Je trouve toujours que les autres sont et font mieux que moi

Peut-être avez-vous, Soso, des projets de vie restés enfouis en vous et que vous ne vous êtes jamais autorisé à réaliser. Je vous dis cela car votre expression " petite voix ( voie ) " peut le traduire.

Votre inconscient n'a pas employé le terme " bazar " par hasard... Un bazar est un magasin dans lequel sont vendus toutes sortes d'articles : de la cire d'abeille à la boule qui neige en passant par les fleurs en tissu et bien d'autres choses encore. Dans ce que vous évoquez, c'est comme si vous vouliez acquérir tout le magasin. Ce qui est impossible ! Or, comme le souligne André Gide : Vivre, c'est choisir et choisir, c'est renoncer. Vous  semblez voir chez les autres la partie emergée de l'iceberg comme un plus. Peut-être que votre copine a su garder son mec, mais que savez-vous des dificultés de sa vie de couple ?  Essayez plutôt de prendre conscience de ce que vous avez et que l'autre n'a pas. Cette façon d'inverser le processus stoppera peu à peu la propension que vous avez à toujours regarder dans l'assiette du voisin. 

Je suis très concernée par ce post car je souffre du même problème que Soso...

Pour ma part et pour avancer, je vais essayer de me poser la question que propose de soulever Hugo Natoli et essayer d'appliquer la méthode de Gilbert R... Même si je n'ai pas tout compris...

Moi aussi je suis comme ça mais vous allez peut-être me dire que ce n'est pas demain la veille que je guéris mais, pour ma part, en admirant ce que font les autres, au moins je ne fais pas grossir mon ego.

Ce que suggère Mireille m'a interpellée...

Ce n'est pas faux ce qu'elle dit.

Je vais prendre le temps d'y réfléchir...

Avoir le regard que propose Mireille est très intéressant. Envier une " gourde ", c'est déjà la voir autrement. C'est reconnaître que l'on n'est pas " mieux " que le voisin et stopper les jugements négatifs. Il est vrai que d'un point de vue spiriruel, cela peut devenir finalement un sacré atout !

Je suis d'accord avec vous, Cricri. Mireille soulève la question de l'humilité et elle a raison. Ce peut être une belle qualité que d'être capable d'admirer ce que font les autres. Une forme de dépassement de soi. Une acceptation de ses limites aussi. 

D'un point de vue psy, l'humilité est une des conséquences de la notion de renoncement. Je suis persuadé, tout comme mon collègue Hugo Natoli qu'il existe un pont à établir entre psy et spi. En tant que psychanalyste croyant, c'est d'ailleurs ainsi que j'envisage les choses. Aussi, je ne peux qu'adhérer à ce que nous propose Mireille-cogolin.

Admirer ce que font les autres et admirer tout ce qu'on réussit soi-même aussi car on se respecte .

Gilbert R. soulève une notion importante, celle du renoncement, que je nommerais aussi, dans ce cas, détachement . On peut admirer les autres ou être content de soi en se détachant de l'ego qui fait toujours des comparaisons .

J'ai connu des musiciens qui, lorsqu'ils voyaient un autre instrumentiste jouer mieux qu'eux avaient tendance à baisser les bras, à se désespérer. Je n'ai jamais fonctionné comme ça. Bien au contraire ! A chaque fois, c'est comme si j'avais rencontré un maître et cela boostait mon enthousiasme. C'est là où l'humilité me paraît importante. Il ne s'agit pas de compétition, de comparaison mais plutôt de réaliser ce que cet autre qui joue mieux que moi peut m'enseigner. Des musiciens jaloux, j'en connais, mais pour moi ce ne sont pas des musiciens. Ils n'ont pas ce feu sacré qui autorise à descendre de son piédestal pour se laisser enseigner. Je suppose que c'est un peu à cela que fait allusion Mireille.

Vous touchez un point important, Charles : il s'agit d'admirer l'alter ego (semblable mais fondamentalement différent) en tant qu'il devient vecteur de transmission, en se gardant de l'envier de façon pathologique, c'est à dire en voulant posséder ses attributs. L'autre devient alors un miroir évolutif et je l'en remercie. Je le reconnais comme mon " maître " dans le sens noble du terme, c'est-à-dire en m'affranchissant d'une relation dominant/dominé infantile et infantilisante. Ainsi, le complexe d'infériorité auquel fait allusion Soso, n'a plus sa raison d'être, la complémentarité pouvant alors émerger pour le plus grand bien de tous.

Je viens de lire tout ce qui a été dit à partir de la demande de notre amie Soso. Et j'adore ce déroulement qui part de la psy pour aller vers la spiritualité. Mâ Ananda Moyî a raison, tout est manifestation divine. Merci Soso, les psys, Mireille, Cricri, Charles et tous les autres... Je vous souhaite une belle journée !

En fait, les autres ne font pas TOUT mieux que soi. Ils réussissent là où nous manquons de compétences mais nous réussissons là où ils manquent eux de compétences !

Personnellement, quand j'admire une personne, même pour des choses très simples qu'elle fait, j'essaie de me demander pourquoi je n'y arrive pas. La réponse est en général toujours la même : je n'arrive pas à faire ce qu'elle fait ou à être comme elle est parce que ça ne m'intéresse pas et que mon chemin passe par une autre route sur laquelle cette personne enviée ne serait a priori pas à l'aise... Je prends un exemple...

Une de mes cousines a l'art de faire des paquets cadeaux exceptionnels. Elle est vendeuse dans une boutique de souvenirs. En ce qui me concerne, le commerce ne m'a jamais passionnée et je suis nulle pour emballer les cadeaux... En revanche, tout aussi gentille que soit cette jeune femme, sortie de son magasin, elle n'a rien à dire. Quand elle est invitée quelque part, on ne l'entend pas ! Elle n'a jamais d'avis sur rien, en sachant qu'elle ne lit pas, qu'elle ne visite jamais une exposition, qu'elle ne sait même pas ce que signifie une démarche spirituelle... Mais, et j'en reviens à mon idée de départ, quand elle emballe une marchandise à offrir, c'est à tomber par terre tant le résultat est magique ! Ce que je me dis à chaque fois après l'avoir félicitée, c'est qu'elle est juste différente de moi. C'est ma façon de l'accueillir...

Je trouve votre témoignage excellent, Christine-zen !

En effet, "Dieu nous a créés à son image", répartie en une multitude de parcelles, toutes reliées par une Ame, mais toutes différentes, chacune avec une spécificité unique en son genre .

Tous les êtres humains sont complémentaires, ils sont les milliards de pièces d'un puzzle géant, puzzle divin .

Dieu est en nous . S'aimer pour ce qu'on est revient à aimer Dieu .

Soso, on ne vous connaît pas dans la vie, mais je suis persuadée, comme Christine-zen, que nous aurions tous au moins un bon motif d'admiration pour une (ou des) compétence (s) que vous êtes la seule à posséder . Vous pourriez même les écrire ici, ça permettrait en même temps de les valider dans votre esprit .

Je trouve aussi que Christine-zen  a très joliment dit les choses.

Je viens de parcourir cette discussion que j'avais zappée. Une belle découverte pour moi aussi, Soso. Merci aussi à vous !

Bonsoir Soso, votre post me laisse perplexe... Imaginez qu'il n'y ai plus les "autres", sur qui votre regard se porterait-il pour vous juger de la sorte ?

Dommage que Danièle26 ne vienne pas nous en dire plus effectivement !!!

Je pense que Danièle a voulu dire qu'on ne se juge que par rapport aux autres . Sans les autres, pas de comparaison possible ...

Bonsoir à vous ! Et non non, je n'ai pas disparue....du moins pas encore !

Je m'explique Lakshmi, je ne voulais pas parler du jugement d'autrui, mais de la façon dont Soso se juge au travers du regard qu'elle porte sur les autres. J'ai eu l´impression qu'elle parlait d'elle comme d'une coquille vide, car incapable, d'après ce qu'elle  nous dit, de se réaliser à l'image de ce qu'elle voit autour d'elle. Mais comme l'a fait remarquer M. Christine, nous sommes tous complémentaires parce que différents. Et c'est cette différence et cette complémentarité qui assure la pérénité de la race humaine. Chaque être humain est unique et porteur d'un don. Pour découvrir ce don, il faut savoir se recentrer sur Soi-même et avoir un regard intérieur et non plus exterieur. Cela permet d'accepter qu'on ne puisse pas etre seul capacitaire de TOUT réaliser, mais tout réaliser avec la complémentarité des autres.

Voilà ma réflexion. J'espère Nanou-69 avoir pu  répondre à votre interrogation ...

J'aime bien votre explication, Danièle . Il s'agit donc de complémentarité et non pas de comparaison . Intéressant ...! Dans l'idée de complémentarité, il y a conscience de la valeur de chacun, de soi y compris, donc paix, confiance, stabilité . Dans la comparaison, il y a presque toujours des relations de supériorité/infériorité, survalorisations et dévalorisations  en équilibre instable, méfiance, inquiétude .

Entièrement en accord avec vous M. Christine. Le post de Danièle26 montre effectivement cette différence essentielle entre complémentarité et comparaison... Et vous l'avez d'ailleurs très bien " complété "... Bonne journée à toutes et à tous ! Et à chacun(e)...