J'ai beaucoup de mal à comprendre l'art contemporain !

Portrait de Cécile

Bonjour,

Aujourd'hui, J'ai une matinée de repos. Je viens vers vous dans la rubrique psy car, bien qu'un peu artiste (je joue de la guitare), j'ai beaucoup de mal à comprendre l'art contemporain. Mais peut-être suis-je à côté de la plaque et que j'ai un problème psy ? Je vous explique : une amie m'a parlé d'un artiste qui a eu l'idée d'inviter les membres du public à injecter à l'aide de clé USB la musique de leur choix dans... une orange !-) ??? Je sais que Dali était un peu fantasque mais qu'il est reconnu comme étant un grand peintre. D'ailleurs j'apprécie certaines de ses peintures mais j'avoue que là, je suis dépassée. Le monsieur en question possède paraît-il une grande culture. Je suis allé voir son site pour ne pas rester idiote mais je n'ai absolument pas accroché. Suis-je ignare et inculte ou psychorigide  ? Insensible à l'art ? Je me pose des questions sur l'Art contemporain : injecter de la musique à une orange ! ça vous parle à vous ?

Portrait de Viviane

Etant moi aussi curieuse, et ayant lu votre post Cécile, je viens d'aller voir... Même je suis bien loin d'avoir une grande culture au niveau artistique déjà... c'est vrai que je ne vois pas très bien où ce situe la démarche artistique en tant que telle... Mais peut-être suis-je moi aussi "fermée"... Pour être honnête, pour moi, c'est un quand même un peu "se moquer du monde" pour rester correcte... Ceci dit, si quelqu'un de plus avertis veut bien m'expliquer, je suis prête à "écouter" les arguments artistiques et/ou tout autres d'ailleurs...

Portrait de Gilbert

En cherchant sur le web, j'ai trouvé effectivement un artiste qui avait des oranges en guise d'écouteurs sur les oreilles. J'avoue que comme humour, je préfère Coluche. D'autant que le site de ce jeune homme me paraît un peu intello. Moi aussi, j'ai du mal avec l'art contemporain. Cependant n'étant pas artiste, je dois passer à côté de quelque chose. Mais l'effort cérébral demandé est au dessus de mes forces. Ecouter de la musique, pour une orange, ça doit être intéressant ! C'est peut-être pour ça que France télécom est devenu Orange... Bon, je fais les liens que je peux ! Soyons fous !-) Rires...

Portrait de David Ibanez

Un jeu de mots, qui se veut ironique, parle d'art content pour rien. Ce sens ironique m'a bloqué longtemps dans l'approche de l'art contemporain. Mais aujourd'hui je peux donner une interprétation constructive au même jeu de mots, laquelle me permet d'aborder cette forme d'art très actuelle. Je retiens l'idée d'art qui fait plaisir sans que l'on sache bien pourquoi, rompant ainsi avec une tradition, une culture définie, et autorisant une ouverture d'esprit insoupçonnée. Cet art tend à interroger le spectateur au-delà de ses références culturelles, ce qui peut expliquer qu'il soit prisé par des gens cultivés en recherche de nouveauté. Il y a une certaine liberté dans cet art: la liberté de n'y rien comprendre, et de n'en ressentir aucune gêne, voire d'être content si l'oeuvre nous séduit.

Portrait de Jean

Intéressant votre com, David. Il vient apporter un éclairage positif. L'art véhicule quelque chose d'immatériel que chacun est libre d'interpréter par rapport à ce qu'il est. J'ai moi aussi du mal avec l'art contemporain mais je me souviens d'un stage de musique pendant lequel l'enseignant avait su ouvrir un espace d'écoute inédit pour moi. Je me souviens d'un morceau qui contenait des variations sur une porte qui grinçait. J'avoue que je ne mets pas cette musique en fond sonore mais mon ouïe avait " connecté "...

Portrait de Clémentine

Pour ma part, en tant qu'agrume, je trouve odieux de voir exploitées mes semblables à seule fin de divertissement, sous couvert d'ââârt contemporain ! Déjà que ce n'est pas humain de se faire presser ou éplucher à longueur de journée, si en plus il faut se faire électrocuter par des mp3, où va-t-on ?

Portrait de Juliette

Je trouve ce sujet très intéressant alors je suis allée chercher quelques info sur l'art contemporain que je vous retranscris : L'art contemporain démarrerait à partir de 1945 pour certain, 1948 pour d'autre et 1960 encore pour d'autre. L'espression "art contemporain" (Wikipédia) a un sens plus restreint pour désigner les pratiques esthétiques et réalisations d'artistes revendiquant "une avancée dans la progression des avant-gardes" et une transgression des frontières de l'art telle que les conçoivent l'art moderne et l'art classique. L'art des années 1960,  le pop art marquerait de ce fait une rupture par rapport à l'art moderne. L'art contemporain est plus conceptuel que descriptif.

Il me semble que dans l'art contemporain, il y a une volonté de rupture avec un symbolique et le désir de déclencher l'imaginaire de celui qui regarde. C'est sortir du cadre, c'est un art régressif qui veut se débarraser des contraintes, des règles et des lois. Il correspond assez bien à la société d'aujourd'hui, très orale. L'avantage, c'est qu'il est accessible sans connaissance particulière, il est primaire, restant au stade de l'élaboration : il suffit juste de déclencher son imaginaire et ça parle ou ça répulse.  On est dans le domaine de l'imaginaire, donc ça ne peut pas correspondre au plus grand nombre puisque chacun déclenche différemment son imaginaire.

Par contre là ou ça devient ridicule, à mon sens, c'est lorsqu'on cherche à intellectualiser l'art contemporain, alors là, ça n'a plus de sens parce que c'est vouloir lui remettre des codes, des limites et c'est la volonté de le valider par le plus grand nombre : aller chercher le symbolique. 

Dites donc Clémentine, quel moustique vous a piqué  ? 

Portrait de Clémentine

Ce n'est pas un moustique en l'occurence qui pique les oranges, mais des électrodes ! La "performance" (ils osent appeler ça "performance"...) qu'évoque Cécile dans le post qui a initié ce fil de discussion recourt à d'affreuses aiguilles très piquantes.

Voir là une ignoble image de torture : http://www.mael-lemee.org/MLM/Bar_a_jUSB_Mucem.html

Portrait de Jean

Je me suis toujours demandé quelle différence il y avait entre une clémentine et une mandarine. En surfant un peu, j'ai découvert qu'il y avait une histoire de Saint Clément... Mais j'ai surtout appris que la clémentine, contrairement à la mandarine n'avait pas de pépins. Ce qui est très bon signe ! Comme quoi l'art  " con-temporain " n'est pas si dangereux que ça même si en l'occurence il est question de torture. Merci au passage à la grenouille Juliette de m'avoir instruit via l'encycloplédie virtuelle...

Portrait de Violette

Je me joins au coup de gueule de Clémentine !
Pour exprimer plus particulièrement le point de vue des fleurs, j'ai personnellement une dent contre Eduardo Kac. Cet homme se prétend "bioartiste". Il fait de l'art contemporain avec de la matière vivante ! Parmi ses nombreuses "oeuvres" de savant fou, il a hybridé son ADN avec celui d'une pétunia, ADN qui s'exprime, dit-il, "uniquement dans les veines rouges de la fleur". On croit rêver.
C'est là : http://www.ekac.org/nat.hist.enig.html

Portrait de Laurent Houtamps

Et les animaux, il ne faut pas oublier les animaux ! Figurez-vous que Wim Delvoye, non content d'avoir mis au point une "machine à produire du caca"
http://vimeo.com/45127139
(déjà qu'un "artiste" avait mis le sien en boîte de conserve
http://www.centrepompidou-metz.fr/node/430)
Wim Delvoye, donc, tatoue à tour de bras des cochons vivants !
http://www.productionmyarts.com/arts-et-images/art-qui-choque/cochons-tatoues-fr.htm
On aura tout vu.

Portrait de Basile de Koch

Non, on n'a pas tout vu ! Zachary Copfer utilise des bactéries pour tirer le portrait de célébrités, à partir d'une photo d'elles et d'un échantillon leur flore intestinale...
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-bacteriographie-des-uvres-d-art-en-bacteries-12657.asp?1=1
Et Kac, évoqué par Violette, a aussi intégré dans une bactérie un gène artificiel reprenant en code Morse une phrase de la Génése.

http://www.fondation-langlois.org/html/f/page.php?NumPage=278

Mais je vous rappelle que les bactéries sont agnostiques ! Alors laissez nous nous multiplier tranquilles !

Portrait de Cécile

Bon, je crois que j'ai déclenché quelque chose de particulier... Je demande le temps de la réflexion ! A tout de suite dans un moment Smile On est bien au-delà des oranges, ou en deça... Je sais plus !

Portrait de Sylvie-0570

En lisant vos posts, s'est tout de suite imposée à moi une interview du galeriste français le plus influent à l'échelle internationale depuis déjà quelques décennies en matière d'art contemporain, interview que j'ai faite il y a quelques années mais qui m'a laissé une sorte de dégoût... Je m'en explique : cet homme, qui fait la pluie et le beau temps dans son milieu professionnel, n'a pas hésité à me dire, avec un profond mépris, qu'il reçoit des tonnes de books qu'il ne prend même pas la peine de regarder la plupart du temps... Alors, pour moi, l'art sans la " manière " n'a aucune valeur. Je plains ces pseudo professionnels, rois de l'arnaque, qui font irrespectueusement monter une cote car, entre passer à côté d'un Soutine de son vivant et imposer un certain art qui n'en finit pas de dégénérer, il me semble qu'il y a la place pour un véritable art miroir de la sublimation des pulsions désordonnées...

Portrait de Cécile

Vous me rassurez Sylvie-0570. J'avoue que j'ai eu un moment de doute. A me demander si j'étais vraiment " vieux jeu ". Je pense savoir à qui vous faites allusion dans votre com... " Sublimation des pulsions désordonnées ". Ce serait chouette qu'une ou un psy viennent nous donner son point de vue...

Portrait de David Ibanez

Je ne regrette pas d'avoir mis un point d'interrogation au titre de mon commentaire ! La magie de la séduction n'opère pas toujours. Face à l'art, je veux rester maître de moi, et j'ai pour cela des limites que les "concepts artistiques" n'émeuvent pas. Les électrodes sur l'orange, ça ne me parle pas non plus. Mais ce n'est pas là tout l'art contemporain, n'est-ce pas?

Portrait de Dorsa Barlow

En effet, par votre message, cette discussion vient d'atteindre son "point Goodwin"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin
à 17h02, au bout de 7 heures et 52 minutes et de 16 commentaires.
Vous évoquez une frange de l'art contemporain comme "un certain art qui n'en finit pas de dégénérer". Permettez-moi de vous rappeler que la notion d'un "art dégénéré" a été construite par le régime nazi pour interdire l'art moderne en faveur d'un art officiel appelé l'"art héroïque".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_dégénéré
Soutine relevant de l'art moderne, vous saisirez bien sûr l'ironie de la chose…
Bref, vous en appelez à un "véritable art miroir de la sublimation des pulsions désordonnées". Pourriez-vous nous en dire plus ? Pardonnez mon inculture, mais je ne comprend pas du tout cette phrase !
Car finalement, ici, tout le monde critique un "certain" art contemporain. Mais dans ce qui se fabrique d'artistique AUJOURD'HUI, qu'est-ce qui vous intéresse, vous touche, vous émeut, vous interroge, ou transforme votre rapport au Réel ? Et plus généralement, qu'est-ce que c'est, de l'art, pour vous ?
Curieusement vôtre,
Dorsa B.

Portrait de Sylvie-0570

Il est bien naturel, Dorsa Barlow, que je vous réponde... à ma façon...
Pour exemple, mon inconscient - spontanément - m'a fait écrire le terme " naturel " : comme vous le constaterez, ce qualificatif contient le phonème " art " (jusque-là, par surmoi interposé, mon
inconscient n'est alors pas si inconscient que ça car il fait du lien avec l'inconscient collectif des foromers présents sur cette discussion). Par contre, les lettres restantes appartiennent à ma
subjectivité (le ça pour Freud) : une fois extrait ce phonème ART de NATUREL, il reste donc les lettres N U E L, ce qui phonétiquement peut s'entendre - grâce à un savant désordre de la part de
mon ça (haut lieu du narcissisme) - comme NULE (l'inconscient ne se préocuupe jamais des règles
orthographiques, ce qui l'arrange bien !). À ce niveau inconscient (toujours le registre de ce ça,
instance insupportable s'il en est...), l'ordre n'existe pas et le désordre y règne libidinalement en
maître... Autrement formulé, pour que les pulsions deviennent cohérentes, travaillant dans un sens
de cohésion pour soi et pour autrui, il est nécessaire de prendre en compte le symbolique (il est bien évident qu'Hitler, qui était atteint d'une psychose paranoïaque gravissime, ignorait le sens du
symbolique comme en attestent les symboles qu'il utilisait pour amplifier sa toute-puissance démoniaque et dévastatrice, et détruire).
À partir de cet état plus ou moins équilibré d'un individu à un autre, " un certain art contemporain " pose problème au regard du vulgum pecus qui peut se sentir exclu, voire rejeté, dès l'instant où les codes communs ne sont pas respectés. Curieusement, si on se penche sur l'œuvre de Cy Twombly,
qui est difficile d'accès à première vue, elle restitue tout de même le travail d'un artiste qui a toujours fait en sorte de saluer ses maîtres, faisant donc du lien entre le passé, le présent et,
intuitivement, l'avenir : son art n'est pas schizophrénique. J'ai pris cet exemple dans la mesure où un tableau peut donner l'impression d'être hermétique au conscient alors qu'il a la capacité de faire travailler le psychisme du chaland de façon non perturbante : cette transmission se fait alors qualitative car humanisante.
Il est évident qu'avec l'avènement de la photographie, l'art pictural - comme toujours - a dû et su anticiper mais ce qui est insupportable chez certains " marchands ", c'est - encore une fois - de lancer un artiste sur le marché alors que ses toiles donnent à voir le... néant...

Portrait de Dorsa Barlow

Chère Sylvie,

Merci pour cette réponse, dont je vous avoue, là encore, ne comprendre qu'une partie. Mon ça me donne soudain l'envie de décrier une CERTAINE glose psychanaloïde hermétique, en réponse au décriement d'un CERTAIN art contemporain, mais heureusement que mon surmoi veille et que je ne me laisserai pas entraîner sur cette pente savonneuse...

Du savon à base de graisse humaine, ou de la fiente de pigeon bioartistique et transgénique aux propriétés savonneuses :

http://www.cohenvanbalen.com/work/pigeon-dor#

Permettez-moi de rebondir sur quelques points :

"Naturel" ne contient pas le phonème "art", pour la bonne raison que les lettres A, R et T y sont disjointes et pas dans le bon ordre. On ne peut donc absolument pas entendre "art" dans "nATuRel". Et ce n'est pas une question d'orthographe. "ATR" (dans le "bon" ordre, ça peut s'entendre âtre, si vous voulez, c'est plus chaleureux. Moi ça me fait penser aussi à l'autodafé...)

D'un point de vue sémantique ensuite, "art" s'oppose à "naturel", puisque l'une des définitions de l'art est la "Reproduction par la main de l’homme ou la représentation de ce qui est dans la nature ; par opposition à naturel." (wiktionnaire)

Alors libre à votre inconscient de jouer à "Des chiffres et des lettres" dans son grand désordre libidinal, mais je n'entends pas non plus le phonème "NULE" dans ce qui reste du naturel débarassé de l'art...

Ensuite, il n'est pas le propre de l'art contemporain que d'exclure le vulgum pecus. Faites donc écouter n'importe quel opéra classique à un péquin moyen de 15 ans, et vous verrez s'il ne se sent pas exclu.

Puis, si je vous comprends bien, vous considérez que si l'on ne fait pas en sorte de toujours saluer ses maîtres, alors on ne fait pas de lien entre le passé, le présent et, intuitivement, l'avenir, et l'on fait de l'art schizophrénique. De là à dire que l'on est schizophrène, il n'y a qu'un pas (de l'oie ? ... comme le jeu bien sûr...), que je ne franchirai pas non plus.

Au delà de la question du salut aux maîtres (ou du salut des maîtres pour faire dans une polysémie chère à la psychanalyse et dont je reconnais avec joie la fécondité), qui concerne chaque artiste dans sa propre pratique, je vous rappelle qu'une part majeure de l'art contemporain fonctionne par la citation, la référence et la reprise de l'histoire de l'art, et que c'est justement ce qui fonde sa postmodernité. L'art contemporain dans sa définition n'est donc absolument pas détaché des "maîtres". Mais il joue beaucoup avec. C'est cela l'une des ruptures spécifiques introduites par l'art contemporain.

Enfin, je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que le marché de l'art (contemporain, moderne ou classique) soit vicié. C'est un marché capitaliste.

Enfin bis, vous brocardez ces artistes dont les "toiles donnent à voir le... néant...". Mais c'est magnifique, ça non ? Souvenez-vous de Paul Klee qui disait : "L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible". Alors parvenir à donner à voir le néant, c'est assez puissant quand même, non ? Hé hé hé.

Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.

D. Barlow, citoyenne responsable.

Portrait de Sylvie-0570

Je vous ai dit que l'inconscient a " l'art " de ne pas se préoccuper de l'ordre des combinaisons phonatoires et qu'il utilise savamment le son et l'homonymie sonore pour faire passer des messages subjectifs. Autre exemple : Monet peut donner Nemo ou encore Monnaie ou Mon nez... Un ouvrage
de référence de Sigmund Freud explique de façon très PRATIQUE (PATRICK ??? Ou PAS TRIQUE ??? entre autres...) ce processus. Il s'agit de " Psychopathologie de la vie quotidienne ". Un autre
psychanalyste de renom, Jacques Lacan, était un linguiste fameux qui a habilement transformé " Les
noms du père " en " Les non-dupes errent "... Ce même Lacan qui vivra avec Sylvia Bataille, l'ex-
femme de Georges Bataille, et ainsi la boucle libidinale vient-elle de rejoindre l'art et de boucler (Tiens, il pleut et je boucle quand il pleut mais je ne vais pas partir maintenant du côté de l'art capillaire et du COIFFE-HEURT), et de boucler donc son premier tour, utilisant - pourquoi pas ? - la CLÉ de Paul... KLEE que vous nommez et que certains prononcent à tort KLI !

Belle journée à vous Dorsa Barlow...

Sylvie

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

L'analyste, au-delà du langage conscient (aussi fleuri soit-il), a été formé pour entendre autant que faire se peut un discours inconscient mu par le désir. Du point de vue psychanalytique, le vôtre, Sylvie, m'est parfaitement audible et - j'oserai dire - compréhensible et  cohérent. Il répond, à mon sens, à l'interrogation légitime de Cécile, interrogation représentative de beaucoup de  " sujets-supposés-ignorants " population  dont je ne me sens pas exclu tant mon incompétence dans le domaine de l'art contemporain est objective. Mais chacun sa passion ! Bien sûr, les " frictions " dialectiques ne se sont pas faites attendre. Mais qu'importe, Jacques Lacan nous a prévenu, à la suite de Sigmund Freud, en proposant : « Il n’est pas de parole sans réponse, même si elle ne rencontre que le silence, pourvu qu’elle ait un auditeur »...

Portrait de Juliette

Désolée de revenir au sujet proposé par Cécile mais les oranges sous électrodes ça me fait penser aux électrochocs. 

Portrait de Clémentine

je suis bien d'accord avec vous Juliette. ça me fait froid dans la pulpe.

Portrait de Juliette

Pulpe comme Pulp fiction, un film de gangsters ou se mêlent violence et humour, 

Portrait de Clémentine

Euh... Violence et humour, oui, et alors ?

Moi je ne trouve pas ça drôle de se faire électrocuter avec de la musique. Encore une perversion humaine...

Portrait de Viviane

Sans vouloir en rajouter une couche... Je voudrais juste dire que je me sens tout à fait rassurée en lisant certaines prises de positions et notamment de Sylvie-0570 ! Car, et même si je me répète en reconnaissant mon "peu de culture" quant à l'art dans son ensemble, je trouve que ce qui s'est dit ici hier, est vraiment représentatif de ce que certains voudraient à "toute mode" nous faire "avaler"... Dieu merci il n'y a quand même pas des milliards "d'abrutis" sur cette Terre... Et je suis aussi entièrement d'accord avec Clémentine et Juliette... L'identification à l'agresseur est malheureusement toujours d'actualité... Dommage que certains, sous prétexte d'un art qui n'en est pas, n'en soient pas conscient... Mais c'est vrai aussi, que la sagesse c'est aussi de faire silence, lorsqu'on a dit ce qu'on avait à dire et que l'on continue pour autant à faire ce qu'on a à faire, sans pour autant viser à abîmer par pure jouissance perverse...

Portrait de Ugo

Je pense que certains êtres humains ont parfois tendance à oublier que le grand créateur c'est Dieu.
En ce qui me concerne, pour rejoindre certains commentaires et notamment celui de  Sylvie-0570, l'Art digne de ce Nom est celui où l'artiste se fait la main de Dieu, canal par lequel il va transmettre un peu d'humanité nécessaire à son alter-ego et à lui-même. Des Pseudos artistes en arriveraient à croire qu'il peuvent autocréer d'eux-même en oubliant les quelques autres et le grand Autre qui l'ont précédé.
Ne pas confondre autodidacte et autocréateur...

Portrait de Gilbert

Les avis son partagés mais respectueux sur un sujet qui pourrait vite devenir un  " chant " de bataille ( tiens Bataille !) stérile. D'autant que comme le dit mon homonyme le psy, la recherche de compréhension face à certaines oeuvres est réelle. J'espère qu'elle ne va pas s'arrêter là et nous faire avancer. J'ai bien aimé la référence à " Psychopathologie de la vie quotidienne " de Freud. Lorsque j'étais jeune, j'avais proposé un exposé à l'Ecole Normale sur les actes manqués... ça avait déjà déclenché mon intérêt pour ce grand homme, d'autant qu'il a écrit quelque part que les poètes, les artistes étaient plus à même que certains médecin à s'intéresser à la psychanalyse. Je  " suis " donc de près notre clémentine nouvellement inscrite ! Un fruit qui écrit, c'est déjà pas mal :-)Mail 1

Portrait de Frédérique Tirtiaux Psychanalyste Art-thérapeute

L’art est un moyen de projeter ses maux sans mots. Cela peut être bénéfique pour celui qui le fait, mais  avoir  parfois un effet négatif sur celui qui le reçoit.

Actuellement l’art peut  rencontrer des dérives qui n’ont plus de limites.

Je pense à une jeune fille qui « pond des œufs » pour faire des tableaux. Elle se nomme Milo Moiré. On y retrouve une forme d’interférence (dû au moiré) avec le côté passif de « Iré » et Milo (sculpture sans bras)… Mais delà à aimer ce qu’elle fait, il y a une limite à ne pas dépasser.

Chaque artiste exprime quelque chose de lui - oui mais ! - et là je rejoins totalement Sylvie-0570 pour confirmer que l’art doit se diriger vers le plus grand nombre en respectant un lien qui est de l’ordre de la transmission…

Portrait de Jean

J'ai vu qu'il était question d'oranges bio dans la " performance " en question. A ce sujet me vient un ouvrage de Rudolf Steiner, le précurseur de l'agriculture bio :  " La mission cosmique de l'art ". Cette discussion m'a donné envie de lire ce livre, d'autant que j'aime beaucoup la façon qu'a ce chercheur - il est vrai ésotérique - à s'appuyer sur le symbolique et à développer un aspect spirituel, très important en ce qui me concerne. Je vous tiens au courant dès que j'ai des infos supplémentaires sur ce livre.