aide précieuse pour le malade qui décide de se soigner, de sortir de cette emprise.

En ce qui me concerne et suite à ce drame, j’ai fait un travail individuel sur moi-même avec l’aide d’un professionnel. Je sais dès lors qu’il ne s’agissait pas de deux névroses qui s’attiraient mais de deux être qui s’aimaient tout simplement. Je précise que durant notre vie commune cet homme était un alcoolique abstinent, notre relation a perduré 2 mois ½ après sa rechute alcoolique. Il avait enduré des événements douloureux comme celui du décès de son père, la manipulation perverse de notre patron, les effets de la jalousie de beaucoup de personnes, la perte de son travail et du mien…

Bref !

Je savais qu’il était un homme courageux, fort et fragile à la fois et mon amour pour lui m’avait fait oublier sa maladie, je ne vivais pas avec un alcoolique mais avec un homme. J’étais tellement optimiste et positive de nature, très amoureuse malgré ses défauts de fabrication qu’il me semblait qu’aucune difficulté de la vie pouvait détruire la belle vie et l’entente que nous avions lui et moi. Cependant je le soutenais à chaque fois qu’il en éprouvait le besoin.
Cet oubli de ma part m’a été fatal et il a bien fallu que je redescende de ce douillet nuage rose.

Je ne suis pas restée enfermée dans son histoire car depuis j’ai connu d’autres histoires.

Seulement lorsque l’on évoque l’alcoolisme, elle résonne fortement en moi et me fait resurgir des souvenirs que j’ai dû fuir pour survivre suite à la disparition de l’homme que j’aimais. Il arrive parfois que des cicatrices soient douloureuses et c’est le cas pour celle-ci.
 

Portrait de Jielgeai

... évidemment, cela n'engage que moi qui n'y connais rien....

J'ai souvenance, dans mes jeunes années, après avoir épuisé des quantités pharamineuses de "sirop Euphon", d'avoir "soigné mes aphonies" sur scène au glen Fidish pure malt... lol

Lors d'une finale nationale télévisée, le besoin de "performance aidant", j'avais dissimulé derrière une enceinte sur scène, une bouteille du savant nectar...

La diffusion de cette émission m'a sevré d'un coup...

On me voit, sérieux et grave, commencer la présentation du gala et, dès avant ma toute première chanson, je m' éclipse à demi derrière l'ampli fatitique...

Les chansons et les chorégraphies s'égrènent, ponctuées à chaque fois d'un petit "gorgeon" de notre sympathique Jean-Louis...

Lors du sacre, je rigole comme un bossu, je titube à demi et je raconte n'importe quoi!!!!

Oui, je vous assure, je me suis mis illico au Vichy Saint Yorre... et j'y suis toujours!!! lol

Bon courage aux vrais addicts.

C'était juste une petite parenthèse amicale pour détendre l'athmosphère de ce grave sujet.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Tout d'abord, pardonnez ma disponibilité un peu furtive. Je viens de voir que ma collègue Catherine H Psy a pris le temps de vous répondre. Merci à elle ! Votre questionnement concerne la notion de névrose. Sachez tout d'abord qu'en psychanalyse, à l'inverse de la psychologie, ce terme n'a aucunement une connotation pathologique... Nous sommes tous des névrosés en puissance.

Je pense que ce qu' a voulu indiquer Catherine, c'est que l'on attire pas un compagnon par hasard. D'ailleurs la psychanalyse ne croit pas au hasard. Il y a certainement dans votre histoire (inconsciente !) des choses à comprendre. Certes j'entends bien que les cicatrices sont douloureuses et je sais qu'elles ne vous empêchent pas d'avancer. Pourtant, même si je vous ai un peu forcé la main, votre inconscient cherche des réponses et a trouvé l'énergie de s'inscrire sur un forum où - à défaut de recettes - la parole est acceuillie sans jugement et où le psy n'est en aucun cas un donneur de leçon. Simplement, il essaie, avec les compétences qui sont les siennes au niveau du fonctionnement de l'inconscient, d'avancer avec vous dans le sens d'un mieux-être. Amicalement,

Gilbert

Portrait de Lili Marloute

Vous n’avez rien à vous faire pardonner, vous faites ce que vous pouvez en fonction de vos disponibilités. ;-)

Effectivement les termes employés en psychanalyse n’ont pas forcément la même signification qu’en psychologie. Je précise qu’à aucun moment je ne me suis sentie jugée par Catherine.

En ce qui concerne l’attirance, je dirai que dans un premier temps je n’étais pas du tout attiré par lui bien qu’il était un très bel homme et lui n’était pas du tout attiré par moi non plus. Nous étions des collègues de travail et nous étions dans l’obligation de travailler ensemble.
Notre travail était très pénible tant physiquement que psychologiquement. Il était mon coéquipier et j’étais sa coéquipière, nous nous soutenions mutuellement.
Lui avait étudié entre autres, la sociologie et moi les sciences humaines et tout comme lui la sociologie. Il était aussi musicien/chanteur et idem pour moi en plus de la danse. Au fil du temps nous avions appris à nous connaître et c’est ainsi que des sentiments ont commencé à naître de part et d’autre. Il m’avait révélé d’emblée être alcoolique, alors nous étions certains qu’il n’y aurait jamais un engagement, un projet de vie commune bien qu’il y avait réciprocité de sentiments très forts. Ces sentiments ont grandi au fil du temps et nous avons vécu notre amour en dehors du cadre professionnel. Puis nous avons été dans l’obligation de nous séparer pour des raisons professionnelles, et lorsqu’il est revenu, il était devenu un alcoolique abstinent, il prenait soin de lui tant au niveau alimentaire que physique, il était un sportif de haut niveau. Il était transformé et c’est ainsi que nous avions décidé de construire ensemble. Il avait quitté son département pour venir vivre dans le mien.
Mes enfants l’ont accepté d’office, idem pour le restant de ma famille et mes ami(e)s, idem de son côté, j’ai été d’emblée acceptée par les siens.

Ce que je peux dire de notre relation c’est qu’elle était comme une magnifique symphonie, elle sonnait juste jusqu’à ce qu’un bémol gâche ce bel ensemble harmonieux. Ce bémol était l’alcool alors ses démons l’ont rattrapé. Il a tout tenté pour se retrouver de nouveau, en vain.

Ce que je peux dire c’est qu’à aucun moment il n’a été agressif envers moi comme pourraient l’être certaines personnes atteintes du même mal, jusqu’au dernier jour il s’est toujours montré amoureux, attentionné…il était un homme d’une grande bonté malgré un caractère assez soupe au lait.

En sa compagnie, j’ai été une femme totalement comblée mais il existait une entité de trop entre nous : l’alcool qui faisait de lui un alcoolique morbide. Durant sa période de rechute (c'est terrible) mon regard lui renvoyait une mauvaise image de lui-même et ceci le faisait souffrir.  Je déteste l’alcoolisme comme je déteste le cancer et toutes ces maladies, je n’en veux absolument pas à cet homme que j’ai tant aimé mais à la maladie, c’est elle la coupable dans toute cette histoire, c’est après elle que je suis en colère.  

Je me suis épanchée ce soir et j’espère n’avoir gêné personne. 

Merci à vous Catherine et Gilbert, je vous souhaite une très bonne nuit. 

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bon matin Lili,

Je trouve enfin un moment pour essayer d' " entendre " ce que vous écrivez.

Ce qui semble ressortir de tout ce que vous livrez avec tant de confiance ? Une haine légitime à l'encontre d'une pathologie objective mais qui prend la place d'une réelle rivale. Comme si la maladie (vous évoquez également le cancer et autres maux (mots) douloureux) était une véritable entité démoniaque. Or, en psychanalyse, aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout symptôme est notre allié dans la cure, et l'on ne s'y attaque pas directement. Je m'explique.

Le symptôme (ici l'alcoolisme !) est considéré comme le résultat d'un conflit interne inconscient. Cette pathologie orale prend souvent sa source (c'est le cas de le dire !) dans un rapport à la mère perçu inconsciemment comme défaillant. Il serait intéressant, dans le cadre d'une cure analytique, de retraverser cette période de l'existence. L'addiction alcoolique peut effectivement renvoyer à un sein maternel qui fut perçu insuffisamment bon. Ce qui ne veut pas dire que la mère ait été objectivement mauvaise (pas de jugement en analyse !) mais l'inconscient, par je ne sais quel mystère, l'a fantasmé ainsi. On parle là bel et bien de   " réalité psychique ".

Si certaines cures de désintoxication peuvent fonctionner, il y en a malheureusement pas mal qui échouent justement parce qu'elles s'attaquent directement au symptôme. Résultat : elle ne font que l'amplifier, voire le déplacer. Ainsi, lors de mes  études psychanalytiques, ma didacticienne évoquait l'exemple d'une cure apparemment réussie : le sujet alcoolique avait vaincu son addiction à force de volonté consciente et de pugnacité. Sauf que quelques temps plus tard, il développa un cancer (tiens !) qui l'emporta. Le conflit inconscient, toujours vivace, s'était déplacé et exprimé autre-ment !

Tout cela pour vous dire qu'il ne sert à rien, en tout cas en psychanalyse, de lutter de front contre l'alcoolisme. Il est d'abord question de l'accepter et d'en comprendre le sens. Un ami, enseignant et musicien aussi, ayant, en dernier recours, suivi une cure psychanalytique ne s'en est pas débarassé totalement mais son addiction a arrêté de le détruire au moment où il a compris que le problème se situait ailleurs. En psychanalyse, l'alcoolisme est un arbre qui cache une immense  forêt de non-dit. En abattant l'arbre, on ne détruit pas la forêt...

Voilà pour l'instant, Lili, ce que je peux vous en dire. Catherine H Psy, pourra peut-être venir rajouter quelque chose, car je sais que l'alcoolisme elle connaît bien, mieux que moi au niveau clinique.

Il est bien évident qu'il n'est pas question ici de psychanalyser qui que ce soit, et surtout pas vous (rires !). La cure possédant ses règles spécifiques : entre autres, l'intimité d'un cabinet ainsi qu'une entière confiance au spécialiste de l'inconscient choisi par l'analysant. Je dis analysant et non analysé, le gérondif précisant le côté actant et non soumis du patient. On doit plutôt ce substantif à Jacques Lacan, continuateur de Sigmund Freud, Lacan qui a apporté une attention particulière au langage, qu'il soit parlé ou écrit... A ce sujet, Lili, votre inconscient (pas votre conscient !) signalait déjà ce que nous appelons un " transfert négatif " à l'égard de Catherine H Psy en écrivant " Catherien ". Cette inversion de lettre (vous parliez de dyslexie je crois) n'est pas anodin... On pourrait  entendre  " Capte rien ! ". Ainsi, la dyslexie n'est surtout pas à combattre non plus : elle a du sens !

Je vous laisse le soin, chère Lili, de digérer, de méditer ces quelques lignes en espérant vous avoir ouvert quelques portes qu'il ne tient qu'à vous de pousser sans crainte pour aller plus loin vers un chemin pas toujours fréquenté mais riche d'espérance.

Bien à vous,

Gilbert

Portrait de Catherine H Psy

Bonjour Lili,

Veuillez me pardonner de vous répondre si tardivement, mais je vois que mon collègue Gilbert.R Psy a su être disponible.

Je tiens juste à rajouter que, effectivement, faire le lien entre son histoire et celle d'un compagnon est un beau cadeau que l'on se fait!

Je vous souhaite une belle journée,

Catherine.

 

Portrait de aline-66

Je me suis inscrite sur ce forum pour vous dire ma souffrance.J'ai un fils de 27 ans. qui se laisse glisser peu à peu dans la boisson.Il me dis que c'est pour se détendre mais je sens bien que il boit de plus en plus. chaque occasion est bonne. Il dit qu'il va chez un copain, et que c'était l'anniversaire d'un tel. Ou alors, c'est pour féter la france qui gagne au foot récemment. Il boit beaucoup lorsdes réveillons jour de l'an etc.IL me dit que c'est normal, que tout le monde fait comme lui au boulot. Je ne sais pas ce qui est normal ou pas dans une consommation d'alcool.Il me fait passer pour une imbécile une coincée quand  je lui dis de boire moins.Ou alors il me dit que c''est plus comme avant que maintenant on fait la fête comme ça.J'ai peur qu'il sombre de plus en plus. Sa copine l'a laissé deux fois à cause de ce problème ,il conduit en ayant bu aussi parfois.J'ai l'impression que quoi qu'il le dise , il ne maitrise plus sa consommation. Jetrouve qu'il commence à être sérieusement dépendant.  Quelqu'un aurait-il dans son entourage un enfant ouquelqu'un qui boit de plus en plus mais qui n'est pas encore alcoolique ? J'ai essayé le dialogue, de lui payer mème des vacances sportives car il aime beaucoup le sport mais je n'ai pas encore trouver queluq chose qui pourrait remplacer l'alcool dans sa vie. je souffre de le voir comme ça.

Aline

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Bonjour Aline, Soyez la bienvenue 

Effectivement, comme le précise Cécile, votre fils s'abime. Mais votre fils a 27 ans, il est donc majeur et responsable de lui. Vous n'avez donc plus à intervenir et surtout il serait souhaitable qu'il vole de ses propres ailes. Il a un travail et pourrait donc avoir son propre appartement : il est temps qu'il vive sa vie d'adulte.

Quant à vous cela vous permettrait dans un premier de ne plus l'avoir sous le nez en permanence, donc de moins vous inquiéter et surtout de commencer à vous occuper de vous, prendre soin de vous et d'avoir du temps pour vous. 

Comme le précise Ugo dans un commentaire, il faut donner à nos enfants des racines mais surtout des ailes, car nos enfants ne nous appartiennent pas : Des racines et des ailes

Alors ne culpabilisez pas, c'est en lui donnant des ailes que vous l'aider le mieux et puis vous avez fait votre part du trajet, il doit faire le reste tout seul. 

Bon courage Aline et au plaisir de vous lire

Cécile Grassis

Portrait de aline-66

Bonjour Cécile,
je ne culpabilise pas parceque  je pense avoir élevé mon fils du mieux que je pouvais , j'aimerais juste trouver les mots pour essayer de  faire qu'il prenne conscience qu'il se met en danger ;Je devrais peut étre l'aborder différemment. J'ai conscience qu'il a 27 ans et qu'il devrait se gérer seul mais je crois qu'ilen est pas capable; C'est pour cela que j'aimerais savoir comment lui parler. Je sais que vous avez raison quand vous dites qu'il doit voler de ses propres ailes mais mis à part le travail ou il est sérieux , pour le reste il ne sait pas se gérer.
Merci en tout cas pour ces messages de sympathie.

aline

Portrait de Cécile

Bonjour aline-66. Pardonnez-moi de m'approprier ce forum, qui, bien que récent, attire de plus en plus de monde. J'avoue que je suis une des premières à m'être inscrite et je ne regrette pas. Il y a ici plein de personnes sympas très différentes les une des autres mais qui ont tous ensemble le même esprit d'entr'aide. Je ne doute donc pas que quelqu'un va venir vous répondre. Quant à moi, je compatis tout à fait à votre désarroi. Toutefois, je crois qu'à 27 ans, vous ne pouvez plus considérer votre enfant comme un tout petit. Certes, il est visiblement en train de s'abîmer mais encore faudrait-il qu'il en prenne conscience et qu'il trouve l'énergie de stopper cela. A mon sens, il faudrait ne pas rentrer dans son jeu, et bien que cela vous coûte, le laisser face à ses responsabilités d'adulte. Mais les conseilleurs n'étant pas les payeurs, il vaut mieux attendre l'avis d'un psy qui ne manquera pas de venir vous répondre. Je sais qu'ils sont débordés mais ils font tout ce qu'ils peuvent sur ce forum.

En attendant soyez encore une fois le bienvenue ici et croyez à ma sincère sympathie. Je suis sûre que vous allez trouver quelques pistes vour vous aider vous-même et ainsi aider, s'il le désire, votre grand fils. Amitiés.

SmileCécile

Portrait de Jean

Je ne suis pas psy mais je confirme ce que vient de vous dire Cécile. Ne vous sentez surtout pas responsable des dérives de votre fils. Cela me paraît un premier point important. Ce qui ne veut pas dire que vous le laissiez tomber et que vous ne l'aimiez pas. Mais au fait, a-t-il un père qui pourrait vous soutenir dans cette passe difficile ?

Portrait de aline-66

Je me suis séparé du papa quand mon fils était petit. Cela fai très longtemps , c'est pourcela que j'en ai pas parlé . J'ai élevé mon fils seule. Je voudrais essayer d'aider mon fils. Je n'ai pas d'homme dans ma vie actuellement. Et surtout je n'ai jamais pu compter sur aucun compagnon. J'ai toujours été avec des hommes qui étaient ou irresponsables ou pas courageux.

Portrait de Gilbert

Pas évident d'élever un gamin toute seule. Chapeau ! Je comprends d'autant plus votre souffrance. Est-ce votre seul enfant ? Je pense effectivement comme Cécile B psy que vous devriez enfin commencer à penser à vous sérieusement. Avez-vous un travail qui vous satisfasse ? N'hésitez pas à vous livrer ici. Partage-psy reste très vigilant sur les personnes susceptibles de vous destabiliser... Merci d'être ici !

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Vous dites que votre fils est sérieux au travail c'est donc qu'il sait être responsable, il est donc capable de vivre seul. Il attend votre autorisation.

Pour l'enfant, le père a un rôle séparateur (dans le sens de défusion davec la mère) qui va le conduire vers l'extérieur, il est là pour lui donner l'envie de quitter le nid quand il sera prêt. Vous êtes seule et donc vous devez jouer les deux rôles. Il est temps de le pousser gentiment vers l'extérieur. Rassurez le, valorisez le quant à ses capacités d'autonomisation.

On sent que cela est difficile pour vous car vous avez une confiance très limitée dans la gente masculine (irresponsable et pas courageux) mais votre fils n'est pas votre compagnon alors autorisez le à être lui-même (lui-m'aime). Et puis pensez au bénéfice que vous aurez a être enfin tranquille chez vous, vous aurez plus de temps pour vous : Vous le méritez ! 

Portrait de Mamz'Elle

J'ai longtemps hésité avant d'intervenir sur ce sujet douloureux qu'est l'alcoolisme mais, palper ainsi la souffrance de certains témoignages m'incite à m'exprimer.

Mon père boit... du moins, il buvait. Pas au point d'être ivre-mort ni délirant/violent/dangereux pour son entourage mais, plus d'un litre de vin chaque jour et les apéros occasionnels lors des fêtes, repas de famille, etc.

C'est un grand anxieux et un peu comme un enfant, il s'est toujours plaint d'avoir mal au ventre alors, l'alcool a toujours eu cet effet apaisant... comme un bébé qui tète ( !!!).

Je me suis souvent demandé comment je pouvais l'aider à cesser cette consommation excessive car les mises en garde du Ministère de la Santé nous sensibilisent au plus haut point et nous rendent responsables du buveur. Laisser un conducteur reprendre le volant en état d'ivresse est désormais une infraction à la Loi. De plus, nous sommes au courant de toutes les maladies graves et les dérives de comportements liées à l'alcoolisme alors, nous cherchons que faire... sans jamais trouver.

Se reconnaître ''impuissant'' face à cette situation est un pas important à faire... il est extrêmement difficile mais salutaire et salvateur, je peux vous l'assurer. Parce qu'alors, nous pouvons nous détourner de nous-même, cesser de culpabiliser de ne pas savoir quoi faire, de ne pas trouver les mots justes, de ne pas savoir aider. L'alcoolisme de ''l'autre'' ne devient plus notre problème mais reste le sien-propre.

Et là, je m'adresse particulièrement aux femmes qui sont ou ont été mères : que faites-vous devant la détresse d'un bébé qui a mal au ventre alors qu'il vient de boire son lait ? Ne lui donnez-vous pas tout votre amour ? Ne le prenez-vous pas dans vos bras pour lui parler, lui chanter tout l'amour qui est en vous et que vous lui portez ?

L'Amour ! C'est la meilleure façon d'accompagner quelqu'un qui souffre.

Portrait de aline-66

j'aime beaucoup votre témoignage , il me touche beaucoup! je me reconnais dedans.
Ce que vous dites est ce que je pense mais vous le dites si bien !

merci beaucoup

Portrait de Mamz'Elle

Bonjour Aline,

J'espère de tout coeur que vous avez compris, à travers mes mots, qu'il est important de ne plus accabler votre enfant de votre angoisse et votre impuissance à l'aider. Que vous saurez le regarder sans pitié, sans angoisse, l'accepter tel qu'il est même si vous n'aviez pas souhaité cela pour lui... que vos mots seront si doux et si réconfortants qu'il pourra s'y accrocher en période de crise. Que vous l'accueillerez dans vos bras en silence et sans jugement aucun s'il venait à s'y laisser aller. Dites-lui combien vous l'aimez, ce sera plus nourrissant que tous les alcools de la Terre... 

Et si vous n'y parvenez pas, ne vous en voulez pas. 

Je dois ajouter quelques lignes à mon témoignage...

''Mon père boit... du moins, il buvait'' ai-je écrit plus haut. Aujourd'hui, il ne peut plus rien avaler. Cancer de l’œsophage, opération réussie, plus de ''maladie''. Néanmoins, les suites opératoires sont longues car une prothèse a été placée autour de laquelle son corps est en train de reconstituer, de refabriquer les 30 cm de tube digestif nécrosés (oui oui, morts) que le chirurgien lui a retiré. Viendra ensuite une rééducation qui lui permettra de s'alimenter normalement.

C'est formidable, n'est-ce pas, de constater qu'il gère lui-même ''son'' problème, corps et âme.

Plus de deux mois hospitalisation dans la solitude, la souffrance et la douleur lui ont permis, m'a-t-il dit, de relativiser, de comprendre, et surtout enfin d'accepter d'avoir mal.

Peut-être se remettra-t-il à boire... qu'en sais-je ? Mais, je l'aimerais toujours et je le lui dirais. Il ne se verra jamais misérable dans mon regard, il ne s'entendra jamais pitoyable dans mon verbe et n'aura pas une goutte d'angoisse dans son verre.  

Parce que de toutes les façons, "ce qui ne va pas", ils le savent très bien.

Portrait de aline-66

Vous avez peut-étre une sagesse que je n'ai pas . En tout cas j'aime beaucoup ce que vous écrivez .
Ma question va vous paraitre un peu indiscrète mais vous êtes psychologue?

Portrait de Mamz'Elle

Effectivement, elle paraît indiscrète votre question mais, je comprends qu'il soit important pour vous de savoir de qui viennent ces mots qui vous "parlent". Il n'y a qu'à se rendre compte à quel point un "Je t'aime" n'a pas la même résonance selon qu'il soit dit par un parent, un(e) ami(e) ou un(e) amoureux(se). 

Et puis, je sais très bien qu'un pseudonyme n'est qu'un masque de pacotille... je n'aime pas mentir, même par omission alors, pour vous répondre je ne suis pas psychologue, j'ai été psychanalyste.

J'écris "j'ai été" car je considère qu'être psychanalyste se passe avant-tout auprès d'analysants, en guidance de cure... or mon bureau de consultations est fermé actuellement. Il sera ré-ouvert, je l'espère prochainement.

En attendant, j'interviens ici avec mes mots qui ne sont pas ceux d'une "professionnelle" mais, ceux de la femme que je suis. Comme le ferait une amie avec un petit "plus" mais pas plus.

Mes amitiés, Aline.

Portrait de Catherine H Psy

Bienvenue aline-66!

Je rejoins tout à fait  les commentaires que vous avez reçu jusqu'à présent.

Vous dites ne pas croire votre fils capable de se gérer seul, mais, parfois, ceux  que l'on considère - à tort-encore comme des enfants sont surprenants, et arrivent à nous étonner!

La confiance que vous pouvez mettre dans sa capacité à s'assumer pourrait être le vecteur d'une réflexion sur sa consommation d'alcool.

En vous libérant de cette angoisse le concernant, vous pourriez trouver de l'énergie pour vous occuper de vous!

Je vous souhaite une bonne journée.

 

Portrait de aline-66

merci à tout le monde pour cet accueil chaleureux et ces réponses ; je n'aurais jamais pensé que mon problème puisse intéresser autant . Aline

Portrait de aline-66

Cécile, Mon fils  est travailleur mais dans sa vie privée il est tourmenté  et je sais que son problème d'alcool aggrave les choses.  Il devient agressif verbalement dès que je lui parle de ce qui va pas. je devrais le laisser se débrouiller mais je n'y arrive pas ; c'est moi qui en souffrirait et qui aurait l'impression de l'abandonner . Vous dites que j'ai une confiance limitée en les hommes mais c'est les expériences qui m'on rendu comme ça . Quand vous tombez sur des hommes menteurs, paresseux ou coureurs de jupons , joueurs aussi! (oui j'ai connu tous les spécimens) vous n'avaient plus confiance en eux .Mais ça c'est un autre problème. !

Portrait de Modérateur
Portrait de Lili Marloute

Bonjour Gilbert,

C’est exactement ça, « déesse alcool » est devenue ma rivale dans notre relation avec Brun’s (je préfère encore mettre son surnom plutôt que de mentionner « lui » ou « il » pour le citer…). A ce sujet Brun’s me disait suite à sa rechute: «  Je t’ai trompé avec l’alcool ». Il se culpabilisait beaucoup et cette grande culpabilité lui donnait comme un sentiment de toute puissance : «  Je te trompe et je continue, je continuerai même si je sais que j’en meurs (il se trouvait à être très malade) même si je sais que tu en souffres, même si je sais que c’est elle que je choisie, même si je sais qu’elle nous séparera à tout jamais, toi tu resteras l’amour de ma vie, la femme qui se rapproche le plus de mon idéal, je préfère garder les bons souvenirs de notre amour, de tout ce que nous avons partagé, échangé, je garderai ce bel amour en moi, en mon cœur et en mon âme. Tu resteras ma femme invisible que j’aime. Il me faut partir pour ne rien écorcher, ne rien abimer de la beauté de notre union. Je ne supporterai pas d’être un poids pour toi et ton fils, vous méritez bien mieux dans votre vie que moi, moi cet alcoolique depuis l’âge de 16 ans, moi qui n’avait jamais réussi à arrêter de boire jusqu’a ce que je te rencontre. Si je reste je vais t’abimer et abimer ton fils alors que je vous souhaite le meilleur. J’ai joué, je pensais être plus fort que cette déesse et j’ai perdu et je te perds, j’ai pêché par orgueil disait-il ».

Il est donc retourné dans son département à « vivre » chez sa mère retraitée enseignante en structure spécialisée pour enfants en difficultés et aussi auprès de sa sœur infirmière psy. Mère qui était dans le déni le plus total de la maladie de son fils alors que ses parents sont morts de cette maladie alors qu’elle était qu’une enfant mais aussi les parents de son défunt mari.  Lorsque je lui avais révélé que son fils avait rechuté, sa première réaction fut : «  Tu te le gardes, hein ! » Cependant, elle était très attristée par notre séparation. Lorsque Brun’s est retourné chez sa mère il a littéralement sombré, il était devenu très agressif, il n’arrivait plus à refaire surface et c’est alors que sa mère et sa sœur s’en sont prises à moi me reprochant que si Brun’s mourait c’était de ma faute, que je n’avais rien fait pour le retenir et que désormais j’avais interdiction formelle de prendre contact avec lui ou un seul membre de leur famille, pas même les ami(e)s.

Oui c’est vrai, je n’ai rien fait pour le retenir même si notre séparation était une véritable déchirure pour moi mais aussi pour mon fils. Tous les deux étaient très complices. Ma fille plus âgée l’appréciait beaucoup et elle aussi a été très affectée par cette situation.
Je l’ai laissé partir pour respecter son choix, comment pouvait-il en être autrement ? Il était déjà emprisonné par l’alcool et puis il était de son droit de mourir en l’endroit qu’il avait choisi.  

Il est parti sans dire au revoir à personne hormis mon fils et moi, mon entourage était triste aussi.

Depuis nous ne l’avons plus jamais revu, il a disparu de la circulation, nous ne savons pas s’il vit encore ou pas.

Mon deuil a été très difficile à réaliser, il a mis beaucoup de temps, si toutefois il est totalement réalisé, je n’en suis pas sure car j’ai toujours une pensée pour lui.

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Vous dites Gilbert : « …transfert négatif " à l'égard de Catherine H Psy en écrivant " Catherien ". Cette inversion de lettre (vous parliez de dyslexie je crois) n'est pas anodin... On pourrait  entendre  " Capte rien ! ". Ainsi, la dyslexie n'est surtout pas à combattre non plus : elle a du sens ! ».

Sachez qu’il est très fréquent que j’écorche les prénoms, les noms, les mots…. Je combats au quotidien cette dyslexie qui avait été reconnue comme telle à l’âge adulte, petite dans mon village aucun spécialiste ne prenait en compte ce dysfonctionnement cérébral. Je l’ai corrigé seule et ceci me pousse continuellement à travailler pour être le plus explicite possible dans mes écrits, si ce n’était pas le cas, vous ne pourriez rien comprendre de mon charabia. 

Mon père était dyslexique, mes frères, et même mon fils cadet, je lui ai appris à parler, à lire, à écrire, la motricité avec ma méthode qui correspondait à sa logique……………car malgré la bonne volonté et le savoir-faire des enseignants, des orthophonistes, des psys, tout ce travail se traduisait par un échec.

La dyslexie n’a pour moi aucun sens, il faut tout remettre à l’endroit pour qu’il y ait du sens.

Merci à vous Gilbert de m'accorder du temps. :-) 

A plus tard peut-être. 

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Oui, nous avançons Smile

Nous, psychanalystes, passons parfois pour des extra-terrestres Smile Pourtant, les liens sont là, étonnant !

Tout d'abord, sachez que l'hérédité , si elle existe au niveau des gènes, ne nous intéresse pas vraiment. Nous parlons plus volontiers d'identification inconsciente. Ainsi, étant issu moi-même d'une lignée psychotique, mon grand-père paternel est décédé en HP (hôpital psychiatrique). Quant à mon père, il a eu des soucis aussi à ce niveau. Je me pose souvent la question de savoir où j'en serais si je n'avais pas un jour rencontré la Psychanalyse (rires !)... Je vous laisse imaginer :-). J'aurais pu haïr ce symptôme transgénérationnel (la folie). Ma longue analyse en a fait un allié (lien) ... Et je ne pense pas être fou (a-liéné)  litterallement (sans lien)... Ou si je le suis, c'est aux autres d'en juger, c'est leur histoire, pas la mienne... Les vrais fous ne savent pas qu'ils sont fous....

Cette parenthèse, non pas pour vous raconter mon histoire (qui n'a aucun intérêt en soi) mais pour vous fairec saisir que nous ne sommes en aucun cas soumis à une fatalité contre laquelle il faudrait s'épuiser à se battre. Tout ceci  a un sens (Signes & sens). Je ne serais pas devenu psy si je n'avais pas accepter de travailler dans cette optique...

Revenons aux liens : votre ami, dites-vous, a une mère s'occupant d'enfants en difficulté scolaire. Vous parlez vous-même de dyslexie et de difficulté scolaire ! Pas anodin  cette rencontre... L'inconscient sait très bien ce qu'il fait, y compris dans la rencontre amoureuse.  Par ailleurs, sa soeur est infirmière psy... Et vous semblez vous intéresser à cette sphère... (psychologie, psychiatrie, psychanalyse). Ces trois disciplines  ayant chacune leur spécificité.

Tout cela pour vous faire saisir que vous n'êtes pas ici, à dialoguer avec un psychanalyste  (qui - soit dit en passant - a été enseignant spécialisé et confronté à la dyslexie dans sa carrière !), par hasard... Et je ne raconte pas d'histoire :-)... L'inconscient est visionnaire, disait Sigmund Freud.

Sur ce, je vous laisse encore méditer nos échanges. Un travail conséquent m'attend...

Cordialement vôtre,

Gilbert

Portrait de Lili Marloute

"Bonjour Lili,

Veuillez me pardonner de vous répondre si tardivement, mais je vois que mon collègue Gilbert.R Psy a su être disponible.

Je tiens juste à rajouter que, effectivement, faire le lien entre son histoire et celle d'un compagnon est un beau cadeau que l'on se fait!

Je vous souhaite une belle journée,

Catherine."

 Bonjour Catherine, bien écrit cette fois-ci. :-) 

Oui faire le lien, attacher, ce qui unit, l'affection, l'attachement....

Il ne me reste plus que ce lien que vous citez, ce lien que j'ai déjà effectué car nous n'avons Brun's et moi plus de liens concrètement, nous ne sommes plus rattachés l'un à l'autre. 

Je vous remercie et vous souhaite également une belle journée. :-) 

Portrait de Lili Marloute

J’étais amoureuse de Brun’s bien avant de connaître ses parents, sa famille.

Aussi je n’ai jamais été en échec scolaire, je me suis déscolarisée très tôt et étant autodidacte j’ai pu intégrer sur le tard la FAC... J’ai toujours eu une facilité d’apprentissage et d’adaptation tant au niveau intellectuel que manuel. L’école ne me correspondait pas, j’étais toujours en décalage et mes centres d’intérêts ne correspondaient pas aux programmes scolaires et aux intérêts des autres élèves. J’étais une solitaire sociable qui posait chaque jour une tonne de questions (je précise que je n’ai pas changé . J’ai eu une chance extraordinaire d’avoir pour maître d’école, une institutrice de campagne qui enseignait de la section enfantine jusqu’au CM2. Déjà au CP j’étais bien plus intéressais aux cours des CM1/CM2. Cette enseignante avec qui j’ai gardé contact adulte et durant de nombreuses années a toujours eu confiance en moi, contrairement aux autres, elle m’acceptait telle que j’étais, selon elle j’étais différente des autres élèves et cette différence que je n’acceptais pas chez moi a fini par être une force pour moi lorsque je me suis acceptée telle que j’étais. Petite fille elle était donc mon modèle sans que je veuille pour autant devenir enseignante. Je souhaitais être chirurgien ou chercheur voire même médecin…mais mes parents n’ont pas eu la même vision que moi, il n’était pas question que je passe des années à étudier. J’ai été programmée pour servir l’homme, devenir une maman et c’est ce que j’ai fait, cependant, je continuais à apprendre, j’adore apprendre.

Alors que la maman de Brun’s ait été enseignante ou pas n’avait pas la moindre importance à mes yeux. D’ailleurs nous n’avons jamais parlé de cela toute les deux, en revanche, cette femme plutôt froide et réservée s’était ouverte à moi et est allée jusqu'à me montrer toutes ses diapositives, chose qu’elle n’avait jamais osé faire avec d’autres personnes. C’est ainsi que j’ai découvert Brun’s bébé, enfant, ado…. Quelle tristesse dans le regard de cet enfant au demeurant passif contrairement à sa sœur aînée devenue infirmière en psychiatrie. J’ai su par la suite que Brun’s avait été maltraité physiquement par son père lorsqu’il était enfant. Un père militaire de carrière qui à sa retraite était devenu un homme d’affaires. Son père un homme brillant adulé par son entourage et qui passait pour être un mari et un père exemplaire.
Sa sœur avait beaucoup d’ascendant sur son frère, elle était en quelque sorte celle qui le protégeait mais il devait par la même lui obéir. Elle avait été très jalouse lorsque son frère avait réussi à arrêter de boire durant ces années en ma compagnie. Selon elle j’avais réussi en l’endroit ou elle avait échoué. Je n’avais pourtant rien fait du tout.
Brun’s avait beaucoup d’amour pour sa mère et sa sœur et lorsque son père est mort il pensait que sa place devait être auprès de sa mère et sa sœur. Il se sentait coupable de la mort tragique de son père d’autant plus qu’il m’avait révélé qu’enfant il rêvait de tuer son père lorsqu’il serait grand puisque selon lui son père maltraitait sa mère. C’est dans le cadre des compétions sportives aquatiques imposées par son père que Brun’s a commencé à boire, il avait 16 ans.

Mes relations avec sa sœur étaient celles de deux belles sœurs qui s’entendaient bien, elle était infirmière et j’avais été par le passé aide-soignante et veilleuse de nuit, nous connaissions toutes les deux le monde hospitalier mais là encore, nous ne parlions jamais de travail.

Oui Gilbert j’ai étudié entre autres la psycho, la socio, la philo…

Oui il existe toujours une part d’inconscient dans le choix de son partenaire je ne le nie pas et je sais ce qui m’a touché chez cet homme sans pour autant expliquer le pourquoi je l’aimais, je pourrai dire parce qu’il était brillant, drôle, très fin, qu’il chantait merveilleusement bien, qu’il était un bon musicien, qu’il était digne d’amour, beau, courageux, travailleur, très intelligent…. Non, l’amour va au-delà de ces critères, j’ai rencontré durant ma vie des hommes avec des qualités similaires sans que j’en tombe amoureuse.

Brun’s avait aussi de gros défauts tout comme moi du reste mais c’est justement la somme de ses qualités et défauts qui faisaient qu’à mes yeux il était une belle personne. Etre une belle personne ne suffit pas non plus pour tomber en amour selon moi.

Avec lui c’était comme une évidence et pas seulement pour moi, pour tout notre entourage. Selon votre vision de « névrose » alors oui nous avions des névroses communes :
- Allergies graves à certains insectes les mêmes pour lui et moi.
- Lui et moi attirions les vampires : puces, moustiques, taons…
- Notre plus grande peur de la façon de mourir : par étouffement.
- Lui et moi avions été maltraités.
- Lui et moi souffrions d’anxiété, très passagère et épisodique chez moi, chronique chez lui.
- Lui et moi étions claustrophobes, lui puissance mille et moi très peu.   
- Lui et moi étions de nature hypersensible.

C’est beaucoup de névroses quand-même !  

Sinon il était bourré de TOC, il était aussi potomane en prime de son alcoolisme dit « mondain » car pour le constater il fallait vraiment vivre avec lui car vraiment il avait la droiture et le pas sûr sans compter une plastique irréprochable.

M’enfin peu importe ses névroses, les miennes, il était un danger pour personne sauf pour lui en raison de sa maladie. Peu importe ce qu’il était, peu importe sa maladie, il aurait pu être atteint de la peste que je l’aurai aimé quand même.

En fait la vraie malade c’est moi, j’ai été atteinte par la folie de l’amour. J’ai bien aimé cette folie, durant toute cette période j’ai été une femme aimante, aimée, heureuse et comblée.

 

Wink

A plus tard Gilbert et bon courage dans vos entreprises. 

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je ne peux qu'être très bref ce soir. Pardonnez-moi encore Smile

" J’étais amoureuse de Brun’s bien avant de connaître ses parents, sa famille. ", écrivez-vous en introduction. En ma qualité de Psychanalyste, je suis obligé de vous renvoyer que " votre inconscient savait ! "...

Je vous souhaite une belle soirée et reviendrai papoter (ou papauté !) avec vous dès que j'aurais un moment. A moins que  " Catherien " (c'est de l'humour : un psy, c'est rigolo aussi !) viennent prendre un moment pour vous tenir compagnie.

Amicalement,

Gilbert

Portrait de cricri

Que de choses primordiales ont été dites dans cette discussion sur la maladie alcoolique.
Je voudrais dire toute mon empathie à Aline et je pèse mes mots en utilisant ce terme trop banalisé à mon sens de nos jours...
Je voudrais aussi ajouter une touche complémentaire à tout l'apport exceptionnel qui a été transmis : comme je l'indiquais plus haut, ma sœur aînée est décédée d'alcoolisme. Elle avait commencé à boire vers l'âge de 30 ans après que son mari l'ait quittée. Ses deux enfants, nos parents, ma plus jeune sœur et mon frère ont beaucoup souffert de cette situation (honte, conduites irresponsables...). J'ai contacté un prêtre qui se faisait le porte-paroles des familles d'alcooliques et de toxicomanes et des personnes souffrant de ce type d'addiction. Il m'a beaucoup aidée (il est malheureusement décédé il y a 7 ans). Vous pourriez peut-être tenter ce genre de démarche (même si vous n'êtes pas croyante) de façon à vous recentrer sur vous comme plusieurs vous l'ont conseillé mais cet appui pourrait vous être d'un grand soutien. Par le biais d'une amie, j'ai découvert également les écrits du Docteur Joseph Murphy, dont un livre qui a fait le tour du monde : " Exploitez la puissance de votre subconscient " ; ces écrits ont été pour moi miraculeux tant ils m'ont donné la force d'avancer. Je peux signaler aussi un texte d'une profondeur et d'une aide surprenante liée au développement de l'acceptation : dans Google, il vous suffit de taper : L'acceptation. Le lien apparaît tout de suite en première lecture en haut de la page. En cliquant sur ce lien, vous allez parvenir à l'extrait d'un discours bouddhiste. Ce site est en plus extrêmement réconfortant de par les articles qu'il contient et qui traitent de la façon de vivre au mieux notre destin.
Je me permets de vous embrasser Aline. Et ne désespérez surtout pas : la roue finit toujours par tourner. Rien n'est immuable ici-bas. Je vous adresse modestement mes pensées les plus affectueuses...
cricri

Portrait de Catherine H Psy

Bonjour Lili,

Effectivement, l'inconscient est visionnaire ...et il sait des choses que nous ignorons au conscient.

Preuve en est : comme la soeur de votre ami, j'ai travaillé comme infirmière en psychiatrie...

Je vous laisse faire le lien avec ce petit "rien", qui explique peut-être cela... avec toute l'énergie et la force que ces découvertes au quotidien  peuvent nous apporter!

Bonne journée!

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