Au secours, ma fille ne veut plus dormir !

Portrait de Aglaé

Bonsoir Smile

Alors voici un petit résumé de la situation... 

Le père de ma fille et moi sommes séparés depuis plusieurs mois, maintenant, et vivons séparément depuis le week-end dernier. Ma fille, qui a 29 mois, et moi avons déménagé et emménagé dans un nouvel appartement, pas très loin de chez son père. Tout cela s'est fait progressivement, nous avons beaucoup parlé à notre fille, nous avons fait des travaux dans notre appartement, du coup elle a pu "faire connaissance" avec les lieux tranquillement, et j'avoue que j'espérais que ça allait se "passer" sans trop de heurts..

Mais depuis notre emménagement, ma fille ne veut plus aller se coucher le soir. Elle hurle à s'en casser la voix. C'est un cercle viscieux parce que le coucher devient source d'anxiété pour moi aussi, même si je fais de mon mieux pour ne pas lui laisser sentir mon angoisse. Je sais bien que c'est peine perdue ! Je lui parle beaucoup, lui explique les choses mais je ne veux pas non plus suralimenter ses angoisses. 

Il y a deux soirs, j'ai bien cru que j'allais craquer. Que dis-je, j'ai craqué ! J'ai tout essayé : la douceur, la communication, la colère, la gronder, la laisser hurler, la sortir du lit pour la laisser jouer... je ne savais plus quoi faire du tout, c'était la première fois que ça m'arrivait avec elle. La seule solution que j'avais était de la prendre dans mon lit, mais j'ai peur qu'elle ne prenne de mauvaises habitudes. Son père a fini par venir prendre le relais et elle a fini par se calmer, sans doute d'épuisement aussi ! 

Je me sens démunie et ne sais pas comment réagir pour l'apaiser. Actuellement je lui donne un traitement homéopathique. 

Qu'en pensez-vous ? Merci d'avance pour vos réponses bienveillantes Smile

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bonsoir Aglaé,

Je comprends que votre situation ne soit pas marrante. J'ai eu une patiente se trouvant globalement dans la même situation que vous et s'inquiétant pour sa fille. Ses parents, séparés, étaient d'accord pour consulter un psy. Il a suffit d'une séance chez une psychanalyste où les 3 protagonistes étaient là pour que l'angoisse de tout le monde chute (chut !). Peut-être que ce peut être une piste. Votre fille semble avoir besoin d'un regard extérieur et neutre qui la rassure et à la fois pose un principe de réalité. Bien à vous !

Gilbert R.

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Bonsoir Aglaé,

J'étais en train de lire votre post sur votre chiot et vous savez il n'y a pas de hasard pour que vous postiez un autre sujet mais cette fois si à propos de votre fille.  J'ai l'impression que ce chiot est arrivé au moment de votre séparation et comme il est encore un bébé, il doit vous demander beaucoup d'attention. Serait-il possible que votre fille soit en rivalité avec lui et cela pourrait expliquer ses difficultés à aller se coucher alors que le chiot reste surement dans la même piece avec vous. Vous pourriez impliquer votre fille dans l'éducation de ce chiot, en valorisant sa position de "petite maîtresse" par rapport au chiot. Ce sera bon aussi pour ce chiot qui comprendra qu'il est le dernier de la meute !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Pas de hasard effectivement ! Je viens de voir ce post où il est question de médecine douce et d'homéopathie... Je risque même le jeu de mot " homéo-pati... Roméo partie "... Simplement pour dédramatiser un peu la situation. Et merci à Cécile, intuition féminine oblige !

Portrait de Aglaé

Merci beaucoup pour vos réponses Smile

Je savais bien que l'arrivée de ce chiot n'était pas anodin ! Le père de ma fille a voulu lui offrir une "constance", un petit compagnon qui serait avec elle tout au long de cette épreuve qu'est la séparation. L'idée qu'ils grandissent tous les deux ensemble nous plaisait, ayant moi-même grandi avec des chiens. Mais je ne sais pas si le moment était vraiment opportun.. Je dois dire que j'ai eu peur que ma fille soit jalouse du chiot, qui nécessite en effet beaucoup d'attentions. Je pense qu'elle l'est parfois, mais elle l'aime aussi beaucoup et ils jouent bien ensemble. Néanmoins, je fais bien attention à ce que le chiot garde sa place de chiot, comme vous dîtes Cécile, "dernier de la meute". Il mange après nous, par exemple, et je ne prête attention à lui qu'après avoir pris le temps pour ma fille. Mais vous avez sans doute raison quant à une possible rivalité.

Mais j'ai du mal à croire que cela puisse la mettre dans un tel état d'angoisse, presque de détresse..

Ce soir, par exemple, elle dort chez son père pour la première fois depuis le déménagement. Je l'ai déposée ce midi, elle a refusé de faire la sieste cet après-midi, et j'y suis retournée ce soir pour la voir avant qu'elle se couche, et ça a été terrible.. De plus, son père qui n'est pas la patience incarnée, a du mal à entendre parler d'angoisses et de "psy" quand il s'agit de sa fille, alors il estime qu'elle fait des caprices. Je pense que c'est plus simple pour lui.

Gilbert, je suis entièrement d'accord avec vous, une visite chez un psy nous aiderait, et si ce n'est "pas possible" pour le moment, c'est prévu dans un futur proche Wink

En attendant, merci de m'avoir répondue, je me sens moins seule face à la situation !

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Chaque fois qu'une difficulté arrive que ce soit chez vous ou chez son père, l'autre parent arrive ce qui , à mon sens, entretien la confusion auprés de votre fille qu'il n'y a pas eu séparation et pour elle c'est le moyen de faire revenir celui qui manque. Il serait peut- être temps pour vous et votre compagnon de faire confiance à l'autre quand à ses capacités éducatives. Peu importe les raisons de votre séparation,n'oubliez pas que l'un et l'autre vous vous êtes suffisamment aimé pour avoir un enfant ensemble. L'un et l'autre, vous aimez cette petite fille et chacun de vous est capable de lui apporter son amour et c'est tout ce dont elle a besoin, elle a besoin de parents qui se font confiance et qui respectent leur différence et leur complémentarité. Aucun de vous deux ne détient la vérité, chacun fait avec ce qu'il a et fait de son mieux. N'oubliez jamais que son père l'aime et qu'il fait de son mieux avec ce qu'il a, comme vous.

Portrait de Aglaé

Je sais que vous avez raison ! Je dois faire confiance à ma fille et à son père aussi. Je réfléchis et j'essaie de faire des liens avec mon histoire pour comprendre ce qui m'angoisse, moi. La séparation de mes parents a été le déclencheur de la pathologie schizophrène de mon frère, peut-être y voir là un indice.. Quant à ma fille, je dois accepter le fait qu'elle nous ait "choisi" pour être ses parents et que tout cela constitue son histoire. 

Je réalise même que j'en oublie de profiter d'un des rares moments que j'ai rien que pour moi !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bonjour Aglaé,

Je rejoins tout à fait les dires de Cécile. P. quant à l'importance à accorder au père de votre enfant en matière d'éducation, même s'il n'est pas sensible à la psy. Par ailleurs, vous faites un lien avec votre frère et le divorce de vos parents. Il est probable que cette schizure réactive en vous une angoisse mais vous semblez ne pas être dupe, ce qui est une bonne façon de ne pas répéter cette histoire qui n'est pas la vôtre. Merci pour votre confiance. Je suis sûr que l'énergie d'amour qui préside à ces forums vous portera dans le " bon sens ".

Gilbert. R. Avec mon amitié !