Je ne sais pas lui mettre de limites sans m'énerver

Portrait de Horia

Je vis seule avec mon fils de bientôt 19 ans qui n'est pas dans la bonne direction d'après moi... 

Bref, je préfère passer sur ses fréquentations et le reste et finalement vous parler d'un problème que j'ai, en lien avec lui d'ailleurs, et que je ne parviens pas à régler : je n'arrive pas à lui mettre de limites sans m'énerver. Le mot est faible car, en fait, je lui crie dessus, je hurle et du coup il part en claquant la porte rejoindre ses copains que je n'apprécie pas et il rentre à point d'heure. Le comble c'est que non seulement je suis morte d'inquiétude tant qu'il n'est pas là mais en + je culpabilise. 

J'aimerais maintenant vraiment arriver à lui dire stop sans devenir hystérique car je sais que je me fais du mal et que j'aggrave notre mauvais relationnel. Je l'ai complètement à charge et je trouve normal de lui expliquer que la maison n'est pas un hôtel-restaurant mais, encore une fois, il me manque la bonne manière. J'en ai tellement par-dessus la tête de lui et de moi que je fais appel à vous.

Merci beaucoup,

Horia

Portrait de Younes

Bonsoir Horia,

Je comprends tout à fait votre inquiétude. Vous ne parlez pas de son cursus social. Votre fils fait-il encore des études ? Travaille-t-il ? Est-il au chomâge ? J'ai eu à son âge ce type de comportement et mon père m'a carrément fait comprendre (sans hurler) qu'il n'était plus responsable de moi. Comme j'avais un boulot, il m'a demandé de me débrouiller pour me loger et m'a habilement mis dehors. Là, il a bien fallu que je vois les choses plus en face (loyer à payer, nourriture à acheter... etc). Votre fils est majeur. C'est peut-être de ce côté qu'il faut regarder. Mais encore une fois, n'ayant pas tous les éléments, et surtout n'étant pas psy, je ne peux témoigner que de ma propre expérience. J'ai été en froid avec mes parents pendant pas mal de temps mais aujourd'hui les relations sont beaucoup plus faciles car je n'ai du compter que sur moi à un moment donné.

Portrait de Psy30

Vos questions sont inquisitrices qui plus est.

Horia a l'air de bien tenir la route et elle demande juste comment ne pas craquer face à son jeune en difficulté. 

Pour Horia:

Répétez-vous que vous avez le devoir et le droit de perdre vos moyens. Je suis sérieux en vous précisant cela. D'une part vous donnez à votre fils la possibilité de voir les conséquences de ses comportements immatures et irresponsables. À lui d'en faire quelque chose de constructif. D'autre part vous exprimez ce qui vous gêne et par conséquent vous vous dépolluez. Tout psychanalyste permet ces acting-out dans une séance, CAD de façon schématique des débordements aussi salvateurs qu'humains qu'il ne réfrène pas. Accordez-vous cette permission. Ne muselez plus vos pulsions. Elles finiront par se calmer dans la mesure où vous aurez assumé d'avoir transgressé les limites du "convenable" pour que votre fils réalise qu'il dépasse largement les siennes. 

Portrait de Younes

En fait, je n'ai parlé que de moi en faisant très maladroitement les choses. Merci de me remettre à ma place et pardon à Horia.

Portrait de Cécile

Il m'est arrivé de hurler comme une hystérique un soir où mon âiné avait dépassé certaines limites. J'aurais du d'ailleurs m'autoriser plus tôt à exprimer mon désaccord. Mais aujourd'hui, je ne regrette en rien mes débordements de ce soir là même si sur le moment j'ai culpabilisé. Aussi, j'adhère absolument au conseil qui vous est donné par Psy30.

Portrait de Alicia

Merci Horia pour votre question ! En tant que mère célibataire d'un ado de 14 ans, qui lui aussi de temps en temps dépasse les bornes... Il m'arrive aussi de ne pas garder mon calme et j'ai ensuite toutes les peines du monde à ne pas me sentir mal avec moi ! Dernièrement, mon fils a menti pour une histoire de sortie excepptionnelle du collège. Je vous passe les détails, ce serait un peu long... Toujours est-il que j'avais fait ce qu'il fallait pour le collège soit avertis de cette sortie y compris que je l'attendais au portail de l'étalissement.  A ma grande surprise le collège après coup n'était pas totalement au courant de l'absence de mon fils... Mon fils m'a d'abord affirmé que si, puis en définitive, quelques jours plus tard il s'est pris une heure de colle parce qu'il n'avait pas fait toutes les démarches obligatoires auprès de la vie scolaire... Lorsque j'ai été avertis par le collège, inutile de vous dire comment je suis entrée dans une colère folle ! Y compris, tout en hurlant, que j'ai bien dit à mon fils, que non seulement il mentait (ce que je ne supporte pas !) mais qu'en plus il remettait mon autorité de parent responsable légal de lui (son père vit en Martinique) en question. J'ai puni et dit aussi que s'il voulait faire le choix d'aller vivre chez son père (ce que j'étais prête à accepter sans problème) c'était son droit... Il semble, vu le comportement actuel, qu'il est bien reçu mon message que j'ai dit en m'énervant vraiment, en criant ! Ce qu'explique Psy30 me fait beaucoup de bien je vous l'avoue...

Portrait de Lison

Nous avons eu trois enfants à élever mon mari et moi. Pas toujours évident d'être zen... Sans faire pour autant l'apologie de crier et vociférer, il y a forcément des moments où on peut pas garder son calme. Ou alors, si le ou les parents sont toujours d'humeur égale, quoi qu'il advienne, pour moi, c'est peut-être bien ces parents qui ont un petit soucis... Enfin peut-être que je juge un peu vite après tout, mais le "tout zen" je n'y crois pas.

Portrait de Corinne

Je suis maman de jumeaux de 2 et demi. Je peux vous dire que ce que je viens de lire avec les explications de Psy30, je me sens rassurée. Il m'arrive de crier après mes deux lascards et pourtant ils sont encore petits. Mais quelquefois quand la coupe déborde, elle déborde. D'ailleurs, j'en profite pour dire, que l'interdiction fessée, je ne comprends pas... ce qui ne veut pas dire que mes enfants en prennent à tours de bras... Mais dernièrement un de mes deux fils, s'avançait dangereusement de la route. Ne tenant pas compte de l'avertissement de rester sur le trottoir, je l'ai attrapé un peu vivement et lui ai donné une fessée... Qu'est-ce que j'aurais pû faire d'autre ? Y compris que le deuxième s'empressait d'emboiter le pas au premier et que du coup il y a eu droit aussi...

Portrait de Valérie

C'est vrai qu'une fessée n'a jamais fait de mal... Bien entendu qu'il n'est pas question de tomber dans le pathologique d'un enfant qu'on maltraite. Le soucis c'est qu'aujourd'hui on mélange un peu beaucoup tout et n'importe quoi. Et je pense qu'a trop vouloir une éducation où les parents argumentent sans jamais sévir, sous prétexte qu'il ne faut pas traumatiser les gosses... Il n'y a plus de limites... Se mettre en colère, voire donner une fessée (de temps en temps) c'est aussi montrer à son enfant, que la vie ne fait pas toujours de cadeau non ?

Portrait de Loriane

Ca fait du bien de lire - je me sens moins seule - que tous les parents ne sont pas nécessairement la super vitrine du parent idéal chez qui jamais rien ne dépasse... Il m'arrive aussi de bien lever la voix et de ne pas garder mon calme du tout...

Portrait de Amélie

Au fond, si j'ai bien compris les explications de Psy30, un parent qui s'énerve et crie lorsqu'il pose les limites comme l'explique Horia. C'est un parent qui met en avant à son enfant, son jeune, que rien n'est lisse et parfait. Une façon de parler d'une authenticité aussi d'individu. Important. Je précise que je suis d'accord avec les autres commentaires. Nous ne parlons pas de maltraitances.

Portrait de Jean

Qu'importe la façon dont vous intervenez. Pour avoir moi aussi des enfants, il a bien fallu à des moments que j'intervienne sans me poser trop de question. Crier, c'est montrer qu'il y a quelque chose qui ne va pas et il faut bien que nos petites têtes blondes l'entendent. Au moins, on fait notre boulot de parents et on a moins de choses à se reprocher et surtout à regretter. Le silence et le laxisme peuvent être beaucoup plus violents qu'une fessée qui pose des limites corporelles et moïque. Comme il est dit, il vaut mieux cela que certaines douleurs plus graves que la vie se chargera de produire sans états d'âme, elle... Mieux vaut prévenir avec éclat que guérir surtout quand il est déjà trop tard.

Portrait de Charline

J'ai 21 ans et ma mère est morte d'une tumeur au cerveau peu avant mes 17 ans. Je ne dis pas ça pour me plaindre. J'ai la chance d'avoir un père et une grande soeur qui assurent avec moi ! C'est déjà pas mal ! Mais en lisant cette discussion, je me suis dit que votre fils a de la chance Horia de vous avoir. Même si vous criez après lui. Parfois j'aimerai bien que ma mère me crie dessus. Elle me manque et je sais qu'elle me manquera toujours.

Portrait de cricri

Psy30 est direct et dans notre monde faussement " Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ", ça fait un grand bien...

À la maison et alors que nous étions en couple, nos trois filles nous ont souvent poussés à bout. Et à bout de nerfs, les cris et les punitions fusaient. 

Oui, il faut poser des limites aux enfants. J'en profite pour dire que ces jeunes qui, utilisant et récupérant de façon malhonnête le drame du jeune Théo, cassent actuellement et font brûler des poubelles (réparations qui seront à la charge des citoyens comme toujours !), insultent en plus les forces de l'ordre, devraient se voir infliger des limites sévères qui leur servent de leçons car c'est un comble : ce sont eux qui hurlent et la police qui doit se taire ! 

Portrait de Oliver

Je suis assistant coach bénévole d'une équipe de foot d'un petit village. Dimanche dernier j'ai hurlé contre le gardien de but de mon équipe, un ado de 14 ans qui s'est permis de contester irrespectueusement une décision de l'arbitre. Je crois que ça commence aussi là et les éducateurs, bénévoles ou pas, ont une grande responsabilité. Je ne me suis pas reconnu tellement j'étais en colère. Je m'en suis presque excusé ensuite. A ma surprise, ce jeune m'a dit qu'il ne m'en voulait pas du tout et que mes cris ne l'avaient pas blessé et que j'avais juste fait mon job.

Je suis aussi d'accord avec Cricri quant à l'affaire Théo. D'autant qu'il y a des infos qui circulent comme quoi le Théo (éducateur paraît-il) et sa famillle ne sont pas si clairs que ce que l'on pourrait croire. Certes il a été blessé et c'est condamanable mais combien de personnes ont été blessées par de jeunes délinquants en herbe. Et monsieur le président ne va pas à leur chevet. J'ai vu sur Internet qu'un jeune de 20 ans a été sauvagement battu par une bande de sauvage parce qu'il s'interposait lors d'une agression. Je suis sûr qu'en France, il y a des tas de cas comme celui-ci qui ne font pas la Une des journaux. Et ces artistes qui montent au créneau, c'est indécent. Voilà, c'est aussi mon petit coup de gueule. Je n'ai que 22 ans et demi et je remercie mais parents - même divorcés - qui m'ont toujours posé les limites dont j'avais besoin. Je trouve même que j'ai de la chance, beaucoup de chance.

Oliver

Portrait de Danièle-Dax

Le travail de parent n'est pas de tout repos et mon mari et moi sommes sortis plus d'une fois de nos gonds avec notre fils quand il avait l'âge du vôtre. Et je puis vous assurer que devenu quadragénaire, marié et père de famille maintenant, ça lui a plutôt bien réussi !

Le post de Cricri m'invite à parler d'une scène ahurissante que j'ai vue ce matin aux infos télévisées... Un journaliste avait tendu un micro à une gamine qui devait avoir 16 ans maximum. Elle était d'une agressivité épouvantable, " hurlant " littéralement dans le micro contre les policiers ! C'était affligeant. J'ai arrêté le téléviseur et, pendant quelques minutes, je me suis imaginée à la place de cette gamine à son âge et que mes parents découvrent la scène ! Déjà j'étais en pension chez les religieuses et ça n'aurait pas pu arriver mais je suis certaine que mes parents m'auraient mise à l'index avec une sanction terrible... Oui, cette gamine que j'ai entendu vociférer sans aucune honte ni retenue est " mal élevée ". Continuez comme vous le faites Horia et vous n'aurez pas de regrets d'avoir été soumise à votre fils rebelle (pour l'instant...). Je crois que vous recherchiez juste cette permission de rester, coûte que coûte,  à votre place respectable de mère en postant votre question : vous avez raison de crier plus fort que votre jeune adulte puisqu'en fait c'est ce qu'il recherche pour voir jusqu'où il peut aller. Oui, il DOIT vous respecter et c'est ce que vous lui dites.

Portrait de Younes

En m'excusant encore une fois pour mon intervention maladroite de ce début de discussion, je ne peux qu'adhérer àn tout ce qui a été dit. Et particulièrement d'accord avec cette sombre récupération de l'affaire Théo. Je suis issu d'une cité de banlieue et je ne suis pas devenu irrespectueux de la loi. Par contre je sais qu'il suffit de rien pour mettre le feu. Ces artistes qui prennent position sans rien savoir de l'affaire sont effectivement irresponsables dans la mesure où ils légitiment le b... Honte à eux. Ce n'est pas parce qu'un enseignant ou un prêtre ou un policier sur l'ensemble de ces professionnels se rend coupable d'une exaction que toute la corporation doit être mise à l'index. Je suis d'accord que l'on marche sur la tête en ce moment dans ce beau pays que j'aime pour sa liberté d'expression et que beaucoup d'autres pays nous envient.  Alors de grâce, ne gâchons pas ce cadeau du Ciel.

Portrait de Horia

J'ai tardé à venir vous remercier d'avoir bien voulu participer de façon altruiste à cette discussion car certains posts m'ont déconcertée à leur première lecture. Vous me donnez dans l'ensemble raison et il est vrai que je ne suis pas habituée à cela ! J'ai donc réfléchi à vos avis et j'ai cru comprendre ces nuances abruptes et inhabituelles que vous évoquez. Je ne sais pas ce que j'en ferai, ni comment cette relation difficile avec mon fils va évoluer, mais ce que je retire avant tout de vos commentaires, c'est qu'il serait peut-être temps que j'arrête de croire que j'ai toujours tout faux. De grands mercis et un bon week-end à tous.

Horia