L'addiction sexuelle

Portrait de Chantal Calatayud

Avec le film contesté et contestable par beaucoup de ceux qui l'ont vu - " Welcome to New York " - revient largement sur le devant de la scène le problème de l'addiction à la sexualité.

La dépendance sexuelle se manifeste par l'impossibilité de contrôler sa sexualité et les limites inhérentes à ne pas dépasser, en particulier vis-à-vis d'un ou d'une partenaire, même consentant(e), ou pas. Dans ce genre de comportement, le surmoi - juge et censeur intérieur qui doit s'exprimer aussi à l'extérieur, soit dans un respect humain sociétal - se présente comme très affaibli.

Jusqu'à ce jour, l'addiction sexuelle, à l'inverse de l'alcoolo-dépendance ou de la toxico-dépendance, n'est pas enregistrée dans le DSM-IV ou Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Selon les courants autorisés, il serait fortement question de répertorier l'addiction sexuelle au rang d'une pathologie DSM-V (ou DSM-5). Il s'agit quoi qu'il en soit d'un trouble qui s'apparente au principe du trouble obsessionnel compulsif, en lien avec une faille narcissique : la majorité des témoignages des sex addicts vont dans ce sens, la victime décrivant, de son côté, son agresseur comme déployant - avec une assurance démoniaque - un pouvoir absolu de toute-puissance. D'autre part, on commence à parler de " shoot sexuel " de par les sensations éprouvées, décrites par les malades sexuels comme anormalement exacerbées, surtout avec l'orgasme, et liées aux endorphines qui donnent une impression extrême d'apaisement. C'est ainsi que l'addict sexuel n'a pas fatalement besoin d'être un Rocco Siffredi !

Sans mauvais jeu de mots, l'addiction au sexe est une drogue " dure " aux conséquences dramatiques, tant en ce qui concerne la victime que le malade. Un traitement s'impose donc, de préférence en psychanalyse, méthode qui ne reste pas en surface puisqu'elle s'occupe de la genèse des comportements addictifs graves.

Catégorie : 

Commentaires

Portrait de Louis

Oui, j'ai entendu parler de ce film " Welcome to New York " joué par Depardieu. Grosse polémique effectivement lors de sa sortie. Ceci dit, j'ai apprécié vos explications psy, Chantal Calatayud, quant à un phénomène de plus en plus actuel effectivement.

Portrait de Nadia

J'ai pris conscience que l'addiction sexuelle était une véritable maladie lorsque le fameux scandale a eu lieu aux Etats-Unis. Au début, je n'y croyais pas pensant que c'était une intox politique vu les compétences de ce potentiel président de la République. Ce doit être terrible pour la personne mais aussi pour l'entourage proche.

Portrait de Eric

Mais ce blog nous fait bien comprendre qu'on peut en être vraiment malade et qu'il est aussi possible de s'en guérir. Peut-être malveillance de ma part mais je ne suis pas sûr que l'homme politique auquel il est fait allusion ait vraiment réalisé que c'est une maladie...

Portrait de Gabrielle

Je n'ai vu que la bande annonce de ce film mais j'ai lu que l'homme politique en question avait l'intention de porter plainte... Ce qui est son droit mais c'est quand même lui qui a commencé...

Portrait de iverlaine

Ce n'est peut-être pas le sujet mais la pornographie envahit de + en + le + petit écran... Cette publicité invraisemblable ne peut qu'attiser les pulsions sexuelles débridées pathologiques... Le monde va mal tous azimuts... Un constat déroutant qui me donne malheureusement envie de me replier sur moi-même.

Portrait de Solange

Le compagnon d'une amie semble surfer sur des sites poronographiques. Leur couple n'est pas au top. Je ne sais pas s'il est addict mais Internet ne doit pas arranger la situation.

Portrait de Cécile

J'ai lu avec intérêt les infos donnés dans le blog. Notre société moderne crée vraiment des pathologies.