Comment ne plus souffrir du comportement anormal d'un proche?

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai lu que ne plus souffrir du comportement des autres, c'était leur pardonner. Ça je peux le comprendre. Mais, en ce qui me concerne, ma sœur me persécute. Voilà comment elle 'y prend sans arrêt: elle sait tout, moi je ne sais rien ; elle sait méditer, moi je ne sais pas ; elle fait toujours de bonnes affaires, moi non...
Je voudrais ne plus souffrir de ses sarcasmes mais je n'y arrive pas.
J'aimerais y parvenir parce que je transmettrais alors comment il faut s'y prendre pour obtenir ce détachement et je sais que ça aiderait énormément de personnes en difficulté psychologiques qui sont aussi sous l'emprise de membres de leur entourage...
Pouvez vous me guider si vous arrivez à ne plus souffrir du comportement anormal d'un de vos proches?

Portrait de Cécile

Ce que je ferai dans votre cas, Mireille ? Je crois que je commencerai par poser une bonne distance avec un telle soeur. A mon sens, telle que vous la décrivez, elle utilise votre compagnie pour se faire valoir. Rendez-vous indisponible et commencez à la désidéaliser. Puis, un bon moyen consiste à établir une liste de toutes les choses que vous faites et qu'elle est dans l'incapacité de faire. Non pas pour mettre en place un esprit de compétition inutile, mais surtout pour réaliser que vous n'avez pas besoin de votre soeur dans ces moments là.

Un jeu intéressant consiste aussi à  " se vautrer " dans son narcissisme. Dites-lui qu'elle est exceptionnelle mais rajoutez des couches, jusqu'au ridicule. Faites-le avec détachement. En général ce type de personnes sont vite destabilisées car elles comprennent que l'on n'est pas dupe. Dernièrement, une amie me vantait ses mérites quant à sa compréhension de la philosophie. Je lui ai dit qu'avec la connaissance qu'elle avait, je ne comprenais pas pourquoi elle ne donnait pas des conférences... ça l'a calmé aussitôt !

Portrait de cricri

J'ai découvert un merveilleux auteur spiritualiste : Eckhart Tolle. Cet homme dit que quoi que nous réserve le présent, il faut l'accepter comme si nous l'avions choisi... Retour au calme assuré !

Portrait de Nathalie-196

J'ai cru comprendre Mireille que vous n'aviez pas d'enfant. Alors l'histoire de votre sœur, permettez moi de vous dire que je la trouve bien superficielle et sans grand intérêt par rapport à ce que je passe avec ma fille et ce qu'endurent d'autres parents... Je pense qu'il faut que vous arrêtiez de chercher un poil à un œuf!

Portrait de Soso

Moi je n'ai pas d'enfant non plus mais je trouve votre réponse bien agressive Nathalie-196... D'autre part, on peut reconnaître à Mireille-cogolin le mérite de toujours poser des questions intéressantes qui peuvent nous entraîner très loin dans la réflexion si on veut bien s'en donner la peine...
Pour en revenir plus précisément à Mireille, je pense qu'elle a un caractère qui la pousse à garder ses mécontentements, ses désaccords avec autrui, ses colères, au fond d'elle-même et c'est pour cette raison qu'elle attire plus facilement que d'autres des personnes sarcastiques... Je ne fais pas ici l'apologie de l'agressivité mais, comme le dit Cécile, il arrive un moment où il faut savoir remettre les malotrus à leur place. Ça soulage, ça fait du bien et si ça leur chante, il vont choisir une autre cible fragile pour assouvir,leurs pulsions de haine...

Portrait de Lilou.G

Quelle belle phrase, que j'ai notée d'ailleurs : ne plus souffrir du comportement anormal d'un proche, c'est lui pardonner... Je n'ai pas d'enfant non plus mais je ne m'entends pas du tout avec ma belle-fille de 15 ans. J'aimerais tant, moi aussi, dépasser cette épreuve. Je peux choquer, à mon tour, en parlant d'épreuve mais c'est tout à fait de cet ordre-là. Je travaille dur pour y arriver, je lis, j'étudie vos posts mais le problème est toujours d'actualité. Moi aussi j'aimerais ne plus souffrir du comportement de ma belle-fille pour lui pardonner... Avez-vous des pistes, l'astuce, la formule ?

Portrait de Orlan

Parent ou pas parent, effectivement, tout le monde est concerné par ce sujet.
Comme il est question de proche, voilà comment je réagis notamment face à mon fils, gentil garçon mais horripilant par certains côtés parce qu'il n'est pas très conscient des réalités de la vie... Quand il m'inquiète avec ses attitudes je m'en-foutistes, je lâche prise tout de suite en me disant que de toute façon, il n'est pas dans mes moyens de le faire changer vu qu'il a une identité qui lui est propre. Ce qui me fait me recentrer sur moi tout de suite. Ensuite, j'ai acquis le réflexe de prendre un ouvrage quel qu'il soit : je l'ouvre au hasard et j'ai toujours une leçon de sagesse qui s'impose à moi quand j'agis comme ça. Il m'arrive aussi d'allumer la télé au " hasard " qui n'en sera pas un, bien entendu... Cet enseignement que je reçois me conforte dans l'idée que tout ce qui nous arrive en apparence de désagréable a un sens : c'est une véritable école de la vie qui dispense un enseignement que pour soi... Quel privilège ! Cette auto-dépollution a aussi le mérite de nous recentrer sur le présent et de nous donner l'habitude de nous délester progressivement d'un passé " has been " et d'un futur improbable...

Portrait de Sofia M

Une superbe phrase de Carl Gustav Jung peut apporter une piste à explorer, même si le principe n'est pas toujours confortable ni agréable pour notre ego... : " Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous amener à nous comprendre nous-mêmes "...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je rebondis sur votre com, Sofia. J'apprécie en effet grandement les travaux de Carl Gustav Jung, digne continuateur de Sigmund Freud. Et pourtant ! Tout en respectant le maître de la psychanalyse, il a poursuivi sur sa propre voie l'investigation de l'Inconscient. Certains les opposent alors qu'il y a à mon sens, une grande complémentarité. Que seraient aujourd'hui les travaux jungiens si le disciple n'avait pas été, à un moment, exacerbé par les propos du maître ? A noter, que Jung a toujours observé un grand respect pour son ainé, au point qu'il n'a jamais voulu révélé dans sa dernière interview à une télévision anglaise l'intimité de sa relation amicale...

Tout cela pour dire, qu'effectivement, Jung a bien été obligé de mettre en place une difficile auto-analyse pour avancer. Il est allé voir ce qu'il appelle ' L'ombre ". Le sens de ce travail sur lui consistait à réconcilier les contraire. Pour cela, il faut bien accepter qu'en chacun d'entre nous réside une part peu avouable que nous avons la fâcheuse habitude de projeter sur autrui.

Qu'est-ce qui vous dérange fondamentalement, Mireille, lorsque votre soeur a cette attitude ? Seriez-vous jalouse ? Que vous propose-elle en miroir de changer chez vous ? Êtes-vous véritablement sous son emprise ou éprouvez-vous quelque bénéfice à vous plaindre ? Autant de questions certes pas agréables à se poser mais ô combien évolutives. Sofia donne le ton et je crois qu'elle a fondamentalement raison. Tant que nous restons sur une diade bourreau/victime ou bon/méchant, même si objectivement cela peut se justifier, il sera difficile de se connaître véritablement. Le chemin est ardu mais passionnant. Et puis, comme le disent les spiritualistes, ce n'est pas le but qui compte, mais le chemin qui y mène.

Merci Mireille pour avoir permis ces quelques mots,

Au plaisir de lire vos réfexions sur le sujet initié par notre Sofia à tous (rires!).

Gilbert

Portrait de Framboise

Bonsoir  à tous,

Merci  infiniment Mireille pour votre question .Pour ma part, je trouve ce sujet riche et passionnant car il concerne la relation avec l’autre et j’ai l’impression d’y être confrontée presque quotidiennement. Je partage complètement l’avis de Sofia M. (et de Jung, en toute humilité! Je ne suis pas psy !) En effet dans votre cas précis Mireille, l’irritation que provoque votre sœur chez vous peut bien être liée à une partie de vous même qui accepte de se laisser « persécuter » en vous laissant prendre de haut. Je trouve les différentes solutions proposées vraiment  intéressante s mais en ce qui me concerne, je pense qu’on ne peut pas trop généraliser. Je fais en effet une différence entre la relation avec un enfant dont il faut accepter  l’identité d’une part mais aussi le tolérer au quotidien sous son toit même s’il nous énerve parfois au plus haut point (c’est du vécu pour moi aussi, Orlan, hi ! hi ! hi !) et les autres relations : pour tout autre relation, il est nécessaire d’accepter les personnes comme elles sont car nous n’avons pas le choix, certes,  mais il n’est pas nécessaire de les supporter si elles nous font souffrir, là, nous avons le choix la plupart du temps.  Mireille, peut être avez-vous accepté d’une certaine manière le comportement de votre sœur envers vous mais aujourd’hui, il vous gène beaucoup. Vous pouvez essayer de lui en faire part avec délicatesse et sans la juger, en passant par vous et en exprimant votre ressenti. Peut-être n’est elle pas tout à fait consciente de cela, peut être se sent elle elle-même en infériorité par rapport à vous et elle s’en défend de cette manière, beaucoup d’hypothèses sont possibles, et peut-être allez vous-même découvrir une explication ou un visage de votre sœur qui vous surprendra et votre relation en sera améliorée.  Peut être aussi ne lui sera-t-il pas possible d’entendre ce que vous avez à lui dire et de prendre en compte votre ressenti,  pour des raisons qui lui appartiennent. Mais vous aurez fait votre part du chemin et vous saurez à quoi vous en tenir : vous devrez vous-même vous positionner et faire preuve de réalisme  pour savoir ce que vous êtes prête à supporter. Toute relation d’égal à égal ne peut fonctionner que si les deux «  parties » font leur part.   

Peut-être que ces quelques réflexions vous feront avancer dans la vôtre.

Bonne soirée et merci à vous tous pour la richesse des échanges que vous proposez!

 

Portrait de Isabelle

Vos post permettent toujours l'interrogation quand à soi-même... d'excellents miroirs pour se remettre en question pour avancer toujours... Merci ! Cela m'a amener à réfléchir à la relation que nous avons plus particulièrement à nos frères et soeurs... Elle est très souvent construite entre autre, sur de la rivalité (les enjeux sont d'importances... Il s'agit ici de l'amour et de l'attention en particulier, que nous voulons recevoir de nos parents...). Mais nous compliquons toujours ces aspects là, par une grande partie de fantasmes, parce que nous "prêtons" à la soeur, au frère, des "pouvoirs" ou des "déficiences", qui au bout du compte nous arrangent nous ! Sans savoir si au final, ces aspects sont réels... C'est vrai qu'il peut être très inconfortable, dans un premier temps, de voir ce que nous sommes, et nos comportements aussi dans la relation "à l'autre", cette "part d'ombre" très justement démontrée par Jung... Mais accepter de sortir de la relation duelle, c'est se donner une chance supplémentaire, de "polluer" de moins en moins... Soi et les autres... Une relation fraternelle dans le bon sens du terme, en somme... Celles et ceux qui ne vont pas dans le même sens, ont aussi leur raisons d'être, tant qu'on les envisage comme miroir... Mais c'est toujours la même histoire... C'est un travail difficile dont le maître mot s'appelle persévérance...

Portrait de chabal martine

Voila bien longtemps que je n ai pas participe a ce forum. Des moments de grandes intospections voire d'auto analyse... Je ne sais. J avais avec ma fille une relation qui commencait a me pluuer de plus en plus et pendant longtemps j ai rationalise en justifiant tout cela par ses choix de vie. Ma fille est convertie a l'islam et porte le voile. Elle a 2 petits garcons et attends pour dans qqs jours une fille....Mon credo jusqu'a maintenant (car bien sur je devais me sentir coupable) etait de lui repondre au tel cgaque fois qu elle appelait(parfois 5 fois par jour) par peur par devoir et je me sentais de plus en plus mal.Apres un long travail d'autoanalyse j ai brusquement ressenti et cela c'est traduit par des torrents de larmes salvatrices et bienfaisantes que j'etais la seule responsable de son comportement. Brusquement a jailli la souffrance de la petite fille et de l'ado que j'ai ete et à qui sa mere ne repondait jamais quand j appelais au secours. Cela a ete liberatoire et comme "par magie" les coups de fils se sont espacés. Depuis je surprends a "aimer' ma fille. Comment expliquer que souventnous sommes seuls responsables des choses qui nous font tellement souffrir se liberer  de ces liens nevrotiques qui nous emprisonnent et nous etouffent . Je voudrais aussi a travers cette modeste experience tellement remercier Chantal qui a su me montrer que j etais capable seule sans etayage de continuer encore et encore a travailler, malaxer, bouger et surtout avancer avec une legerete de plus en plus fluide. Le chemin est encore long mais j apprends peu a pae a rehabiliter ma mere qui m a fait  le plus beau cadeau elle m adonne la vie et oui cette vie elle vaut le coup.

Portrait de Cécile

Bonjour Martine,

En tant que croyante, votre histoire m'a impressionnée... J'ai surtout noté les 5 fois par jour ! Il me semble que les Musulmans prient 5 fois par jour. Troublant ! C'est comme si Dieu, quel que soit son nom, avait répondu aux prières de votre fille, et aux vôtres par la même occasion. Merci Martine Smile Et bienvenue à votre " petite fille " !

Portrait de Isabelle

Merci Martine pour votre témoignage que je trouve très parlant ! A titre personnel, je me permets d'y voir aussi un beau cheminement pour accueillir votre petite-fille... Et ce n'est sans doute pas un hasard... Amitiés Martine

Portrait de Mireille-cogolin

Vos avis viennent de me faire réaliser que depuis que je suis veuve (il y a bientôt 30 ans...), et n'ayant pas eu d'enfant, j'ai eu l'impression qu'en perdant mon mari, j'avais perdu toute motivation... En fait, si j'ai bien compris ce que vous dites, c'est que la seule motivation sérieuse dans la vie, c'est soi... Faire les choses pour soi... Et ne pas attendre le regard approbateur de l'entourage par rapport à nos agissements parce qu'il devient alors systématiquement désapprobateur... C'est donc ce qui se passe avec ma sœur. Je peux prendre un exemple simple parmi tant d'autres: si je lui offre un livre, soit elle ne le lit pas, soit elle me dit carrément qu'il est nul!
C'est sûr que je ne peux pas continuer comme ça... Et d'ailleurs je ne vais pas continuer comme ça... Pas plus tard que la semaine dernière, je lui parlais du Pape François que j'apprécie beaucoup. Elle faisait semblant de m'écouter, je le voyais bien, elle a écourté ce que je lui disais et tout d'un coup elle m'a dit : " Tu ne veux toujours pas être incinérée "!!! La nuit qui a suivi, j'ai fait cauchemar sur cauchemar... Finalement, ma sœur me renvoie mes doutes, ma mésestime de moi même...

Portrait de Serge

S'aimer c'est ne plus faire le jeu de ses interlocuteurs... Cette sagesse j'ai mis un temps fou à l'acquérir. En fait, plus jeune j'attirais toujours des personnes qui me charcutaient, y compris dans ma famille... Un jour, j'ai décidé que je valais mieux que ce type de situation. J'ai donc décidé de
changer. Moi aussi je vais prendre un exemple concret personnel...
J'avais des cousins germains sympas mais très fêtards à l'époque à laquelle je fais allusion. Et moi j'ai horreur de faire la bamboula. Déjà tout petit je m'ennuyais sur les manèges et j'avais horreur
des fêtes foraines. Ces cousins, avec lesquels j'ai grandi et qui savaient très bien que je ne fume pas et que je déteste l'alcool et ses effets, n'avaient de cesse de me casser les pieds pour aller en boîte. Et chaque fois c'était la même histoire, je leur disais non... Le lendemain, ils se vantaient
d'avoir fait la java, de s'être éclatés, et à voir la tête qu'ils avaient, c'était vrai... Un jour, je les ai attendus au virage : deux de ces cousins sont passés le soir pour me raconter leurs exploits de la nuit précédente. Comme j'avais bien préparé mon coup, ça a marché... Je leur ai dit : " Vous me
raconterez tout ça une autre fois, je suis en train de lire un livre et je veux le terminer... ". Contre toute attente, ils sont partis un peu penauds... Et moi, j'ai fait ce que je leur avais dit dès qu'ils sont partis de chez moi (très, très important : faire ce que l'on a dit à ses interlocuteurs). Bien
sûr, ils ont cherché à recommencer plusieurs semaines de suite mais ils espaçaient de plus en plus leurs venues et se comportaient avec moi de moins en moins en fanfarons car à chaque fois, je mettais en place un scénario similaire en changeant les activités que je faisais donc ensuite... Je n'ai jamais autant travaillé de ma vie à ce moment-là...
J'aime beaucoup mes cousins, je les vois très peu maintenant mais nos rencontres sont agréables car elles sont devenues constructives... Eux aussi ont changé, en bien... Ils ne font plus la fête ou très raisonnablement. D'accord, ils ont vieilli mais certaines personnes peuvent continuer à la faire malgré un âge avancé... Je me suis souvent demandé si je n'avais pas modestement participé à les remettre sur le bon chemin ???