Comment devenir psychanalyste ?

Portrait de yamina.174

Les psychanalystes me fascinent avec leurs réponses professionnelles. J'ai toujours l'impression qu'ils ont la clé qu'il faut quand il le faut...
Pouvez-vous m'indiquer comment devenir psychanalyste ?

Portrait de Réponse Psy

En France, il existe deux types d'établissements privés :
. Des établissements qui demandent de faire une psychanalyse personnelle assez poussée avant de démarrer un cursus psychanalytique.
. Des établissements qui acceptent l'élève-analyste sans qu'il ait fait une analyse préalable à son cursus. Celle-ci se fera en parallèle de ses études. Elle deviendra progressivement didactique.

Les études de psychanalyse sont longues en raison de l'obligation de faire un travail sur soi sous la conduite d'un psychanalyste qui sera de formation médicale ou philosophique et linguistique. Ce travail dure de nombreuses années dans la mesure où, pour que l'élève-analyste puisse prétendre à prendre des patients en analyse à son tour, il devra avoir atteint un stade d'évolution psychologique qui lui permette de ne plus être en projection, c'est-à-dire de ne pas confondre inconsciemment son histoire et celle de ses analysants. Il s'agit d'être en " neutralité bienveillante ", selon l'expression connue de Sigmund Freud.

Le programme d'études psychanalytiques est extrêmement vaste et dispensé par des didacticiens.

Les instituts de psychanalyse peuvent être d'obédience freudienne, lacanienne ou jungienne ou être pluralistes. Indépendamment de la cure analytique didactique obligatoire, l'élève-analyste - et selon l'établissement dans lequel il fait ses études - soutiendra un mémoire ou présentera un oral devant un jury spécifique (c'est le système de " la passe " instaurée par Jacques Lacan). Il n'existe pas de diplôme d'état.

Cette présentation est schématique et les écoles de psychanalyse que vous contacterez seront à même de vous préciser leurs critères.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Yamina, pour en savoir plus sur ce métier - effectivement singulier -  et en complément de l'information donnée par Réponse psy, je vous recommande un ouvrage du psychanalyste Gérard Bonnet.

" Comment peut-on être psychanalyste ? "

L'auteur y précise  les qualités et les conditions nécessaires pour accéder à ce métier : l'écoute, la discrétion, la neutralité, la capacité à interpréter. Il envisage ensuite le statut professionnel de l'analyste, la question de l'analyse personnelle, l'appartenance à une société, la nécessité du contrôle et des supervisions, la nécessité enfin d'une grande culture...

Portrait de Delphine

Bonjour !

Suite à un travail commencé sur moi-même il y deux ans environs, avec l aide de ma psychanalyste j ai développé mon goût pour l'analyse, mon envie de comprendre les événements de tous les jours et les émotions qui y sont liés. Aujourd hui j essaie autant que possible de faire des liens entre ce que je ressent et ce que je vie. Je trouve que c est passionnant mais aussi apaisant. C est pour cela que cette formation est un enrichissement personnel avant tout. Je ne sais pas si un jour je deviendrais à mon tour psychanalyste, mais je sais que cet enseignement me pemettra de découvrir mon moi intérieur  mais aussi mieux comprendre  mon entourage.

je n ai pas encore intégré le  centre  de formation  pour le moment mais  je peux dire que je suis impatiente de prendre mes stylos  et toute ma matière grise pour la rentrée, j'en aurai besoin !!! 

D'ailleurs je prend note de l'ouvrage cité par Gilbert.

Portrait de Dominique S

Réponse Psy a très bien indiqué le processus long mais si intense d'une formation psychanalytique. Les différents courants et écoles peuvent parfois être déroutants pour le novices. Chaque courant ayant ses propres termes. Vous pouvez parfois être un peu perdu dans toutes ses différentes approches. Je dirais qu'il faut '' faire feu de tout bois ", comme disait Lacan . Et peut être se faire confiance face a un savoir qui nous semble dans un premier temps  complexe. Un Institut enseignant les différents courants psychanalytiques me semble d'une richesse indispensable, notamment pour ne pas se fermer a une seule représentation de la Psychanalyse. Comme le disait Sigmund Freud, il ne faut pas s'enfermer dans une seule représentation du monde .

Comme on vous l'a indiqué, ce cursus didactique s'accompagne de votre propre analyse. En effet, être psychanalyse n'est (en ce qui me concerne ) pas qu'une profession où l'on exerce uniquement son travail, mais une forme d'engagement (non pas une vocation) de soi dans la relation à l' analysant. Comme le soulignait justement Réponse psy, le psychanalyste doit avoir fait lui-même son analyse, ce qui lui permet d' avoir la distance transférentielle juste face aux patients.

De plus, le travail d'introspection que doit faire l'analyste lui permet de trouver le sens dans sa fonction de psychanalyste. Alors peut être se  questionnera-t-il sur cette phrase de Jacques Lacan : " On n'est pas psychanalyste, on nait psychanalyste "...Bonne réflexion....

Portrait de Anne Monferrer

Effectivement, le livre de Gérard Bonnet fait une bonne synthèse des qualités et conditions nécessaires pour pouvoir exercer. Une analyse personnelle est bien sûr fondamentale pour mieux discerner ce qu'il en est de son désir, quitter les représentations et projections incompatibles avec cette profession. Toutefois elle n'est pas suffisante et nécessite au delà de la théorie, qu'on trouve finalement dans les livres,  une dynamique que l'on ne peut trouver que confronté à l'altérité du didacticien, des autres analystes, et des élèves analystes. La richesse est alors indicible car faites de multiples interactions, qui font vivre tous ces concept que sont le transfert, le contre transfert, l'hystérisation, les resistances, etc. J'aurais envie de dire que cela booste l'analyse individuelle car l'autre, en miroir, nous permet d'en comprendre un bout, il est agent d'évolution. La règle analytique est présente aussi en institut, et opère merveilleusement, comme en cure individuelle. Aussi le temps d'enseignement prend il une densité rare, qui n'est plus que de l'ordre intellectuel, mais ausi sensoriel, émotionnel. J'ai le souvenir de grands moments que pour rien au monde je n'aurais voulu râter tant je les ressentais essentiels.