Tout le monde connaît la célèbre formule convaincante du psychologue et pharmacien Émile Coué " : Chaque jour, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux "... Certains ironisent et se gaussent même à l'évocation de sa méthode autoréalisatrice. Il faut dire que le sketch désopilant de l'humoriste Dany Boon, qui reprend le principe de l'autosuggestion positive, est toujours inscrit - des années plus loin - dans notre mémoire. Mais reconnaissons que ce concept lui a plutôt réussi ! De toute façon, si la persuasion et la persévérance de Coué ont rencontré une admiration internationale, ce n'est pas le fruit du hasard. L'être humain étant méfiant par tempérament, il a fallu que les résultats annoncés et promis en termes de bonheur, de réussite, de santé, soient particulièrement probants et au rendez-vous...
Toujours est-il que pour en arriver à se répéter au quotidien des phrases optimistes, il faut sacrément souffrir. Beaucoup se tournent aussi vers la prière pour sortir de cet état insupportable. D'autres, moins enclins à la religion, préfèrent appliquer les principes bouddhistes qui suggèrent de parvenir à une acceptation totale de ce qui est et qui se manifestera libératrice a posteriori. Les moyens utilisés ont tous, sans exception, leur valeur. Le choix est une question de sensibilité personnelle respectable. Le lien commun repose sur la certitude que nos émotions nous parlent et sont toujours prêtes à nous délivrer un secret, qui n'a de sens que pour soi. Elles permettent de nous rapprocher de notre être intérieur et de notre unicité.
Effectivement, les situations sont identiques en apparence. Deux malades du même âge, du même milieu social, atteints d'un cancer du poumon, n'auront pas les mêmes réactions au même traitement médical. L'explication ? Chacun de ces deux hommes, de par sa maladie, est poussé à se poser les vraies questions, c'est-à-dire celles qui le concernent en propre. Toutefois, l'un d'eux pourra passer à côté de cette nécessité et ne pas connaître la guérison. Cette opportunité mentale faisait dire au psychanalyste Jacques Lacan que chaque fois qu'on se pose une question, la réponse est en nous... Admirable outil psychologique à disposition ! Ce réflexe, inégal malheureusement car plus ou moins développé selon les individus, inscrit déjà dans la prévention mais aussi dans la réparation si nous avons tardé à nous interroger sur nos maux psychologiques et/ou physiques.
Ainsi, à chacun son Coué, l'essentiel demandant de faire en sorte d'évoluer chaque jour de mieux en mieux... La condition sine qua non ? Accepter de bien vouloir affaiblir toujours davantage son ego. Un fonctionnement grandement auto-écologique qui permet de se dépolluer progressivement de la malveillance ou du déni posé sur son âme.