Je suis une véritable éponge et j'en ai plus qu'un peu marre !
J'ai l'impression que j'attire à moi des gens très négatifs qui déversent sur moi leurs soucis et surtout leur mal-être. Comme je suis célibataire et que je n'ai pas d'enfant, je ressens que mon entourage me prend pour un véritable putching ball.
Je sais que, comme tout le monde, j'ai mes limites psychologiques et physiques mais il n'y a rien à faire, je permets qu'on me raconte tout et n'importe quoi. Après, je regrette mes réponses, je culpabilise parce que je trouve que soit je n'ai pas été à la hauteur, soit que je me suis mêlée de ce qui ne me regardait pas. Je peux arriver à en avoir un sommeil perturbé, faire des cauchemars ou de grandes insomnies. À ce moment là, je me jure qu'on ne m'y reprendra plus, que je ne tomberai plus dans ce genre de piège mais ça recommence rapidement.
Je sais que je suis responsable de ces situations négatives et déplaisantes mais je n'arrive pas à régler ce problème qui commence à abîmer ma santé. Pourtant je m'applique à faire un travail spirituel sérieux mais je ne me sors pas de ces espèces de tentations qui consistent à avoir une oreille qui se veut altruiste mais dont je finis par me demander si elle n'est pas complaisante. Pourtant je ne crois pas avoir une mentalité de concierge.
Je m'en veux d'être incorrigible malgré beaucoup de lectures psycho sensées et faciles à appliquer.
Suis-je incurable ?
Gilbert. R. Psy...
Un inconscient permissif
En tant que psychanalystes, nous nous méfions beaucoup de ce qu'on nomme " Le complexe du Sauveur ". Il consiste à fantasmer que nous aurions le rémède aux souffrances d'autrui. Paradoxalement, il s'agit là d'une position inconsciente discutable dans le sens où elle cache une sorte de toute-puissance illusoire. Il est bon, Claire, et surtout salvateur, que vous vous en rendiez compte. L'écoute, idépendamment des qualités d'accueil que l'on puisse posséder de façon innée, nécessite méthode et méthodologie. Une personne en souffrance, si l'on n'y prend pas garde, peut se débarasser de ses pulsions de mort sur un inconscient permissif comme il semblerait que ce soit votre cas. Un professionnel est formé justement, de par ses études et son propre travail avec un thérapeute, pour ne pas devenir une " éponge " avec ses patients.
Vous êtes célibataires et sans enfant, dites-vous ! Peut-être est-ce pour combler ce vide que vous tendez ( et vous n'êtes pas dupe, c'est bien !) une oreille plus complaisante qu'altruiste. La psychanalyse affirme qu'il n'existe aucun inconscient philanthrope. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Freud a parlé " d'influence correctrice du paiement ". Que je sache,vous n'êtes pas psy et ces personnes ne vous rémunèrent pas. Vous n'avez donc aucunement à culpabiliser sur ce que vous avez dit ou pas dit. Ce sont elles qui vous sollicitent et pas vous. Voilà un premier point qui devrait alléger le " mauvais fardeau " que vous portez sur vos épaules ( " mauvais fardeau " car ce n'est pas le vôtre). Dans un deuxième temps, essayez d'analyser le bénéfice que vous avez à répondre à vos interlocuteurs (sentiment de ne pas être seule, curiosité, etc.). Comme je sais que vous êtes une personne qui s'interroge, le mieux consiste à vous rendre de plus en plus indisponible tout en vous dirigeant peut-être vers une formation qui vous donnerait les outils nécessaires pour ne plus vous faire polluer de la sorte. Votre prise conscience est un excellent début pour cela. Sans doute avez-vous des qualités requises pour aller plus loin ?
yamina.174
Apprenez à dire non pour rester à votre place
Je trouve curieuse la façon dont vous avez rédigé votre post...
En le lisant, on a l'impression que vous vous connaissez bien et que vous faites vous-même les réponses à vos questions !
J'aime bien la réponse de Gilbert R., le psy, qui - très habilement - vous rappelle qu'il existe des études pour devenir un professionnel de l'écoute en Sciences humaines ! Vos propos me font penser à ces personnes qui pensent qu'elles sont de vraies psychologues en personne parce qu'on leur fait
des confidences !!! Écouter les problèmes de l'entourage n'engage absolument pas puisqu'effectivement, vous n'êtes pas payée... Mais je pense que votre mal-être vient du fait que
vous ne savez pas restez à votre place, indépendamment du fait que vous vous nourrissez certainement des problèmes des autres qui deviennent indigestes à la longue puisque vous n'avez pas appris, par votre propre analyse et par des études appropriées, à mettre la distance qui convient dans ces cas-là.
À mon tour de vous poser une question : admettons que vous ne sachiez pas jouer du piano, est-ce que vous donneriez des leçons de piano si on vous le demandait ??? Ça me fait penser aux dames (bienpensantes ?) qui font de l'accompagnement aux devoirs le soir après l'école, alors qu'elles n'ont pas la moindre formation enseignante et quand encore elles ont acquis par le passé quelques bases solides en orthographe, par exemple, système que bien des enseignants dénoncent à juste titre dans la mesure où enseigner est un métier qui s'apprend !!!
Apprenez à rester à votre place en commençant par avoir l'honnêteté intellectuelle de dire que vous n'êtes pas Psy à ceux qui sont censés vous demander de l'aide spontanément (???)... C'est une question d'humilité mais qui fera que vous allez vous sentir bien mieux partant de là et pouvoir regarder vos propres problèmes en face pour avancer... Car, rappelons que l'histoire des autres ne nous apporte strictement rien en terme d'évolution personnelle. Sinon, ça se saurait... Et, encore une fois, c'est pour cette raison que les Psys font non seulement des études spécifiques mais également une psychanalyse, histoire aussi de ne pas se repaître des malheurs de leurs patients...
Isabelle
La question de la cure ?
Bien que je ne sois pas Psy, moi non plus, un solide travail analytique personnel, je le confirme, permet avant toute chose de bien faire la différence entre ce qui nous concerne et ce qui n'est pas notre histoire ! Mais je pense que les réponses qui vous sont faites sont extrêmement complètes en soi...
Je me permet juste d'ajouter mon petit post... parce que le simple fait que vous terminiez votre com avec ce "suis-je incurable ?" peut effectivement tout à fait être entendu (en tout cas c'est ce que j'en perçois) "je suis un-curable"... Loin de moi l'idée d'un prosélytisme quelconque... Mais pour moi, il me semble que votre inconscient vous dit déjà que vous avez cette possibilité d'en passer par la cure analytique...
Bien entendu, mes propos n'engagent que moi, et je fais toute confiance aux professionnels qui interviennent avec justesse sur ce forum, pour le cas échéant, me remettre sagement et justement à ma place...
Christine-zen
Vous ne m'avez pas passé la brosse et c'est bien !!!
Je viens d'effacer toute ma réponse, c'est vous dire combien vos réponses m'ont énervée ! Sauf que d'une part, je suis venue chercher mes limites en posant ma question et que d'autre part, ayant le très gros défaut de franchir la ligne jaune, vous avez raison en tout et pour tout ! Merci d'avoir eu le courage et la sincérité de ne pas me caresser dans le sens du poil, ce qui constitue déjà un enseignement pour moi...
En ce qui concerne une cure analytique éventuelle, j'y pense sérieusement mais actuellement je suis branchée spiritualité et je ne veux pas tout entreprendre en même temps. Je sais qu'il existe des psychanalystes chrétiens mais je ne veux pas trop m'éparpiller pour l'instant. Ceci dit, je sais que je m'allongerai un jour sur le divan car j'ai beaucoup de zones d'ombre à clarifier mais j'aimerais commencer un travail sur moi après avoir fait évoluer ma foi vers plus d'acceptation, voire certains renoncements...