Avez-vous des idées psys pour que Noël soit zen ?

Je viens rapidement vous répondre en tant que psy. Il existe deux stades psychogénétiques importants : l'oralité et l'analité. L'analité est les " siège " de projections de tous ordres. Dans les sujets de conversation en lien avec ce stade inconscient se situe surtout la politique et la religion. Autant dire que pour ne pas entrer dans les recherches de conflit, mieux vaut éviter ces sujets comme la peste. Ainsi, revenez, lorsque l'agressivité est sensible, à l'oralité, c'est-à-dire à la nourriture. Un repas de Noël ne manque pas d'occasion pour évoquer les goûts et les couleurs... Restez autant que possible sur ce type de partage !

Pour compléter l'apport de mon collègue Gilbert.R Psy, je pense que le fait que vous soyez consciente d'un éventuel dérapage est en lui-même protecteur, dans la mesure où vous serez vigilante aux éventuels recherches de conflits. Vous pourrez aussi essayer de voir, lors de cette réunion familiale, tous les éléments qui pourront vous relier à votre sphère sociale. Par exemple, en ce qui me concerne, ce pourrait être une discussion autour d'un canapé qui fait polémique, celui-ci renvoyant au " divan de la psychanalyse ". Ce lien pouvant me renvoyer au fait que depuis quelques semaines je songeais à remplacer celui de mon bureau et que je ne l'avais toujours pas fait... Cet exemple est un peu caricatural, mais si l'on se connecte  de façon positive à une situation qui nous dérange, de bonnes idées peuvent surgir!

Se préparer à cette trêve de Noël, c'est se dire que les agitateurs de service font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils sont... Il est nécessaire d'accepter leur différence, aussi bruyante soit-elle, aussi dérangeante, aussi conflictualisante, en vous disant que vous avez la chance d'être équilibrée. Pour vous aider, je peux vous transmettre les propos d'un spiritualiste qui a dit : " Mais si vous aviez les mêmes troubles psychologiques que ceux qui vous déplaisent, sachez que vous vous comporteriez exactement comme eux ! ". Quand j'ai tendance à juger, à m'angoisser par rapport à certaines personnes qui sont aux antipodes de ce que je suis, je pense immédiatement que j'ai la chance d'avoir suffisamment d'énergie en moi, d'équilibre, pour m'adapter et que c'est même un devoir...

J'aime bien ce que dit Cricri, parce que je crois que l'on devrait toujours avoir à l'esprit que Noël c'est quand même familial, et quels que soient les profils ou autres jalousies, en fin de compte, nous sommes nous-même aussi issu de cette famille justement ! Et que notre famille est ce qu'elle est mais par honnêteté vis-à-vis de soi déjà, c'est justement parce qu'elle est tout celà, que nous sommes devenu ce que nous sommes aussi... Et puis quand même, là aussi soyons honnête, après tout, ce genre de réunions familiales ce n'est pas tous les jours...

D'ailleurs avec mon histoire personnelle aussi, et parce que certains de ma famille ne sont plus en vie, c'est important de "reconnaître" aussi ceux qui sont là, présents et bien vivants... Et qui avancent avec ce qu'ils sont... Et puis, et pour d'autres raisons qui me sont propre, c'est un peu ma façon de dire merci, aussi à ceux qui ne sont plus là... Pour ce qu'ils m'ont permis de comprendre, voire d'accepter de mes propres schémas... Et puis, pour moi chrétienne, c'est la naissance de Jésus... Quand même cette histoire familiale elle est bien singulière non ? Pour autant, est-ce que Jésus ce serait incarné dans cette famille justement, pour devenir le Christ, si elle n'avait pas été singulière justement ?

Il y a quelques années, j'ai vu un film qui m'a marqué. Apparemment tiré d'une histoire vraie ! En pleine horreur de la guerre des tranchées de 1914/1918, des soldats ennemis se sont unis pour fêter Noël ensemble. Et si l'humanité était une grande famille finalement ? Une famille qui se déchire au fil de névroses et de psychoses collectives aux conséquences inhumaines. Au-delà de l'aspect traditionnel et mercantile parfois, l'Esprit de Noël, c'est peut-être aussi et surtout ce rêve évéillé plein d'espérance et de foi, envers et contre tout (tous !). Joyeux Noël à toutes et à tous !

PS : je reviens après coup avec une citation de Jean Jaurès qui me plaît bien : " C'est qu'au fond, il n' y a qu'une seule race : l'Humanité ! "

Vos paroles m'ont beaucoup ému et je viens de me rendre compte que j'avais besoin d'être recadré !

Moi aussi je peux être épidermique autour d'un repas et vous venez de me faire saisir que contrairement à ce que je crois naïvement, je peux être facilement intolérant...

Je ne sais pas comment mais vos conseils m'ont donné envie de réfléchir, m'ont fait chaud au cœur et m'ont procuré de la Joie (majuscule volontaire)... Ils étaient donc justes et opportuns pour moi...

Amitiés.

Iverlaine.

Une belle question, une question essentielle et des avis de grande qualité... Comme toujours...
Je dois avouer que ces posts à moi aussi ont fait un bien fou. Vous venez de me faire changer brutalement ! Ne pensez pas que j'ai fumé la moquette (je ne fume plus depuis longtemps !) ! Et moi aussi je me suis sentie bien recadrée. Je vous dis pourquoi... Petite confidence dont je ne suis pas fière...
Tous les ans je me dis : Vivement que Décembre soit passé, Noël et le Jour de l'An ! Je sais que c'est parce que ma vie sentimentale est un désastre et que je n'ai pas d'enfant (j'ai 45 ans, donc je n'en aurai jamais...)... Et jusqu'à la lecture de vos posts, je me répétais ras le bol des cadeaux à faire aux neveux et nièces, ras le bol qu'ils viennent sauter sur les genoux avec les jouets que le Père Noël leur a apporté, ras le bol de jouer à la dînette et de lire l'histoire dans le beau livre neuf lui aussi apporté bien entendu par le Père Noël, ras le bol des plaisanteries grivoises de fin de repas ou autres souvenirs d'anciens combattants que j'ai entendus mille fois... Et puis, en vous lisant, j'ai déclenché mon imaginaire et je me suis dit : Et si toutes ces lumières s'éteignaient d'un coup parce qu'un tsunami aurait emporté tout ce monde dans un au-delà incertain ? L'horreur s'est imposée à moi brutalement... Au diable mes ras le bol, mon irritabilité que je rendais même palpable, car j'ai la chance d'avoir une famille... C'est sûr que les blagues de l'oncle Marcel ne sont pas du meilleur goût, que les coups de gueule politiques de mon cousin quand il a un peu abusé de la dive bouteille me cassent les oreilles et n'apportent rien, que ma grand-tante, vieille fille, va encore se plaindre de n'être pas allée à la messe de minuit parce que personne ne lui a proposé de l'y accompagner et que dans la nuit noire ce ne serait pas raisonnable qu'elle sorte et que de toute façon ses jambes ne la portent plus solidement... C'est sûr que le même repas que ma mère fait avec les mêmes mets bien gras depuis toujours va vite m'étouffer, d'autant que mon père ajoutera - comme tous les ans à la même époque - que tout le monde n'en a pas autant dans son assiette... Mais je viens de sentir au plus profond de moi, grâce à vous tous encore une fois, qu'ils seront encore là cette année (du moins je l'espère)... Et comme vous le conseillez, ce constat ne suffit pas et je vais commencer après ce post à tous leur envoyer de l'amour en les imaginant à cette table de Noël, peut-être maladroite, mais généreuse et moi aussi en ce jour de Noël, je ferai en sorte d'accepter sans juger tout ce qui me sera DONNÉ d'entendre et de vivre...