Comment dédramatiser la scolarité ?

Portrait de Orlan

Je viens de craquer avec mon ado car lundi c'est la rentrée et il n'a rien fichu des vacances... Là, il est dans sa chambre pour essayer de faire le boulot qu'il avait à faire mais le problème c'est qu'il est convaincu que demain soir il aura tout fait ! Je ne vois pas très bien comment compte tenu de ce que j'ai découvert sur son cahier de textes !!! C'est un lymphatique et un rêveur nous a dit son prof principal ! Tu parles d'une explication et d'une consolation...

J'en ai ras le bol de me prendre la tête avec sa scolarité. J'en ai même des palpitations...

Comment pourrais-je arriver à dédramatiser la scolarité de mon fils, gentil petit gars par ailleurs ?

Portrait de Modérateur

 " Dédramatiser la scolarité ", conférence audio à propos de la gestion mentale  :

http://www.signesetsens.com/conference-psy-gratuite-dedramatiser-la-scol...

Portrait de Lili

Bonjour Orland,

Vous êtes le père de votre ado et effectivement vous êtes conscient de votre devoir de transmission envers lui, ce qui vous pousse à être soucieux de sa scolarité, et ça, c'est tout à votre honneur. Ceci dit, vous savez aussi que votre fils, qui selon vos dires est un gentil garçon, est aussi un lymphatique et un rêveur. Pourquoi n'essayez vous pas de lui apprendre à faire avec ce qu'il est dans le domaine de la scolarité .

Par exemple, vous pourriez lui montrer comment s'organiser. D'après les quelques posts que je me souviens avoir lu de vous, vous êtes quelqu’un qui a plutôt les pieds sur terre, qui est rationnel et semble posseder de nombreuses qualités de rigueur et d'organisation, ne serait-ce que pour votre travail. Essayez de lui donner les outils dont vous disposez : si vous savez que l'organisation n'est pas son fort, transmettez-la lui par l'exemple . Loin de moi l'idée de vous juger mais plus de montrer les choses sous un autre jour : peut être auriez vous pu regarder avec lui dès le début des vacances son cahier de textes, au lieu de le découvrir à la dernière minute, vous auriez pu l'encourager à élaborer un « planning » afin de ne pas être pris de « cours » le vendredi. Ainsi, en l'accompagnant un peu tout au long des vacances dans cette organisation, vous auriez pu suivre l'avancement ou non de son travail avec peut-être des petites récompenses ou sanctions à la clé, au fur et à mesure, ce qui aurait peut être évité votre propre énervement pour cause de panique 3 jours avant la rentrée. L’ambiance y aurait sûrement gagné et son travail aussi.

Il n'utilisera peut-être pas toujours par la suite les outils que vous lui aurez transmis mais vous les lui aurez transmis et ayant fait ce que vous aviez à faire, vous serez peut être plus serein par rapport à cela.

Bon dimanche et bonne « reprise ».

Portrait de Orlan

Merci pour tous vos conseils avisés, Lili, mais il y a longtemps que ces fondamentaux ont été transmis à mon fils. Y compris bien entendu de ne pas avoir attendu hier pour l'inciter à faire son travail dès le début des vacances... Mais ma question ne porte pas sur comment apprendre à mon fils à bien s'organiser mais sur comment dédramatiser sa scolarité ? Cette question ne le concerne pas lui mais moi : c'est pour cette raison que je l'ai postée dans Psycho Je m'explique...

J'ai été un très bon élève dont les parents n'ont pas eu besoin de s'occuper scolairement. De toute façon, ils n'en avaient pas les moyens intellectuels... Je pense donc que l'échec scolaire touche un affect chez moi que je renforce et je cherche à prendre de la distance avec cette problématique pour ne pas aggraver les résistances et l'opposition de mon ado récalcitrant...

Je vais écouter cette conférence en attendant vos commentaires, si vous voulez bien me donner des pistes efficaces...

Portrait de Lili

Désolée d'être intervenue à côté de la plaque Orland, effectivement, vous semblez avoir déjà fait ce que vous pouviez, alors bonne conférence ! Jespère que vous pourrez lire d'autres commentaires qui vous feront avancer.

Portrait de Orlan

Merci pour vos encouragements Lili. De toute façon, vos rappels en matière d'accompagnement scolaire ne seront certainement pas vains car je sais que tous ces posts présentent non seulement une dimension altruiste mais transmettent aussi des conseils avisés...

Je ne me suis toujours pas mis à l'écoute de cette conférence, trouvant des prétextes fallacieux pour surseoir ! Il y a décidément une raison à tout cela... Je vais donc m'y " mettre " tout de suite ! 

Portrait de Floriane

Quand je vous ai lu hier soir Orlan, j'ai souri parce que votre question m'a renvoyée à ce que j'avais vu en cours l'après-midi même, concernant l'adolescent et sa propre "mise en échec", scolaire ou affective. Alors, je ne sais pas du tout si cela correspond, mais, d'une part, votre fils est-il en échec scolaire, ou craignez-vous qu'il le soit? En lien avec ce que vous avez dit de vos parents... Et d'autre part, s'il l'est, cela peut traduire une angoisse du temps, sur le mode "et si l'échec me préservait?", en échouant, il échappe au temps et donc à la mort. Le futur fait peur à l'adolescent, le temps est dangereux, donc l'ado s'oppose aux parents, fait le contraire, croyant échapper à la vieillesse, et le votre ne suit pas vos conseils d'organisation et d'anticipation.

En même temps, quand j'ai dit ça, je n'ai rien dit, parce que je ne sais pas si cela peut vous aider à dédramatiser, comme tel était le sens de votre question. Mais ce qui a fait écho, aussi bien en cours qu'à la lecture de votre post, c'est la scolarité de mon frère. Mes parents se "désespéraient" de le voir en faire le minimum, toujours à la dernière minute, sachant que ma soeur et moi avions été de bonnes élèves, studieuses, organisées et appliquées, félicitées... S'il avait plus bossé, il aurait eu de meilleurs résultats, mais il s'en sortait, et lorsqu'il savait que ses notes risquaient de lui être préjudiciables (pour un éventuel passage), il faisait un petit effort, se mettait un peu plus au travail, et tout allait mieux.

Il gère aujourd'hui une exploitation agricole et a toujours de nombreux projets de développement qu'il mène à bien.

Peut-être que dédramatiser serait de faire confiance à votre fils, et vous dire que lui seul est responsable de ce qui lui arrive, tout en ne le lâchant pas. En tant qu'enseignante, et même si j'ai affaire à des élèves plus jeunes, c'est le message que j'essaie de faire passer: accompagner mais ne pas oublier que l'élève suit son propre chemin et que les parents qui essaient d'en "faire trop" ne rendent pas forcément service à leur enfant.

Portrait de Gilbert

Bonjour Orlan,

Vous savez peut-être que je suis enseignant à la retraite... J'ai deux fils, l'un qui n'est pas allé au-delà de la 3ème, et l'autre qui a " abandonné " sa deuxième année de BTS vente pour aller faire le manoeuvre dans les " Travaux publics "... Peut-être par opposition n'ont-ils pas désiré suivre les traces de leur géniteur ? C'est possible ! Moi-même, je suis fils d'ouvrier et me suis appliqué à essayer d'être un " bon " élève pour avoir une " situation", comme on disait à l'époque ! Sauf que j'ai consacré ma carrière à m'occuper d'élèves en échec scolaire... Pas de hasard (rires !). Tout ça pour vous dire que mon fils aîné se "débrouille " très bien dans la vie. Il n'est pas riche mais travailleur (restauration rapide). Mon deuxième fils " se bouge ", contrairement à ce qu'insinue Monsieur Goldmann et ses sbires, et ne renâcle pas à la pelle et à la pioche pour se payer sa formation de coach sportif (son véritable désir !). Faites confiance à votre fils. Vous faites ce que vous pouvez en tant que père et c'est très bien, mais son avenir ne vous appartient pas et il se peut qu'il vous " étonne " dans le bon sens, comme les miens m'étonnent agréablement. Dédramatiser la scolarité consiste à ne pas tout "miser " sur les devoirs scolaires. Laissez cela au monde enseignant et laissez votre fils se débrouiller avec eux (sans cautionner sa flemmardise mais sans en faire une étiquette non plus !). Posez vos règles mais faites-lui en même temps confiance. Bon courage, Orlan. La fonction du père n'est pas toujours facile mais elle faite aussi de grandes joies... Smile

Portrait de cricri

Personnellement, je trouve votre demande d'aide très intéressante et très responsable. Ce qui me fait dire cela, c'est que vous intervenez très souvent sur ce forum et toujours à bon escient. Pour votre fils, vous demandez des avis et il me semble - mais je ne suis pas psy - que c'est déjà une façon de prendre du recul entre vous - le bon élève que vous avez été - et le " mauvais " élève que vous paraît être votre ado. Quoi qu'il en soit, et Dieu sait si vous avez souvent partagé cette idée avec les foromers, on ne peut changer qui que ce soit. Votre fils sait qu'il peut compter sur vous et c'est déjà énorme. Ensuite, et comme ça a été induit, il a son propre chemin à parcourir, sa destinée... J'outrepasse sûrement mes attributions mais je crois que plus votre fils vous sentira inquiet, moins il travaillera : en fait, il atteint ainsi son but, soit que vous ne l'oubliiez pas. Comme je sais que vous êtes croyant, je me permets de vous rappeler cette superbe phrase du Christ : " Ne crains pas ; crois seulement "... Je pense que cette sagesse peut vous guider efficacement... Autrement dit, lâchez prise, d'autant que votre jeune étant gentil, vous ne prenez aucun risque : à son âge, un ado qui doit mal tourner ça se voit et ça se sent... Et puis, ne cherchez pas a compenser avec lui ce que vos propres parents n'ont pas pu vous donner : ça ne marche jamais !

Amitiés,

Cricri

Portrait de Orlan

Je suis enfin arrivé à écouter cette conférence ! L'intervenant donne des références littéraires intéressantes et je vais essayer de me procurer les bouquins dont il parle. Il a aussi des astuces didactiques qui me paraissent potentiellement efficaces, notamment pour déclencher l'imagination de l'élève. Mais je pense que ce qui est précieux et que vous m'avez reformulé, c'est qu'un ado est avant tout un être humain qui a sa route à faire avec ce qu'il est et non ce qu'il a... C'est cette nuance qui est extrêmement importante à garder à l'esprit. C'est vrai que la société de l'avoir dans laquelle nous sommes censés " évoluer " nous pousse à oublier notre seule réalité : peu importe ce que l'on a, comme bagages matériels et intellectuels, l'essentiel c'est d'avancer au nom de l'être et ce, quoi qu'il puisse nous arriver. Notre vraie force, notre unique richesse se situe là. À nous de la cultiver et de ne pas nous la laisser rapter. Je vais regarder mon fils autrement dorénavant...

Portrait de Viviane

Mon troisième fils, jeune ado de 12 ans, ne me donnais pas du tout l'impression de se sentir concerné, pas plus que motivé à travailler, à son entrée en 6ème... Il est passé en 5ème plus par "bénifice du doute" si je puis dire, car les professeurs étaient unanimes, c'était plutôt une question de "maturité" que d'être "incapacitaire"... Le 1er trimestre en 5ème, encore plus "catastrophique"... quant aux résultats, a cependant provoqué une entrevue avec le professeur principal "homme" assez "douloureuse" personnellement... Je suis rentrée chez moi... avec le sentiment qu'en tant que mère, j'avais tout faux ! Mais, et contrairement à ma façon d'être "naturelle", lors de l'entretien avec le professeur... je n'ai absolument rien "discuté"... partant du principe, que c'était la loi, et je dirais même 2 fois, puisque professeur principal et homme... par contre, il semble à aujourd'hui, que mon fils (qui est aussi un gentil garçon) s'en soit servi lui, pour se "mettre au travail"... ce que lui a d'ailleurs verbalisé le professeur principal, et d'autres professeurs dans d'autres matières... Comme si en définitive, pour ma part... et là bien sûr je ne parle que de ma petite personne... il fallait aussi que je "lâche" encore une part de culpabilité et de peur, à n'être pas une "bonne mère"... Et tout en écrivant "bonne mère", je suis bien évidemment renvoyée à "Marseille", ce qui me parle premier degré bien entendu...