Comment s'éveiller à la splendeur qui est en soi pour découvrir celle qui nous entoure ?

Deux choses me sont venues a la lecture de votre post. 

La première est qu'en lisant votre demande de "comment?" Je ne peux m'empêcher de penser a la psychanalyse qui permet a l'individu de comprendre comment il en est arrivé là plutôt que de se demander pourquoi. Peut être y a-t-il là un questionnement a mener.

La deuxième c'est que la citation me fait penser a cette idée de s'aimer soi-même, premièrement, avant de pouvoir aimer les autres. Voilà autre chose que m'a permis de faire la psychanalyse. C'est en allant me débarrasser de ce qui ne m'appartenait pas que j'ai pu me "découvrir", commencer a m'aimer et ensuite accepter et apprécier ce et ceux qui m'entourent. 

Je ne sais pas si mon commentaire vous aura éclairée. J'espère ne pas avoir répondu complètement a côté. 

Je voudrais vous dire Luna que je trouve très belle votre démarche qui consiste a vous questionner spirituellement depuis la mort de votre fils sans jamais vous poser en victime face a ce drame. Vous faites preuve de beaucoup de courage et d'humanité a mon sens. Merci de nous faire partager cela. 

J'avais fait tout un long développement en 3 paragraphes... Au moment de publier, il s'est effacé. Ce que j'interprète comme un signe m'encourageant à ne pas trop en faire.

Simplement, je reformule la conclusion de ce qui aurait pu se vouloir une démonstration de sujet-supposé- savoir comme diraient les psy. Je finissais ma copie en réalisant que si j'étais à votre place, je serais loin d'être sûr de posséder votre degré d'interrogation. Je pense que la splendeur de Dieu en vous émane déjà... Seule me vient une phrase des Ecritures où Dieu s'exprime en disant " Tu ne me chercherais pas si tu ne M'avais pas déjà trouvé ". Merci Luna !

Tout comme Flora, je trouve que votre dignité et votre courage ont valeur d'exemple. Vous faites tout ce qui en votre pouvoir d'être humain pour ne pas rester fixée à votre terrible épreuve. Merci à vous Luna pour ce superbe enseignement que vous transmettez...

J'en viens à votre question et je vais essayer d'y répondre en tant que croyante. Je me permets d'autant plus de le faire que vous avez précisé dans plusieurs de vos posts que vous êtes croyante également...

La splendeur qui est en soi - me semble-t-il - c'est La Grâce de Dieu qu'il faut découvrir, quel que soit l'obstacle ou le drame que nous traversions. C'est une première grande étape. Pour y parvenir, il est indispensable - même si la souffrance est abominable - de comprendre ce que nous a apporté en terme d'évolution et d'humanisation cette peine, cette atrocité, cette tragédie, cette maladie, cette trahison, cette disparition, ce harcèlement, etc. Enfin, tous les faits insupportables qui nous incombent...

La deuxième étape, inhérente à la précédente, est l'acceptation, soit arriver par réflexe à se dire avec une immense sincérité : " J'avais besoin de cette épreuve " et atteindre ce niveau (spirituel) où les larmes ne coulent plus...

La troisième étape, inhérente à la seconde, est L'Acceptation en toute neutralité : cette épreuve n'est ni bien, ni mal. Elle est selon l'Amour de Dieu, cet Amour inconditionnel à ressentir quelle que soit la taille des épines sur notre chemin. Compte tenu de mon âge et de mon long cheminement spirituel et ontologique, j'en suis là actuellement. Ce n'est pas facile quand Le Seigneur vient éprouver ma foi, et je peux déraper, avoir peur mais pas longtemps, car j'ai la chance d'avoir expérimenté à plusieurs reprises déjà cette Joie de ne plus attendre de qui que ce soit ou de quoi que ce soit le bien, et encore moins de redouter le mal que j'ai fantasmé longtemps qu'on pourrait me faire... En somme, et même si je connais encore de trop nombreux ratés, j'ai acquis la conviction que je n'ai rien à attendre : je suis, c'est " Tout ". Attendre convoque une espérance future liée à un désir compensatoire du passé. Cette mauvaise perspective est erronée car elle nous coupe du présent. Je pense que ce stade, cette forme aboutie de l'Être, est une dépollution telle qu'il est possible alors de découvrir la splendeur alentour. Effectivement, une fois les mauvais filtres enlevés à l'intérieur de nous, j'imagine qu'il est possible d'être radieux, illuminé au bon sens du terme, ce qui permet sûrement d'accéder à la Lumiêre extérieure portée par l'humanité découverte alors dans toute sa pureté : je veux dire par-là que dans le regard d'autrui, il est alors possible d'accéder à la parcelle divine qui l'habite, comme on le fait d'ailleurs naturellement en obsevant la beauté d'une fleur, même modeste, d'un arbre... Plus de jugement et donc la perception que rien ne nous est hostile...

En ce qui me concerne, je suis heureuse tout de même d'en être aux balbutiements de ce qui me paraît être l'Essentiel... Terme que notre ami Gilbert va peut-être venir découper en " Essence-Ciel ", comme il adore le faire...

Quant au Comment que vous avez soulevé, je crois que dès l'instant où l'on cherche, le déroulement des étapes se fait à la faveur du mûrissement et de la maturation de nos pulsions de vie qui doivent parvenir à ne plus se laisser dévorer par nos pulsions de mort. C'est l'axe de la prière, de la Pensée positive, de la psychanalyse ou, tout simplement pour certains, la mise en miroir de leurs mauvaises réactions qui ne changent rien et qu'ils abandonnent progressivement sur le bord de la route dès lors qu'ils le réalisent... Mais ça peut être aussi l'addition de plusieurs méthodes. Peu importe d'ailleurs dès l'instant où elles nous conduisent à exister sans regret ni amertume...

Difficile de prendre votre suite tant votre commentaire coule de source et que je le pressens étayé par une expérience de vie authentique. Au niveau du découpage " Essence-Ciel ", je ne me souviens plus l'avoir employé ici mais il est vrai que le trait d'union a son importance. Je crois que les religions ont trop tendance à imaginer Dieu au Ciel sur son nuage nous attendant  (lui aussi !)... Alors qu'il est peut-être à trouver, avec les explications que vous proposez Cricri, en nous. " Je suis au milieu de vous " dit le Christ. Alors oui, l'essence de notre être, c'est Dieu , c'est le Ciel en nous, qui, une fois découvert, nous ouvre au même Ciel se situant dans la présence de l'autre, dans son visage comme le dit  Emmanuel Levinas qui je crois, n'est pas chrétien, mais a compris pas mal de chose à ce niveau. Il porte quand même le prénom de l'Emmanuel, signifiant en hébreu " Dieu avec nous ", prénom aussi attribué au Messie.

Ceci dit, vous avez déjà une belle clé du Ciel en vous, Luna, rien que par le fait qu'elle nous ouvre aux uns et aux autres bien des portes...

Bonne fin de dimanche à vous, Luna, Flora, Jean, Cricri et à tous ceux qui viendront peut-être après moi