Comment faire table rase de son passé pour ne plus subir d'épreuves récurrentes ?

C'est sûr qu'il ne me semble pas bon de vivre dans le passé dans une sorte de nostalgie. Mais de là à faire table rase du passé, je sais pas faire. Lorsque je regarde une photo de mon père, de ma mère, de mon frère - et ça m'arrive de temps en temps - il y a une espèce de présence qui me rassure. Ce doit être névrotique, comme disent les psys, mais ça ne rend pas non plus malade. Au contraire même. Et puis la nuit, sans le vouloir, parfois je rêve de personnes que je n'ai pas vu depuis des années. Comme si le passé était toujours là. Mais si vous avez la méthode - apparemment c'est la que ça pèche - pour me débarasser des épreuves, je prends... ça c'est sûr !

De grâce ! Stop à ce genre d'articles racoleurs, qui promettent monts et merveilles, uniquement pour vendre ! Du bon sens ! S'il existait des recettes véritables, alors les êtres humains ne connaîtraient qu'un "état de vie parfaite" sur cette Terre... Et on a beau dire, beau faire, les épreuves nous les connaissons et les rencontrons tous, à hauteur de ce que nous pouvons traverser... Je pense qu'il y a des possibilités "d'assouplir" certaines difficultés dans sa vie, en tentant de "régler" certaines incompréhensions y compris en lien au passé familial, sûrement... De là à dire qu'on peut véritablement faire table rase du passé, je crois que c'est impossible, ne serait-ce que sur un plan du destin de chacun et du sens de chaque incarnation. Et puis, si ce que dit cet article était vrai, comment se fait-il alors, que les sciences humaines existent, la spiritualité et toutes ces possibilités qu'un être humain pourra développer pour aller dans un sens d'une vie plus évolutive ?

Votre post a l'avantage d'être clair et argumenté. Ces articles, style pillule du bonheur, me dérangent aussi car on a l'impression, en les lisant, qu'on a tout faux dans l'existence. Merci pour votre bon sens et votre engagement.

Je ne vois pas très bien comment faire table rase de son passé ! Prenons un exemple : imaginons qu'un bébé naisse avec un handicap. Malgré le temps, ce handicap le renverra toujours à sa pathologie congénitale et il est impossible qu'il en soit autrement. Autre exemple : un de mes amis a eu un accident de quad qui l'a rendu paraplégique. Comment peut-il faire table rase de cette horrible journée où tout a basculé tragiquement ? En revanche, Sigmund Freud demandait de sublimer tout drame existentiel pour ne pas être invalidé psychologiquement par la souffrance mentale. Ce qui signifie : en faire quelque chose, ce quelque chose qui n'appartient qu'à soi. En ce qui me concerne, d'obstacle en peine, sans omettre ma part de drames familiaux, j'ai trouvé le chemin de la foi et de la spiritualité. Ce qui me permet d'avancer au présent le mieux possible et de surcroît, de progresser.

Si je comprends bien, Sofia, il faut accepter ce passé et ne pas y rester fixé. Avancer avec notre histoire quelle qu'elle soit. C'est quand même beaucoup plus envisageable comme projet de vie.

Je ne veux pas faire table rase de mon passé, je veux l'accepter car c'est tout ce que j'ai traversé qui fait de moi la femme que je suis aujourd'hui. C'est sûr que je ne ferai pas le parcours une deuxième fois, ce serait maso ! C'est comme accepter ses rides qui se dessinent jour après jour sur mon visage : elles sont la trace de mon vécu et elles ne sont pas douloureuses.

Au-delà de l'aspect psychanalytique des compulsions de répétition qui préconise de les voir et de les comprendre pour qu'elles s'arrêtent, il y a une lapalissade à prendre en compte : si elles continuent - et sans masochisme aucun -, il y a une raison : elles sont là tant que nous en avons " besoin " dans le sens où chaque être humain est a priori sur Terre pour développer ses capacités et ses valeurs humaines, sans rester toutefois indéfiniment empêtré dans un passé qui ne lui appartient pas ou plus... Autrement formulé, une compulsion de répétition abrite, comme tout phénomène universel, un pôle + et un pôle - et tant pis si ça ne nous semble pas l'idéal car, quoi qu'il en soit, nous n'y pouvons rien au niveau dudit principe !

Je rejoins les vues de Yamina, même si - comme elle le souligne - le destin humain reste difficile à accepter. La sagesse bouddhiste nous prévient du reste à l'identique : quittons le leurre d'une vie hypothétiquement parfaite ! Parfois, c'est extrêmement difficile, comme ça m'est arrivé encore hier. Je suis allée prier à l'église comme à mon habitude. J'y suis allée le cœur léger et heureux. J'ai même rencontré une Sœur que j'aime beaucoup et, en rentrant chez moi, je me sentais bien...

Pas sitôt arrivée, ma sœur débarque sans m'avoir prévenue. Elle était agitée et vociférait parce qu'elle s'était disputée avec un artisan qui travaillait chez elle et qui, selon sa parano, l'avait méprisée... Son mari aurait défendu l'artisan et elle s'est ensuite disputée violemment avec lui...

Dans un premier temps, je me suis dit que Dieu m'abandonnait car ma sœur venait de m'ôter la sérénité que j'avais en sortant de l'église. Ensuite, je me suis ressaisie spirituellement et j'en suis arrivée à penser que le diable était encore venu me visiter pour essayer de me décourager et de m'empêcher d'aller prier en me donnant un mauvais souvenir de ce moment de prière. Ce n'est pas la première fois qu'il agit comme ça mais je voulais me remettre en mode d'Amour divin. Alors j'ai demandé au Seigneur de m'aider car non seulement l'état psychologique de ma sœur m'inquiète de plus en plus dans la mesure où il s'aggrave et que je n'y peux rien mais, surtout, je ne voulais pas être négative. L'Esprit saint est alors venu avec son souffle et, rapidement, se sont imposées à moi trois directions de Saint Paul que je trouve essentielles :

. N'être un obstacle pour personne 

. Essayer de s'adapter à tout le monde 

. Ne pas chercher son intérêt personnel mais celui " de la multitudes des Hommes "...

Chaque jour et depuis des années, je travaille ces axes mais le énième épisode fâcheux de ma sœur m'a fait comprendre qu'il ne suffit pas que je les connaisse par cœur, il faut aussi que je sois capable de les appliquer spontanément, donc que je les ai intégrés psychiquement, ce qui ne semble pas être le cas vu que j'ai encore attiré cette scène pénible et inquiétante... Je voudrais préciser cependant que dès que j'ai pensé aux recommandations de Saint Paul et sans en faire part à ma sœur, elle s'est mise à pleurer, comme si en son for intérieur elle comprenait qu'elle n'avait pas raison et qu'elle s'abîmait avec sa colère permanente...

Votre témoignage, Mireille, me va droit au coeur. Cette application de l'enseignement de Saint-Paul est un message que je reçois, ce matin, comme un joli signe. D'autant que je traverse quelques turbulences en ce moment. Merci.

Je crois l'analyse de Mireille très juste puisque, dans son commentaire, elle fait apparaître avec un même terme les deux facettes de tout individu : Sœur et sœur... C'est un peu comme si le Seigneur avait fait comprendre à notre amie que sa sœur dans la vie abritait quoi qu'il en soit une dimension divine. C'est ce qu'explique Yamina de son côté avec le pôle+ et - de tout être humain... L'espoir, l'espérance, sont donc toujours à disposition... Ce qui nous permet d'avancer sans que le passé devienne soit une sorte de lourdeur dépassée, soit un refuge virtuel.

Votre expression " L'espoir, l'espérance, sont toujours à disposition " sonne comme le fondement de la foi. Je suis d'accord avec vous, Cricri, sur la justesse du com de Mireille en lien avec le pôle + et - de l'Homme. Le " refuge virtuel " me parle pas mal aussi ! J'ai parfois moi-même des difficultés à en sortir...

J'ai lu le témoignage de Mireille sur Saint Paul qui m'a beaucoup plu. Dans un passage de " Affirmez la sagesse divine " d'Emmet Fox, il est écrit : " Plus vous verrez Dieu en vous-même, en autrui et dans tout ce qui vous entoure, plus votre vie reflètera la paix, l'équilibre et la joie. " Ce qui demande d'être très vigilant mais qui me semble en lien avec les beaux mot-clés de l'apôtre.

Merci Cricri d'avoir mis en exergue le lien entre Sœur et sœur... 

Ce rappel du Seigneur qui veille sur nous en permanence, y compris sur la situation la plus douloureuse, m'a fait un grand bien mais j'en profite pour vous dire que ma sœur vient de m'appeler pour me dire qu'elle avait eu mal au ventre jusqu'à 21 heures hier soir à cause de toutes ces disputes... Je ne lui ai fait aucun commentaire et du coup, elle ne s'est pas éternisée. C'est à elle de comprendre.

Un lien effectivement intéressant au niveau de la fraternité. Cependant, Mireille, vous avez raison. C'est à votre soeur de comprendre et entretenir sa plainte ne mènerait à rien. Vous ne pouvez pas faire le chemin de la compréhension à sa place.

Ce que je trouve magnifique dans la tournure plus spirituelle qu'a pris cette discussion, c'est que même si la sœur de Mireille semble " diabolique " (pour reprendre une expression qui a été employée), elle " donne " inconsciemment d'elle-même, certes grâce à Dieu, mais également car elle permet des échanges essentiels, pertinents, sensés, nuancés en partant de son histoire mentale douloureuse. Cette personne a choisi une incarnation difficile et, à titre personnel, je la remercie de toute mon âme dans la mesure où, grâce à sa pathologie, j'ai appris beaucoup ce matin...

 " Une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure " est-il dit je crois dans la Bible. Je suis entièrement d'accord avec vous Christine-zen. Sans le vouloir consciemment, la soeur de Mireille permet une superbe discussion. Le Seigneur passe parfois par des chemins improbables pour nous signifier des choses importantes.

Quel réconfort pour moi de découvrir cette superbe discussion... 

J'en profite pour vous faire part d'une très belle citation d'Albert Einstein qu'on peut adapter à certains des posts précédents et qui m'aide lorsque je baisse les bras en pensant à mon petit garçon décédé... Voilà ce que disait ce scientifique de génie : " La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. "... Je souhaite sincèrement à mon tour que la somatisation de la sœur de Mireille lui permette d'opérer un changement comportemental salvateur...

À tout moment nous pouvons avoir une prise de conscience libératrice et nous ne devons jamais oublier ce cadeau divin à disposition...

D'où l'importance de ne pas avoir peur du changement. Merci, Luna, pour cette citation venant d'un scientifique.