Bizarre : la société occidentale parle beaucoup de karma !

 " Karma  " signifie " action ". Selon la tradition indienne, ce mot sanskrit décrit un processus selon lequel toute action entraîne une réaction, positive ou négative. Il s'inscrit dans la croyance en la réincarnation. Selon ses actions, bonnes ou mauvaises, l'âme  récolterait ce qu'elle a semé dans le monde matériel. Le but de la réalisation spirituelle consisterait à s'affranchir du karma et ainsi du cycle des morts et des renaissances.

Je crois qu'il existe une forme de yoga appelé " karma yoga " ou " yoga de l'action " qui consiste à agir sans s'intéresser aux fruits de l'action, c'est-à-dire aux bénéfices. Un yoga très difficile à pratiquer.

On voit de plus en plus ce terme, en effet. Il était question il n'y a pas si longtemps d'astrologie karmique. Ce qui ne correspond pas vraiment à notre tradition chrétienne.

Ce sont les théosophes, je crois, en Angleterre, qui ont commencé à introduire ce terme sanskrit au tout début du XXème siècle (fin du XIXème). Il faut dire que l'Inde était une colonie de l'Empire Britannique. Puis des gens comme Krishnamurti et Rudolf Steiner sont devenus des personnes ayant une certaine audience dans le monde ésotérique. A partir des années 60 et surtout 70, le mouvement hippie a adopté à son tour des éléments de la spiritualité indienne, dans un sentiment de rejet du monde occidental et de la religion chrétienne. Cfs " Instant karma ", chanson de John Lennon. Aujourd'hui, le terme " karma " est donc largement diffusé - avec la croyance en la réincarnation que de plus en plus de gens adoptent - comme une alternative à la notion de péché, bien qu'in fine, les deux notions se rejoignent.

C'est vrai que les écrits de Rudolf Steiner, précurseur de l'agriculture biodynamique - entre autres -  largement diffusés aujourd'hui parlaient déjà de karma au début du XXème siècle.

La spiritualité orientale se développe en Occident à vitesse exponentielle depuis quelques années . Un grand nombre de personnes connaissent le yoga, le karma, les textes religieux indiens ou bouddistes . Cela ne contrarie en rien les religions chrétiennes . Les personnes retiennent essentiellement le fond : les  principes d'amour de Dieu et de son prochain . Et elles s'enrichissent de connaissances nouvelles, de différentes approches et méthodes qui leur conviennent . 

Au-delà d'un syncrétisme discutable dans lequel il y aurait effectivement confusion des genres, des figures comme Alexandre Jollien, auteur de " Vivre sans pourquoi " vont puiser dans le Bouddhisme (en l'occurence le Bouddhisme Zen) un approfondissement de leur religion. Le charisme du Dalaï Lama ouvre également des horizons spirituels sans pour cela qu'il soit nécessaire d'abandonner ses propres croyances. Il en est de même de " L'enseignement de Mâ Ananda Moyî " dont il est souvent fait allusion ici et qui utilise le terme de " karma " . Pensons aussi à tout ce qu'un homme comme Arnaud Desjardins, disciple de swami Prajnanpad et auteur de " En relisant des Evangiles " peut aussi apporter grâce son expérience des traditions indiennes.